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Salticidae

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Les Salticidae sont une famille de petites araignées aranéomorphes[1]. Elles sont communément appelées araignées sauteuses, salticides ou saltiques.

Il s'agit de la famille d’araignées la plus diversifiée, contenant plus de 680 genres et 6 700 espèces décrites[1].

Les Salticidae possèdent une des meilleures visions parmi les arthropodes. Elles sont capables de réaliser d'importants sauts, notamment pour chasser, mais aussi en réponse à une menace. On les reconnaît généralement par le motif de leurs yeux.

Distribution

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Distribution

Les espèces de cette famille se rencontrent sur tous les continents sauf aux pôles[1].

Il existe aussi quelques espèces (dont Diplocanthopoda marina) qui vivent sous la mer à marée haute[2].

Latitudinalement, des spécimens ont été observés de Tuktoyaktuk (Sittisax ranieri) au nord aux îles Campbell (Clynotis barresi) au sud[3].

Altitudinalement, on en trouve des bords de la Mer Morte (Plexippus clemens par exemple)[4] à 6 700m d'altitude (Euophrys omnisuperstes)[5].

Description

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Une Salticidae. On distingue trois des yeux antérieurs et l'œil latéral postérieur de droite (cliquez pour voir aussi 1 œil médian postérieur).
Araignée sauteuse

Ce sont des araignées diurnes, plutôt de petite taille. La longueur de leur corps varie entre 1 et 25 mm[6],[7]. Les pattes sont en général courtes et fortes, les antérieures parfois renflées. Les yeux sont adaptés à la chasse à vue et sont au nombre de huit.

Quatre yeux, parfois mobiles, sont situés à l'avant du céphalothorax : deux médians antérieurs et deux latéraux antérieurs. Les yeux médians antérieurs sont très mobiles, l'araignée pouvant suivre une proie du regard. Ces yeux d'une très grande acuité visuelle lui permettent de voir un mouvement ou un partenaire sexuel, donnent une vision binoculaire précise (pour sauter avec précision par exemple), ainsi qu'une vision des couleurs. Les yeux latéraux antérieurs sont plus petits, immobiles, avec un pouvoir séparateur bien plus faible. Ils permettent une vision binoculaire vers l'avant et monoculaire sur les côtés.

Quatre autres yeux sont situés vers l'arrière : les yeux médians postérieurs sont très petits, peut-être vestigiaux. Les yeux latéraux postérieurs, à peu près de la même taille que les latéraux antérieurs, permettent une vision très large sur les côtés et l'arrière, avec une petite vision binoculaire arrière. Les Salticidae ont donc un champ de vision à 360°.

En général, les Salticidae possèdent un corps trapu sur de courtes pattes et sont reconnaissables par leur déplacement rapide et saccadé.

Certaines espèces ressemblent à des fourmis. Chez le genre Myrmarachne, par exemple, la partie frontale du céphalothorax est relevée et plus foncée, ce qui donne l’impression qu’il est divisé en deux parties (tête et thorax) comme chez les insectes qu’elles imitent. La liaison entre le céphalothorax et l’abdomen est fine, ce qui achève de donner l’impression que le corps est en trois parties. Les mandibules peuvent être imitées par de longues chélicères chez les mâles ou d’épais pédipalpes pour les femelles. Lors du déplacement, la paire de pattes antérieures est levée, ce qui simule une paire d’antennes. D’autres genres, comme les Leptorchestes ou les Synageles, ressemblent aussi à des fourmis; on dit que ces araignées sont myrmécomorphes.

Heliophanus sp. en mouvement
Aelurillus v-insignitus
Anasaitis canosa
Attulus floricola
Carrhotus xanthogramma
Clynotis severus
Dendryphantes rudis
Eris militaris
Habronattus coecatus
Marpissa muscosa
Myrmaplata plataleoides
Pachomius sp.
Pelegrina galathea
Phidippus audax
Phlegra fasciata
Saitis barbipes, femelle vue de face
Salticus scenicus
Colonus puerperus
Tutelina elegans
Zygoballus rufipes
Salticidae dans du Copal de Madagascar
Plexippus petersi du Laos, sur un doigt humain

À la différence de la plupart des autres araignées, les araignées sauteuses sont des prédateurs à orientation visuelle, qui mémorisent leur environnement, les distances et orientations[8]. Certaines espèces traversent plus facilement un milieu ouvert pour aller vers une cible de couleur verte évoquant un milieu végétal que vers des cibles géométriques[9].

On a montré avec Phidippus princeps (Peckam et Peckam, 1883) que la présence de corridors biologiques adaptés favorise leur déplacement dans l'environnement et vers de nouvelles taches. Lors de l'étude, elles étaient placées dans des micropaysages dominés par le trèfle hybride (Trifolium hybridum L.) et la luzerne (Medicago sativa L.) de manière que des taches soient reliées entre elles soit par des corridors végétalisés, soit par des chemins dénudés. Les araignées Phidippus princeps ne se déplaçaient que dans les corridors végétalisés et non sur les chemins dénudés[10]. En l'absence de corridors, instinctivement, Phidippus princeps ne se risque pas en milieu découvert pour explorer un nouvel habitat, même quand le nombre d'individus est important[10].

Mis à part certaines espèces tropicales qui manifesteraient une activité séricigène, les Salticidae d'Europe sont censées ne pas construire de toile. En fait, Pellenes arciger construit un édifice dressé, en forme de triangle ou de rectangle irrégulier, fixé sur la végétation, pouvant aboutir à une retraite (pierre, coquille d'escargot), la toile "en voile de bateau"[11]. Découverte en Lozère (Causse Méjean) et retrouvée depuis en Bas Languedoc, cette étrange structure pose toujours le problème de sa fonction exacte depuis 1997[12].

Une étude de Daniela C. Rößler et al. a relevé en 2022 la présence de mouvements des yeux chez l'espèce Evarcha arcuata pendant le sommeil[13], ce qui suggère l'hypothèse de l'existence de rêves chez ces araignées[14],[15],[16].

Paléontologie

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Cette famille est connue depuis le Paléogène[17].

Liste des genres

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Selon World Spider Catalog (version 25.5, 29/10/2024)[1] :

Selon World Spider Catalog (version 23.5, 2023)[17] :

Systématique et taxinomie

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Cette famille a été décrite par Blackwall en 1841.

Cette famille rassemble 6 745 espèces dans 687 genres[1].

Traditionnellement, cette famille était divisée dans les sous-familles : Aelurillinae, Agoriinae, Amycinae, Ballinae, Dendryphantinae, Euophryinae, Hasariinae, Heliophaninae, Hisponinae, Lyssomaninae, Marpissinae, Myrmarachninae, Pelleninae, Plexippinae, Salticinae, Spartaeinae, Synagelinae et Synemosyninae[18]. Mais en 2015, Maddison revoit la division des sous-familles[19] en Onomastinae, Asemoneinae, Lyssomaninae, Spartaeinae, Eupoinae, Hisponinae et Salticinae.

Dans la culture

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Lucas l'araignée est une web-série ayant pour personnage principal une Salticidae.

Publication originale

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  • Blackwall, 1841 : « The difference in the number of eyes with which spiders are provided proposed as the basis of their distribution into tribes; with descriptions of newly discovered species and the characters of a new family and three new genera of spiders. » Transactions of the Linnean Society of London, vol. 18, p. 601-670 (texte intégral).

Liens externes

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Notes et références

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  1. a b c d et e World Spider Catalog (WSC). Musée d'histoire naturelle de Berne, en ligne sur http://wsc.nmbe.ch. doi: 10.24436/2, consulté le version 25.5, 29/10/2024
  2. Abraham, 1925 : « A marine spider of the fam Attidae. » Proceedings of the Zoological Society of London, vol. 1925, p. 1357-1363.
  3. (en) Bruce Cutler, « Extreme Northern and Southern Distribution Records forJumping Spiders (Araneae, Salticidae) in the WeHstermnisphere », Arctic, vol. 35, no 3,‎ , p. 426-428 (lire en ligne)
  4. (en) Sergei Zonstein et Yuri M. Marusik, « Checklist of the spiders (Araneae) of Israel », Zootaxa,‎ , p. 1-127
  5. Sagarmatha National Park
  6. (en) D. Ubick, P. Paquin, P.E. Cushing et V. Roth, Spiders of North America : an identification manual : Salticidae, American Arachnological Society, , 377 p. (ISBN 978-0-9771439-0-0), p. 205-216.
  7. « Phiddipus regius: the Jewel between Spider Predators », sur arachnos.eu, (consulté le ).
  8. Hill, 1979 : « Orientation by jumping spiders of the genus Phidippus (Araneae: Salticidae) during the pursuit of prey. » Behavioral Ecology and Sociobiology, vol. 5, no 3, p. 301-322 (texte intégral).
  9. Baker, Kelty & Jakob, 2009 : « The Effect of Visual Features on Jumping Spider Movements Across Gaps. » Journal of Insect Behavior, vol. 22, no 5, p. 350–361.
  10. a et b Baker, 2007 : « Effect of corridors on the movement behavior of the jumping spider Phidippus princeps (Araneae, Salticidae). » Canadian Journal of Zoology, vol. 85, p. 802–808.
  11. Lopez, 1986 : « Construction de toiles en "Voile de bateau" par une araignee salticide languedocienne. » Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers, sér. 6, vol. 2, p. 65-68.
  12. Lopez & Marcou, 1997 : « Un mystère non résolu : la toile d’une araignée Salticide caussenarde. » Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Béziers, vol. 16, no 57, p. 35-37.
  13. (en) Daniela C. Rößler, Kris Kim, Massimo De Agrò et Alex Jordan, « Regularly occurring bouts of retinal movements suggest an REM sleep–like state in jumping spiders », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 119, no 33,‎ (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 35939710, PMCID PMC9388130, DOI 10.1073/pnas.2204754119, lire en ligne, consulté le )
  14. (en-US) Juan Siliezar Harvard Staff Writer, « Harvard researchers find REM sleep in jumping spiders », sur Harvard Gazette, (consulté le ).
  15. (en) Betsy Mason, « Spiders Seem to Have REM-like Sleep and May Even Dream », sur Scientific American (consulté le ).
  16. (en-US) Carolyn Wilke, « Do Spiders Dream of Eight-Legged Sheep? », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  17. a et b (en) Dunlop, Penney et Jekel, « A summary list of fossil spiders and their relatives », World Spider Catalog, Musée d'histoire naturelle de Berne,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF]), version 23.5.
  18. Hallan
  19. Maddison, 2015 : « A phylogenetic classification of jumping spiders (Araneae: Salticidae). » Journal of Arachnology, vol. 43, no 3, p. 231–292 (texte intégral).