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Le Sphinx (maison close)

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Le Sphinx
Devanture du Sphinx, 31 boulevard Edgar-Quinet, en 1938.
Présentation
Type
Habitation
Destination initiale
Maison close
Destination actuelle
Habitation
Style
Démolition
Localisation
Pays
Région
Commune
Coordonnées
Localisation sur la carte de Paris
voir sur la carte de Paris

Le Sphinx était une maison close parisienne de luxe ouverte en 1931 et fermée en 1946, située au 31 boulevard Edgar-Quinet, dans le 14e arrondissement de Paris.

Le Sphinx se distinguait par une architecture et des décors d'inspiration néo-égyptienne. Il faisait partie des établissements les plus chers et les plus connus de Paris, avec Le Chabanais et le One-two-two[2].

Les origines du Sphinx

L’établissement est un superbe lupanar de luxe, qui ouvrit ses portes boulevard Edgar-Quinet comme American Bar, le 24 avril 1931. Il reprit l’emplacement d’un ancien marbrier funéraire, dont le sous-sol était en communication directe avec les catacombes. Lors de la construction de l’immeuble, une porte permettait un repli discret vers les souterrains en cas de besoin.

L’établissement appartient à quatre associés, dont Charles Martel, lié aux gangsters Paul Carbone et François Spirito à Marseille, qui exploitent de nombreux bordels sur la Côte d’Azur. Martel confie la gérance du Sphinx à Georges Le Mestre et à sa femme Marthe Marguerite, dite « Martoune », la tenancière[3]. Ceux-ci s’assurent de très bonnes relations avec le préfet de police Jean Chiappe, Albert Sarraut, président du Conseil en 1933, et plusieurs fois ministre, ainsi que de Paul Reynaud, homme politique influent et également plusieurs fois ministre[4].

La Brigade mondaine à l’écoute du Sphinx

La Brigade mondaine surveille évidemment de près le Sphinx, qui est l’un des plus luxueux bordels parisiens dans les années 1930. Des fiches de police, des écoutes et des photographies sont prises pour surveiller la clientèle. Des instantanés comme une fiche d'hygiène établie lors d'un contrôle sanitaire du 10 novembre 1936, nous montre que la maison emploie 5 sous-maîtresses, et 65 pensionnaires en tenue fantaisie. La maison de tolérance étant ouverte de 15 heures à 5 heures du matin, avec 3 passes par femme et par jour en semaine, 2 le dimanche, pour un tarif unique de 30 francs plus pourboire[5].

L'Occupation : 1940-1944

Les autorités d'occupation, soucieuses d'assurer le « ravitaillement » sexuel des militaires et de limiter au maximum les contacts de l'armée allemande avec la population civile féminine, décident de réquisitionner les maisons closes à Paris. Les services sanitaires de la Wehrmacht sont chargés d'organiser la réouverture et le contrôle sanitaire de ces établissements. C'est le capitaine Haucke commissaire de la Geheime Feldpolizei qui est chargé de gérer l'activité de la prostitution parisienne. Il affecte d'emblée 5 établissements haut de gamme aux officiers : Les Belles poules, Le Sphinx, Le Chabanais, le One-Two-Two et la maison close sise au 50 rue Saint-Georges.

Les visiteurs illustres

Parmi les célébrités ayant fréquenté les salons ou les chambres du Sphinx, l'on retrouve :

La fin du Sphinx

Le bâtiment fut réquisitionné après guerre pour loger des couples d'étudiants convalescents de la Fondation de France.

Le Sphinx, rendez-vous des artistes, politiciens et gangsters des années trente fut détruit par les promoteurs en 1962, emportant ses fresques de Kees Van Dongen et ses décors égyptiens. L'adresse accueille désormais la Banque Populaire rives de Paris.

Liens externes

Références

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail et Google Maps
  2. Virtue on Trial (en)
  3. Marc Lemonier et Alexandre Dupouy, Histoire(s) du Paris libertin, La musardine, 2003, p. 279
  4. Véronique Willemin, La Mondaine, histoire et archives de la Police des Mœurs, hoëbeke, 2009, p. 77
  5. Véronique Willemin, La Mondaine, histoire et archives de la Police des Mœurs, hoëbeke, 2009, p. 80
  6. Hitler qui détestait les maisons closes qualifia la France de « der sogenannte Puff Europas » le lupanar de l'Europe
  7. Marthe Lemestre (Martoune), Madame Sphinx vous parle, Eurédif, 1974

Bibliographie

Articles connexes