Kaspar Hauser

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Kaspar Hauser
Kaspar Hauser, habillé en veste grise sous un gilet de toile, une écharpe de soie noire, culotte longue et demi-bottes usées, avec à la main un grand chapeau de feutre typique des paysans bavarois (dessin de Johann Georg Laminit)
Biographie
Naissance
(?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 21 ans)
AnsbachVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Domicile
Activités
Vue de la sépulture.

Caspar ou Kaspar Hauser (né le (?) et mort le ) — dont le nom est parfois francisé en Gaspard Hauser, entre autres par Verlaine — est un adolescent qui a vécu au XIXe siècle. Apparu sur la place de Nuremberg, le , il était probablement âgé d'environ seize ans. Surnommé « l'orphelin de l'Europe »[1], il est encore aujourd'hui au centre d'une énigme relative à ses origines.

L'orphelin de l'Europe

Apparition

Le à Nuremberg, en Bavière, un lundi de Pentecôte, deux artisans sortant d'une taverne, le cordonnier Weissman et le maître bottier Beck voient venir de la rue de la Fosse-des-Ours un jeune adolescent : c'est ainsi qu'apparaît, en ce lundi de Pentecôte, Gaspard Hauser, épuisé, titubant, gesticulant et grognant de façon incompréhensible[2].

Le jeune homme tient à la main une lettre adressée au « Commandant en chef du 4e escadron du 6e régiment de chevau-légers », qui est à l'époque le capitaine von Wessnich. La lettre précise que le père de Kaspar aurait appartenu à ce régiment ; un autre billet, joint à cette lettre, le déclare « né le  ». Les deux artisans l'emmènent au poste de garde du régiment où on leur indique le domicile du commandant[3].

Le capitaine von Wessnich lit les deux messages censés être écrits à seize ans d'intervalle. Le premier, écrit en lettres gothiques, aurait prétendument été écrit par l'homme qui a élevé Kaspar : « Ce garçon m'a été confié en 1812, le , et je suis moi-même un pauvre journalier, j'ai moi-même dix enfants, j'ai moi-même assez de peine à me tirer d'affaire, et sa mère m'a confié l'enfant pour son éducation. » Quant au second billet, écrit en lettres romaines, on le croyait écrit par la mère de Kaspar. Ce second billet précise la date de naissance du jeune homme et contient une requête  : « Si vous l'élevez, son père a été un chevau-léger. Quand il aura 17 ans, envoyez-le à Nuremberg au 6e régiment de Schowilsche. Là aussi son père a été »[3]. Cependant le capitaine von Wessnich remarque que les deux billets sont écrits de la même main sur le même papier, avec la même encre et, suspectant un coup monté, place l'adolescent en détention[4].

Les seuls mots qu'est capable de prononcer le jeune homme sont : « cavalier veux comme père était ». Il sait aussi écrire son nom, se tient correctement et il est propre. Selon Jakob Wassermann, il est ainsi incorrect de présenter Kaspar Hauser comme un enfant sauvage[5].

Kaspar est ainsi jeté en prison où il reste pendant deux mois. Convaincu de sa sincérité, son geôlier Andreas Hiltel le recueille dans son appartement de fonction. Le bourgmestre de Nuremberg Jakob Friedrich Binder finit par le prendre sous son aile, et parvient à le faire parler. Kaspar lui révèle alors qu'il aurait vécu dans un réduit sombre, dormi sur la terre battue ou la paille sans jamais voir personne ; il avait reçu la visite d'un homme vêtu de noir qui lui avait appris à marcher et à écrire son nom. Plus tard, cet homme l'aurait conduit en vue de Nuremberg et l'y aurait abandonné, avec cette enveloppe contenant les deux billets. Binder est convaincu que Kaspar a été caché parce qu'il est le rejeton gênant d'une grande famille.

La grande-duchesse Stéphanie, mère présumée de Kaspar Hauser.

L'histoire fait dès lors le tour des journaux qui surnomment Kaspar « l'orphelin de l'Europe ». Des rumeurs commencent à circuler sur son allure noble et les traits de son visage. Binder pensionne le professeur et philosophe Georg Friedrich Daumer pour qu'il l'héberge, lui apprenne à lire et à écrire, à jouer du clavecin. Kaspar est victime d'une attaque par un homme qui le blesse au front le , attentat qui relance les rumeurs : le récit de la naissance noble de l'adolescent se forge peu à peu. Des rumeurs propagent l'idée que la famille morganatique du grand-duc Charles II de Bade aurait tenté, pour hériter du Grand-duché de Bade, de se débarrasser du prince héritier, né en 1812 et mort deux semaines après sa naissance dans des conditions mystérieuses. Dans ce cas, Kaspar serait le fils de Charles et de son épouse Stéphanie de Beauharnais mais également le neveu de la reine douairière de Bavière, Caroline de Bade[6].

Le roi Louis Ier de Bavière lui procure une protection policière. Il est hébergé chez un conseiller municipal de Biberbach, lorsqu'il est victime le d'un autre attentat au pistolet, mais les policiers mettent celui-ci en doute et soupçonnent une mise en scène. Il est confié au baron von Tucher avant que le comte Stanhope (en) organise son quatrième foyer d'accueil auprès de l'instituteur Johann Georg Meyer à Ansbach[7]. Lord Stanhope, après enquête, en vient à croire que Kaspar serait d'origine hongroise, ce qui ne sera ne sera pourtant jamais confirmé.

Mort

Kaspar est, selon sa propre version, attiré dans la nuit du dans le parc du château d'Ansbach, en Franconie bavaroise, par un mystérieux individu qui l'aurait entraîné en lui tendant une bourse puis poignardé. Un policier retrouve la bourse en soie rose dans le parc. Elle contient un petit papier plié en quatre dont le message écrit à l'envers n'est lisible qu'en le plaçant devant un miroir : « Hauser pourra vous donner au juste mon signalement, et vous dire qui je suis. Mais pour en épargner la peine à Hauser, je souhaite vous dire moi-même d'où je viens. Je viens de la frontière de Bavière... près de la rivière... Je souhaite même vous dire aussi mon nom : M. L. Ö. ». Il meurt trois jours plus tard. Le médecin qui l'a examiné conclut que Kaspar s'est infligé lui-même les blessures dont il est mort[8].

À l'emplacement de l'attentat, une stèle indique : Hic occultus occulto occisus est (« Ici, un inconnu fut assassiné par un inconnu »).

L'énigme

Alerté par la rumeur, le chevalier de la couronne de Bavière et de Wurtemberg, Paul Johann Anselm von Feuerbach, criminaliste, arrive le [9], et rencontre Kaspar Hauser. Feuerbach est le premier à émettre officiellement l'hypothèse qu'il pouvait s'agir du fils de Stéphanie de Beauharnais[2]. Il mourut en 1833 (peut-être empoisonné[réf. nécessaire]).

Un contexte familial troublé

Veuf en 1783 mais toujours fort gaillard, le margrave Charles-Frédéric de Bade, sexagénaire qui avait fait l'admiration de l'Europe des Lumières, chercha à se remarier. Son fils aîné et héritier le margrave héréditaire Charles-Louis et son épouse Amélie de Hesse-Darmstadt ayant déjà donné le jour à une nombreuse progéniture (surtout féminine), n'envisageaient pas sans désagrément d'autres naissances princières qui eussent pu obérer les finances du margraviat et « faire de l'ombre » à leurs propres enfants.

Le vieux margrave résolut de prendre pour maîtresse une de ses filleules, jeune et jolie demoiselle orpheline désargentée de 18 ans certes noble mais pas de sang royal, Louise Geyer de Geyersberg, dame d'honneur de sa belle-fille. Celle-ci, invoquant sa vertu, n'accepta pas un tel marché et exigea le mariage. L'union, célébrée en 1788, ne pouvait être que morganatique et les enfants qui en seraient issus légitimes mais non-dynastes. Ils porteraient le nom et le titre de leur mère mais ne seraient pas princes de Bade. La jeune fille fut titrée baronne puis comtesse de Hochberg et du Saint-Empire et les naissances suivirent rapidement. On prétend que ces enfants n'avaient pas tous pour père le vieux margrave mais son fils cadet le prince Louis dont l'âge s'accordait mieux à celui de Louise et qui était un débauché notoire.

La grande-duchesse Stéphanie (vers 1810)

En 1801, le fils aîné du margrave, après avoir brillamment marié ses filles (notamment Louise-Auguste devenue tsarine de toutes les Russies, Frédérique, reine de Suède et Caroline, électrice de Bavière), étant mort accidentellement en Suède où il allait visiter sa fille, l'héritier du trône devint alors l'unique petit-fils du margrave, le prince Charles âgé de 15 ans. Son oncle Louis s'intéresse immédiatement à ce jeune neveu, prenant sur lui un ascendant capital, l'entraînant dans ses débauches, le poussant à l'alcoolisme et à un machisme grossier pour faire pièce à l'influence que pourrait avoir sur le jeune homme sa mère, la margravine-héréditaire Amélie de Hesse-Darmstadt, orgueilleuse et possessive.

Dans le même temps, l'Europe est submergée par les armées de la Révolution française. Le Saint-Empire romain germanique sous influence autrichienne est dissous en 1806 et fait place à une Confédération du Rhin vassale de la France que Napoléon Bonaparte premier consul puis empereur ré-organise en fonction de ses besoins.

Ainsi, Napoléon Ier élève le margraviat au rang de grand-duché et, pour mieux le lier à ses intérêts, décide de marier le jeune grand-duc héritier Charles, âgé de 19 ans, à une nièce du premier mari de son épouse, Stéphanie de Beauharnais, 16 ans, alors élève au pensionnat de Madame Campan à Saint-Germain-en-Laye. Pour rendre la jeune fille acceptable pour la séculaire Maison de Bade, il l'adopte, l'élève au rang de « princesse française » avec prédicat d'altesse impériale. Le mariage est célébré selon le seul rite catholique alors que la Maison de Bade est protestante. Aux yeux des cours européennes, ce mariage est une mésalliance que l'on accepte en silence par crainte du maître de l'Europe.

Le jeune couple immature s'entend mal et il faut attendre cinq ans avant de célébrer une naissance — une fille prénommée Louise en l'honneur de sa tante la tsarine. La même année, le vieux margrave devenu grand-duc s'éteint et Charles monte sur le trône.

L'année suivante Stéphanie met au monde un fils le . Mais celui-ci meurt brutalement et sans explication à Karlsruhe, capitale du Grand-Duché, 17 jours plus tard, le [10]. Stéphanie n'est même pas autorisée à voir la dépouille de son enfant. On prétend craindre pour sa santé.

Louise Caroline Geyer von Geyersberg, comtesse de Hochberg.

Or, la jeune grande-duchesse est en butte à l'hostilité de Louise Geyer de Geyersberg, comtesse de Hochberg, seconde épouse (morganatique) du feu grand-duc Charles-Frédéric de Bade, grand-père de Charles.

On peut penser que l'ambitieuse comtesse Hochberg, humiliée voire meurtrie par son mariage avec un vieillard, ait nourri des sentiments négatifs à l'encontre de la jeune grande-duchesse qui n'avait pas plus de sang royal qu'elle mais à qui on accordait les honneurs dynastiques : l'Ancien Régime et ses codes sociaux avaient vécu, Louise Geyer de Geyersberg et ses enfants en avaient été les victimes, la jeune Stéphanie de Beauharnais était la bénéficiaire de l'ordre nouveau ; de plus, Charles, malgré ses débauches, resta loyal envers Stéphanie lorsque l'Empire français s'écroula et refusa de la répudier bien que son mariage n'ait pas été célébré selon le rite protestant mais seulement selon le rite catholique non valide pour les princes de Bade (la jeune grande-duchesse était restée catholique, dans une cour protestante, et était également très populaire notamment auprès des populations catholiques du Palatinat et du Brisgau rattachées au nouveau grand-duché sur ordre de l'oncle Napoléon).

Charles II de Bade, victime de ses débauches, mourut prématurément en 1818 à l'âge de 32 ans et son oncle Louis, qui l'avait poussé dans cette voie destructrice, lui succéda sous le nom de Louis Ier. Faute d'héritier et prévoyant la fin de sa dynastie, le grand-duc Charles n'avait eu d'autre choix que de proclamer dynastes ses grands-oncles Hochberg (qui étaient ses cadets par l'âge) et émit le vœu que l'aîné de ceux-ci, Léopold, épousât Sophie de Suède, une de ses nièces descendantes de la Maison de Bade.

Dès 1819, la comtesse de Hochberg maria ainsi son fils aîné Léopold de Hochberg, devenu prince Léopold de Bade, à Sophie, fille de la reine de Suède Frédérique de Bade et de Gustave IV Adolphe, qui avait été détrôné et vivait chichement en exil : la reine déchue n'avait eu d'autre choix que d'accepter ce mariage, qui apportait aux Hochberg le sang dynaste de la Maison de Bade. Sophie, âgée de 18 ans, est la petite-nièce de Léopold qui en a 31.

Sophie, grande-duchesse de Bade

Louis Ier de Bade est alors le dernier membre masculin de la Maison de Bade. Il eut cependant un certain nombre d'enfants illégitimes mais ne s'est jamais marié (possiblement sous l'effet d'un chantage exercé par la comtesse de Hochberg exerçait-elle un chantage). Il mourut en 1830 et son demi-frère Léopold lui succéda automatiquement et sans incident, sous le nom de Léopold Ier.

La comtesse de Hochberg meurt en 1820 à 52 ans. Peut-être a-t-elle mis dans son jeu sa jeune bru qui se montre tout aussi ambitieuse qu'elle, que son mari craint et son fils hait ? Sophie de Suède, princesse en exil née en 1801, a été élevée dans sa famille maternelle badoise puisque son père, le roi Gustave IV de Suède, mariée à Frédérique de Bade, a été renversé en 1809. En 1812, le couple royal divorce. Princesse en exil, fille de parents divorcés, l'avenir de la jeune fille se présente mal. Mariée pour des raisons dynastiques, peut-être circonvenue par sa belle-mère, la cause des Hochberg est devenue sa cause alors que son mari, le grand-duc Léopold, sans doute habité par un sentiment de culpabilité, sombre dans l'alcoolisme, refuse de régner et cherche plusieurs fois à renoncer à sa couronne. Sophie sera soupçonnée d'être l'instigatrice du meurtre de Kaspar Hauser. Son fils aîné, Louis II de Bade, devenu fou, la traitait de « sorcière » avant de mourir prématurément. Incapable de régner, la régence a été confiée à son frère cadet Frédéric, prince mélancolique, qui lui succédera. Sophie mourra en 1865 âgée de 64 ans.

Le prince héritier de Bade ?

La grande-duchesse douairière Stéphanie (vers 1830)

La grande-duchesse douairière Stéphanie se persuade que, la nuit où son enfant a été donné pour mort, la comtesse de Hochberg l'aurait enlevé pour lui substituer l'enfant d'un de ses ouvriers, que l'on aurait drogué à l'en faire mourir. Plus tard, alors que Kaspar était hébergé à Ansbach, elle s'y rendra secrètement pour l'y apercevoir et en revient persuadée qu'il est bien son fils mais n'en dit mot.

Analyses ADN

Une recherche d'ADN réalisée en 1996, financée par l'hebdomadaire Der Spiegel, et comparant l'ADN de Kaspar qui aurait été prélevé sur la chemise tachée de sang qu'il portait le jour de son assassinat, avec celui de deux descendantes de la Maison de Bade, n'a pas révélé la moindre similitude[11]. Mais ces résultats ont été contestés, considérant que le vêtement taché de sang ne serait pas celui porté par Kaspar Hauser.

Ainsi, en 2002, des analyses de l'ADN prélevés sur six cheveux de Kaspar Hauser et réalisées à l'Institut de médecine légale de Münster sous la direction du Pr. B. Brinkmann, ont abouti à des résultats contraires[12], suggérant l'appartenance de Kaspar Hauser à la famille régnante de Bade. Mais ces résultats demeurent contestés, compte tenu du risque de contamination des cheveux en question, à un siècle d'écart. La Maison princière de Bade s'est toujours refusée à laisser analyser les ossements du fils de Charles et Stéphanie de Bade enterré dans la crypte familiale de l'église Saint-Michel du château de Pforzheim.

Confirmation ?

La découverte d'un cachot secret a également réjoui ceux qui croient à l'origine noble de l'adolescent. Ce cachot a été découvert à la suite du percement d'un mur dans les communs du château de Beuggen (près de Rheinfelden (Baden)), le  ; on y a trouvé sur une poutre le dessin au crayon d'un cheval, ce par quoi il faut conclure à la présence d'un prisonnier autrefois. Le style d'aménagement du cachot (et la référence à la figuration du cheval) présente des analogies frappantes avec le cachot découvert au château de Pilsach (près de Nuremberg), appelé aujourd'hui « Château Kaspar Hauser »[réf. nécessaire].

De son vivant, Kaspar a dessiné des armoiries qu'il aurait vues de ses yeux ; or, ces mêmes armoiries figurent sur les portes du château de Beuggen[réf. nécessaire].

Autre hypothèse

La captivité de Kaspar Hauser a aussi pu être l'application d'une expérience cruelle[réf. nécessaire]. Une question qui agita beaucoup le XVIIIe siècle et le XIXe siècle était de savoir si un enfant éloigné de tout contact humain développerait ou non une sorte de langage et quelle serait en ce cas la « langue primale » qui se dégagerait ainsi. Plusieurs cas d'enfants, surnommés « enfants sauvages », soulevèrent cette question de l'acquisition du langage.

Des expériences de ce type furent effectuées au XIIIe siècle, à la demande de Frédéric II du Saint-Empire. Il demanda que deux enfants restent en dehors de tout contact humain afin de comprendre d'où venait le langage : leurs serviteurs n'avaient pas le droit de leur parler. Cela fut fait dans le but de savoir si les petits parleraient latin s'ils n'avaient aucune influence extérieure. Les deux enfants moururent[13].

Dans la culture

Bibliographie

Plus de 300 livres et 1500 articles de presse ont été publiés sur ce sujet[2]. Le cas Kaspar Hauser a inspiré de nombreux auteurs, dont le premier fut Paul Johann Anselm von Feuerbach qui contribua à en asseoir le mystère, prolongé, au début du XXe siècle par Wasserman.

Signalons également :

  • Jan Bondenson : The Great Pretenders, WW Norton, 2004.
  • Françoise Dolto : Kaspar Hauser, le séquestré au cœur pur. Suivi de Kaspar Hauser par Anselm von Feuerbach, traduit de l'anglais par Marcelle Stroobants, 1985, réed. 2002, Paris, Mercure de France
  • Peter Tradowsky : Kaspar Hauser ou le combat pour l'esprit ; Éditions Triades, Paris 1985
  • Peter Handke, Gaspard, 1967 (pièce de théâtre)
  • Georg Trakl : Kaspar Hauser Lied (poème), 1914
  • Paul Verlaine : poème dans le recueil Sagesse, 1881
  • Jean Mistler, Secrétaire de l'Académie française, Gaspard Hauser, un drame de la personnalité, 1994
  • Thomas Day : L'automate de Nuremberg utilise le personnage de Kaspar Hauser dans un récit uchronique. 2006.
  • Véronique Bergen : Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent, Denoël, Paris, 2006.

Verlaine

« Gaspard Hauser chante :

Je suis venu, calme orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes :
Ils ne m’ont pas trouvé malin.

À vingt ans un trouble nouveau
Sous le nom d’amoureuses flammes
M’a fait trouver belles les femmes :
Elles ne m’ont pas trouvé beau.

Bien que sans patrie et sans roi
Et très brave ne l’étant guère,
J’ai voulu mourir à la guerre :
La mort n’a pas voulu de moi.

Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu’est-ce que je fais en ce monde ?
Ô vous tous, ma peine est profonde :
Priez pour le pauvre Gaspard ! »

Verlaine, Sagesse

Chansons et œuvres artistiques

  • Marguerite Canal chanson "Je suis venu calme orphelin"
  • Georges Moustaki a mis en musique et a chanté le poème de Paul Verlaine (cf. ci-dessus).
  • Reinhard Mey, chanteur allemand très célèbre, plus connu en France sous le nom de Frederik Mey, a composé et interprété Gaspard, une chanson qui retrace de manière quelque peu romancée, la vie de Kaspar Hauser.
  • Le groupe français Chanson Plus Bifluorée a mis en musique le poème de Verlaine Gaspard Hauser chante dans son album dédié aux grands textes de la poésie française.
  • Suzanne Vega, dans l'album Solitude standing, a également dédié une chanson à Kaspar Hauser intitulée Wooden horse (Casper Hauser's song).
  • Le groupe Britannique IQ a composé en 1997 un concept-album intitulé Subterranea, inspiré de l'histoire de Kaspar Hauser[14].
  • The legend of Kaspar Hauser, un des titres de l'album electro Rave Age (2012) de l'artiste Vitalic.
  • Pyogenesis, dans son album "a kingdom to disappear", paru le , a consacré un titre sur Kaspar Hauser, " Every Man for Himself and God against All"
  • François Verret : Kaspar konzert, danse-musique, 1998.
  • Monument (double statue de Kaspar Hauser, en orphelin et en gentilhomme) à Ansbach, 1981.
  • Monument à Ansbach, du sculpteur Jaume Plensa, 2007.
  • Le festival annuel Kaspar Hauser, à Ansbach, depuis 1998[15].
  • Les Tit Nassels avec la chanson Comme dit Verlaine.
  • L'écrivain et journaliste Kurt Tucholsky a utilisé le pseudonyme « Kaspar Hauser » pour faire paraitre une poésie.
  • Dans le film De bruit et de fureur de Jean-Claude Brisseau, Bruno apprend le poème de Verlaine en classe.
  • Kaspar Hauser est cité dans la chanson Il nous reste de Laurent Voulzy dans la version collector de l'album Avril en 2002.
  • Dans le livre Prospero brûle de Dan Abnett, un enfant orphelin retrouvé avec un cheval de bois pour jouet est nommé "Kasper Hawser", version stylisée du nom.

Cinéma et télévision

Le cinéma a produit plusieurs films[16] dont :

  • L'orphelin de l'Europe (1958) de Stellio Lorenzi, téléfilm faisant partie de la caméra explore le temps avec André Castelot et Alain Decaux[17].
  • Qui es-tu, Caspar Hauser ? Documentaire de Gabriele Wengler, Allemagne, 2002[18]

Notes et références

  1. (fr) « Kaspar Hauser de Peter Tradowsky », sur www.editions-triades.com (consulté le )
  2. a b et c Franck Ferrand, « Le mystère Kaspar Hauser », émission Au cœur de l'histoire, 30 mars 2012
  3. a et b Philippe Delorme, François Billaut, Secrets historiques et grandes énigmes, Place des Éditeurs, , p. 73.
  4. Florence Migneault, « L'énigme de Gaspar Hauser », Agence Science-Presse, 2004
  5. (en) Jakob Wassermann, Caspar Hauser : the inertia of the heart, Penguin, , p. 14.
  6. Philippe Delorme, François Billaut, Secrets historiques et grandes énigmes, Place des Éditeurs, , p. 75.
  7. (en) Michael Newton, Savage Girls and Wild Boys, Macmillan, , p. 156.
  8. Philippe Di Folco, Petit traité sur l'imposture, Larousse, , 163 p. (ISBN 978-2-03-584614-3).
  9. Françoise Dolto, Kaspar Hauser, le séquestré au cœur pur, Mercure de France, 2002, (ISBN 978-2715220041) (et archives de l'époque[Lesquelles ?]).
  10. Annonce du décès dans le Journal de l'Empire du 22/10/2012 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k420333c/f4.image
  11. Weichhold G.M., J.E. Bark, W. Korte, W. Eisenmenger, and K.M. Sullivan, « DNA analysis in the case of Kaspar Hauser », The International Journal of Legal Medicine, 111(6), p. 287–91 (1998)
  12. Rudolf Biedermann, Kaspar Hauser était bel et bien prince héritier de la famille de Bade, 2002/2003
  13. Moine Salimbene de Parme, Cronaca, n. 1664
  14. (en) Ed Sander, « IQ: Subterranea part 2 [archive] » sur DPRP - Dutch Progressive Rock Page. Consulté le 26 juillet 2012
  15. Site du festival, en allemand : http://www.kaspar-hauser-ansbach.de/
  16. https://www.imdb.com/find?q=Kaspar+Hauser+&s=all
  17. Extrait de l'INA : http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/CPF86618425/l-orphelin-de-l-europe.fr.html
  18. http://archives.arte.tv/fr/archive_38725.html

Annexes

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Article connexe

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