Fatiha Agag-Boudjahlat

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Fatiha Agag-Boudjahlat
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Fonction
Secrétaire national (d)
Mouvement républicain et citoyen
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Fatiha BoudjahlatVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Militante politique, militante pour les droits des femmes, professeur d'histoire-géographieVoir et modifier les données sur Wikidata
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Fatiha Agag-Boudjahlat, également connue comme Fatiha Boudjahlat, née le 29 décembre 1979 à Montbéliard, est une enseignante et essayiste française, cofondatrice avec Céline Pina du mouvement Viv(r)e la République.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Fatiha Agag-Boudjahlat a grandi à Montbéliard dans une famille de huit enfants, dont les quatre aînés sont nés en Algérie. Sa mère est agent d'entretien[1]. L'été 1991, alors qu'elle est âgée de 11 ans et est en vacances en Algérie avec ses parents et ses sept frères et sœurs, son père abandonne son épouse et ses enfants pour se marier avec une femme plus jeune, la polygamie étant légale en Algérie[2]. Au total, son père a eu sept femmes[3]. Ayant attrapé une maladie dans un hôpital d'Algérie, celui-ci meurt le 11 novembre 2018 à l'aéroport d'Oran alors qu'il allait prendre son avion pour aller se faire soigner en France[4].

Profession[modifier | modifier le code]

Elle réussit le CAPES d'histoire-géographie[5] et devient professeur d'histoire-géographie en réseau d'éducation prioritaire[6] puis principale adjointe dans un collège de Bourgogne.

Elle contribue régulièrement à la Revue des Deux Mondes[7] et est chroniqueuse à La Dépêche du Midi[8] et dans Ça vous regarde comme « affranchie », ayant la liberté de choix de son sujet.

Le Grand Détournement[modifier | modifier le code]

Son essai Le Grand Détournement, paru aux éditions du Cerf en 2017, se vend à 10 000 exemplaires et arrive finaliste pour l'obtention du prix du livre politique 2018[9]. Dans son livre, plaidoyer universaliste, elle renvoie dos à dos indigénistes et identitaires. Elle critique des « accommodements » politiques et judiciaire avec les sphères religieuses, qu'elle qualifie de « grand détournement » communautariste et intégriste[10].

Sur le plateau de François Busnel, au cours de l'émission La Grande Librairie, la philosophe Élisabeth Badinter salue la rigueur intellectuelle de l'ouvrage, son courage, et déclare « avoir reçu le livre dans l'estomac »[11].

Distinction[modifier | modifier le code]

En novembre 2019, elle reçoit une mention[12] au prix national de la laïcité[13] du Comité Laïcité République.

Politique[modifier | modifier le code]

À 18 ans, elle s'engage dans le Mouvement des citoyens fondé par Jean-Pierre Chevènement[14], puis dans le Mouvement républicain et citoyen, dont elle devient la secrétaire nationale[15], chargée des questions d'éducation[16].

Cofondatrice avec Céline Pina du mouvement Viv(r)e la République, elle en démissionne en février 2018[17][source insuffisante].

En 2017, elle se présente aux élections législatives dans la quatrième circonscription de la Haute-Garonne mais ne remporte que 0,35 % des suffrages exprimés et est éliminée au premier tour[18],[19].

De nouveau candidate dans cette circonscription lors des élections législatives de 2022, elle est éliminée au premier tour, où elle termine en cinquième position avec 4,78 % des suffrages exprimés[20].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections législatives
Année Parti et coalition Circonscription 1er tour
Voix % Rang
2017[21] MRC 4e de la Haute-Garonne 114 0,35 13e
2022[22] MRC (Fédération de la gauche républicaine) 1 676 4,78 5e

Prises de position et controverses[modifier | modifier le code]

Caroline Fourest affirme que Fatiha Boudjahlat et Christine Le Doaré ont été déprogrammées d'une intervention à Nanterre sur le féminisme universaliste à cause de pressions émanant du conseil scientifique du congrès international des recherches féministes dans la francophonie[23].

Elle a, sur les réseaux sociaux, une vive altercation avec Rokhaya Diallo, à la suite de laquelle celle-ci porte plainte pour incitation à la commission d'un crime, estimant qu'il y a « appel au viol ». L'avocat de Rokhaya Diallo a affirmé que cette plainte avait abouti à un rappel à la loi[24], mais Fatiha Boudjahlat dément, affirmant qu'elle avait été classée sans suite, et a porté plainte à son tour pour dénonciation calomnieuse[25].

Dans le contexte de l'assassinat du professeur Samuel Paty par un réfugié islamiste d'origine tchétchène, elle apparaît en une du Figaro Magazine avec Zineb El Rhazoui, Sonia Mabrouk, Dana Manouchehri et Najwa El Haïte, désignées comme « combattantes mobilisées contre l’islamisme »[26].

Le 22 mars 2021 elle fait l’objet d’un portrait dans Mediacite.fr. L’auteur de l’article note certaines de ses citations : « Il n’y a pas de climat anti-arabe et pas de climat anti-musulman en France » ; « je récuse la réalité de l’islamophobie, qui est un mot, pas un délit. » Selon lui, Fatiha Agag-Boudjahlat « se fout » du Rassemblement national et du discours xénophobe[27].

Elle est considérée par Le Monde comme une « virulente militante de la laïcité » et « rompue aux polémiques en ligne ». Le 3 mai 2021, son frère retire sa candidature de la liste RN de Belfort. Après l'avoir soutenu, estimant que « [mon frère] est sincère, il s’expose. Parce qu’il ne supporte plus l’état du pays, la violence », elle explique : « J’ai essayé de dissuader [mon frère] de rejoindre le RN[28]. »

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Corine Goldberger, « L'école m'a sauvée », sur marieclaire.fr, (consulté le ).
  2. Fatiha Agag-Boudjahlat, Les Nostalgériades, Nostalgie Algérie Jérémiades, éditions du Cerf, 2021, p. 17 : « En 1991, mes parents nous ont emmenés, nous, leurs huit enfants, en vacances en Algérie. Nous aurions dû être sur nos gardes, notre père n'avait jamais été aussi gentil. Nous ne sommes pas allés dans la maison familiale construite à Mascara avec les salaires et les aides touchés en France. Notre père nous a volé nos documents d'identité et nous a laissés à la rue. Il avait déjà versé les arrhes de sa deuxième épouse. »
  3. Fatiha Agag-Boudjahlat, op. cit., p. 18 : « Bon, il a été marié sept fois en tout. »
  4. Fatiha Agag-Boudjahlat, op. cit., p. 47 : « Mon père est mort le 11 novembre 2018 dans l'aéroport d'Oran, dans les bras de mon frère qui le ramenait en France pour être soigné d'une maladie attrapée dans un hôpital. »
  5. Fatiha Agag-Boudjahlat, op. cit., p. 20.
  6. « Fatiha Boudjahlat, elle se dévoile », sur liberation.fr.
  7. Articles de Fatiha Agag-Boudjahlat pour la Revue des Deux Mondes
  8. Cf. annonce par La Dépêche
  9. Vincy Thomas « Le Prix du Livre politique 2018 pour Laurence Debray », 9 avril 2018.
  10. Ghislain de Violet, « La République à l'heure du « grand détournement » », sur Paris Match, (consulté le ).
  11. « La grande librairie Épisode du jeudi 8 février 2018 », (consulté le ).
  12. « Ariane Mnouchkine, Karima Bennoune, Virginie Tournay, Fatiha Agag-Boudjahlat et Nadia Geerts, lauréates des Prix de la Laïcité 2019 (CLR, 5 nov. 19) », sur laicite-republique.org, (consulté le ).
  13. « Fatiha Agag-Boudjahlat : prof, essayiste, féministe et poil à gratter », sur ladepeche.fr.
  14. Fatiha Agag-Boudjahlat, op. cit., p. 29 : « Je détonnais sans doute, engagée à 18 ans dans le mouvement de Jean-Pierre Chevènement. »
  15. Philippe Piot, « Le voilement est une nasse identitaire », sur L'Est républicain, (consulté le ).
  16. Jean-Paul Brighelli, « Brighelli - Profs agressés : "L'Éducation fait le choix des bourreaux" », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Démission de Fatiha Boudjahlat », sur vivrelarepublique.fr, (consulté le ).
  18. Amélie Phillipson, « Le MRC présentera des candidats aux législatives », La Dépêche du Midi,‎ , p. 23.
  19. « Haute-Garonne - 4e circonscription Liste des candidats », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  20. « Haute-Garonne (31) - 4ème circonscription », sur resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  21. « Elections législatives 2017 », sur resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  22. « Elections législatives 2022 », sur resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  23. Caroline Fourest, « L'université contre l'universalisme », Marianne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Fatiha Boudjahlat, elle se dévoile », sur Libération.fr, (consulté le ).
  25. « Une enseignante sanctionnée pour avoir appelé au viol de Rokhaya Diallo », Mizane info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. « Les combattantes: ces femmes qui se mobilisent contre l’islamisme », sur LEFIGARO (consulté le ).
  27. Emmanuel Riondé,« Fatiha Agag-Boudjahlat, militante virulente de la laïcité », mediacites.fr, 22 mars 2021.
  28. Stéphanie Marteau, « Kamel Agag-Boudjahlat, l’éphémère tête de liste du RN pour les régionales », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  29. Nesrine Briki, « Fatiha Agag-Boudjahlat excédée par les jérémiades des enfants d’immigrés », causeur.fr, 3 mai 2021.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]