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Dilara Fındıkoğlu

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Dilara Fındıkoğlu
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Dilara Fındıkoğlu, dont le nom est souvent anglicisé sous la graphie Dilara Findikoglu (prononciation en anglais britannique : /dɪˈlɑːrʌ fəndək.oʊlʊ/), est une styliste féministe anglo-turque[1],[2] , née le à Istanbul[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et jeunesse[modifier | modifier le code]

Dilara Fındıkoğlu naît et grandit dans une famille musulmane conservatrice[4] à Istanbul, en Turquie. Ses parents sont originaires de Kayseri en Anatolie centrale ; son père est propriétaire et gérant d'une usine de fabrications de lunettes aux côtés des frères et sœurs aînés de Fındıkoğlu[5],[2],[6].

Dès l'âge de 2 ans, Fındıkoğlu dessine des silhouettes de femmes chez ses parents[4]. Elle se passionne pour le stylisme dès son adolescence[7]. À 19 ans, elle déménage d'elle-même à Londres pour étudier le stylisme à Central Saint Martins[8], d'où elle sort diplômée avec mention en 2015[9]. Après s'est vue refuser la participation au défilé de fin d'études de Central Saint Martins, Fındıkoğlu crée Encore CSM, un défilé concurrent pour les étudiants de l'école ayant été exclus de l'événement officiel[4],[10],[11],[12].

Carrière[modifier | modifier le code]

Au cours de ses études, Fındıkoğlu collabore avec les stylistes Mary Katrantzou (en), Jeremy Scott et Yazbukey[13]. Elle effectue un stage à la Maison Margiela auprès de John Galliano, qu'elle considère comme son mentor[2] .

En 2016, elle ouvre sa propre marque de mode à Londres[9]. Depuis lors, ses créations sont portées en public par d'importantes personnalités telles que Bella Hadid, Lady Gaga, Madonna, Rihanna, Björk, FKA Twigs, Margot Robbie[4],[14],[15],[16],[17],[9],[18], Kylie Jenner et Cardi B[19]. Dès 2016, Fındıkoğlu présente sa première collection, baptisée Dante’s Islamic Inferno (« L'Enfer islamique de Dante »), qui se contestataire vis-à-vis des discriminations envers les femmes dans les pays musulmans[4]. Le 20 février 2017, elle présente à la Fashion Week de Londres sa deuxième collection Seven Sister of Inherited Sun, inspirée de la science-fiction post-apocalyptique[4],[20] ; les pièces sont notamment présentées par les mannequins Brooke Candy, Sussi et Lily McMenamy (en)[20]. En 2017, Fındıkoğlu est demi-finaliste du prix LVMH des jeunes stylistes[21].

Le 31 octobre 2023, elle organise à Londres un banquet d'Halloween, avec un code vestimentaire particulièrement strict axé sur une réappropriation décadentiste des costumes du XVIIIe siècle[22],[23].

Sa collection automne-hiver 2023-2024, baptisée Not a Man's Territory (« Un territoire qui n'est pas celui d'un homme »[24]), comprend notamment la robe Joan's Knives (« les couteaux de Jeanne »), faite de 200 couteaux victoriens et censée rappeler l'armure de Jeanne d'Arc[25],[26] ; cette pièce crée le buzz sur les réseaux sociaux[26]. Fındıkoğlu ne parvient toutefois pas à récolter les fonds nécessaires pour présenter une collection printemps-été à la Fashion Week de Londres[27]. Elle présente néanmoins à la 40e Fashion Week une nouvelle collection automne-hiver 2024-2025, Femme Vortex, qu'elle décrit elle-même comme l'expression de la « puissance divine féminine » et comme une « réalité différente, en dehors de la politique, des frontières, des normes de genre, de toute sorte de règles systématiques créées par des hommes hétéro-patriarcaux ». Portés par Hari Nef et Paul Hameline[27]. Sa prestation est comparée au défilé de la Maison Margiela réalisé à Paris quelques semaines plus tôt, tant en raison des pièces présentées que du maquillage des mannequins[28].

Lors du lancement du film Barbie en avant-première à Londres en 2023, l'actrice principale Margot Robbie s'affiche avec une mini-robe rouge signée Fındıkoğlu[29],[30]. La rappeuse américaine Cardi B arbore son modèle de robe longue faite de barrettes à cheveux sur le tapis rouge de la cérémonie des MTV Video Music Awards 2023 (en) dans le New Jersey[31],[32]. Lors de la 66e cérémonie des Grammy Awards à Los Angeles en février 2024, la rappeuse américaine Doja Cat porte une robe transparente réalisée par Fındıkoğlu, ainsi qu'un tatouage temporaire stylisé au nom de la créatrice sur son visage[33],[34],[35],[36]. Elle porte une autre pièce de la créatrice lors de son concert au Wireless Festival 2024 à Londres[37],[38].

Style artistique[modifier | modifier le code]

L'œuvre de Fındıkoğlu est en grande partie influencée par la mythologie, les symboles occultes, le tatouage, les problématiques sociales, le mouvement gothique, la Victoriana (en), la culture punk et le rock 'n' roll[4],[15],[2],[13]. Elle intègre également des motifs de broderie et de tapis turcs (en) dans ses pièces[13]. Carine Bizet du journal Le Monde note que « Dilara Findikoglu ne respecte aucune autre règle que celle du savoir-faire technique. »[4] Le magazine Stylist affirme que Fındıkoğlu « met un point d’honneur à dépeindre des féminités plurielles » dans une optique « féministe et progressiste »[24]. Dans une interview donné au magazine Vogue, celle-ci affirme la dimension féministe de son œuvre :

« Lorsque j’étais enfant, les femmes de mon entourage n’avaient pas leur indépendance et ne pouvaient même pas la concevoir, témoigne-t-elle. J’ai grandi avec des gens qui donnaient leur opinion sur la façon dont une femme devait être habillée, trop souvent source de conversation entre les hommes. Je me suis interrogée sur le rôle des femmes et sur leur capacité à accomplir les choses par elles-mêmes. Cela a fait naître en moi la passion pour changer l’environnement qui m’entoure et l’un des moyens d’y parvenir était de créer. Je voulais libérer le corps des femmes de toutes les restrictions imposées par les hommes, tant sur le plan physique que psychologique. »

— Vogue France no 1044, février 2024[25]

Le magazine Vogue Türkiye (tr) affirme que « ses créations reflètent la confiance en soi et l'originalité. Ceux qui portent ses pièces ont l’impression de faire partie de son monde. »[39]

Fındıkoğlu affirme s'inspirer d'Alejandro Jodorowsky, René Guénon, Dame Vivienne Westwood[40] et Black Sabbath[15].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en-GB) Ted Stansfield, « Meet Dilara Findikoglu, the Sorceress of British Design » [archive du ] Accès libre, Another Man (consulté le ).
  2. a b c et d (en-GB) Claudia Croft, « Ten Meets Dilara Findikoglu, The Turkish Designer Casting Mythological Fantasies Over London Fashion Week » [archive du ] Accès libre, 10 Magazine, (consulté le ).
  3. (en-US) « i-D meets: dilara findikoglu » Accès libre, sur i-D (consulté le ).
  4. a b c d e f g et h Bizet 2017.
  5. (en) Ceren Günel, « The meteoric rise of fashion designer Dilara Fındıkoğlu » [archive du ] Accès libre, sur T-VINE, (consulté le ).
  6. (en-GB) Emma Hope Allwood, « Exploring Dilara Findikoglu’s punk feminist fashion » [archive du ] Accès libre, sur Dazed, (consulté le ).
  7. (en) Tish Weinstock, « dilara findikoglu wants to change the world » Accès libre, i-D Magazine, (consulté le ).
  8. (en-US) Elizabeth Paton, « London’s Buzziest Young Designer Is Sitting Out Fashion Week » Accès payant, The New York Times, (consulté le )
  9. a b et c (en) Maria Stanchieri, « There's something about Dilara Findikoglu » [archive du ] Accès libre, nss magazine, (consulté le ).
  10. (en-GB) Liv Siddall, « Is the graduate show dead? » [archive du ] Accès libre, Dazed, (consulté le ).
  11. (en-US) Kristin Anderson, « Meet One of Fashion's Most Exciting, Unapologetic Young Talents » [archive du ] Accès libre, Vogue, (consulté le ).
  12. (en) « Dilara Findikoglu » [archive du ] Accès libre, LVMH PRIZE (consulté le ).
  13. a b et c Janine Leah Bartels, « New Threads: Dilara Findikoglu » [archive du ] Accès libre, Wonderland Magazine, (consulté le ).
  14. (en-US) Claudia Blasco, « Dilara Findikoglu - Meet her exciting universe », HIGHXTAR., (consulté le )
  15. a b et c (en-US) Laura Regensdorf, « Meet the Turkish Designer With a Taste for Red Lipstick, Black Sabbath, and Queen Elizabeth I » [archive du ], Vogue, (consulté le )
  16. (tr) Gülin Selçuk, « Dilara Fındıkoğlu - Geçmişin Geleceğinde » [archive du ], Fashionziner, (consulté le )
  17. (en-US) Véronique Hyland, « Meet The London Upstart Designing Corsets for Rihanna and Lady Gaga » [archive du ], sur The Cut (consulté le )
  18. Alice Newbold, « Rihanna, Bella Hadid et Iris Law ne jurent que par cette marque de maillots de bain » [archive du ] Accès libre, Vogue France, (consulté le ).
  19. Badur 2024.
  20. a et b « Les anges déchus de Dilara Findikoglu » [archive du ] Accès libre, sur Modzik, (consulté le ).
  21. (en-US) Tina Isaac-Goizé, « The LVMH Prize Reveals Its 2017 Short List » [archive du ] Accès libre, Vogue, (consulté le ).
  22. (en-GB) Joe Bromley, « Inside fashion designer Dilara Fındıkoğlu’s decadent 'Dark Versailles' Halloween ball » [archive du ] Accès libre, The Standard, (consulté le ).
  23. (en) Allyson Shiffman, « Dilara Fındıkoğlu’s Versailles-themed banquet was the most fashionable Halloween bash » [archive du ] Accès libre, Vogue Scandinavia (en), (consulté le ).
  24. a et b Mel Mougas, « Dilara Who ? Dilara Findikoglu » [archive du ] Accès libre, Stylist, (consulté le ).
  25. a et b Salessy 2024.
  26. a et b Matthieu Bobard Deliere, « Cette robe faite en couteaux interpelle les internautes » [archive du ] Accès libre, Elle, (consulté le ).
  27. a et b Alexandre Marain, « Robe en latex et esprit bondage : Dilara Fındıkoğlu fait un effet maximal avec son dernier défilé » [archive du ] Accès libre, Vogue France, (consulté le ).
  28. Augustin Bougro, « Copié-collé : pourquoi le défilé Dilara Findikoglu ressemble tant au show Margiela qui avait ému Paris » [archive du ] Accès libre, Madame Figaro, (consulté le ).
  29. Yoanah Chan, « Continuons à rendre hommage à la célèbre poupée Barbie ! Margot Robbie abandonne le rose Barbie et enfile une nouvelle robe rouge signée par la jeune créatrice Dilara Findikoglu » [archive du ] Accès libre, sur Ztylez, (consulté le ).
  30. (tr) « ‘Barbie’nin Londra tanıtımına Türk tasarımcı Dilara Fındıkoğlu damga vurdu » [archive du ] Accès libre, sur Buse Terim (consulté le ).
  31. (en-US) Asia Grace, « Cardi B rocks 2023 VMAs red carpet in silver Dilara Findikoglu hair clip dress » [archive du ] Accès libre, New York Post, (consulté le ).
  32. (en-US) Kyley Warren, « Cardi B's Body-Hugging VMAs Dress Is Made Entirely of Hair Clips » [archive du ] Accès libre, sur PopSugar (en), (consulté le ).
  33. Tanissia Issad, « Doja Cat en robe corset transparente Dilara Findikoglu » [archive du ] Accès libre, Le Journal des femmes, (consulté le ).
  34. (en-US) Hannah Jackson, « Nobody Needs to Ask Doja Cat Who She’s Wearing At the 2024 Grammys » [archive du ] Accès libre, Vogue, (consulté le ).
  35. (tr) « Grammy ödül töreninde adı gündem oldu! Moda tasarımcısı Dilara Fındıkoğlu kimdir? » [archive du ] Accès libre, Habertürk (en), (consulté le ).
  36. (tr) « Doja Cat alnına 'Dilara Fındıkoğlu' yazdırdı » [archive du ] Accès libre, Patronlar Dünyasi, (consulté le ).
  37. (en-US) Catherine Kallon, « Doja Cat Wore Dilara Fındıkoğlu To Wireless Festival 2024 » [archive du ] Accès libre, Red Carpet Fashion Awards, (consulté le ).
  38. (en-US) Aiyana Ishmael, « Doja Cat Wore a Hand-Painted Flag Corset and Lace Thong at Wireless Festival 2024 — See Photos » [archive du ] Accès libre, Teen Vogue (consulté le ).
  39. Badur 2024. Citation originale : « Onun tasarımları, kendine güveni ve özgünlüğü yansıtıyor. Kıyafetlerini giyenler, kendini onun dünyasının bir parçası olduğunu düşünüyor. »
  40. (en) Nishta Venkatesh, « Norm Distortion: Dilara Findikoglu » Accès libre, Unpublished Magazine, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]