Pierre-Charles Pathé

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Pierre-Charles Pathé
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Biographie
Naissance
Décès
(à 87 ans)
Villejuif
Nationalité
Activité
Père
Autres informations
Condamné pour
Condamnation

Pierre-Charles Pathé est un journaliste français né le à Boulogne-sur-Mer et mort le [1] à Villejuif. Fils de l'industriel Charles Pathé, il publie en 1959 un « Essai sur le phénomène soviétique »[2] dans lequel il étudie l'évolution de l’URSS depuis 1917.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre-Charles Pathé reçoit une éducation bourgeoise mais anti-conformiste. Il étudie le droit, les mathématiques et les sciences politiques et apprend le russe. Il crée en 1961 le bulletin du Centre d'informations scientifiques, économiques et politiques et signe des articles sous le pseudonyme de Charles Morand dans France Observateur, Libération et L'Événement d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie, puis dans Réalités et La Vie ouvrière (publiée par la CGT).

Travaillant avec les services de renseignement soviétiques à partir de 1959[3], Pathé est arrêté le au moment où son officier traitant lui remet des documents [4]. Il est condamné le à cinq ans de prison par la Cour de sûreté de l'État[5] sur le fondement d'un article du Code pénal[6], utilisé pour la première fois dans ce procès, et visant les intérêts diplomatiques, économiques et politiques essentiels de la France, pour notamment avoir accepté de l'argent pour disséminer de la désinformation soviétique depuis 1959[7]. Pathé est considéré comme le premier et l'un des seuls agents d'influence ayant été arrêté en France. Il est gracié en 1981[8],[9] par François Mitterrand qui vient d'accéder au pouvoir. Au cours de son procès, il évoque notamment les déclarations inédites en France à cette époque d'un ancien dirigeant de la CIA au sujet de la création du syndicat Force ouvrière à l'aide de fonds provenant de cette Agence, se défendant pour sa part d'avoir fait autre chose que faire connaître la civilisation russe.

Il a eu notamment pour officiers traitants Youri Borissov et Igor Kouznetsov, affecté à la délégation soviétique auprès de l'UNESCO, qui lui alloue en 1976 trente mille francs pour la création de Synthesis, un bulletin d'analyse politique diffusé par abonnement à cinq cents personnalités politiques et journalistes et publié de à . D'autres sommes lui seront versées par la suite.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970.
  2. Éd. Besson et Chantemerle, Paris.
  3. (en)[PDF] Dennis Kux, « Soviet Active Mesure and Desinformation : Overview and Assessment », Parameters, Journal of the US Army War College, Vol. XV, n°4, hiver 1985, pp. 19-28.
  4. « La propagande communiste de l'intérieur », oragesdacier.info, octobre 2011.
  5. Cette juridiction d'exception dissoute en 1981 après l'élection du président socialiste François Mitterrand est recréée en 1986 en tant que cour d'assises spéciale.
  6. « Sera puni de la détention criminelle à temps, de dix à vingt ans, quiconque entretiendra avec les agents d'une puissance étrangère des intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la France ou à ses intérêts économiques essentiels » (art. 80, alinéa 3).
  7. L. G., « M. Pierre-Charles Pathé est condamné à cinq ans de détention criminelle », Le Monde, 26 mai 1980.
  8. Michel Faure, « Les taupes françaises de Moscou », L'Express, 23 octobre 1999.
  9. « M. Pierre-Charles Pathé a été gracié », Le Monde], 4 juillet 1981.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]