Ligne de Trilport à Bazoches

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Ligne de
Trilport à Bazoches
Image illustrative de l’article Ligne de Trilport à Bazoches
Gare de Mareuil-sur-Ourcq :
vue en direction de Trilport.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Trilport, Isles-les-Meldeuses, Lizy-sur-Ourcq, Crouy-sur-Ourcq, Mareuil-sur-Ourcq, La Ferté-Milon, Neuilly-Saint-Front, Breny, Fère-en-Tardenois, Mont-Notre-Dame, Bazoches-sur-Vesles
Historique
Mise en service 1885 – 1894
Concessionnaires Est (1883 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF Réseau (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 072 000
Longueur 74 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale
Nombre de voies Double voie
Signalisation BAL de Trilport à Ocquerre
BAPR d'Ocquerre à
La Ferté-Milon
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TransilienLigne P du Transilien jusqu'à La Ferté-Milon
Fret
Schéma de la ligne

La ligne de Trilport à Bazoches est une ligne ferroviaire française assurant la jonction entre la ligne (Paris-Est) Noisy-le-Sec - Strasbourg et la ligne de Soissons à Givet. Elle permet de raccourcir le trajet de Paris à Reims en évitant de passer par Épernay. Son trafic diminue considérablement lors de l'électrification de la ligne d'Épernay à Reims en , utilisée dès lors pour la desserte des Ardennes à partir de Paris.

Elle constitue la ligne no 072 000[1] du réseau ferré national. Historiquement, elle constituait une partie de la ligne 2 dans l'ancienne numérotation SNCF des lignes de la région Est (Paris – Trilport – Reims – Charleville-Mézières – Longwy).

Historique[modifier | modifier le code]

La loi du (dite plan Freycinet) portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en no 9, une ligne « d'un point de la ligne de Villers-Cotterets à Château-Thierry à une station à établir sur la ligne de Paris à Avricourt, entre les stations de Trilport et Changis[2] ».

Le tronçon entre la Ferté-Milon et Bazoches, partie d'un itinéraire de Château-Thierry à Laon, est déclaré d'utilité publique par une loi le [3].

La section entre Trilport et la Ferté-Milon est déclarée d'utilité publique par une loi le [4].

Elle est concédée à titre définitif par l'État à la Compagnie des chemins de fer de l'Est par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[5].

Chronologie[modifier | modifier le code]

La gare de Lizy-sur-Ourcq.
La gare de La Ferté-Milon.

La ligne a été ouverte à l'exploitation :

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Bifurcation de Germigny[modifier | modifier le code]

Dans le sens de Trilport vers Bazoches, la ligne débute par la bifurcation de Germigny-l'Évêque au point kilométrique (PK) 52,2, en se dissociant de ligne de Noisy-le-Sec à Strasbourg-Ville, électrifiée.

La bifurcation de Germigny possédait anciennement une autre voie, qui permettait d'aller en direction de Strasbourg depuis La Ferté-Milon. Il subsiste un tracé géographique de cette voie.

Raccordement avec la LGV Est européenne[modifier | modifier le code]

Sur la section de Trilport à La Ferté-Milon, une bifurcation vers la LGV Est européenne a été créée lors de la construction de cette ligne à grande vitesse afin d'acheminer du matériel vers la base travaux depuis le réseau ferroviaire classique avec installation du block automatique lumineux (BAL) depuis la bifurcation de Germigny. Depuis, un autre raccordement a été édifié vers la base maintenance de Lizy-sur-Ourcq avec banalisation corrélative de la voie 2. Par ailleurs, comme cette situation interdisait le maintien du cantonnement téléphonique entre Lizy-sur-Ourcq et La Ferté-Milon, sans frais de personnel rédhibitoires, il a été remplacé par le block automatique à permissivité restreinte (BAPR) avec compteur d'essieux.

Infrastructure[modifier | modifier le code]

Traverses en mauvais état.

Cette ligne était autrefois la ligne principale pour aller de Paris à Reims. Mais, restant exploitée en mode thermique, elle a perdu une grande partie de son trafic lors de l'électrification de l'axe Paris – Strasbourg et de la ligne d'Épernay à Reims entre 1956 et 1962.

En 1962, le faible trafic de la ligne conduit finalement à sa fermeture entre la gare de La Ferté-Milon et celle de Reims. En 1981, Charles Fiterman, ministre des Transports du second gouvernement de François Mitterrand commande des études conduisant à la réouverture de quatre lignes, dont cette section[7], ceci afin de mieux desservir le territoire[8]. La ligne rouvre finalement en intégralité en 1982[9].

En 2016, l'état de la ligne est très dégradé et il y a de fréquents ralentissements ou même des interruptions de trafic, car la voie ne supporte plus les fortes chaleurs. Cela associé à du matériel roulant qui subit fréquemment des pannes, l'exploitation commerciale de la ligne s'en retrouve fortement affectée. À partir de 2020, SNCF Réseau entame une campagne de rajeunissement des deux voies entre Fismes et La Ferté-Milon, sur crédits régionaux, afin de conserver le potentiel fret ainsi que les capacités de détournement de l'itinéraire Meaux-Épernay-Reims[10].

Certaines gares de la ligne sont devenues de simples points d'arrêts non gérés (PANG) comme Mareuil-sur-Ourcq depuis le [11].

Vitesses limites[modifier | modifier le code]

Les vitesses limites de la ligne en 2021 pour les AGC, les autorails et les trains V 140, en sens impair, sont indiquées dans le tableau ci-dessous ; toutefois, les trains de certaines catégories, comme les trains de marchandises, sont soumis parfois à des vitesses limites plus faibles[12].

De (PK) À (PK) Limite (km/h)
Trilport (bif. de Germigny) (PK 52,2) La Ferté-Milon (PK 79,8) 120
La Ferté-Milon (PK 79,8) Bazoches (PK 124,2) 60

Matériel roulant circulant sur la ligne[modifier | modifier le code]

Depuis le 2010, sur la section francilienne, les autorails grande capacité (AGC) bimode B 82500, dits BiBi, ont remplacé les compositions RIB/RIO + BB 67400[13]. La section Paris - Trilport étant électrifiée, les AGC effectuent la desserte en traction électrique de Meaux à Trilport et basculent ensuite en traction thermique jusqu'à La Ferté-Milon, ce qui présente l'avantage de supprimer les rejets de gaz d'échappement autour des gares parisiennes.

Ambulant postal[modifier | modifier le code]

Carte postale comportant le timbre à date crénelé d'ambulant postal sur la ligne entre La Ferté-Milon et Château-Thierry, daté du .

Un service d’ambulant postal a fonctionné sur cette ligne. Les lettres étaient déposées dans les gares et, dans le train, un employé oblitérait la lettre avec un timbre à date rond à créneaux, typique des cachets d'ambulants postaux français du début du XXe siècle.

Exploitation commerciale et trafic[modifier | modifier le code]

L'exploitation de la ligne en mode ferroviaire est effectuée uniquement au sud de La Ferté-Milon ; il s'agit d'une desserte Transilien de la ligne P, avec un train par heure, sauf le dimanche matin où la fréquence n'est que d'un train toutes les deux heures. Le terminus des trains depuis La Ferté-Milon est Meaux la plupart du temps, rendant nécessaire une correspondance dans cette gare pour les voyageurs désirant continuer vers Paris.

Depuis le , il n'y a plus de transport ferroviaire de voyageurs entre La Ferté-Milon et Fismes. Les voyageurs sont acheminés en bus. La SNCF justifie cette décision par le mauvais état de la ligne à l'est de La Ferté-Milon ainsi que par le coût élevé d'une hypothétique rénovation de cette ligne[14].

Projets[modifier | modifier le code]

L'électrification de la ligne sur la section de Trilport à La Ferté-Milon avait été envisagée par le Syndicat des transports d'Île-de-France (STIF), d'après le plan de modernisation du réseau de Paris-Est ; cependant, les conditions de réalisation durent être réactualisées[15].

D'après une étude, le coût s’élèverait à 70 M€, pour permettre à du matériel électrique d'emprunter les voies de la ligne, mais malgré la faible fréquentation de celle-ci, les dépenses éludées lors de la mise en accessibilité des quais de Meaux, de la suppression d'une réserve de matériel roulant spécifique, d'une réserve de capacité de la sous-station traction de Villenoy depuis la création de la LGV-EE ajoutées à des économies d'exploitation rendent ce projet viable. Il est même envisagé d'effectuer des correspondances avec la ligne 16 à Chelles avec ses trois voies par sens. Toutefois, sa réalisation devrait intervenir à l'horizon 2030 permettant ainsi d'avoir un réseau ferré francilien entièrement électrifié[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fascicule Gares et lignes du nord édité par le COPEF (Cercle Ouest Parisien d'Études Ferroviaires) en 1985.
  2. « N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456,‎ , p. 6 - 12 (lire en ligne).
  3. « N° 11905 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement de la section du chemin de fer de ou près Château-Thierry à Laon comprise entre Armentières et Bazoches : 22 mai 1882 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 24, no 699,‎ , p. 816 - 817 (lire en ligne).
  4. « N° 12903 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Trilport à la Ferté-Milon : 18 janvier 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 26, no 756,‎ , p. 43 - 44 (lire en ligne).
  5. « N° 14216 - Loi qui approuve la convention passée, le 11 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Est : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 345 - 352 (lire en ligne).
  6. Journal officiel de la République française du 29 mai 1894 - Avis du ministère des Travaux publics, p. 2855, sur gallica.bnf.fr.
  7. En réalité, pour exploiter la relation Fismes-Reims en trafic pendulaire, les circulations prennent origine et terminus à La Ferté-Milon où se situe les découchers du personnel roulant, le reste du parcours ayant, principalement, une vocation touristique.
  8. James Sarazin, « La réouverture de quatre lignes de la S.N.C.F. Le prix du rail », sur lemonde.fr, (consulté le )
  9. « Il y a 20 ans, Fismes en liesse fêtait la réouverture de la ligne La Ferté-Milon – Reims, après 10 ans de fermeture / Thérèse Batteux. », sur archives.marne.fr (consulté le ).
  10. « Modernisation de la ligne La Ferté-Milon - Fismes », sur sncf-reseau.com, (consulté le ).
  11. « Horaires et informations pratiques au départ de la gare Mareuil-sur-Ourcq », sur www.ter.sncf.com (consulté le ).
  12. Renseignements techniques (RT) SNCF/RFF (version du 2 mai 2012).
  13. « De nouveaux trains sur la ligne Meaux - La Ferté-Milon » [vidéo], (consulté le ).
  14. « La ligne SNCF entre Fismes (51) et La Ferté Milon (02) bientôt fermée pour les voyageurs », sur France 3 Champagne-Ardenne, (consulté le ).
  15. « Le STIF approuve le plan de modernisation du réseau Paris-Est », sur stif.org, (version du sur Internet Archive).
  16. « Bientôt 100 % du réseau ferré francilien sera électrifié », sur iledefrance-mobilites.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • René-Charles Plancke, « En empruntant la ligne de Trilport - La Ferté-Milon », dans Histoire du chemin de fer de Seine-et-Marne : tome I de la vapeur au TGV, édition Amatteis, Le Mée-sur-Seine, 1991 (ISBN 2-86849-105-7) pp. 201-206 ;
  • Revue La Vie du Rail no 1461 ;
  • Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, La Vie du rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « [072] Trilport - Bazoches », p. 55.

Article connexe[modifier | modifier le code]