Iris Clert

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Iris Clert
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
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Nationalité
française
Activité
galeriste
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Iris Clert, née Iris Athanassiadis à Athènes le et morte à Cannes le [1], est une galeriste d'art contemporain de l'avant-garde française.

Elle participe à l'émergence du mouvement du Nouveau Réalisme[2]. À travers ses expositions, elle contribue à faire connaître certains artistes de l'avant-garde de la deuxième moitié du XXe siècle.

Biographie et carrière[modifier | modifier le code]

Iris Athanassiadis est issue d’une famille bourgeoise grecque. Elle vit à Athènes jusqu’à l’âge de 5 ans, où sa famille quitte son pays après la « Grande Catastrophe » de 1922. Au fil des voyages, Iris découvre Vienne et Paris. Elle s’engage pendant la Seconde Guerre mondiale dans la Résistance aux côtés de son mari, le producteur de cinéma Claude Clert, de qui elle divorce au milieu des années cinquante.

Dans le climat figé de la scène artistique française de l'après-guerre, les artistes contemporains ont du mal à émerger. La galeriste lance de nouveaux artistes et de nouvelles idées, ce qui va permettre l'émergence de nouveaux mouvements artistiques en France. Elle crée la sensation et le scandale sur la scène artistique parisienne entre les années 1950 et 1970.

En 1955, lors d’un voyage dans l'île de Mykonos, elle rencontre le sculpteur Takis[3]. Elle accepte d’ouvrir une galerie à Paris. En juillet de la même année, elle organise sa première exposition à la Galerie du Haut-Pavé à Paris, dirigée par le Père Vallée. Trois artistes grecs sont exposés : Takis, Karahalios et Tsingos.

Iris Clert ouvre sa propre galerie, en , au 3 rue des Beaux-Arts à Paris. Elle y présente entre autres les artistes Camille Bryen, René Laubiès et Asger Jorn. En 1957, elle fait la connaissance d’Yves Klein. De 1957 à 1960, aux côtés de Pierre Restany, elle est impliquée dans la promotion des Nouveaux Réalistes. De l’Exposition du Vide d’Yves Klein en 1958 à l’Exposition du Plein d’Arman en 1960, elle aide ces artistes à produire leurs créations[4],[5].

En 1962, Iris Clert transfère sa galerie rue du Faubourg-Saint-Honoré et présente successivement Gaston Chaissac, Ad Reinhardt, Pol Bury, Lucio Fontana, Yolande Fièvre, Bernard Quentin et Raymond Hains. En 1964, elle lance la « Biennale Flottante » à Venise. Elle conçoit l’Iris-Time, une revue artistique et pamphlétaire, qu’elle publiera jusqu’au début des années 1980. Malgré l’échec financier de sa galerie qu’elle ferme en 1972, elle acquiert le Stradart, « Le Poids Lourd Culturel », un camion Berliet dont le hayon, en plexiglas, fait office de cimaises ambulantes, et se lance à son volant dans un tour de France. En 1970, elle emménage dans une petite galerie en étage, rue Duphot, dans le quartier de la Madeleine[5].

En 1974, dans le cadre d'un de ses « micro-salons »[6], elle organise une exposition devenue fameuse, intitulée Grandes femmes petits formats[7], dans laquelle se côtoient les œuvres de petit format de 99 artistes féminins, telles que Geneviève Asse, Jos De Cock, Annette Messager, Gina Pane, Niki de Saint-Phalle, Yolande Fièvre, Viera da Silva, etc.

En 1980, elle crée le Centre d’Animation et de Recherche Artistiques Transcendantales (C.A.R.A.T.) à Neuilly-sur-Seine.

Iris Clert meurt le à Cannes à l'âge de 68 ans.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Mémoires sonores d'Iris Clert : Coffret de six cassettes audio, entretiens avec Ralph Rumney. Avec la participation de Takis, Pierre Restany, Harold Stevenson…
  • Iris-Time, L'Artventure, éditions Denoël, 1978, réédité en 2003

Revue Iris Time Unlimited[modifier | modifier le code]

46 numéros ont paru de 1962 à 1975[8].

  1. Premier Salon, François Dallegret (octobre 1962)
  2. Oui à Brô
  3. Vœux d’Iris (décembre 1962)
  4. Harold Stevenson (en)
  5. Salon d’avril (avril 1963)
  6. Bill Copley (mai 1963)
  7. Ad Reinhardt (juin 1963)
  8. Gaston Chaissac (juillet 1963)
  9. Klaus Geissler (octobre 1963)
  10. Pol Bury (novembre 1963)
  11. Van Hoeydonck (janvier 1964)
  12. Fontana (février 1964)
  13. Marcel Barbeau (mars 1964)
  14. Yolande Fièvre, Jean Paulhan (avril 1964)
  15. Leon Golub (mai 1964)
  16. Harold Stevenson (octobre 1964)
  17. Van Thienen (novembre 1964)
  18. Les Néo-Individualistes (mars 1965)
  19. Roy Adzak (mai 1965)
  20. Boris Vansier
  21. Raymond Hains (octobre 1965)
  22. Brô (novembre 1965)
  23. Geissler (décembre 1965)
  24. Habbah
  25. Pierre De Maria
  26. Spécial U.S.A (octobre 1966)
  27. Uriburu (février 1967)
  28. Waldo Balart (en) (mars 1967)
  29. Boris Vansier (mai 1967)
  30. Toto Meylan (juin 1967)
  31. Vœux d’Iris (décembre 1967)
  32. Jean-Claude Farhi (février 1968)
  33. Harold Stevenson (mai 1968)
  34. Roy Adzak
  35. Jacques Mizrahi (novembre 1969)
  36. Patrick Mazery (février 1970)
  37. Jef Verheyen
  38. Jacques Potin
  39. Coloretti
  40. Spécial Stradart
  41. L’Art-Science
  42. Georges Lauro
  43. Coloretti
  44. Les OPNI
  45. Chen Ying Teh
  46. Georges Lauro

Expositions[modifier | modifier le code]

  • 1957, Galerie Iris Clert, 3 rue des Beaux-Arts, Paris 6e
    • 12 avril Micro-Salon d’Avril
    • 1957 Micro-Salon, Galerie Iris Clert, 3 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris, 12 avril-8 mai 1957, exposition de petits formats de : Abboud, Abidine, Agam, Alechinsky, Arbas, Arman, Arp, Arthur Bertrand, Baillargeau, Baj, Bandeira, Beauford Delaney, Bellegarde, Benrath, Béothy, Bertini, Boilé, Brô, Brown, Brunning, Bryen, Cardenas, César, Chéreau, Childs, Al Copley, Corneille, Cousins, Critton, Damian, Anita de Caro, Delahaye, Deyrolle, Dimitri, Dobashi, Domoto, Doucet, Max Ernst, Fautrier, Favre, Ferron, Don Fink, Fontana, Gaïtis, Gaul, Gauthier, Gillet, Goldfarb, Graziani, Guino, Hella Guth, Habbah, Halpern, Hartung, Hosiasson, Hundertwasser, Ionesco, Jacobsen, Jamis, Jaouen, Jorn, Kam Zinchoon, Fred Klein, Yves Klein (qui signe alors : "Yves"), Kolos-Vary, Koskas, Kricke, Lago, Wifredo Lam, Laubiès, Liberaki, Liles, Lucatti, Malina, Manessier, Maussion, Marcel Polak, Messagier, Michaïlovitch, Mollo, Mortensen, Moser, Mubin, Neyers, Penalba, Picasso, Pignon, Lutka Pink, Prêcheur, Pons, Quentin, Marie Raymond, Riopelle, Rumney. Saint-Maur, Schneider, Selim, Singier, Staritsky, Stubbing, Sugaï, Tabuchi, Takis, Tinguely, Trufanov, Tryggvadottir, Tsingos, Tuynman, Van Haardt, Vansier, Vasarely, Viola, Wendt, Zack, Zion.
    • 10 mai Propositions Monochromes d’Yves Klein
    • 1er juillet Peintures et collages de Mubin
    • 15 octobre Peintures de Geiger
    • 17 novembre Verticales de Van Haardt
  • 1958, Galerie Iris Clert, 3 rue des Beaux-Arts, Paris 6e
    • 15 janvier Le Dernier des Arcadiens, René Brô
    • 8 février Monoblacks paintings, Bemporad
    • 28 avril Le Vide, Yves Klein
    • 20 mai Les Olympiens, Arman
    • 9 juin Mes étoiles. Concert pour Sept peintures, Jean Tinguely
    • 17 novembre Vitesse pure et sensibilité monochrome, Yves Klein et Jean Tinguely
    • 6 décembre Instants Pétrifiés, Marc Boussac
  • 1959, Galerie Iris Clert, 3 rue des Beaux-Arts, Paris 6e
    • 29 mai Présentation de la maquette du nouvel Opéra et Théâtre de Gelsenkirchen. W. Runhau, N. Kricke, J. Tinguely, L. Dioerles, R. Adams et Yves Klein
    • 3 juin L’Evolution de l’Art vers l’Immatériel. Conférence d’Yves Klein à la Sorbonne
    • 15 juin Bas-reliefs dans une forêt d’éponges, Yves Klein
    • 1er juillet Méta-Matics, Jean Tinguely
    • 3 octobre Jesus Rafael Soto
    • 30 octobre Strip-tease, Eva Aeppli
    • 20 novembre Télémagnétiques, Takis
  • 1960, Galerie Iris Clert, 3 rue des Beaux-Arts, Paris 6e
    • 9 juin Mysticisme athée, Ad Reinhardt
    • 25 octobre Le Plein, Arman
    • Décembre L’Homme dans l’Espace, Takis
  • 1961, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, Paris 8e
    • 15 mai Inauguration de la galerie au 28, Faubourg Saint Honoré, avec Les 41 présentent Iris Clert
    • 13 octobre Le monde fabuleux de Gaston Chaissac
    • 9 novembre Concetti Spaziali, Luciano Fontana
    • 15 novembre Espaces de Silence, Van Hoeydonck
  • 1962, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, Paris 8e
    • 18 avril Entités érectiles. Pol Bury
    • 14 juin Piccola Biennale, Venise
  • 1963, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, Paris 8e
    • 10 juin Les Forces immobiles, Ad Reinhardt
    • 13 juillet Grand Bal Pop, Chaissac
    • 7 novembre Spectacle Pol Bury
  • 1964, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, Paris 8e
    • 1 février Œuvres du début des années soixante, Paolo Pasotto
    • 19 février Les Œufs Célestes, Lucio Fontana
    • 27 avril Boîtes de Yolande Fièvre
    • 27 mai The Destruction of the hero, Leon Golub
    • 14 juin Biennale Flottante, Venise
  • 1965, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, Paris 8e
    • 25 février Hommage à Gaston Chaissac
    • 12 octobre Seita et Safa, Raymond Hains
  • 1966, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, Paris 8e
    • 18 mars Habbah, le sculpteur de Bagdad
  • 1968, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, Paris 8e
    • 13 octobre Inauguration du Club Artomic (1, rue Jacob) avec Pierre Cardin
  • 1971, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, Paris 8e
    • 5 mai Abstrels, sculptures électroniques, Jacques Potin
  • 1972, Galerie Iris Clert, 28 Faubourg Saint Honoré, Paris 8e, puis 3, rue Duphot, Paris 1er
    • 15 mai Acquisition du Stradart, Le Poids Lourd Culturel. Défilé de la « Nuit du Faubourg Saint-Honoré »
    • 29 septembre, fermeture de la galerie du faubourg Saint-Honoré avec le Conceptuel financier. La galerie déménage au 3 rue Duphot, Paris Ier
  • 1974, 3 rue Duphot, Paris 1er
    • 25 juin Grandes Femmes, Petits Formats. 99 exposantes chez Christofle
    • 18 novembre L’Unique Objet, exposition collective chez Christofle
  • 1978, 3 rue Duphot, Paris 1er
    • Mars Le PLURALISME ou le bon choix d’Iris Clert, rue Duphot
  • 1980, C.A.R.A.T., 19, rue Madeleine-Michelis à Neuilly-sur-Seine

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Servin Bergeret :
    • « Les Micro-Salons de la Galerie Iris Clert entre 1957 et 1980 », Interfaces, no 45,‎ (ISSN 1164-6225 et 2647-6754, DOI 10.4000/interfaces.2630, lire en ligne, consulté le )
    • « “Grandes femmes petits formats - Micro-Salon 1974." Une exposition de 99 artistes femmes organisée par la galeriste Iris Clert », communication lors de la journée d'étude : "WAS – WOMEN ARTISTS SHOWS · SALONS · SOCIETIES : expositions collectives d’artistes femmes durant les années 1970 en Europe et Amérique du Nord", organisée par le laboratoire de recherche Artl@s (École normale supérieure, PSL, labex TransferS) et par l’association AWARE, avec la collaboration de la Terra Foundation for American Art, le .[1]
    • « Iris Clert (1918-1986). Une galeriste singulière », Territoires contemporains, nouvelle série [en ligne], .
    • « Du Stradart d'Iris Clert au Centre Pompidou Mobile. Expositions et Nomadisme “institutionnel” », Histoire(s) d’exposition(s) – Exhibitions’ Stories, Hermann, Paris, 2016, pp. 211-221.
    • « Iris Clert : réseaux et territoires d’une femme montreuse d’art », communication lors de la journée d'étude « Territoires et réseaux de création au féminin : visibilité et reconnaissance des réseaux de femmes », organisée le , université de Bourgogne, Centres Textes, Images, Langages et Centre Georges Chevrier. Publication : « Iris Clert ; The territory and networks of a female gallery owner Drawn from the exhibition Homage à Iris Clert, Grand Palais, Paris. Organised by Christiane de Casteras, June 1988 », Women in Art and Literature Networks, Cambridge Scholars Publishing, Newcastle-upon-Tyne, 2018, pp. 130-142.
    • « Les rires de la Galerie Iris Clert (1956-1986) », revue Transversales du Centre Georges Chevrier, 2014
    • « Iris Clert, l'artventure d'une “galerienne” », Création au féminin, Volume 5 : Les Passeuses, Dijon, EUD, 2012
    • « La Révolte d'Iris ou Iris Clert l'Anar-chic », Sciences humaines combinées [en ligne], n° 9 - Résistance(s), révolte(s) et révolution(s),
    • « Iris Clert et la mise en œuvre de soi. "Fictionalisation", mythification et mystification », Pour de faux ? Histoire et fiction dans l’art contemporain, Sociétés et Représentations n° 33, Paris, Publications de la Sorbonne, printemps 2012, p. 145-1564
  • Fonds d'archives de la galerie Iris Clert, déposé à la bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou à Paris
  • Clément Dirié, Iris Clert, l'astre ambigu de l'avant-garde, Paris, Hermann, , 250 p. (ISBN 979-1037002532)

Filmographie[modifier | modifier le code]

Archives[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ces dates apparaissent dans la notice de la BNF. Selon les sources, la date de sa naissance est parfois indiquée comme non connue, parfois indiquée en 1917 ou en 1918. Voir René Passeron, « Clert Iris (morte en 1986)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 17 juillet 2015.
  2. « Iris Clert », sur Centre Pompidou (consulté le )
  3. Takis.
  4. Roxana Azimi, « Les « anthropométries » scandaleuses d’Yves Klein », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. a et b Servin Bergeret, « La révolte d'Iris ou Iris Clert l'Anar-chic », Sciences humaines combinées. Revue électronique des écoles doctorales ED LISIT et ED LETS, no 9,‎ (ISSN 1961-9936, lire en ligne, consulté le )
  6. Servin Bergeret, « Les Micro-Salons de la Galerie Iris Clert entre 1957 et 1980 », Interfaces. Image Texte Language, no 45,‎ (ISSN 1164-6225, DOI 10.4000/interfaces.2630, lire en ligne, consulté le )
  7. « Les " dames " d'Iris Clert », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Voir sur ubu.com.