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Utilisateur:Ruyblas13/Jean Scapula (archéologue)

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Jean Louis Pierre Henri Scapula[1]
Archéologue
Présentation
Naissance
Clérey (département de l'Aube
Décès (à 79 ans)
Isle-Aumont
Nationalité Drapeau de la France Français
Activité de recherche
Découvertes principales Artefacts et structures archéologiques de la « butte d'Isle »
Aqueduc gallo-romain d'Augustobona
Autres activités Correspondant à la Commission des Monuments Historiques[2]
Correspondant pour le Ministère de l'Éducation nationale[3]
Entourage familial
Parents François Marie Émile Henry et Louise Clothilde Scapula[1]

Jean Scapula est un archéologue né en 1911 à Clérey (rue du « Haut Clérey »)[1] et mort en 1991 à l'âge de 79 ans. Il a notamment contribué à découvrir et à fouiller le site archéologique dit de la « Butte d'Isle », un site archéologique localisé sur la commune d'Isle-Aumont, dans le département de l'Aube.

Clérey, lieu de naissance de Jean Scapula. Ici : l'église communale.

Fils aîné d'un professionnel de la médecine travaillant sur la commune de Clérey et petit-fils d'un homme cultivé et s'intéressant de près au domaine de l'archéologie, Jean Scapula a été, dès son enfance, captivé par ce type de discipline scientifique[3],[4]. Au cours de son adolescence, le jeune champenois, alors stimulé et entraîner par la passion de son grand-père maternel, a très rapidement été sur le terrain et effectué des investigations archéologiques, confirmant ainsi son goût pour ce domaine scientifique[3]. Ces premières fouilles, réalisées au sein de grévières situées à proximité de la haute vallée de la Seine, lui ont permis d'être intégré dans des équipes de chercheurs et de mettre ainsi au jour des dents de mammouths, mais également des artefacts d'outillage préhistorique, datant de l'ère Paléolithique pour les uns et de la période néolithique pour les autres[3].

En raison de graves problèmes médicaux, Jean Scapula a été contraint de cesser ses travaux de recherches au tournant des années 1930 1940[3]. Néanmoins, à partir de 1943, l'archéologue champenois se remit à prospecter[3]. C'est sur le site dénommé la « Butte d'Isle », dont les terrains avaient été à l'époque acquis par son père, qu'il orienta ses investigations[3],[4]. Le chercheur originaire de Clérey, continua d'entreprendre les fouilles de ce site archéologique jusqu'en 1961[3].

Entre temps, il est affecté au poste de correspondant pour la Commission des Monuments Historiques[2] ainsi mais également pour le Ministère de l'Éducation nationale[3]. Pendant cette période, ce statut journalistique, l'amenèrent a collaborer avec en partenariat avec le musée des Antiquités Nationales, mais également avec quelques architectes des bâtiments de France[3].

Il contribua également à faire de l'église Saint-Pierre, ainsi que les nécropoles qui enceints l'édifice religieux, un monument historique classé en 1967[2].

Au cours de sa vie, les fouilles qu'il a entrepris l'ont amené à rencontrer et à se lier d'amitié avec des spécialistes tels que le préhistorien André Leroi-Gourhan (1911-1986), l'historien provençal Fernand Benoit (1892-1969), l'historien et professeur des universités Edmond Frézouls (1925-1995) ou encore le numismate et généalogiste Henri Rolland (1887-1970)[5].

Jean Scapula réalisa ses dernières prospections d'importance en 1984, au sein de la « butte d'Isle ». Lors de ses investigations, il mit en ainsi en évidence des structures d'habitat dont l'utilisation a été attribuée à une période s'échelonnant entre le Ier siècle av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C.[5].

Robert Thomasson, dans un article consacré à l'archéologue champenois, précise :

« Pour Isle-Aumont, il a été l'inventeur et le promoteur d'un haut-lieu de l'histoire régionale. »

— Robert Thomasson, Souvenir - Jean Scapula (1911-1991), Bulletin de la Société Archéologique Champenoise, avril 1991[3].

Fouilles, découvertes et travaux

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Il a entrepris des prospections de sauvetage de nécropoles d'époque mérovingienne à Clérey en 1936 et 1937[3].

En 1937, il a mené des investigations archéologiques à Gyé-sur-Seine au sein des sites et lieux-dits de la « Sablières Dubreuil » et de « Villiers-Derrière »[3].

Au cours de ses nombreuses missions de sauvetage, dans les années 1950 et 1960, Jean Scapula a notamment mis en évidence l'aqueduc antique d'Augustobona[3]. Cet ouvrage d'art d'époque gallo-romaine, permettait d'acheminer et de distribuer l'eau potable au sein de l'ancienne cité de Histoire de Troyes#Troyes[5].

Le chercheur originaire de l'Aube a également mise en évidence, de manière fortuite, des tombes datant du Haut Moyen Âge à Bar-sur-Aube, en 1954[3].

Les travaux effectués par Jean Scapula ont également permis d'approfondir des sites de fouilles tels que Ville-sur-Terre ; ainsi qu'une étude entreprise sur un complexe funéraire d'époque gallo-romaine au sein du territoire communal de Saint-Just-Sauvage, dans le département de la Marne, en 1959[5].

Inscription du peuple des Nitiobriges, sur l'un des torques retrouvés à Mailly-le-Camp.

En 1965, l'archéologue aubois a dégagé, sur un site archéologique de Mailly-le-Camp, plusieurs torques confectionnés en or et attribués à la période laténienne récente (ou « La Tène III »)[5]. Après études et analyses, les 5 gravures apparaissant sur ces objets d'apparat protohistoriques, dont Jean Scapula a porté à la connaissance du public et plus particulièrement celle de ses pairs, ont été identifiées comme étant des inscriptions appartenant, entre autres, à la civitas des Nitiobriges[5].

Sur cette ancienne motte féodale, connue sous le nom de « la butte d’Isle »[Note 1], l’archéologue a mis en évidences plusieurs nécropoles[5]. Certaines d'époque préhistorique, d'autres d'époque gauloise, mais également des complexes funéraires attribués aux périodes mérovingiennes et carolingiennesErreur de référence : Paramètre invalide dans la balise <ref>.

Globalement, ses travaux sur ce site archéologiques ont permis de dégager plusieurs milliers de tombes, dont plus de 600 sarcophages en pierre, les restes de 4 000 personnes et un millier de pièces de fouilles ont été ainsi retrouvés[7],[5]. L'ensemble du matériel archéologique mis au jour est composé d'environ 1 000 sépultures ; plus de 600 sarcophages confectionnés à partir de pierre ou de bois ; mais également les restes de 4 000 personnes et approximativement un millier d'artefacts ont ainsi été retrouvés[8],[9],[5]. En raison de son étendue et de la richesse des éléments archéologiques recueillis, la seule nécropole mérovingienne d'Isle-Aumont, probablement mise en place dans la seconde moitié du VIe siècle, constitue, selon le médiéviste Jean Heuclin, le complexe funéraire le plus imposant du répertorié sur le territoire champenois[9].

La plupart de ses découvertes, essentiellement les sarcophages et les différents artefacts retrouvés à Isle-Aumont ainsi que sur les autres chantiers de fouilles, ont été conservés au sein du département d'archéologie du musée Saint-Loup, à Troyes[5]. Environ 40 articles ou ouvrages se sont appuyés sur ses travaux de recherches et ses publications[5], dont, entres autres, la Carte archéologique de la Gaule : L'Aube, de Laurent Denajar, édité en 2005[10] ; le deux articles intitulés Jean Scapula, Un haut lieu archéologique de la haute vallée de la Seine : la butte d'Isle-Aumont en Champagne. (Première partie : Du Néolithique au Carolingien) de Henri-Paul Eydoux, paru 1976 et le second de l'historien d'Alain Dierkens, publié en 1977[11],[12].

Publications

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  • Son ouvrage, au sein duquel l'archéologue récapitule l'ensemble des découvertes et investigations de la « Butte d'Isle », a obtenue, en 1977, le prix Littéraire du conseil général de l'Aube[2].
  • La butte d'Isle-Aumont en Champagne. Volume 1 : du néolithique au carolingien. Volume 2 : du Xe à nos jours, un ouvrage de 355 pages édité en 1975 et 1976, à Troyes[13]. Cette œuvre littéraire en deux parties a fait l'objet d'une réédition en 1981[5].
  • Les fouilles de la butte d'Isle-Aumont, un article paru en 1950 dans la revue spécialisée Gallia[14].
  • Inhumations en troncs d'arbres au cimetière carolingien d'Isle-Aumont (Aube), un article publié en 1954 dans le volume 5 du périodique Revue archéologique de l'Est et du Centre-Est[15].
  • Un gîte préhistorique dans la sablière de Roche, article publié dans l'almanach du quotidien « L'Indépendant de l'Aube » en 1955, pages 53 à 56[16]. Cette publication porte sur l'étude d'un structure d'habitat datant possiblement du néolithique[16]. Lors de sa découverte, au hameau de « La Roche », à Isle-Aumont, cette ancienne habitation contenait des objets en céramique, des perles, des bois de Cerf et des aiguilles. La couche sédimentaire supérieure du gîte, probablement attribuable à l'âge du Bronze, a livré des tessons à forme mamelonnée[16].
  • La campagne de fouilles 1955 sur la butte d'Isle Aumont, article paru en 1957 dans le numéro 44 du journal La vie en Champagne[17].
  • 'L'amphore de la Villa Liebert à Isle Aumont, publication réalisée en 1963, dans le numéro 109 du quotidien La vie en Champagne[18].
  • Deux nouvelles trouvailles médiévales à Isle Aumont, paru en 1973 dans le numéro 219 du journal La vie en Champagne p. 8 et 9[19].
  • Compléments concernant la nécropole mérovingienne d'Isle-Aumont (Aube), un article qui a été publié par Jean Scapula dans le périodique Bulletin de la société archéologique champenoise, tome 81, numéro 4, en 1988[20].

Publications posthumes

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Postérité

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Une association loi 1901, l'« Association Jean Scapula », a été fondée au cours des années 2000. Cette structure, à but non-lucratif, a essentiellement pour objectif de contribuer à conserver et protéger le site archéologique de la butte d'Isle, ainsi que l'église communal — laquelle est dénommée « église aux trois sanctuaires » —, classés au titre de monuments historiques en 1967, et qui comprend notamment les nécropoles mérovingiennes, carolingiennes, protohistoriques et gallo-romaines[22].


La place de l'église Saint-Pierre, au sein de la commune d'Isle-Aumont, lieu de fouilles de l'archéologue champenois, porte actuellement son nom[23].

Notes et références

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  1. Ce site, qui se présente sous la forme d'une élévation de terrain, pour partie d'origine naturelle et pour l'autre de construction artificielle, se développe sur une superficie totale d'environ 6 200 m2[6].

Références

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  1. a b et c « Acte de naissance - Commune de Clérey (1910-1915) », sur le site des Archives départementales de l'Aube (consulté le ).
  2. a b c et d « L'Église aux trois sanctuaires dédiée à Saint Pierre », sur le site du Diocèse de Troyes, (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o Thomasson 1991, p. 11.
  4. a et b Massin 2015, p. 16.
  5. a b c d e f g h i j k et l Thomasson 1991, p. 12.
  6. Collectif, Almanach de la Champagne et de la Brie (Aube, Ardennes, Haute-Marne, Marne, Seine-et-Marne, Yonne), vol. 26e année, , 186 p. (lire en ligne), page 38.
  7. « Notice et visite virtuelle », sur le site du diocèse de Troyes (consulté le ).
  8. « Notice et visite virtuelle », sur le site du diocèse de Troyes (consulté le ).
  9. a et b Jean Heuclin, « L'ermite et la mort durant le haut Moyen Age. », Revue du Nord, t. 68, no 268,‎ , pages 153-168 (DOI 10.3406/rnord.1986.4196, lire en ligne, consulté le ).
  10. Laurent Denajar, Carte archéologique de la Gaule : L'Aube, vol. 10, Troyes, éditions de la MSH, (ISBN 978-2-87754-093-3, lire en ligne), pages 66 et 286.
  11. Henri Paul Eydoux, « Jean Scapula, Un haut lieu archéologique de la haute vallée de la Seine : la butte d'Isle-Aumont en Champagne. Première partie : Du Néolithique au Carolingien. », Bulletin Monumental, Société française d'archéologie, t. 134,‎ , pages 75 et 76 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Alain Dierkens, « Scapula (Jean). Un haut lieu archéologique de la haute vallée de la Seine : La Butte d'Isle-Aumont en Champagne. (ie) partie : Du Néolithique au Carolingien. », Revue belge de philologie et d'histoire, Antiquité — Oudheid., t. 55, no fascicule 1,‎ , p. 122-129 (lire en ligne, consulté le ).
  13. « La butte d'Isle-Aumont en Champagne. 1ère partie, du néolithique au carolingien. 2ème partie, du Xe à nos jours / Scapula Jean. - Troyes : , 1975-1976. - 2 vol. (355 p.) », sur le site Base Malraux du Ministère de la Culture et de la Communication (consulté le ).
  14. Jean Scapula, « Fouilles de la Butte d'Isle-Aumont (Aube) », Gallia, éditions du CNRS, t. 8,‎ , pages 77 à 94 (DOI 10.3406/galia.1950.1268, lire en ligne, consulté le ).
  15. « Inhumations en troncs d'arbres au cimetière carolingien d'Isle-Aumont (Aube) (in : Revue archéologique de l'Est et du Centre-Est) / Scapula J. - 1954 (V, p. 198-201) », sur le site Base Malraux du Ministère de la Culture et de la Communication (consulté le ).
  16. a b et c Collectif, « Publications récentes à signaler. », Bulletin de la Société préhistorique de France, Société préhistorique française, t. 54, nos 1 et 2,‎ , page 103 (lire en ligne, consulté le ).
  17. « La campagne de fouilles 1955 sur la butte d'Isle Aumont (in : La vie en Champagne) / Scapula J. - 1957 (44, p. 5-7) », sur le site de la Base Malraux du Ministère de la Culture et de la Communication (consulté le ).
  18. « L'amphore de la Villa Liebert à Isle Aumont (in : La vie en Champagne) / Scapula J. - 1963 (109, p. 15) », sur le site Base Malraux du Ministère de la Culture et de la Communication (consulté le ).
  19. « Deux nouvelles trouvailles médiévales à Isle Aumont (in : La vie en Champagne) / Scapula J. - 1973 (219, p. 8-9) », sur le site de la Base Malraux du Ministère de la Culture et de la Communication (consulté le ).
  20. « Compléments concernant la nécropole mérovingienne d'Isle-Aumont (Aube) (in : Bulletin de la société archéologique champenoise) / Scapula J. - 1988 (81, 4, p. 89-92) . », sur le site Base Malraux du Ministère de la Culture et de la Communication (consulté le ).
  21. « Jean Scapula, autobiographie - (in : Mémoires de la société académique de l'Aube) / Jean Scapula. - 2004 (t. CXXVIII, p. 301-308) », sur le site de la Base Malraux du Ministère de la Culture et de la Communication (consulté le ).
  22. « Jean Scapula », sur le site de l'Association Jean Scapula (consulté le ).
  23. « Journées du patrimoine 2015 - Grand Troyes » [PDF] (consulté le ), page 3.

Pour approfondir

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Bibliographie

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Liens externes

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  • « Jean Scapula », sur le site de l'Association Jean Scapula (consulté le ).

Articles connexes

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