Gabrielle Roy

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Gabrielle Roy
Description de cette image, également commentée ci-après
Gabrielle Roy en 1945.
Nom de naissance Marie Rose Emma Gabrielle Roy[1]
Naissance
Saint-Boniface, Canada
Décès (à 74 ans)
Québec, Canada
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Œuvres principales

  • Bonheur d'occasion (1945)
  • Rue Deschambault (1955)
  • La Détresse et l'Enchantement (1984)

Gabrielle Roy, née le à Saint-Boniface (Manitoba) et morte le à Québec, est une romancière franco-manitobaine.

Biographie

Gabrielle Roy entourée des enfants de Saint-Henri en 1945

Née à Saint-Boniface, ville qui fait maintenant partie de Winnipeg, Gabrielle Roy est éduquée à l'académie Saint-Joseph. Après une formation d'enseignante à l'École normale supérieure de Winnipeg, elle enseigne dans les écoles rurales de Marchand et de Cardinal et à l'École Provencher à Saint-Boniface[2].

En 1937, elle peut partir pour l'Europe et étudier l'art dramatique à Londres d'abord et ensuite à Paris. L'écriture l'attire et c'est en Europe qu'elle rédige quelques articles publiés dans l'hebdomadaire français Je suis partout — fait qui n'est pas mentionné dans son autobiographie bien que ce journal ne deviendra collaborationniste que durant la guerre[3].

En 1939, elle doit revenir au Canada, la guerre mondiale étant imminente; elle s'établit à Montréal et gagne sa vie à la pige comme journaliste, tout en continuant son travail d'auteure.

Publié en 1945, son premier roman, Bonheur d'occasion, a donné un portrait réaliste de la vie des habitants de Saint-Henri, un quartier ouvrier de Montréal. Ce premier roman urbain de la littérature québécoise a remporté plusieurs prix :

  • Le Prix Femina 1947 en France ;
  • Une médaille de l'Académie canadienne-française.

La traduction en anglais de Bonheur d'occasion (The Tin Flute) a été vendue partout en Amérique du Nord. Le roman a également été traduit en plusieurs langues. Il attire tant d'attention que l'auteur retourne vivre quelque temps dans l'Ouest pour échapper à la publicité.

En août 1947, elle épouse Marcel Carbotte, un médecin de Saint-Boniface, et le couple part pour l'Europe où Carbotte étudie la gynécologie pendant que Gabrielle Roy poursuit son travail d'écrivain.

Ils reviennent d'Europe en 1950 et, deux ans après, en 1952, le couple déménage à Québec. Il achète aussi un chalet à Petite-Rivière-Saint-François, à près de 100 km de leur domicile permanent de Québec. C'est là que Roy passe chaque été jusqu'à sa mort et où elle rédige presque tous ses romans.

L'un d'eux, Alexandre Chenevert, lui vaut en 1954 un grand succès critique. Il s'agit de l'histoire touchante d'un caissier qui, après avoir commis une erreur d'encaissement, remet toute sa vie en perspective, jusqu'à son décès.

Importante écrivaine francophone de l'histoire canadienne, Gabrielle Roy a reçu de nombreux prix littéraires, y compris le Prix Femina en France. Elle obtint la Médaille de l'Académie des lettres du Québec en 1946. En 1948, la Société royale du Canada lui accorde la Médaille Lorne Pierce. En 1967, elle reçoit le titre de Compagnon de l'Ordre du Canada. Elle a également reçu les Prix du Gouverneur général trois fois, le Prix Athanase-David deux fois, le Prix Duvernay et le Prix Molson.

En 1979, elle reçoit le Prix de littérature de jeunesse du Conseil des Arts du Canada pour le conte Courte-Queue illustré par François Olivier, puis traduit en anglais par Alan Brown en 1980 sous le titre de Cliptail.

Gabrielle Roy meurt le 13 juillet 1983 à Québec à l'âge de 74 ans. Son autobiographie, intitulée La Détresse et l'Enchantement, est publiée à titre posthume en 1984. Elle couvre les années de son enfance au Manitoba jusqu'au moment où elle s'établit au Québec.

Bibliothèque et Archives Canada (anciennement la Bibliothèque nationale du Canada) a conservé une collection de manuscrits et archives couvrant les années 1930 à 1983, incluant des manuscrits, des tapuscrits, des dossiers sur la genèse des œuvres, des travaux publiés et inédits tels que La Rivière sans repos, Cet été qui chantait, Un jardin au bout du monde, Ces enfants de ma vie, et La Détresse et l'Enchantement, de la correspondance d'affaires et personnelle, des registres d'affaires et des souvenirs.

Hommages

Maison d'enfance de Gabrielle Roy, au 375 rue Deschambault à Saint-Boniface.

La bibliothèque principale du réseau des 25 bibliothèques de Québec est nommée en son honneur Bibliothèque Gabrielle-Roy. Plusieurs écoles francophones du Canada portent son nom dont l'école Gabrielle-Roy à Surrey, en Colombie-Britannique et l'école primaire Gabrielle-Roy à Ottawa.

Trois écoles portent aussi le nom d'École Gabrielle-Roy au Québec, soit à Châteauguay, Boisbriand et St-Léonard (Montréal).

En 1989, la Commission de la toponymie du Manitoba a validé l'appellation Gabrielle Roy pour l'île sur laquelle elle vécut dans les années 1930, située au milieu de la rivière de la Poule d'Eau. Elle a immortalisé cet endroit avec son roman éponyme La Petite Poule d'Eau publié en 1950, qui relate sa vie, durant l'entre-deux-guerres, comme institutrice dans ce lieu perdu des grandes prairies canadiennes[4]

En 1997, la Commission de toponymie du Québec nomme un archipel de 300 îles ou îlots créés par la mise en eau du réservoir de Caniapiscau dans le moyen-nord québécois, Le Jardin au Bout du Monde, dans le cadre d'une commémoration du 20e anniversaire de l'adoption de la Charte de la langue française[5].

En 2009, sa maison natale à Saint-Boniface a été désignée lieu historique national du Canada[6].

Critique

« Gabrielle Roy a apporté à la littérature de langue française un regard neuf, vaste, comme son pays intérieur. Son écriture enveloppe les personnages qu'elle nous offre à aimer et qui sont souvent une partie de nous-mêmes. »

— Denise Bombardier, Dictionnaire amoureux du Québec, Plon, 2014, p. 350

Billet canadien de 20 $

Une citation de Gabrielle Roy est inscrite en très petits caractères sur les billets de 20 $ canadiens produits entre 2004[7] et 2012[8] :

  • « Nous connaîtrions-nous seulement un peu nous-mêmes, sans les arts? »
  • « Could we ever know each other in the slightest without the arts? »

La citation est tirée du roman La Montagne secrète[9],[10].

Œuvres

Romans

  • Bonheur d'occasion (1945) – Prix Femina 1947; (en) Literary Guild, 1947
  • La Petite Poule d'Eau (1950), roman qui relate sa période d'institutrice dans les grandes plaines canadiennes près de la rivière de la Poule d'Eau.
  • Alexandre Chenevert, caissier (1954)
  • Rue Deschambault (1955)
  • La Montagne secrète (1961)
  • La Route d'Altamont (1966)
  • Ces enfants de ma vie (1977)

Recueil de nouvelles ou récits

  • La Rivière sans repos (1970), court roman précédé de trois nouvelles esquimaudes
  • Cet été qui chantait (1972), récits
  • Un jardin au bout du monde (1975), nouvelles

Nouvelles

  • Ely ! Ely ! Ely ! (1979)
  • De quoi t'ennuies-tu, Éveline ? (1982)

Recueil d'essais, d'articles et d'écrits divers

  • Fragiles lumières de la terre (1978)

Littérature d'enfance et de jeunesse

  • Ma vache Bossie (1976)
  • Courte-Queue (1979), illustrations et mise en page de François Olivier

Œuvres posthumes

  • La Détresse et l'Enchantement (1984), autobiographie
  • L'Espagnole et la Pékinoise (1987), ouvrage de littérature jeunesse, illustrations de Jean-Yves Ahern
  • Ma chère petite sœur. Lettres à Bernadette 1943-1970 (1988)
  • Le temps qui m'a manqué (1997), autobiographie
  • Contes pour enfants (1998), inclus Ma vache Bossie ; Courte-Queue ; L'Espagnole et la Pékinoise et L'Empereur des bois
  • Le Pays de Bonheur d'occasion et autres écrits autobiographiques épars et inédits (2000)
  • Mon cher grand fou… Lettres à Marcel Carbotte 1947-1979 (2001)
  • Ma petite rue qui m'a menée autour du monde (2002)
  • Femmes de lettres. Lettres de Gabrielle Roy à ses amies 1945-1978 (2005)
  • Rencontre et entretiens avec Gabrielle Roy 1947-1979 (2005)
  • Heureux les nomades et autres reportages (2007)
  • Cet été qui chantait, suivi de deux contes pour enfants (2012)

Sources

Voir aussi

Bibliographie

Notes et références

  1. (en) « Births », sur Manitoba Vital Statistics Agency (consulté le ) – Note. Il faut écrire « Roy » et « Gabrielle » où l'on demande le nom et le prénom puis cliquer sur la recherche.
  2. La carrière enseignante de Gabrielle Roy
  3. François Ricard, Gabrielle Roy. Une Vie, Les Éditions du Boréal, Montréal 2000
  4. Inauguration de l'île Gabrielle Roy en hommage à cette écrivaine franco-manitobaine = avec certificat commémoratif
  5. Gouvernement du Québec, « Le Jardin au Bout du Monde », sur Commission de toponymie du Québec, (consulté le ).
  6. Parcs Canada, « Lieu historique national du Canada de la Maison-Gabrielle-Roy », Annuaire des désignations patrimoniales fédérales, sur Parcs Canada (consulté le ).
  7. « Un billet de 20 $ à l'épreuve de la contrefaçon », sur ici.radio-canada.ca, Radio-Canada, (consulté le ).
  8. « La Banque du Canada émet la coupure de 20 dollars en polymère », sur banqueducanada.ca, Banque du Canada, (consulté le ).
  9. Gabrielle Roy, la centenaire, Radio-Canada, 22 mars 2009, consulté en ligne le 13 décembre 2019.
  10. L'Oeuvre artistique dans les billets de banque canadiens, Banque du Canada, 2006, (ISBN 0-660-63246-2), consulté en ligne le 13 décembre 2019.
  11. Harvey, Université de Winnipeg

Liens externes