Utilisateur:Leonard Fibonacci/Roza Bal

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Le sanctuaire Roza Bal - La pancarte dit: "Ziarati Hazrati Youza Asouph et Syed Nasir-u-din."

Le Roza Bal ou Rauza Bal ou Rozabal (Lieu de la tombe du prophète) est le nom d'un sanctuaire situé dans le quartier Khanyaar de la ville de Srinagar au Cachemire réputé contenir la sépulture d'un personnage appelé notamment Yuz Asaf et qui serait Jésus de Nazareth. Selon une tradition très ancienne existant au nord de l'Inde et au Pakistan, Jésus aurait effectivement survécu à sa crucifixion après être tombé dans un coma profond. Une fois soigné, il aurait beaucoup voyagé quelques années plus tard, dans l'espace à l'est de l'Euphrate. Il aurait notamment séjourné à Srinagar où il serait mort à un âge avancé et y aurait été enterré sous une imposante pierre tombale. Le bâtiment contient une deuxième sépulture, celle de Sayed Nasr e'Dine Rizvi (Syed Nasir-u-din), saint musulman du XVe siècle qui vouait une grande admiration à Jésus et demanda donc à être inhumé à côté de sa tombe. C'est à cette occasion que le bâtiment a été construit sur le « Lieu de la tombe du prophète » (Roza Bal).

La tradition locale tient pour assurée que Yuz Asaf est bien Jésus. En 1889, Mirza Ghulam Ahmad a lancé son mouvement de réformes de l'Islam appelé « ahmadisme », en s'appuyant entre-autre sur cette tradition. Cette conviction est donc partagée par les adeptes de ce mouvement. Pour assurer cette croyance, le mouvement s'appuie aussi sur des textes mentionnant Jésus rédigés en Pāli et sur les mentions de Isa-masiha (« Îsâ le Messie ») dans des textes de la culture hindoue, rédigés en sanskrit. Dans le Bhavishya Purana Isa-masiha (Jésus) rencontre le roi Shalivahana à Srinagar.

Dans la région, deux autres monuments et une inscription témoignent d'un culte à l'égard de personnages jouant un rôle clef dans la fondation du christianisme. Ils pourraient être des restes de la prédication de l'apôtre Thomas dont la Tradition dit qu'il a évangélisé l'espace à l'Est de l'Euphrate et certains territoires de l'Inde en collaboration avec d'autres apôtres et qu'il a notamment fondé une église (communauté) au Taxila dans le royaume indo-parthe. Le Taxila était à l'époque frontalier du Ladakh où se trouve Srinagar.

« Lieu de la tombe du prophète »[modifier | modifier le code]

Rauza Bal signifie le « Lieu de la tombe du prophète »[1]. Le monument est situé à la limite Est du cimetière du quartier de Khanyar, au centre de Srinagar[2] et se présente sous la forme d'une maison rectangulaire flanquée d'un pavillon dont la porte d'entrée est orientée au sud[1],[3]. À l'intérieur une galerie de moucharabiehs entoure deux cénotaphes, qui depuis quelques années sont entourés de quatre grandes baies vitrées[3]. Dans une chambre funéraire en sous-sol, située sous ces pierres tombales, se trouvent les sépultures proprement dites des deux personnages qui y ont été enterrés. La pierre tombale la plus petite est celle de de Sayed Nasr e'Dine Rizvi, saint musulman du XVe siècle qui vouait une grande admiration à Jésus et demanda donc à être inhumé près de ce qui était réputé être sa tombe. La seconde pierre tombale, à moitié enfouie dans le sol est présumée être celle de Jésus, sous le nom de Yuz Asaf, connu également sous les noms de Shahazada nabi (le « Prince prophète ») et de Hazrat Isa sahib (« Son éminence le maître Îsâ »)[1]. Sur un autre monument appelé « Trône de Salomon », il est indiqué que Yuz asaf « est aussi Yusu (Jésus), prophète des enfants d'Israël[4]. »

Une pierre parallélépipédique, d'environ 80 cm sur 60 cm est accotée à l'angle de la pierre tombale de Yuz Asaf[5]. Sur celle-ci ont été gravés l'empreinte de deux plantes de pied stylisées, sur lesquelles figurent deux représentations de cicatrices, l'une ronde sur le pied gauche, l'autre en forme de croissant de lune sur le pied droit[5]. Il s'agit des représentations des cicatrices laissées par un clou qui aurait traversé les deux pieds de Yuz Asaf, qui montrent que celui-ci était bien considéré comme un crucifié ayant survécu à son supplice[5].

L'inscription du « Trône de Salomon »[modifier | modifier le code]

Le « Trône de Salomon » est un monument, « situé sur une colline à l'est de Srinagar au Cachemire. Il s'agit d'un sanctuaire qui présente l'apparence d'un donjon entouré d'un rempart fortifié[6] », qui a été construit plusieurs siècles avant notre ère[6]. Sur ce site, d'après une inscription dédicatoire, le « seigneur Rukun, fils de Murjân » a fait construire par celui qui se présente comme « le très humble Bihisti Zagar », un monument composé de colonnes[7]. Il est ensuite indiqué que ces colonnes ont été construites au moment où « Yuz asaf fit son appel prophétique, l'an 54. Il est aussi Yusu (Jésus), prophète des enfants d'Israël[4],[7]. » L'auteur de la dédicace a donc jugé que le moment où Yuz asaf aussi appelé « Yusu, prophète des enfants d'Israël » a fait « son appel prophétique » est suffisamment célèbre à son époque dans cette région, pour être un repère chronologique permettant de dater l'érection de ces colonnes.

On ne sait à quelle ère appartient l'an 54 mentionné dans l'inscription. En revanche, la construction des colonnes est traditionnellement datée de l'époque où le roi Gopananda — élu sous le nom de Gopadatta — a restauré la tour[8]. Gopananda a régné sur le Cachemire dans la deuxième partie du Ier siècle. Il n'existe pas d'étude archéologique qui pourrait nous en dire plus[9]. Aujourd'hui, seules sont encore lisibles les deux dernières lignes de l'inscription dédicatoire, mais elle est complète sur des photos prises à la fin du XIXe siècle[7]. Il ne s'agit pas de l'inscription originale, mais d'une traduction en persan ancien effectuée sous le règne du sultan Zein el-Abdeline, vers 874[7].

Les tombeaux de Marie[modifier | modifier le code]

Il esxiste aussi deux tombeaux de Marie dans la région[10].

Dans l'ahmadisme[modifier | modifier le code]

En 1889, Mirza Ghulam Ahmad a lancé son mouvement de réformes de l'Islam appelé « ahmadisme », en s'appuyant entre-autre sur cette tradition[11],[12].


Les Ahmadis composent une communauté fondée dans les Indes britanniques à la fin du XIXe siècle par Mirza Ghulam Ahmad en reprenant les traditions autour de Yuz Asaf existantes chez certains musulmans — et aussi chez des hindouistes — du Pakistan et du Cachemire[13],[14], que l'on retrouve dans des textes en sanskrit[15]. Ils vouent à Jésus (appelé Îsâ-masiha, Yuz Asaf ou simplement almasiha (le Messie)) un culte tout comme aux saints de l'islam autour du Roza Bal situé à Srinagar, qu'ils disent être le tombeau de Jésus[16],[17]. Une inscription dédicatoire située sur les restes d'un monument réputé avoir été construit sous le règne de Gopananda (roi au Cachemire dans de seconde partie du Ier siècle)[18], indique que ce monument a été construit l'année où Yuz Asaf a lancé son appel prophétique[4]. Sur une pierre massive accolée à la pierre tombale de Yuz Asaf ont été gravés l'empreinte de deux plantes de pied stylisées, sur lesquelles figurent deux représentations de cicatrices laissées par un clou qui aurait traversé ses deux pieds, qui montrent que Yuz Asaf était considéré comme un crucifié ayant survécu à son supplice[5].

Les Ahmadis développent une christologie particulière selon laquelle Jésus est un prophète de Dieu qui aurait été déposé de la croix en état de coma avancé qui aurait fait croire à sa mort, mais qu'une fois soigné[19] il serait venu finir sa vie au Kashmir vers l'âge symbolique de 120 ans[20]. Dans l'Ahmadisme, il est identifié à Îsâ عيسى ou Îsâ fils de Maryam, c'est-à-dire Jésus de Nazareth[21]. Selon eux, après quelques apparitions à ses disciples pour organiser sa prédication, Jésus « grand voyageur » serait parti à l'est de l'Euphrate pour rassembler les Tribus perdues d'Israël, ce qui l'aurait conduit à Srinagar, via Nisibe, Herat, Peshawar[22],[23]. Selon Ghulam Ahmad, toutes ces régions auraient conservées dans leurs traditions le souvenir de son passage et il juge cet itinéraire logique si Jésus recherchait les Tribus perdues d'Israël[22]. On retrouve partiellement ces éléments dans plusieurs Purāṇa Hindous, dont notamment le Bhavishya Purana, dont les Ahmadis se servent aussi pour appuyer leur conviction, qui contient un passage qui raconte une rencontre entre Shalivahana (roi d'Ujjain à partir de 78) et Jésus (appelé Îsâ-masiha) près de Srinagar quelques années après sa crucifixion[24]. Les Ahmadis n'excluent pas que Jésus ait pu poursuivre sa prédication jusqu'au Népal et se servent même de certains récits historiques en Pāli concernant Jésus. En revanche, ils estiment que les récits dans cette langue qui font vivre l'enfance de Jésus dans la région, sont des constructions bouddhistes plus tardives qui se servent des traditions qu'ils estiment authentiques. Pour eux, Jésus n'est venu dans la région qu'après sa crucifixion. Ils tentent de démontrer que la prédication de Jésus a influencé le bouddhisme sur plusieurs points et notamment le Bouddhisme mahāyāna qui naît dans le Nord de l’Inde et dans l'Empire kouchan au Ier siècle.

Il existe dans la région deux autres monuments qui semblent attester d'un culte très ancien à l'égard des fondateurs du christianisme[10], toutefois aucun des quatre sites n'a malheureusement été l'objet d'évaluation archéologique avec les moyens actuels[25],[10].

Les Ahmadis n'effectuent aucun lien entre les traditions sur lesquelles ils s'appuient et la prédication de l'apôtre Thomas, que la Tradition chrétienne donne comme ayant été actif à Nisibe et surtout au Taxila, jusqu'à la mort du roi Gondopharès Ier vers 48[26]. Le Taxila était à l'époque une région du royaume indo-parthe frontalière avec le Ladakh dont Srinagar était la capitale.

Toutefois, dans ce texte Jésus ne meurt pas à Srinagar, mais est renvoyé par le roi et retourne dans la « terre des non-croyants », où « il était apparu comme le Messie » et où un démon l'avait livré à ces « non-croyants ».

Cette thèse sur le sort de Jésus après la crucifixion est appelée l'« évanouissement ». Les autres doctrines sont celles de « la substitution » et celle de la mort effective au cours de son supplice, suivie de sa résurrection.

Bhavishya purana[modifier | modifier le code]

Pourtant, la seule édition imprimée disponible mentionne des événements historiques plus récents de plusieurs siècles et introduit également des sujets bibliques ainsi que la figure de Jésus (Isa-masiha)[27]. Une tradition hindoue indique qu'il a été compilé par Sutta en l'année 3191 de l'ère Kautikia, ce qui correspond à l'an 115.

Jésus en Inde après sa crucifixion[modifier | modifier le code]

Le Bhavishya Purana est surtout connu en occident car il contient un passage qui raconte une rencontre entre le roi Shalivahana et Jésus (appelé Îsâ-masiha) près de Srinagar en Inde quelques années après sa crucifixion[28],[29]. D'autres passages de ce Purana parlent de Jésus sous le nom d'Îsâ. L'un d'entre-eux utilise le mot Masiha (Messie) sans que le nom d'Îsâ lui soit associé. Selon Swami Parmeshwaranand, ce passage (sl. 29cd-30ab) semble suggérer que Jésus était appelé le Masiha, parce que, étant le Seigneur immuable (acala) lui-même, il a fait disparaître les éléments transitoires (cala)[30].

En se fondant sur le travail de F. E. Pargiter qui détecte des sujets bibliques introduits bien après le Ve – IVe siècle av. J.-C. en rapport avec la diffusion du christianisme et bien que Pargiter ne mentionne pas ce passage, Swami Parmeshwaranand estime logique de lui appliquer la même conclusion[27]. L'introduction du christianisme en Inde est probablement antérieure au IIIe siècle, comme le montre les travaux sur les Nasrani ou Nasrani Mappila[31],[32] découverts par Vasco de Gama et appelés aujourd'hui Chrétiens de saint Thomas, qui existent au Kérala avant cette date. Leurs Traditions indiquent que leurs communautés auraient été fondées par l'apôtre Thomas vers 55[33], après que celui-ci ait quitté le royaume indo-parthe du Taxila[34],[35], voisin du Ladakh où le Bhavishya Purana situe la rencontre entre Jésus et Shalivahana.

Dans l'ahmadisme (2)[modifier | modifier le code]

Un sage enterré à Roza Bal à Srinagar au Cachemire, identifié comme Yuzasaf au 17e siècle, est identifié (débats contadictoires) comme étant un saint homme par les sunnites, et comme étant Jésus dans la version de l'Ahmadisme de l'Islam.[36] ou encore Josaphat par certains chrétiens orientaux[37]. Dans la version de l'Ahmadisme de l'Islam, il est identifié à Îsâ عيسى pour Jésus de Nazareth.[38].


Îsâ

Extrait de l'article en:Jesus_in_Ahmadiyya_Islam en anglais:

Jesus Meets King Shalewhin[modifier | modifier le code]

According to a late section of the Hindu Bhavishya Purana (written after 1739[39]), it is written that Jesus Christ meet a Hindu monarch, King Shalewhin. It is written that the king along with his companions went to the peak of Himalayas to meet a man who was a dignified person of fair complexion in white clothes sitting in the mountain. When the king asked who he was then he replied "I am the Messiah, born of a virgin." He told the king he had come from a far off place where he has suffered at the hands of his people. When the king asked his religion then he said the his religion was of peace, love and purity of heart. The king was impressed from him so left after paying homage to him.[40]

Les Ahmadis composent une communauté fondée dans les Indes britanniques à la fin du XIXe siècle par Mirza Ghulam Ahmad en reprenant des traditions existantes chez certains musulmans — et aussi chez des hindouistes — du Pakistan et du Cachemire, que l'on retrouve dans des textes en sanskrit[41]. Ils vouent à Jésus (appelé Îsâ-masiha, Yuz Asaf ou simplement almasiha (le Messie)) un culte tout comme aux saints de l'islam autour d'un monument, situé à Srinagar qu'ils disent être le tombeau de Jésus[42],[43]. Ce courant développe une christologie particulière selon laquelle Jésus est un prophète de Dieu qui aurait été déposé de la croix en état de coma avancé qui aurait fait croire à sa mort, mais qu'une fois soigné il serait venu finir sa vie au Kashmir jusqu'à l'âge de 120 ans[44]. Dans l'Ahmadisme, il est identifié à Îsâ عيسى c'est à dire Jésus de Nazareth[45]. On retrouve ces éléments dans plusieurs Purāṇa Hindou, dont notamment le Bhavishya Purana, qui contient un passage qui raconte une rencontre entre le roi Shalivahana et Jésus (appelé Îsâ-masiha) près de Srinagar quelques années après sa crucifixion[46]. Toutefois, dans ce texte Jésus ne meurt pas à Srinagar, mais est renvoyé par le roi et retourne dans la « terre des non-croyants », où « il était apparu comme le Messie » et où un démon l'avait livré à ces « non-croyants ». Cette thèse sur le sort de Jésus après la crucifixion est appelée l'« évanouissement ». Les autres doctrines sont celles de « la substitution » et celle de la mort effective au cours de son supplice, suivie de sa résurrection.

Le Bâtiment[modifier | modifier le code]

La structure se trouve en face d'un cimetière musulman[47]. Il se compose d'un bâtiment rectangulaire bas sur une estrade, entouré par des grilles à l'avant et une entrée. Dans un sanctuaire à Youza Asouph[48]. Le bâtiment abrite également le tombeau d'un saint musulman chiite, Mir Sayyid Naseeruddin, un descendant de l'Imam Musa-Raza , 8e Imam des chiites dont sanctuaire est en Mashhad . La structure a été conservée par la communauté locale, mais il est maintenant maintenu par un conseil d'administration composé de musulmans sunnites[49]. Selon Fida Hassnain , un partisan de croyances Ahmadi, le tombeau contient une gravure rupestre qui est dit pour montrer pieds portant des blessures crucifixion et le corps est enterré en fonction de ce Hassnain considère comme étant la tradition juive de directions et non pas selon la tradition islamique[50].

Les autorités sunnites au sanctuaire croire Youza Asouph et Mir Sayyid Naseeruddin être saints hommes musulmans. Une action en justice a été mentionné dans le sanctuaire 1184AH/1770AD[51], dont voici la traduction:

« Le sceau de la justice de l'islam mollah Fazil 1194-AH Verdict: Maintenant, la Cour, après avoir obtenu, conclut que, durant le règne de Raja Gopadatta, qui a construit et réparé de nombreux temples, en particulier le trône de Salomon, Yuz-Asaph est venu à la vallée . Prince par descente, il était pieux et saint, et avait abandonné activités terrestres. Il a passé tout son temps à la prière et à la méditation. Les habitants du Cachemire, devenu idolâtres, après la grande inondation de Noé, le Dieu tout-puissant, envoyé Yuz-Asaph comme un prophète au peuple du Cachemire. Il a proclamé l'unicité de Dieu jusqu'à sa mort. Yuz-Asaph fut enterré à Khanyar sur les rives du lac et son sanctuaire est connu sous Roza Bal. En l'an 871 AH Syed Nasir-ud-Din, un descendant de l'Imam Musa-Raza, a également été enterré en dehors de la tombe de Yuz-Asaph. Commandes - Depuis le sanctuaire est visité par les fidèles, à la fois élevé et commun, et que la requérante, Rehman Khan, est le gardien héréditaire du sanctuaire, il est ordonné qu'il soit autorisé à recevoir les offrandes faites à l'autel comme avant, et personne d'autre n'a le droit de ces offres. Donné sous notre main, 11e Jamad-ud-sani, 1184 AH "(traduction de Fida Hassnain 1988) »

La traduction de en:Fida Hassnain fait suite à Ghulam Ahmad en divisant le nom de Yuzasaf, trouvé dans le récit traditionnel de Bilhawar et Yuzasaf qui a pour sujet Gautama Bouddha, en deux parties, « Yuz Asaf »[52]. Selon Emmanuel Choisnel, Yuzasaf, en arabe Yūdhasaf ou Būdhasaf, est dérivé du sanskrit bodhisattva. Le mot sanskrit a été changé pour Bodisav dans les textes perses au VIe – VIIe siècle, puis à Budhasaf ou Yudasaf dans un document arabe du VIIIe siècle (de l'arabe initiale "b" ب "y" ي par duplication d'un point dans l'écriture de l'arabe)[53].

Histoire du Cachemire[modifier | modifier le code]

Le sanctuaire est mentionné dans le Waqi'at-i-Kashmir (Histoire de Cachemire, publié en 1747), également connu sous le nom Tarikh Azami (Histoire d'Azam)[54] par Khwaja Muhammad Azam Didamari, un écrivain soufi de Srinagar. Muhammed États Azam que le tombeau est d'un étranger prophète et le prince, Yuz Asuf, ou en local Kashimiri transcription Youza Asouph. Le nom peut dériver de l'ourdou "Yuzasaf" dans la légende de Balauhar et Yuzasaf , Yuzasaf étant un nom pour le Gautama Buddha[55]. Yuzasaf se produit en orthographe dans Rasail Ikhwan al-Saja et d'autres sources[56].

Gérald Messadié[modifier | modifier le code]

Rauza Bal signifie le « Lieu de la tombe du prophète »[1]. Il est situé à la limite Est du cimetière du quartier de Khanyar, au centre de Srinagar[57] et se présente sous la forme d'une maison rectangulaire flanquée d'un pavillon dont la porte, orientée au sud, en constitue l'entrée[1],[58]. À l'intérieur une galerie de moucharabiehs entoure deux cénotaphes. Dans une chambre funéraire en sous-sol, située sous ces pierres tombales, se trouvent les sépultures proprement dites des deux personnages inhumés ici. La pierre tombale la plus petite est celle de de Sayed Nasr e'Dine Rizvi, saint musulman du XVe siècle qui vouait une grande admiration à Jésus et demanda donc à être inhumé près de ce qui était réputé être sa tombe. La seconde pierre tombale, à moitié enfouie dans le sol est présumée être celle de Jésus, sous le nom de Yuz Asaf, connu également sous les noms de Shahazada nabi (le « Prince prophète ») et de Hazrat Isa sahib (« Son éminence le maître Îsâ »)[1]. Sur un autre monument appelé « Trône de Salomon », il est indiqué que Yuz asaf « est aussi Yusu (Jésus), prophète des enfants d'Israël[4]. »

L'inscription du « Trône de Salomon »[modifier | modifier le code]

Le « Trône de Salomon » est un monument, « situé sur une colline à l'est de Srinagar au Cachemire. Il s'agit d'un sanctuaire qui présente l'apparence d'un donjon entouré d'un rempart fortifié[6] », qui a été construit plusieurs siècles avant notre ère[6]. Sur ce site, d'après une inscription dédicatoire, le « seigneur Rukun, fils de Murjân » a fait construire par celui qui se présente comme « le très humble Bihisti Zagar », un monument composé de colonnes[7]. Il est ensuite indiqué que ces colonnes ont été construites au moment où « Yuz asaf fit son appel prophétique, l'an 54. Il est aussi Yusu (Jésus), prophète des enfants d'Israël[4],[7]. » L'auteur de la dédicace a donc jugé que le moment où Yuz asaf aussi appelé « Yusu, prophète des enfants d'Israël » a fait « son appel prophétique » est suffisamment célèbre à son époque dans cette région, pour être un repère chronologique permettant de dater l'érection de ces colonnes.

On ne sait à quelle ère appartient l'an 54 mentionné dans l'inscription. En revanche, la construction des colonnes est traditionnellement datée de l'époque où le roi Gopananda — élu sous le nom de Gopadatta — a restauré la tour[59]. Gopananda a régné sur le Cachemire dans la deuxième partie du Ier siècle. Il n'existe pas d'étude archéologique qui pourrait nous en dire plus[60]. Aujourd'hui, seules sont encore lisibles les deux dernières lignes de l'inscription dédicatoire, mais elle est complète sur des photos prises à la fin du XIXe siècle[7]. Il ne s'agit pas de l'inscription originale, mais d'une traduction en persan ancien effectuée sous le règne du sultan Zein el-Abdeline, vers 874[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Récit de Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 103, p. 472.
  2. Pour la position du monument par rapport au cimetière, voir la carte
  3. a et b J. Gordon Melton, The Encyclopedia of Religious Phenomena, 2007, p. 337 ; « It stands in front of a Muslim cemetery in the Kan Yar district of Srinagar, the capital of Kashmir. Inside is a wooden sepulcher surrounded by four recently installed glass walls. »
  4. a b c d et e Fida Hassnain (en), The fifth Gospel; cité par Gérald Messadié, op. cit., note n° 103, p. 470. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Hassnain_Messadié » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  5. a b c et d Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 103, p. 473.
  6. a b c et d Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 98, p. 458.
  7. a b c d e f g et h Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 103, p. 470. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Messadié_470 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  8. C'est ce que mentionne notamment Mullah nadiri, un historien du XVe siècle ; cité par Holger Kersten, op. cit. et Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 98, p. 459.
  9. Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 98, p. 459.
  10. a b et c Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 103, p. 466.
  11. J. Gordon Melton, The Encyclopedia of Religious Phenomena, 2007.
  12. cf. Mirza Ghulam Ahmad, Jésus en Inde, notamment le chapitre IV, mais aussi le chapitre III
  13. J. Gordon Melton, The Encyclopedia of Religious Phenomena, 2007.
  14. cf. Mirza Ghulam Ahmad, Jésus en Inde, notamment le chapitre IV, mais aussi le chapitre III
  15. (en) Swami Parmeshwaranand, Encyclopaedic Dictionary of Purāṇas, Sarup, 2001, § « Christ in the Bavisyat Purana », p. 277-281.
  16. Siegfried Obermeier, Starb Jesus in Kaschmir. Das Geheimnis seines Lebens und Wirkens in Indien, Econ ; Holger Kersten, Jesus lebte in Indien – Sein geheimes Leben vor und nach der Kreuzigung, Ullstein-Verlag, Berlin 1998, (ISBN 3-5483-5490-4), (1. Auflage: Droemer Knaur, München 1983, (ISBN 3-426-03712-2)) ; Holger Kersten, Das Jesus-Komplott: die Wahrheit über das Turiner Grabtuch, Heyne-Verlag, München 1997, (ISBN 3-453-12307-7) ; Holger Kersten, Der Ur-Jesus - Die buddhistischen Quellen des frühen Christentums, Langen-Müller Verlag, München 1994, (ISBN 3-7844-2504-6) ; Holger Kersten, Jesus starb nicht am Kreuz - Die Botschaft des Turiner Grabtuchs, Langen-Müller Verlag, München 1998, (ISBN 3-7844-2688-3) ; Mark Bothe, Die "Jesus in Indien' Legende, eine alternative Jesus Erzählung, Grin-Verlag für akademische Texte, 2010
  17. Rachid Ahmad Chaudry, La vie cachée de Jésus, Islam International Publication, version française, 2007.
  18. Mullah nadiri, un historien du XVe siècle, mentionne notamment que le roi Gopananda — élu sous le nom de Gopadatta — a restauré la tour appelée « Trône de Salomon » qui a été construite plusieurs siècles avant notre ère ; cf. par Holger Kersten, op. cit. et Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 98, p. 459.
  19. Selon des traditions présentes dans l'espace perse et en Inde, Jésus aurait été guéri par une pommade bien précise, qui à la suite de cet événement se serait appelé « Marham-i-Isa » (pommade d'Îsâ). Dans le livre inachevé publié en 1906 après sa mort, Mirza Ghulam Ahmad utilise l'abondance des mentions de cette pommade dans les traités médicaux en farsi, en arabe, dont un qui d'après lui aurait été compilé à l'époque de Jésus et traduit en arabe sous le règne de Mamun al-Rashid, pour tenter de démontrer l'ampleur de la diffusion de cette tradition et son ancienneté. cf. Mirza Ghulam Ahmad, Jesus in India, chapitre III, Mouvement musulman Ahmadiyya, 1965 - 103 pages, réédité en français en 1987 chez « Regent Press ».
  20. Voir Per Besko, « Jesus in Kashmir », in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, p. 461-463, extraits en ligne
  21. Dr Fida M. Hassnain, The historical Jesus, 2004 ; Dr Fida M. Hassnain, Suzanne Olsson, Roza Bal the Tomb of Jesus, 2008.
  22. a et b Mirza Ghulam Ahmad, Jesus in India, chapitre IV.
  23. La carte du voyage de Jésus selon les Ahmadis.
  24. Traduction du texte sur Jésus contenu dans le Bhavishya Purana.
  25. Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 98, p. 459.
  26. (en) Encyclopædia Iranica, article Gondophares.
  27. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Parmeshwaranand_277
  28. Traduction du texte sur Jésus contenu dans le Bhavishya Purana.
  29. Pour une traduction de ce texte, voir Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 103, p. 465, (ISBN 9-782253-143536).
  30. (en) Swami Parmeshwaranand, Encyclopaedic Dictionary of Purāṇas, Sarup, 2001, § « Christ in the Bavisyat Purana », p. 281.
  31. Županov, Ines G. (2005). Missionary Tropics: The Catholic Frontier in India (16th–17th centuries), p. 99 and note. University of Michigan Press. (ISBN 0-472-11490-5)
  32. Bindu Malieckal (2005) Muslims, Matriliny, and A Midsummer Night's Dream: European Encounters with the Mappilas of Malabar, India; The Muslim World Volume 95 Issue 2 page 300
  33. (en) Eric Frykenberg, Christianity in India: from Beginnings to the Present, 2008, Oxford University Press, p. 93, (ISBN 0-19-826377-5).
  34. (en) « Saint Thomas (Christian Apostle) – Britannica Online Encyclopedia », Britannica.com (consulté le )
  35. Encyclopedia Britannica, article Gondophernes
  36. Siegfried Obermeier, Starb Jesus in Kaschmir. Das Geheimnis seines Lebens und Wirkens in Indien, Econ ; Holger Kersten, Jesus lebte in Indien – Sein geheimes Leben vor und nach der Kreuzigung, Ullstein-Verlag, Berlin 1998, (ISBN 3-5483-5490-4), (1. Auflage: Droemer Knaur, München 1983, (ISBN 3-426-03712-2)) ; Holger Kersten, Das Jesus-Komplott: die Wahrheit über das Turiner Grabtuch, Heyne-Verlag, München 1997, (ISBN 3-453-12307-7) ; Holger Kersten, Der Ur-Jesus - Die buddhistischen Quellen des frühen Christentums, Langen-Müller Verlag, München 1994, (ISBN 3-7844-2504-6) ; Holger Kersten, Jesus starb nicht am Kreuz - Die Botschaft des Turiner Grabtuchs, Langen-Müller Verlag, München 1998, (ISBN 3-7844-2688-3) ; Mark Bothe, Die "Jesus in Indien' Legende, eine alternative Jesus Erzählung, Grin-Verlag für akademische Texte, 2010
  37. Dehlvi, Syed Ahmad, Farhang-i-Asfia, 1908, publié par Syed Ahmad Dehlvi à Hyderabad, volume 1 page 91.
  38. Dr Fida M. Hassnain, The historical Jesus, 2004 ; Dr Fida M. Hassnain, Suzanne Olsson, Roza Bal the Tomb of Jesus, 2008.
  39. Alf Hiltebeitel Rethinking India's Oral and Classical Epics 2009 Page 276 "Thus 1739 could mark a terminus a quo for the text's history of the Mughals. If so, the same terminus would apply to its Genesis-Exodus sequence in its first khanda, its Jesus-Muhammad diptych in its third (the Krsnam&acaritd) , and the history ..."
  40. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées alislam
  41. (en) Swami Parmeshwaranand, Encyclopaedic Dictionary of Purāṇas, Sarup, 2001, § « Christ in the Bavisyat Purana », p. 277-281.
  42. Siegfried Obermeier, Starb Jesus in Kaschmir. Das Geheimnis seines Lebens und Wirkens in Indien, Econ ; Holger Kersten, Jesus lebte in Indien – Sein geheimes Leben vor und nach der Kreuzigung, Ullstein-Verlag, Berlin 1998, (ISBN 3-5483-5490-4), (1. Auflage: Droemer Knaur, München 1983, (ISBN 3-426-03712-2)) ; Holger Kersten, Das Jesus-Komplott: die Wahrheit über das Turiner Grabtuch, Heyne-Verlag, München 1997, (ISBN 3-453-12307-7) ; Holger Kersten, Der Ur-Jesus - Die buddhistischen Quellen des frühen Christentums, Langen-Müller Verlag, München 1994, (ISBN 3-7844-2504-6) ; Holger Kersten, Jesus starb nicht am Kreuz - Die Botschaft des Turiner Grabtuchs, Langen-Müller Verlag, München 1998, (ISBN 3-7844-2688-3) ; Mark Bothe, Die "Jesus in Indien' Legende, eine alternative Jesus Erzählung, Grin-Verlag für akademische Texte, 2010
  43. Rachid Ahmad Chaudry, La vie cachée de Jésus, Islam International Publication, version française, 2007.
  44. voir Per Besko, « Jesus in Kashmir », in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, p. 461-463, extraits en ligne
  45. Dr Fida M. Hassnain, The historical Jesus, 2004 ; Dr Fida M. Hassnain, Suzanne Olsson, Roza Bal the Tomb of Jesus, 2008.
  46. Traduction du texte sur Jésus contenu dans le Bhavishya Purana.
  47. Voir la carte
  48. J. Gordon Melton, The Encyclopedia of Religious Phenomena - Page 337 - 2007 "It stands in front of a Muslim cemetery in the Kan Yar district of Srinagar, the capital of Kashmir. Inside is a wooden sepulcher surrounded by four recently installed glass walls. The sepulcher is empty, though, and the entombed personage ...."
  49. Three Testaments: Torah, Gospel, and Quran edited by Brian Arthur Brown 2012, (ISBN 1442214929) Rowman & Littlefield page 196
  50. « Did Jesus die? », BBC (consulté le )
  51. Fida Hassnain, The Fifth Gospel, Dastgir Publications Srinagar, Kashmir, Printed by Leo Printers of Delhi, 1988 Pp. 222-223; confirmed by citation in Mark Bothe Die "Jesus-in-Indien-Legende" - Eine alternative Jesus-Erzählung? 2011 - Page 53.
  52. en:Per Beskow The Blackwell Companion to Jesus Delbert Burkett 2011 "During the transmission of the legend, this name underwent several changes: to Budhasaf, Yudasaf, and finally Yuzasaf. In Greek, his name is Ioasaph; in Latin, Josaphat, the name of one of the kings of Israel. Ahmad divided Yuzasaf in two:Yuz Asaf ..."
  53. Emmanuel Choisnel, Les Parthes et la Route de la soie, 2004 p. 202, « Le nom de Josaphat dérive, tout comme son associé Barlaam dans la légende, du mot Bodhisattva. Le terme Bodhisattva passa d'abord en pehlevi, puis en arabe, où il devint Budasaf. Étant donné qu'en arabe le "b" et le "y" ne différent que ... »}
  54. Khwaja Muhammad 'Azam Didamari, Waqi'at-i-Kashmir being an Urdu translation of the Persian MSS Tarikh-i-Kashmir 'Azmi, translated by Khwaja Hamid Yazdani), Jammu and Kashmir "Islamic" Research Centre, Srinagar, 1998, p. 117.
  55. en:Per Beskow in The Blackwell Companion to Jesus ed. Delbert Burkett 2011 "Only later did Ahmad's disciples invent the compromise that Jesus had been twice in India. Ahmad's primary source is a legend, known in the West as the tale of Barlaam and Josaphat. It was widelyread all through the Middle Ages as an edifying... Yuzasaf as the principal character is named in Urdu, is helped on his way by the wise Bilhawar ... Ahmad divided Yuzasaf in two: Yuz Asaf. He declared that Yuz signified Jesus (who is not called by that name in any"
  56. The Contemporary Society for Contemporary Studies- Volume 7,Numéro 1 1963 - Page 119 "Ibn Babuya of Qum incorporated an adaptation of it in his treatise, Kitabi Kamal al Din wa Itman ... Akbar al Furs wa'l Arab. The authors of Rasail Ikhwan al-Saja refers to Balauhar's conversation with Budasaf (given here in the form of Yuzasaf)"
  57. Voir la carte
  58. J. Gordon Melton, The Encyclopedia of Religious Phenomena, 2007, p. 337 ; « It stands in front of a Muslim cemetery in the Kan Yar district of Srinagar, the capital of Kashmir. Inside is a wooden sepulcher surrounded by four recently installed glass walls. »
  59. C'est ce que mentionne notamment Mullah nadiri, un historien du XVe siècle ; cité par Holger Kersten, op. cit. et Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 98, p. 459.
  60. Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 98, p. 459.