Aller au contenu

Jeanne Champillou

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jeanne Champillou
Autoportrait de Jeanne Champillou vers 1935 à Saint-Denis-en-Val
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
OrléansVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière Notre-Dame-de-la-Consolation (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Juliette Louise Jeanne ChampillouVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Autres activités
professeur de piano
professeur à l'école des beaux-arts d'Orléans
Formation
Maître
Influencée par

Jeanne Champillou, née le à Saint-Jean-le-Blanc (Loiret) et morte le à Orléans[2], est une artiste peintre, graveuse et céramiste française.

L'œuvre de l'artiste est orientée autour de la tradition de l’imagerie populaire dans l'Orléanais. Elle est la créatrice d'objets usuels et décoratifs, de décors architecturaux pour des bâtiments publics, des édifices religieux et des demeures privées[3].

La majeure partie de son œuvre se trouve dans le Loiret et, dans une moindre mesure, dans les départements limitrophes, en région parisienne, dans le Nord et à l’étranger.

Jeanne Champillou naît le à Saint-Jean-le-Blanc, au Sud-est d'Orléans[4]. Elle est issue d’une famille de vignerons de l’Orléanais du côté paternel et d'artisans menuisiers tourangeaux du côté maternel.

Elle suit sa scolarité dans une école dirigée par la communauté religieuse des Sœurs de Saint-Denis-en-Val (commune limitrophe de Saint-Jean-de-Blanc). En 1904, la France et le Vatican rompent leurs relations diplomatiques dans le contexte de la préparation de la loi de séparation des Églises et de l'État ; l'école où Jeanne est scolarisée est fermée et transférée dans la commune belge de Comines. La famille Champillou choisit d'y placer Jeanne et sa sœur cadette en pension[5]. Jeanne y apprend notamment le piano[4].

Elle obtient son brevet à Lille peu avant la Première Guerre mondiale en 1913[4],[5].

Elle perfectionne son apprentissage du piano à son retour dans le Loiret à l’école de musique d’Orléans. Cette compétence lui permet de vivre de leçons particulières de piano données à son domicile à partir de 1916[4],[1]. Elle exerce cette profession jusqu'en 1947[6].

Malgré son attirance pour le dessin, elle renonce à l’école des beaux-arts d'Orléans pour des raisons économiques et entreprend de se former seule[4].

En 1916, elle est initiée à la gravure par Kralicek, un artiste d’origine tchèque blessé de guerre et, dans les années suivantes, elle se perfectionne avec un graveur solognot domicilié à Jouy-le-Potier, Maurice Bastide du Lude, qui lui apprend la technique de l’eau-forte dans son atelier au château du Lude et met sa presse à sa disposition[7].

Carrière artistique

[modifier | modifier le code]

Elle commence à pratiquer la gravure à partir de 1919. Dès ses premières créations, elle manifeste un goût pour les scènes intimistes. Elle est influencée par les peintres graveurs français réalistes ou naturalistes, comme Bonvin ou Flameng. Elle s'inspire de scènes de la vie quotidienne à la campagne : les marchés, les petits artisans au travail[6].

Pendant les années 1920 et 1930, Jeanne Champillou parcourt à bicyclette les campagnes orléanaises, réalisant des portraits de paysans et des scènes de moisson ou de vendange.

Sa première exposition a lieu en 1920, aux Artistes Orléanais : elle y montre peintures, aquarelles et gravures[6].

Elle expose régulièrement à Orléans et grave, au cours de sa vie, plus de 400 planches.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle s'exile dans la région naturelle de la Sologne à Sennely[8]. Elle regagne sa maison orléanaise lors de l'occupation allemande[9].

En 1947, grâce aux profits de ses dernières expositions qui lui permettent d'acheter un four, elle se lance dans la céramique, art qui va désormais occuper l'essentiel de son temps[6][10]. Elle ouvre à cet effet l'atelier du Clos de Joÿe dans le faubourg Bannier à Orléans avec Aimé Henry, un décorateur de théâtre avec qui elle collabore durant huit ans[3],[4].

En plus de la céramique, elle réalise de nombreux travaux architecturaux comme la décoration de l'école de Lamotte-Beuvron, celle de l'église Notre-Dame des Miracles d'Orléans, ainsi que deux chemins de croix dans les Flandres et quatre statues de l'église de Gien[6].

En 1977, la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d'Orléans lui consacre une grande rétrospective. Elle y reçoit des mains du maire la médaille de la ville[6].

La même année, le livre Le Clos de Joÿe, reprenant ses plus belles gravures, est publié dans la collection « Autoportrait d'un graveur », aux éditions Alphonse-Marré[6].

Mort et postérité

[modifier | modifier le code]

Elle meurt le à Orléans à l'âge de 81 ans[6]. Elle disait « Ma vie et mon art sont en rapport direct avec la Terre »[6].

Le jour de sa mort, l'association Le Clos de Joÿe est créée par un groupe de ses amis pour assurer son héritage[6]. Elle publie le livre L'œuvre gravée reprenant l'ensemble des gravures de Jeanne Champillou[6].

La plupart de ses œuvres sont conservées à Orléans. Certaines, cependant, appartiennent à des musées de Paris, Chartres (France) et Milan (Italie)[11],[12].

Liste des œuvres

[modifier | modifier le code]
  • Paysage, huile sur toile 21x32cm (don de l'Etat en 1938)[13]
  • Chemin creux - Moulin du Bac, Aquarelle 25x30.5cm (acquis par la Ville d'Orléans)[14]
  • Le berger, pointe sèche 22x25.5cm[15]
  • Les poulains, pointe sèche 19.5x26.5cm[16]
  • Labours de la plaine à Saint Cyr en Val, Eau-forte 21.7x31.8cm[17]
  • Le pommier dans les vignes, Eau-forte 25.5x34.5cm[18]
  • Les vignes - Saint Jean de la Ruelle, Eau-forte 21.8x30cm[19]

Céramiques

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Marchaux 2008, p. 161.
  2. Relevé des fichiers de l'Insee.
  3. a et b Collectif, « Céramiques de Jeanne Champillou (1897-1978) », Sculpture, sur culture.fr, Ministère français de la Culture et de la Communication (consulté le ).
  4. a b c d e et f Sylvain Brient, « Jeanne Champillou, peintre, graveur, céramiste et… autodidacte », Les personnages illustres de Saint-Jean de Braye, sur saintjeandebraye.fr, Groupe histoire locale du Comité des sages de Saint-Jean de Braye, (consulté le ).
  5. a et b Marchaux 2008, p. 160.
  6. a b c d e f g h i j et k Fonds documentaire du Musée des Beaux-Arts d'Orléans - Dossier d'oeuvre "Généralités" de Jeanne Champillou
  7. Marchaux 2008, p. 162.
  8. Marchaux 2008, p. 163.
  9. Marchaux 2008, p. 164.
  10. Marchaux 2008, p. 165.
  11. « De rares sculptures de Jeanne Champillou aux enchères », sur larep.fr, La République du Centre, Centre-France, (consulté le ).
  12. « Présentation de l'étude des céramiques de l'atelier Le Clos de Joye-Jeanne Champillou », notice no IM45001795, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  13. Fonds documentaire du Musée des Beaux-Arts d'Orléans - Dossier d'oeuvre "Généralités" de Jeanne Champillou - numéro d'inventaire 113
  14. Fonds documentaire du Musée des Beaux-Arts d'Orléans - Dossier d'oeuvre "Généralités" de Jeanne Champillou - numéro d'inventaire MO3
  15. Fonds documentaire du Musée des Beaux-Arts d'Orléans - Dossier d'oeuvre "Généralités" de Jeanne Champillou - numéro d'inventaire MO296
  16. Fonds documentaire du Musée des Beaux-Arts d'Orléans - Dossier d'oeuvre "Généralités" de Jeanne Champillou - numéro d'inventaire MO299
  17. Fonds documentaire du Musée des Beaux-Arts d'Orléans - Dossier d'oeuvre "Généralités" de Jeanne Champillou - numéro d'inventaire MO297
  18. Fonds documentaire du Musée des Beaux-Arts d'Orléans - Dossier d'oeuvre "Généralités" de Jeanne Champillou - numéro d'inventaire MO298
  19. Fonds documentaire du Musée des Beaux-Arts d'Orléans - Dossier d'oeuvre "Généralités" de Jeanne Champillou - numéro d'inventaire MO300
  20. La Loire à La Chapelle-Saint-Mesmin sur medailles-jeannedarc.fr.
  21. « Ensemble de 3 panneaux muraux : allégorie de la commune de Saint-Jean-de-Braye », notice no IM45001757, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  22. « Ensemble de 127 plaques décoratives d'escalier : ornementation champêtre », notice no IM45001701, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  23. « Moutardier, modèle 1789 : tonnelier », notice no IM45001788, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  24. « Ensemble de 3 moutardiers, modèle 1830 : porteuse de seaux et décor de vigne », notice no IM45001849, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  25. « Pot à moutarde vinaigres Dessaux », notice no M0280001261, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  26. « Relief : sainte Jeanne-d'Arc », notice no IM45001761, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Yves Marchaux, « Jeanne Champillou 1897-1978. Classique et marginale », Mémoires de l'Académie d'Orléans : agriculture, sciences, belles-lettres et arts, Académie d'Orléans, vI, t. 18,‎ , p. 159-171 (lire en ligne, consulté le ).
  • Éric Moinet, Jeanne Champillou : l'œuvre gravé, Orléans, Le Clos de Joÿe, , 332 p. (ISBN 978-2-9508942-0-5).
  • Françoise Jouanneaux et Hubert Bouvet, Jeanne Champillou, céramiques : Orléans et sa région ; centre, vol. 372, Lyon, Lieux dits, coll. « Parcours du patrimoine », , 80 p. (ISBN 978-2-36219-000-1).
  • Serge Vannier, Les Hommes célèbres du XXe siècle dans le Loiret, Romorantin-Lanthenay, C.P.E. ; La République du Centre, , 127 p. (ISBN 978-2-84503-158-6).

Liens externes

[modifier | modifier le code]