Utilisateur:Polaert/Agriculture au Sénégal

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Champs d'Oignon à Ndiawar.

L'agriculture du Sénégal est caractérisée par la prédominance des cultures commerciales que sont l'arachide, le coton et la canne à sucre. Alors que le millet, le riz, le maïs et le sorgho sont les cultures alimentaires et vivrières principalement cultivées au Sénégal. Cependant le Sénégal est un importateur net de produits alimentaires, en particulier du riz, qui représente près de 75 % des importations de céréales, car avec seulement 5 % de terres irriguées, le Sénégal continue d'être une agriculture majoritairement pluviale, qui occupe environ 75 % de la main-d'œuvre agricole et malgré une diversification de la production agricole, celle-ci est encore tournée vers l'agriculture de subsistance. De plus, une large partie du Sénégal se trouve sujette à la sècheresse caractéristique de la région du Sahel, avec des précipitations irrégulières, des sols généralement pauvres et des ravageurs via les invasions acridiennes.

Les meilleures terres agricoles se trouvent le long du fleuve Sénégal dans la vallée alluviale entre Bakel et Dagana, cette région est la plus densément peuplée de la vallée.

Les principales cultures commerciales sont les arachides, le coton, la canne à sucre, etc. Ce sont les principales sources agricoles de devises étrangères. En 2006, les exportations de gommes arabiques ont grimpé à 280 millions de dollars, ce qui en fait une exportation de produits agricoles de premier plan. L'haricot vert, la tomate, le melon et la mangue sont les principales cultures maraîchères commerciales. Mais une grande variété de fruits et légumes sont cultivés pour les marchés locaux et d'exportation.

Introduction[modifier | modifier le code]

La société agricole sénégalaise[modifier | modifier le code]

Poids de l'agriculture dans la société sénégalaise[modifier | modifier le code]

En 2012, le PIB sénégalais était estimé par la Banque mondiale et l'OCDE à un peu plus de US$ 14 milliards. Quatorze pour cent des richesses créées par le Sénégal en 2012 sont des produits agricoles bruts, sept pour cent des produits agricoles transformés. Par ailleurs, une part importante du commerce au Sénégal est liée aux marchés des produits agro-alimentaires.

Le Sénégal est un pays qui en 2012 compte 14 millions d'habitants. Selon les estimations de la Banque mondiale et de la Division de la population des Nations Unies, cinquante-sept pour cent de la population est rurale. Toutefois, en 2006 l'Organisation internationale du travail estimait que l'agriculture dans sa phase primaire n'employait que 34% de la population active du Sénégal.

Consommation alimentaire des Sénégalais[modifier | modifier le code]

En 2011, la FAO estime que la consommation alimentaire moyenne d'un Sénégalais est de l'ordre de 370 kg par an. En termes de quantité, les Sénégalais mangent deux fois moins que les Occidentaux.

Estimation en kg de la consommation alimentaire moyenne d’un Sénégalais en 2011
Source: Bilans alimentaires de la FAO

Produits Kg/an
Céréales 163
Tubercules 18,4
Viande 16,6
Poisson 24,7
Légumes 60,1
Fruits 25,3
Produits laitiers 24,3
Sucre 16,1
Huiles végétales 17,9
Ensemble 366,4





Estimation de la consommation totale de céréales par les Sénégalais sur la période 2000-2011
Source: Calculs à partir des bilans alimentaires de la FAO

Céréales Milliers de tonnes Part importé
Riz 9 708 93%
Blé 4 203 100%
Mil 3 984 0%
Maïs 2 861 38%
Sorgho 1 365 0%
Ensemble 22 121 65%

Terroirs sénégalais[modifier | modifier le code]

Caractéristiques agro-climatiques[modifier | modifier le code]

Surface agricole utile[modifier | modifier le code]

Structure des exploitations en 1998[modifier | modifier le code]

La taille des exploitations agricoles sénégalaises en 1998
Source: Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal, Recensement National de l’Agriculture 1998-99, vol. 4 : Rapport général du recensement de l’agriculture pluviale, p.17

Taille de l'exploitation (ha) Effectif des exploitations Proportion en % Superficie totale cultivée Proportion en %
Moins de 0,5 ha 46 580 10,66% 12 170 0,65%
0,5 à moins de 1 ha 45 000 10,29% 33 220 1,77%
1 à moins de 2 ha 72 250 16,53% 106 650 5,68%
2 à moins de 3 ha 57 850 13,24% 143 800 7,66%
3 à moins de 4 ha 47 420 10,85% 164 650 8,77%
4 à moins de 5 ha 37 000 8,45% 165 000 8,78%
5 à moins de 7 ha 51 050 11,68% 303 000 16,13%
7 à moins de 10 ha 40 000 9,06% 330 000 17,53%
10 à moins de 20 ha 34 330 7,85% 459 000 24,44%
plus de 20 ha 6 070 1,39% 161 500 8,60%
Ensemble 437 550 - 1 878 990 -

En 1998, il était estimé qu'au Sénégal 438 000 exploitations agricoles valorisaient environ 1,9 millions d'hectares. Un peu moins de 20% des exploitants disposaient de la moitié des terres agricoles. La moitié des exploitations mesuraient plus de 3 ha. Seules 15% des terres agricoles étaient valorisées par des femmes[1].

Le faire-valoir direct est le principal mode de tenure et concerne 70% des terres en culture au Sénégal :

  • 65 % du total des terres agricoles avaient été acquises par héritage ;
  • 6 % avaient été données ;
  • moins d'1% avaient été achetées.

La location de terres agricoles au Sénégal est peu pratiquée :

  • 16% du total des terres agricoles étaient prêtées à titre gratuit en 1998 ;
  • moins de 2% du total des terres mises en culture étaient en locations payantes (métayage ou fermage)[2].

L'agriculture sénégalaise est essentiellement familiale. En 1998, il était estimé que 438 000 exploitations agricoles faisaient vivre quelques 3.42 millions de Sénégalais[3].

Politiques agricoles depuis l'indépendance[modifier | modifier le code]

Principales productions végétales[modifier | modifier le code]

En 2012, selon la Direction de la prévision et des études économiques du Sénégal, les productions végétales ont contribué à 7.2% du PIB.

Céréaliculture[modifier | modifier le code]

Le riz, le mil et le sorgho sont les principales cultures vivrières pour les populations rurales mais le maïs et le fonio sont également importantes cultures céréalières. Le pays n'est cependant pas auto-suffisant dans ces productions céréalières. La production locale a considérablement augmenté au début des années 2000 à la suite de la décision du gouvernement visant à encourager la production de maïs, et donc de réduire la dépendance sur les prix du cours de l'arachide. En 2005/06, la production totale de céréales est estimée à 1 177 782 tonnes, qui couvre environ 60 % des besoins de consommation. Toutefois, dans les années de faibles précipitations et d'autres catastrophes naturelles, la pénurie de céréales secondaires, notamment du mil, est difficile à couvrir en raison de la faible mobilité des productions céréalières dans la région. Ces contraintes ont été surmontées avec une augmentation des importations de riz.

En 1998, la céréaliculture sénégalaise était essentiellement biologique.

Millet[modifier | modifier le code]

La variété de millet cultivée au Sénégal est le mil à chandelle. Cette variété, originaire de la zone soudano-sahélienne occidentale, pourrait avoir été domestiquée dans la région au IV° millénaire avant notre ère[4].

Le millet est la seule céréale de grande culture possible dans les zones sahélo-soudaniennes à faible pluviométrie[5]. En 1998, sur les 805 000 hectares emblavés en millet[6], il était estimé que 4 régions concentraient 75% de la production : Kaolack (30%), Fatick (15%), Thiès (15%) et Louga (15%)[4].

En 1998, les deux-tiers des champs de mil et sorgho étaient en rotation avec une autre culture, un peu plus d'un dixième suivaient une jachère, un peu moins d'un quart étaient en monoculture[7]. Il était estimé que seules 6.43% des parcelles étaient labourées[8], moins de 2.5% des surfaces étaient cultivées avec des semences sélectionnées[9].

Le recours aux intrants chimiques était relativement faible. Concernant la culture du mil et du sorgho :

  • les deux-tiers des parcelles étaient en culture sans fumure ;
  • un quart des parcelles avaient recours à une fumure organique ;
  • un peu plus d'un vingtième utilisaient des engrais chimiques[10], notamment pour un amendement en phosphate[8].

La production annuelle de mil au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production de millet calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies emblavées en millet (ha) 839 320 911 120 899 340 860 660 932 260 902 674 890 688 881 792 793 160 880 730
Part du millet dans le total des superficies en culture 37% 37% 37% 35% 40% 40% 39% 38% 34% 33%
Production – chiffres officiels (t.) 393 400 418 000 461 600 465 400 540 600 564 200 581 600 546 000 506 600 622 800
Rendement officiel (qx/ha) 4,67 4,56 5,09 5,39 5,62 6,22 6,51 6,16 6,33 6,90

Selon les Bilans alimentaires de la FAO, chaque année environ :

  • 4 à 8% de la production de millet est sauvegardée comme semences ;
  • 15 à 20% est perdue du fait de maladies bactériennes et fongiques ;
  • 2 à 5% sert à nourrir le bétail ;
  • au moins 50% est consommée par les Sénégalais ;
  • une partie est stockée.

Il est probable que sous la présidence d'Abdoulaye Wade, la production de millet a été surestimée par les autorités publiques. A partir des données officielles, il est possible de calculer qu'annuellement entre 2006 et 2010, le Sénégal aurait produit environ 625 000 tonnes de millet chaque année. Des estimations de la FAO laissent penser que la production serait davantage mais sans certitude autour de 525 000 t. par an pour la période évoquée[Note 1].

Sorgho[modifier | modifier le code]

Le sorgho, domestiqué au VII° millénaire avant notre ère entre l'Egypte et le Soudan, s'est diffusé au IV° millénaire avant notre ère dans la région du Sénégal[11]. En 1154, le grand voyageur arabe Al-Idrisi estime que le sorgho était la principale céréale cultivée de la région[12].

La production annuelle de sorgho au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production de sorgho calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies emblavées en sorgho (ha) 116 620 126 620 124 880 119 580 125 900 139 795 129 551 180 093 179 029 195 793
 % des superficies dans le total des cultures 5,2% 5,2% 5,1% 4,9% 5,4% 6,2% 5,7% 7,7% 7,8% 7,4%
Production– chiffres officiels (t.) 89 200 94 600 105 000 105 600 128 200 127 400 108 800 132 400 145 400 172 400
Rendement officiel (qx/ha) 7,64 7,44 8,33 8,80 9,97 9,10 8,36 7,53 8,19 8,57

Lors du recensement agricole réalisé en 1998, les autorités sénégalaises avaient estimé que les superficies emblavées en sorgho étaient de l'ordre de 205 000 hectares[6] : un peu plus de 80% des champs de sorgho étaient concentrés dans les régions de Kaolack (30%), de Tamba (23%), de Kolda (17%) et Saint-Louis (10%)[4].

Selon les Bilans alimentaires de la FAO, chaque année environ :

  • 3 à 6% de la production de sorgho est sauvegardée comme semences ;
  • 17% est perdue du fait de maladies bactériennes et fongiques ;
  • jusqu'à 80% de la production est consommée par les Sénégalais.

Maïs[modifier | modifier le code]

Le maïs, originaire d'Amérique, a sans doute atteint la vallée du fleuve Sénégal au XVII° ou XVIII° siècle soit grâce à une diffusion directe par le commerce maritime transatlantique portugais ou avec le commerce arabo-berbère transsaharien après acclimatation au Maroc du maïs[13].

La production annuelle de maïs au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production de maïs calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies emblavées en maïs(ha) 39 450 53 500 45 100 60 900 82 130 102 700 102 000 68 400 132 400 165 000
 % des superficies dans le total des cultures 1,8% 2,2% 1,8% 2,5% 3,5% 4,6% 4,5% 2,9% 5,7% 6,2%
Production– chiffres officiels (t.) 32 000 42 400 37 000 53 200 95 400 121 800 114 200 67 600 278 200 250 600
Rendement officiel (qx/ha) 8,23 7,83 8,06 9,02 11,38 11,92 11,19 9,78 19,54 14,84

Lors du recensement agricole réalisé en 1998, les autorités sénégalaises avaient estimé que les superficies emblavées en maïs étaient de l'ordre de 55 000 hectares[6] : un peu plus de 90% des champs de maïs étaient concentrés dans les régions de Kolda (35%), de Kaolack (30%) et de Tamba (25%)[4].

Selon les Bilans alimentaires de la FAO, chaque année environ :

  • 1 à 5% de la production de maïs est sauvegardée comme semences ;
  • 9 à 15% est perdue du fait de maladies bactériennes et fongiques ;
  • 3 à 10% sert d'aliments pour le bétail.

Riz[modifier | modifier le code]

Champ de riz près de Carabane

La Casamance est un des plus anciens foyers rizicoles d'Afrique. Suite à la domestication du riz aux alentours du II° millénaire avant notre ère dans le delta intérieur du Niger, la riziculture s'est diffusée jusqu'à atteindre au XIII° siècle de notre ère l'embouchure du fleuve Casamance[14].

Le Sénégal est le deuxième plus gros importateur de riz en Afrique, devant la Côte d'Ivoire et, derrière le Nigeria. Les importations brutes du Sénégal ont atteint 1 113 000 tonnes en 2005. Le riz provient d'Asie, surtout de la Thaïlande et de la Inde, et plus récemment du Brésil, de l'Uruguay et de l'Argentine. La consommation de riz par habitant continue d'augmenter. Elle est estimée à environ 70 à 75 kg alors que la consommation annuelle totale est estimée à 700 000 tonnes. La production de riz local satisfait environ 20 % des besoins du pays, alors que 30 % de cette production est utilisée en auto-consommation. En 2005/06, la production locale de riz paddy a été estimée à 265 000 tonnes.

Dans la vallée du fleuve Sénégal, la riziculture moderne tend à se substituer aux systèmes culturaux traditionnels. La vallée du fleuve a fait l'objet depuis plus de trente ans d'investissements publics très importants. Ces investissements ont permis l'aménagement de près de 90 000 ha irrigués, mis en valeur pour l'essentiel par des exploitations de type familial. Ce pays du delta du fleuve a découvert la culture irriguée au début des années 1970. Ces agriculteurs s'y sont initiés au sein de groupements de producteurs encadrés par la SAED[Quoi ?], mais ils se sont peu à peu affranchis de la tutelle de la société de développement régionale dont les missions étaient à l’origine d’aménager les terres, de former les exploitants, de transformer et de commercialiser la production. L'engagement des paysans dans l'agriculture irriguée est incontestable et s'accentue. L'exploitation de périmètres irrigués fournit dorénavant les bases des économies familiales.

La riziculture occupe une place prépondérante dans l'économie de cette partie septentrionale du pays, située dans le delta du fleuve Sénégal. L'étendue des terres agricoles du fait de l'absence de relief et le développement d'un réseau hydrographique qui est le plus important du pays, à savoir celui du fleuve Sénégal, long de 1 700 km et décrivant un bassin d’environ 289 000 km2, font de Dagana une région de choix pour la riziculture irriguée.

Protéo-oléagineux[modifier | modifier le code]

Arachides[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

L'arachide également appelée cacahuète est une légumineuse oléagineuse, originaire d'Amérique. Son introduction aurait eu lieu en Casamance à la fin du XVII° siècle. L'arachide connaît un essor rapide comme culture vivrière au XVIII° siècle[15]. Il faut attendre 1841 pour que les premières plantations commerciales soient mises en place[16].

L'arachide joue un rôle important dans l'économie du Sénégal. La filière des arachides emploie quelques centaines de milliers de Sénégalais :

  • 640 000 travailleurs agricoles en 1998[17] ;
  • 10 000 employés urbains en 2014 dans les sociétés commerciales en amont (intrants, crédits) et en aval (transformation, commercialisation)[18] ;
  • des milliers de « bana-banas » faisant office d'intermédiaires entre les producteurs ruraux et les négociants urbains.

La production annuelle d'arachides au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production d'arachides calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies emblavées en arachides (ha) 1 058 800 1 085 658 1 130 539 1 156 148 949 802 850 902 860 168 855 127 755 742 858 594
 % des superficies dans le total des cultures 47% 44% 46% 48% 41% 38% 38% 36% 33% 32%
Production coques – chiffres officiels (t.) 1 053 700 846 292 940 218 802 108 706 072 815 079 679 841 769 215 578 956 768 478
Rendement officiel (qx/ha) 9,95 7,80 8,32 6,94 7,43 9,58 7,90 9,00 7,66 8,95
Production coques – estimation officieuse (t.)[Note 1] - - 933 504 775 060 630 058 705 562 528 242 704 132 423 566 571 428

Officiellement 850 000 hectares, soit environ un tiers des terres emblavées, sont cultivées en arachides. Les surfaces varient d'une année à l'autre. Lors du recensement agricole réalisé en 1998, les autorités sénégalaises estimaient que les superficies étaient de l'ordre de 530 000 hectares[19] : 70% des plantations d'arachides étaient concentrées dans les régions de Kaolack (40%), de Fatick (15%) et de Kolda (15%)[4].

La production est très variable en raison des sècheresses périodiques. Selon les données statistiques officielles, entre 2006 et 2010 en moyenne la production d'arachides a été de 770 000 tonnes par an. Les autorités sénégalaises reconnaissent que la culture de l’arachide décline lentement depuis l’indépendance. Certains experts estiment que le déclin est minimisé. Selon une étude menée par le CIRAD dans les années 1990, les autorités sénégalaises auraient surestimé les chiffres de l’autoconsommation et du marché parallèle[Note 2]. Même avec une estimation basse, la production d'arachides entre 2006 et 2010 au Sénégal reste à un niveau conséquent de 570 000 tonnes en moyenne par an.

Huileries[modifier | modifier le code]

Le poids de l’arachide dans les recettes d’exportations du Sénégal en US dollars courants
Source: United Nations Commodity Trade Statistics Database (COMTRADE) - SITC1

1963 1973 1981 2010
Recettes totales d’exportation (réexportations inclues) 110 508 240 194 657 040 560 791 616 1 956 123 812
Recettes totales d’exportation de l’arachide 82 017 833 69 468 190 34 092 499 66 535 140
Part de l’arachide dans le total des exportations 74% 36% 6% 3,4%


La contribution du secteur de l'arachide en devises étrangères a chuté de manière très importante. Alors qu'à l'indépendance les ventes internationales de tourteaux d'arachides, d'huile et d'arachides de bouche génèrent les 3/4 des recettes brutes d'exportation du Sénégal, en 2010 ces mêmes produits ne contribuent plus qu'à hauteur de 1/25. Par ailleurs le volume exporté de produits issus de l'arachide a considérablement chuté depuis l'indépendance. L'arachide est aujourd'hui destiné avant tout au marché sénégalais.

La production d’huile d'arachide depuis 1961 au Sénégal
Source: Moyennes annuelles relatives à l'huile d'arachides calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Volume produit d’huile d’arachides (t.) 170 000 183 000 173 000 193 500 102 000 148 000 99 400 122 000 137 600 110 800
Volume exporté d’huile d’arachides (t.) 124 400 153 600 136 200 152 000 102 000 118 800 68 200 72 000 56 400 45 200
Part exporté de la production d’huile d'arachide 73% 84% 79% 79% 100% 80% 69% 59% 41% 41%
Consommation annuelle moyenne par Sénégalais d’huile d’arachide (kg) 7,66 4,05 5,58 3,21 1,98 3,08 3,44 3,7 4,43 5,26
Consommation annuelle moyenne par Sénégalais d’huiles importées (kg) 1,2 1,3 0,8 2,6 11 4,4 11,5 11,8 11,7 11,6

Selon les Bilans alimentaires de la FAO, chaque année environ :

  • 5 à 15% de la production d'arachides sont sauvegardés comme semences ;
  • 5 à 8% sont perdus du fait de maladies bactériennes et fongiques ;
  • 10% sont consommés localement comme cacahouètes ;
  • les deux-tiers au moins sont transformés en huile alimentaire et en tourteaux pour le bétail.

A noter que si le prix de commercialisation de l'huile d'arachide reste encadré par le gouvernement, le secteur industriel de l'arachide est privatisé et dominé par une huilerie Suneor.

Niébé[modifier | modifier le code]

Le niébé est un haricot originaire d'Afrique de l'Ouest qui semble avoir été domestiqué au III° millénaire avant notre ère[20].

La production annuelle de niébé au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production de niébé calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies emblavées en niébé (ha) 50 600 77 780 66 300 55 700 63 500 74 000 86 400 123 300 155 800 195 700
Part du niébé dans le total des superficies en culture 2,2% 3,2% 2,7% 2,3% 2,7% 3,3% 3,8% 5,2% 6,8% 7,4%
Production – chiffres officiels (t.) 14 000 21 200 19 900 16 600 26 300 29 300 29 700 42 000 36 800 75 000
Rendement officiel (qx/ha) 2,77 2,73 3,13 3,04 3,69 3,78 3,35 3,32 2,33 3,75

Lors du recensement agricole réalisé en 1998, les autorités sénégalaises avaient estimé que les superficies emblavées en niébé étaient de l'ordre de 126 000 hectares[6] : un peu plus de 80% des plants de niébé étaient concentrées dans les régions de Louga (45%), de Diourbel (20%) et de Thiès (15%)[4].

Graines de melon egusi[modifier | modifier le code]

Graines et fibre de coton[modifier | modifier le code]

Le cotonnier domestiqué en Inde au II° ou III° millénaire avant notre ère, pourrait avoir été introduit en Afrique de l'Ouest grâce au commerce transsaharien. En tout cas, au XI° siècle, le grand voyageur arabe Al-Bakri mentionne des productions en coton dans la vallée du fleuve Sénégal[21].

La production annuelle de coton au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production de coton calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies cultivées en coton (ha) 765 6 760 28 675 40 015 38 510 32 100 40 330 39 220 39 000 34 000
Part du coton dans le total des superficies en culture 0,03% 0,28% 1,17% 1,65% 1,66% 1,42% 1,77% 1,67% 1,69% 1,28%
Production de fibres de coton– chiffres officiels (t.) 130 2 710 10 960 11 960 15 040 13 530 17 000 10 160 15 410 14 000
Rendement officiel (qx/ha) 2,00 4,38 3,91 2,97 3,91 4,35 4,16 2,69 3,97 4,06
Production de graines de coton– chiffres officiels (t.) 400 7 470 30 100 32 730 38 680 35 680 39 380 25 080 42 625 36 820
Rendement officiel (qx/ha) 5,76 11,80 10,74 8,16 10,09 11,29 9,67 6,71 10,94 10,69

Le coton est cultivé dans presque toutes les régions et couvre près d'un tiers de la superficie cultivée. Cependant, la production est concentrée dans la partie sud-est du pays dans le sud de la Kahone-Tambacounda, ainsi que dans la Casamance et les régions de Kédougou. La Sodefitex, l'ancienne entreprise publique privatisé en novembre 2003, est la principale société cotonnière avec une production d'environ 40 000 tonnes en 2006. Le coton représente environ 3 % des exportations totales sénégalaise, il est la troisième source de devises du Sénégal (soit environ 23 millions de dollars en 2005). Le coton est le deuxième plus important produit agricole exporté, soit environ 16 % des exportations agricoles. La plupart des fibres de coton produit au Sénégal est exportée, mais depuis la libéralisation du secteur en 1984, les producteurs ont préféré vendre sur les marchés parallèles, où ils ont bénéficié de meilleurs prix.

Tubercules[modifier | modifier le code]

Manioc[modifier | modifier le code]

Le manioc est une tubercule originaire d'Amérique. Le manioc a été introduit en Afrique de l'Ouest par les Portugais au XVII° siècle.

La production annuelle de manioc au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production de manioc calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies cultivées en manioc (ha) 35 855 53 620 34 200 15 400 7 400 17 215 19 020 18 960 34 200 50 310
Part du manioc dans le total des superficies en culture 1,6% 2,2% 1,4% 0,6% 0,3% 0,8% 0,8% 0,8% 1,5% 1,9%
Production – chiffres officiels (t.) 152 200 210 200 129 600 55 200 26 600 62 200 49 400 77 400 221 800 359 400
Rendement officiel (qx/ha) 42,6 39,88 38,45 35,85 35,41 36,11 26,16 39,83 65,09 69,52

Lors du recensement agricole réalisé en 1998, les autorités sénégalaises avaient estimé que les superficies cultivées en manioc étaient de l'ordre de 19 000 hectares[6] : un peu plus de 95% de la production était concentrée dans les régions de Thiès (72%) et de Louga (23%)[4].

Patates douces[modifier | modifier le code]

La production annuelle de patates douces au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production de la patate douce calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies cultivées en patates douces (ha) 1 965 3 585 2 695 1 805 1 670 880 345 1 120 2 205 1 610
Part de la patate douce dans le total des superficies en culture 0,09% 0,15% 0,11% 0,07% 0,07% 0,04% 0,02% 0,05% 0,10% 0,06%
Production – chiffres officiels (t.) 12 000 14 200 6 800 7 200 8 000 5 000 2 200 9 200 33 000 48 400
Rendement officiel (qx/ha) 60 48 31 43 46 56 65 58 193 297

Maraîchage[modifier | modifier le code]

La production horticole totale du Sénégal est estimée à 584 000 tonnes en 2004. Les exportations de fruits et légumes connaissent une croissance constante, bien qu'elles restent faibles, et sont à environ 50 000 tonnes en 2007. L'Europe est toujours le principal marché d'exportation pour les fruits et légumes du Sénégal. Environ 70 % des exportations sur le marché européen est dominé par quatre produits : les haricots vert, la tomate cerise, la mangue et le melon. L'industrie des fruits et légumes implique une vingtaine d'entreprises actives regroupées en deux fédérations (Onapes et Sepas). Trois entreprises sont impliquées à tous les stades de la production et de la distribution des produits. Ainsi leurs seules exportations représentent plus de 50 % des exportations de ce secteur. Une dizaine de sociétés de taille moyenne exportent entre 200 à 500 tonnes. Alors que les entreprises restantes sont de petites tailles et servent généralement en tant que fournisseurs de grands exportateurs. Par exemple, en 2003, la production totale de tomates fraiches est estimée à 53 000 tonnes, soit environ 8 000 tonnes de double concentré de tomates qui ne représentent qu'environ 45 % des besoins domestiques.

Pastèques[modifier | modifier le code]

La pastèque est originaire d'Afrique. Le Sahel compte encore de nombreuses variétés à l'état sauvage. Au Moyen-Âge, la pastèque est utilisée dans les régions les plus arides au Nord pour étancher la soif des hommes et du bétail[22].

La production annuelle de pastèques au Sénégal depuis 1987
Source: Moyennes annuelles de la production de pastèques calculées à partir des données de la FAO

1987-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies maraichères en pastèques (ha) 3 250 7 080 15 000 20 300 18 400
Part de la pastèque dans le total des superficies maraichères 45% 56% 55% 45% 37%
Production– chiffres officiels (t.) 50 000 122 000 235 300 264 000 227 000
Rendement officiel (qx/ha) 152 174 163 134 124

Lors du recensement agricole réalisé en 1998, les autorités sénégalaises avaient estimé que les superficies maraîchères en pastèques étaient de l'ordre de 21 000 hectares[6] : un peu plus de 80% de la production était concentrée dans les régions de Thiès (35%), de Diourbel (20%), de Kaolack (12.5%) et de Louga (12.5%)[4].

Oignons[modifier | modifier le code]

L'oignon domestiqué en Asie, pourrait avoir été introduit à la fin du I° millénaire de notre ère dans la région grâce au commerce transsaharien[23].

La production annuelle d’oignons au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production d'oignons calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies maraichères en oignons (ha) 300 478 1 040 1 600 1 780 2 010 2 054 4 125 3 140 5 080
Part de l’oignon dans le total des superficies maraichères 19% 24% 34% 45% 46% 28% 16% 15% 16% 10%
Production– chiffres officiels (t.) 5 000 8 200 17 200 27 000 30 200 33 000 36 400 77 600 60 400 134 400
Rendement officiel (qx/ha) 167 169 166 169 169 164 178 189 206 273

Tomates[modifier | modifier le code]

La présence de la tomate dans la région semble avérée dès le milieu du XVIII° siècle[24].

La production annuelle de tomates au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production de tomates calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies maraichères en tomates (ha) 380 520 1 025 960 1 010 1 350 1 575 1 900 2 900 4 900
Part de la tomate dans le total des superficies maraichères 24% 26% 33% 27% 26% 18% 13% 7% 6% 10%
Production– chiffres officiels (t.) 4 000 5 400 12 200 17 800 20 800 36 000 39 600 25 800 68 600 128 600
Rendement officiel (qx/ha) 100 100 120 186 205 267 140 278 206 257

Lors du recensement agricole réalisé en 1998, les autorités sénégalaises avaient estimé que les superficies maraîchères en tomates étaient de l'ordre de 1 650 hectares[6] : un peu plus de 85% de la production était concentrée dans les régions de Thiès (55%) et de Kaolack (30%)[4].

Arboriculture fruitière[modifier | modifier le code]

Mangues et goyaves[modifier | modifier le code]

Le manguier est originaire d'Inde. La première référence à un manguier au Sénégal date de 1824. À la fin du XIX° siècle, les manguiers connaissent sur les zones côtières un essor significatif[25].

La production annuelle de mangues et goyaves au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production de la mangue et de la goyave calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies cultivées en patates douces (ha) 2 600 4 360 4 800 5 800 6 100 8 600 10 800 11 100 9 600 15 000
Part de la mangue et de la goyave dans le total des superficies arboricoles 24% 35% 34% 35% 33% 32% 31% 21% 22% 28%
Production – chiffres officiels (t.) 12 000 21 600 25 000 30 000 34 200 54 600 65 700 75 500 75 000 95 500
Rendement officiel (qx/ha) 46 50 51 51 56 64 61 68 81 64

Noix de cajou[modifier | modifier le code]

La noix de cajou est le fruit de l'anacardier, originaire du Brésil. Bien que la première mention d'un anacardier dans la région (en Gambie) date de 1757, l'anacardier a certainement été transplanté par les Portugais à la fin du XVII° siècle ou au début du XVIII° siècle[26].

La production annuelle de noix de cajou au Sénégal depuis 1988
Source: Moyennes annuelles de la production de la noix de cajou calculées à partir des données de la FAO

1988-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies plantés en anacardiers (ha) 4 100 8 670 24 810 16 415 16 800
Part des anacardiers dans le total des superficies arboricoles 15% 25% 48% 38% 31%
Production coques – chiffres officiels (t.) 1 000 2 100 7 000 4 730 5 580
Rendement officiel (qx/ha) 2,37 2,38 2,9 2,87 3,32

Oranges[modifier | modifier le code]

Les orangers sont originaires du sud-est de l'Asie. Les Arabes les ont introduits sur le pourtour méditerranéen et en Afrique subsaharienne aux alentours du X° siècle[27].

La production annuelle d’orange au Sénégal depuis 1961
Source: Moyennes annuelles de la production d’oranges calculées à partir des données de la FAO

1961-1965 1966-1970 1971-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies plantés en orangers (ha) 1 000 1 000 1 960 3 640 4 080 4 620 4 550 3 900 4 250 6 120
Part des orangers dans le total des superficies arboricoles 9% 8% 14% 22% 22% 17% 13% 7% 10% 11%
Production – chiffres officiels (t.) 2 800 2 000 8 400 18 400 20 200 26 400 27 800 30 200 30 000 37 800
Rendement officiel (qx/ha) 28 20 39 50 49 57 61 79 71 62

Sucre de canne[modifier | modifier le code]

La canne à sucre, domestiquée à l'origine en Nouvelle-Guinée-Papouasie, s'est diffusée en Afrique de l'Ouest à partir des plantations portugaises de Sao Tomé-et-Principe fondées au XV° siècle[28].

La production annuelle de sucre de canne au Sénégal depuis 1972
Source: Moyennes annuelles de la production de sucre de canne calculées à partir des données de la FAO

1972-1975 1976-1980 1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010
Superficies plantées en cannes à sucre (ha) 1 625 4 285 6 520 6 770 7 615 8 060 7 230 7 230
Part de la canne à sucre dans le total des superficies en culture 0,07% 0,18% 0,28% 0,30% 0,33% 0,34% 0,31% 0,27%
Production de sucre– chiffres officiels (t.) 60 800 321 400 699 400 743 130 846 550 879 400 830 000 837 500
Rendement officiel (qx/ha) 243 744 1 074 1 100 1 115 1 090 1 150 1 160


Raffinerie sucrière de la Compagnie sucrière sénégalaise à Richard-Toll

La production de sucre au Sénégal a commencé en septembre 1972 avec la création de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS). La CSS bénéficie d'un monopole de fait ainsi que d'importantes subventions du gouvernement. Cette année, sa production est estimée à 800 000 tonnes de canne à sucre, à partir de laquelle près de 90 500 tonnes de sucre est produite. Avec un rendement moyen de 120 tonnes par hectare, CSS cultive 7 500 hectares de canne à sucre commerciale sur la vallée du fleuve Sénégal. L'entreprise emploie environ 3 000 travailleurs permanents et 2 000 travailleurs saisonniers. Les ambitions de la CSS est d'augmenter sa production en même temps que la consommation intérieure sénégalais pour arriver à une production 150 000 tonnes de sucre ce qui nécessite une production de 923 000 à 1 million de tonnes de canne à sucre. Alors qu'actuellement la CSS importe 33 000 tonnes de sucre pour compenser la faiblesse de sa production.

Productions animales[modifier | modifier le code]

L'élevage[modifier | modifier le code]

En 2012, selon la Direction de la prévision et des études économiques du Sénégal, l'élevage a contribué à 4.1% du PIB.

Le cheptel compte 3,1 millions de bovins et 8,7 millions d'ovins et de caprins. La plupart de la production est gérés par des nomades et les bergers se déplacent dans tout le pays à la recherche de pâturage. Il y a ainsi peu d'élevage qui produisent de manière intensive via des Feed lots. En dépit d'un cheptel important, le Sénégal demeure un importateur net de viande, d'ovins en particulier. La production totale de viande était d'environ 100 000 tonnes en 2003, ce qui équivaut à une consommation par habitant de 11,5 kg alors que les objectifs gouvernementaux prévoient une consommation autour de 14 kg.

L'élevage laitier[modifier | modifier le code]

Au Sénégal, la consommation du lait est principalement basée sur l'utilisation de lait en poudre importé. La production laitière au Sénégal est bien en deçà des besoins domestiques. Malgré des tarifs douaniers relativement élevés sur le lait en poudre (avec des taxes de l'ordre 26,78 %), environ 20 000 tonnes de lait en poudre est importé chaque année, principalement d'Europe. Ces importations représentent en valeur environ le double de la production laitière locale. Les importations d'autres produits laitiers sont estimées à environ 100 millions de dollars en 2006.

La production locale de lait est très saisonnière, elle est caractérisée par une production plus élevée pendant la saison des pluies et un ralentissement et même un arrêt au cours des 7 mois de la saison sèche. Des organisations non gouvernementales et des donateurs aident les petits producteurs pour améliorer leurs systèmes de distribution. La plupart de ces unités se trouvent dans les parties Nord et Sud du pays, en particulier dans et autour de Saint-Louis, Dahra, Tambacounda, Vélingara et Kolda. Dans la zone des Niayes, autour de Dakar, d'autres unités de transformation du lait bénéficie de ce soutien et ont été en mesure de commercialiser près de 300 000 litres de lait à Dakar en 2005.

L'aviculture[modifier | modifier le code]

L'industrie avicole a augmenté sa production totale depuis l'annonce en 2005 de l'interdiction des importations de viande de poulet et malgré le choc créé début 2006 par la grippe aviaire. Le secteur représente 17 % de la contribution de l'industrie animale au PIB et emploie environ 10 000 personnes. En 2003, 3,2 millions de poulets produisent ainsi 5 982 tonnes de viande. En raison des importations massives de faible qualité et les morceaux de poulet à bas prix d'Europe et du Brésil, le secteur a réduit sa production de 24 % entre 2001 et 2003. Cela a suscité la décision du gouvernement d'interdire les importations de poulets congelés en octobre 2005. Cette interdiction est toujours en cours et s'applique à tous les pays.

La production locale est estimée à 7 millions de poulets en 2005, ce qui représente une augmentation de 33 % par rapport à 2004. La production de viande de poulet représente environ 75 % de cette production, et la production industrielle totale de la viande de poulet est passée à 9 200 tonnes en 2005, soit une augmentation de 26 % par rapport à 2004. La production domestique et non monétaire est difficile à évaluer, mais pourrait être estimée à 8 000 tonnes de viande.

La plupart de l'alimentation des poulets est importé. En 2005, environ 85 000 tonnes d'aliments destinés aux poulets ont été produites. Le maïs représente 60 % des ingrédients. Les producteurs préfèrent le soja et les produits dérivé du maïs aux tourteaux d'arachide en raison de leur meilleure qualité et des coûts moindres. En 2005, le coût de l'alimentation représente 59 % des dépenses totales des élevages de volailles.

La pêche[modifier | modifier le code]

Pêcheurs au Sénégal

En 2012, selon la Direction de la prévision et des études économiques du Sénégal, la pêche a contribué à 1.8% du PIB.

Le secteur de la pêche du Sénégal a toujours été l'une des plus grandes sources du pays en devises étrangères. En 2005, les produits de la mer ont représenté 22 % du total des exportations du Sénégal et a généré plus de 366 millions de dollars dans le revenu national à partir d'une capture annuelle d'environ 400 000 tonnes, contre environ 374 millions de dollars pour la capture d'environ 430 000 tonnes en 2004. L'industrie de la pêche est également un secteur important en nombre d'emplois. Le gouvernement estime que le secteur emploie plus de 200 000 personnes et génère un nombre important d'emplois temporaires dans le secteur informel, en particulier par la pêche artisanale.

L'Union européenne est le principal marché pour les exportations de fruits de mer du Sénégal. Le Sénégal a signé dix-sept accords avec l'UE autorisant l'UE l'accès à l'eau les bateaux de pêche sénégalais tout en fixant des quotas d'exportation et les limites, et en exigeant qu'une partie de la capture, en particulier du thon, soit fourni aux industries de transformation locales. La période 2002-2006 des accords Sénégal / UE, qui prévoyait une rémunération annuelle de 15 millions de dollars au gouvernement du Sénégal, a expiré en juin 2006. Les négociations pour son renouvellement sont actuellement suspendues à la suite de la dénonciation des accords antérieurs par les associations de pêcheurs sénégalais à cause de la surexploitation de poissons de grande valeur et de la baisse de leurs revenus. Le gouvernement du Sénégal et d'organisations environnementales locales ont également exprimé des préoccupations au sujet des dommages permanents écologiques possibles causés par les flottes de l'UE plus sophistiquée et efficace.

Plusieurs grandes entreprises sénégalaises de transformation du poisson ont cessé leurs opérations en raison de leur flotte de petites tailles improductives, les coûts de production élevés, la surexploitation et la raréfaction du poisson de grande valeur, et le manque d'investissement. Cette crise est signalée comme l'une des causes principales de l'émigration clandestine à partir des communautés de pêche du Sénégal vers l'Europe au cours ces dernières années.

Sylviculture[modifier | modifier le code]

En 2012, selon la Direction de la prévision et des études économiques du Sénégal, la pêche a contribué à 0.9% du PIB.

Sources[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a et b Depuis 1961, la FAO collecte auprès des autorités sénégalaises des estimations officielles concernant différentes cultures. La FAO ventile selon ses propres critères ces chiffres dans ses Bilans alimentaires. La FAO a notamment dans ses Bilans alimentaires, une colonne « autres utilisations » laquelle se réfère aux bio-carburants, à un résidu non expliqué des disponibilités officielles (surestimation de la production, exportations clandestines...), etc...
  2. En prenant l’hypothèse que la consommation de corps gras a évolué de pair avec la croissance démographique de 2,5 % par an, «  l’autoconsommation et le marché parallèle auraient dû être de 63 000 tonnes en moyenne pour la décennie 1960-1970, de 81 000 tonnes pour la décennie 1970- 1979, et de 104 000 tonnes pour la décennie 1979-1989. Les statistiques officielles font apparaître une moyenne du même ordre pour les deux premières périodes […] par contre, pour les années 1980, le chiffre de 235 000 tonnes que donne la série officielle est largement supérieur au chiffre de la projection ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal et 2000 p.31
  2. Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal et 2000 p.262
  3. Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal et 2000 p.70
  4. a b c d e f g h et i A. C. D'Andrea, M. Klee, Joanna Casey, « Archaeobotanical evidence for pearl millet (Pennisetum glaucum) in sub-Saharan West Africa » dans Antiquity, Volume 75, n°288, 2001, pp.341-348. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « R98p34 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  5. Tourte, vol.6 et 2005 p.321
  6. a b c d e f et g Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal et 2000 p.26
  7. Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal et 2000 p.245
  8. a et b Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal et 2000 p.255
  9. Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal et 2000 p.225
  10. Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal et 2000 p.205
  11. Jacques Chantereau, Jean-François Cruz , Alain Ratnadass, Gilles Trouche, Le sorgho, Versailles, Editions Quæ, 2013, p.22
  12. Tourte, vol.1 et 2005 p.71
  13. Monique Chastanet, « Introduction et place du maïs au Sahel occidental (Sénégal-Mauritanie) » dans Plantes et paysages d'Afrique. Une histoire à explorer, Karthala-CRA, 1998, p. 251-282.
  14. Tourte, vol.1 et 2005 p.32
  15. Tourte, vol.2 et 2005 p.73
  16. Guillaume Duteurtre, Papa Nouhine Dieye (éd.), Les organisations interprofessionnelles agricoles au Sénégal : de nouveaux outils de régulation des marchés ?, Dakar, ISRA, 2008, p.60.
  17. Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal et 2000 p.153
  18. Diagne et 2014 p.63
  19. Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal et 2000 p.28
  20. B.B. Singh, D.R. Mohan Raj, K.E. Dashiell, et L.E.N. Jackai, Advances in Cowpea Research, Nigeria, IITA, 1997, p.10.
  21. Tourte, vol.1 et 2005 p.62
  22. Tourte, vol.1 et 2005 p.78
  23. Tourte, vol.1 et 2005 p.77
  24. Tourte, vol.3 et 2005 p.85
  25. Jean-Yves Reya, Thierno Mamadou Diallob, Henri Vannièrea, Christian Didiera, Sidiki Kéitac et Morodjan Sangaréc, « La mangue en Afrique de l'Ouest francophone » dans Fruits, vol. 59, 2004, p.191-208.
  26. Tourte, vol.3 et 2005 p.103
  27. Tourte, vol.2 et 2005 p.74
  28. Tourte, vol.2 et 2005 p.82
  • René Tourte, Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone, vol. 6 : De l'empire colonial à l'Afrique Indépendante 1945-1960 : la recherche prépare le développement, FAO, , 1049 p.
  • Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage de la République du Sénégal, Recensement National de l’Agriculture 1998-99, vol. 4 : Rapport général du recensement de l’agriculture pluviale, FAO, , 460 p.
  • Aminata Diagne, La commercialisation de l'arachide au Sénégal, enjeux, contraintes et perspectives : une étude dans le bassin arachidier, Dakar, Université Cheikh-Anta-Diop, , 109 p.