Comité Laïcité République

Le titre de cette page ne peut être modifié.
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Comité Laïcité République
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
CLRVoir et modifier les données sur Wikidata
Zone d'activité
Type
Forme juridique
Objectif
défense de la laïcité
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
Président
Gilbert Abergel (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Publication
La Lettre du Comité Laïcité République
Site web

Le Comité Laïcité République (CLR) est une association loi de 1901 qui promeut la laïcité dans le débat public en France.

Historique[modifier | modifier le code]

Le Comité Laïcité République est fondé à la suite de l'affaire de Creil, en septembre 1989, en réaction à laquelle cinq intellectuels (Élisabeth Badinter, Régis Debray, Alain Finkielkraut, Élisabeth de Fontenay, Catherine Kintzler) signent la tribune « Profs, ne capitulons pas ! »[1].  

Le Comité est formé en , à l'initiative du Grand Orient de France (GODF), principale obédience franc-maçonnique française[2].

Présidents[modifier | modifier le code]

En 1991, son premier président est Claude Nicolet[2]. Il est ensuite tour à tour présidé par Henri Caillavet, franc-maçon du GODF, Philippe Foussier, grand maître de cette obédience[3], Jean-Marie Matisson. grand maître adjoint[4] et Patrick Kessel, également ancien grand maître[5].

Entre décembre 2017 et mars 2021, il est présidé par Jean-Pierre Sakoun, qui intervient régulièrement dans la presse et les médias nationaux[6],[7]. Il est ensuite élu président de l'association Unité laïque, dont Philippe Foussier est vice-président[8].

Depuis mars 2021, il est présidé par Gilbert Abergel, ancien grand maître du Grand Orient de France[9].

Conception de la laïcité[modifier | modifier le code]

Le CLR considère que la laïcité est unique et « sans qualificatif[10] », qu’elle seule garantit la liberté absolue de conscience et qu'elle « n'est pas qu'une loi ».

« Elle est aussi une philosophie de l'émancipation, de la liberté de conscience et de l'égalité des droits[11]. »

Le CLR plaide pour le strict respect de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État, et à ce titre, s’oppose à la présence de crèches de Noël dans les lieux publics, comme les mairies, pendant les fêtes de fin d’année[12].

Il considère que l'incitation au port du voile islamique est un acte politique destiné à marquer la soumission de la femme à l’égard de l’homme, ce qui est selon lui contraire au principe d’égalité entre les sexes. Il estime également que le port du voile ou de tout autre signe religieux ostentatoire, au sein des services publics et dans la relation professionnelle avec des clients, est un acte de prosélytisme qui porte atteinte à la laïcité de l'État ou à la neutralité souhaitée en entreprise. C’est pourquoi il prône le respect de cette neutralité dans certains secteurs que le principe de laïcité et la loi de 1905 ne couvrent pas (crèches, entreprises, universités).[réf. nécessaire]

Il s’oppose au communautarisme politique et aux revendications identitaires. Il lutte contre le racisme, l’antisémitisme et toute autre forme de discrimination. Il dénonce le « racisme intolérable anti-maghrébin », « le racisme et l’hostilité anti-musulmans » tout en dénonçant « l’imposture de l’islamophobie », dans un pays comme la France « où la critique des idées est totale[13]. » Il combat également la « catho-laïcité[14] » de l’extrême droite.

Sa conception de la laïcité conduit le CLR à critiquer les positions d’associations comme le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et le Parti des Indigènes de la République (PIR), ou même d'institutions gouvernementales comme celles de l’Observatoire de la laïcité[15].  

Activités[modifier | modifier le code]

Le Comité Laïcité République intervient régulièrement dans les médias afin de contribuer au débat public et d’alerter sur ce qu'il considère être des manquements au respect de la loi de séparation des églises et de l’État de 1905 ou à sa conception de la laïcité. Il exerce une veille quotidienne à travers sa revue de presse en ligne et édite une lettre d’information mensuelle. Il organise des colloques, à Paris et en régions, sur des thèmes comme « l’identité républicaine », « laïcité et entreprises », « fin de vie, la liberté de choisir », ou « les bibliothèques » etc. Le président et les membres du Bureau du CLR sont régulièrement auditionnés par les commissions des Assemblées et du CESE[réf. nécessaire]

Le 6 janvier 2018, il co-organise, avec le Printemps républicain et la LICRA, la journée d’hommage « Toujours Charlie »[16].

Son action s’appuie également sur celles de comités locaux[17]. Plusieurs de ses membres siègent au Conseil des sages de la laïcité créé le par le ministre de l’Éducation nationale.

Prix de la laïcité[modifier | modifier le code]

Chaque année, le Comité Laïcité République décerne les « prix de la laïcité » à des personnalités françaises et étrangères, distinguées pour leur action en faveur de la laïcité. Il s'agit d'un prix national, d'un prix international, d'un prix « Science et Laïcité » et éventuellement de mentions à l'un ou plusieurs de ces prix[réf. nécessaire]. Selon l'avis de Mediapart, celles-ci « gravitent autour de la nébuleuse du Printemps républicain »[18].[évasif]

La liste des récipiendaires est[19] :

  • 2023 - prix science et laïcité : Florence Bergeaud-Blackler

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Foulard islamique : “Profs, ne capitulons pas !” (Le Nouvel Observateur, 2 nov. 89) », sur laicite-republique.org (consulté le ).
  2. a et b « Création d'un comité Laïcité-République » Inscription nécessaire, sur Le Monde, .
  3. François Koch, « Philippe Foussier nouveau Grand maître du GODF », sur logs.lexpress.fr, (consulté le ).
  4. Marc Knobel, « Jean-Marie Matisson, Grand-Maître adjoint du Grand Orient de France : « Un monde sans justice n’engendre pas la paix » », sur crif.org, (consulté le ).
  5. François Koch, « Une Femen honorée par les frères du CLR », sur blogs.lexpress.fr, (consulté le ).
  6. Voir sur fRranceinter.fr.
  7. Voir sur franceinter.fr.
  8. « Bureau, Conseil d’Administration – Unité Laïque » (consulté le )
  9. « Le Comité Laïcité République a renouvelé ses instances (CLR, 22 mars 21) », sur Comité Laïcité République (consulté le )
  10. « Patrick Kessel : “La laïcité, sans qualificatif, est l'outil de la fraternité” », ladepeche.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « La laïcité est le moyen de la paix sociale », Marianne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Crèches de Noël : le Conseil d'Etat alimente la confusion (14 nov. 16) », sur Comité Laïcité République (consulté le ).
  13. Interview de Jean-Pierre Sakoun sur France Inter, dans l’émission Interactiv’, le 6 janvier 2018.
  14. « Catho-laïcité : le retour (P. Kessel, 28 nov. 16) - Comité Laïcité République », sur laicite-republique.org (consulté le ).
  15. « Observatoire de la laïcité : "Il fallait que ça pète" », L'Obs,‎ (lire en ligne).
  16. Abel Mestre, « La journée « Toujours Charlie » relance le débat sur la laïcité », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  17. Boris Kessel 2011, p. 92.
  18. Lucie Delaporte, Pauline Graulle et Ellen Salvi, « Le Printemps républicain, une «petite boutique» qui veut peser sur le jeu politique », sur Mediapart, (consulté le ).
  19. « Les lauréats du Prix de la Laïcité et les présidents du jury depuis 2003 », sur Comité Laïcité République (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Boris Kessel, « Comité Laïcité République (CLR) », dans Martine Cerf et Marc Horwitz (dir.), Dictionnaire de la laïcité, Paris, Armand Colin, coll. « Dictionnaire », (ISBN 978-2-200-25556-5), p. 92.

Liens externes[modifier | modifier le code]