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Charles III de Lorraine

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Charles III
Titre
Duc de Lorraine
Prédécesseur François Ier
Successeur Henri II
Duc de Bar
Prédécesseur François Ier
Successeur Henri II
Biographie
Lieu de naissance Nancy
Lieu de décès Nancy
Père François Ier
Mère Christine de Danemark
Conjoint Claude de France,
duc de Lorraine


Armure de Charles III, conservée à Vienne

Charles III, duc de Lorraine et de Bar, né à Nancy le et mort dans la même ville le 14 mai 1608 est le fils de François Ier, filleul du roi de France homonyme, et de Christine de Danemark, nièce de l'Empereur. Sa mère Christine et son oncle l'Évêque de Metz furent déclarés conjointement régents.

En tant que descendant de Gérard d'Alsace, il aurait dû être "numéroté" Charles II de Lorraine, mais les historiographes lorrains, voulant établir la légitimité des ducs de Lorraine et de leurs cousins les Guises et les rattacher directement aux carolingiens, inclurent dans la liste des ducs le carolingien Charles († 991), duc de Basse-Lotharingie.

Biographie

Il succéda à son père le , d'abord sous la régence de sa mère et de son oncle, puis en 1552 sous celle de son seul oncle, Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et futur duc de Mercoeur.

À partir de 1552, Le roi de France Henri II, au cours de son "voyage d'Allemagne" qui lui permet d'imposer sa tutelle aux cité épiscopales de Verdun, Metz et Toul, fait un passage à Nancy. Il écarte de la régence la duchesse douairière, Christine de Danemark, nièce de l'Empereur Charles Quint et austrophile et confie la totalité du pouvoir au prince Nicolas qui est francophile. Il emmène avec lui, malgré le splendide accueil reçu et les larmes de la duchesse, le jeune Charles III qui a 9 ans, pour le faire élever à la cour de France et lui donner une éducation conforme aux intérêts français.

En 1559 Charles III, âgé de 16 ans épouse Claude de France, fille cadette de Henri II et de Catherine de Médicis qui en a 12, et est à l'occasion déclaré majeur. Le roi de France lui permet dès lors retourner dans ses états. Le roi meurt peu après lors des fêtes célébrant le mariage de sa fille aînée avec le roi d'Espagne Philippe II.

Le jeune couple ducal (28 ans à eux deux), suivi des nouveaux souverains français, François II et Marie Stuart, de la toute récente reine Élisabeth d'Espagne (qui sont du même âge que les souverains Lorrains) et de la cour de France, entre dans Nancy en octobre 1559, mais pour affirmer son pouvoir, refuse de prêter le traditionnel serment de respecter les droits et privilèges des trois ordres. Trois ans plus tard, en 1562, le duc fut contraint de le faire quand il demanda aux États de Lorraine une aide financière.

Il continua par ailleurs, à l'instar de ses prédécesseurs, de maintenir une stricte neutralité entre la France et l’Empire, malgré le passage à travers les duchés de troupes françaises allant prêter main-forte aux Huguenots allemands et celles des troupes espagnoles catholiques se rendant de Franche-Comté aux Pays-Bas.

Profondément catholique, il a de bonnes relations avec ses beaux-frères les rois de France jusqu'en 1576, quand Henri III, qui a épousé l'année précédente une cousine de notre duc, Louise, fille de l'ancien régent, conclut la paix de Beaulieu avec les chefs huguenots.

Sans s'engager dans la Sainte-Ligue (qui est dirigée par ses cousins les Guise), il accueille à Nancy en 1580 ses représentants en assemblée générale. En 1584, meurt le duc d'Alençon, beau-frère du duc, frère cadet et surtout héritier du roi de France.

L'héritier du trône de France devient le roi de Navarre qui est protestant. Charles, prince souverain du XVIe siècle, ne peut accepter qu'un huguenot puisse devenir roi de France. C'est à cette époque que François de Rosières, un archidiacre de l'évêché de Toul, fait paraître un livre dans lequel il affirme que la maison de Lorraine est issue des derniers carolingiens, ce qui permet à Charles III de poser sa candidature au trône de France.

En 1589, Henri III meurt assassiné non sans avoir ouvertement désigné son cousin "Navarre" comme successeur (mais lui demandant de revenir au catholicisme). Charles III rejoint alors la Ligue.

La guerre éclata à nouveau et le protestant Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, ravagea le nord du duché. La paix ne revint qu'avec le traité de Saint-Germain-en-Laye le , quand Henri IV, revenu au catholicisme, fut couronné à Chartres. Elle fut scellée par le mariage de Catherine, sœur de Henri IV, et ardente protestante avec Henri, duc de Bar, fils et héritier très catholique de Charles III. Il reçoit 2 700 000 livres pour prix de la paix[1].

Malgré les cinq années de guerres de religions, le règne de Charles III fut une époque de prospérité et d'essor. Il fonda en 1572, conjointement avec le cardinal Charles de Lorraine (1524-1574), l'université de Pont-à-Mousson et fixa à partir de 1580 le début de l’année au 1er janvier. En 1590, il agrandit Nancy, créant de toute pièce la Ville Neuve, quatre fois plus grande en superficie que la ville-vieille, mais il échoue à faire installer un évêché à Nancy, la France, maîtresse des Trois Évêchés, refusant l'indépendance spirituelle des duchés Lorrains.

Ce prince fut le bienfaiteur de son peuple et le législateur de son pays ; il fonda les villes de Clermont-en-Argonne, Stenay, et arrêta le plan de la ville de Nancy.

Charles III mourut en 1608 à l'âge de 66 ans.

La pompe funèbre de Charles III, l'une des cérémonies les plus fastueuses de son temps, comparée au couronnement d'un empereur germanique ou au sacre d'un roi de France, fit l'objet de gravures, aujourd'hui exposées au Musée lorrain à Nancy.

Ascendance

Mariage et enfants

Charles III et sa femme Claude représentant leurs saints protecteurs

Il avait épousé à Paris le Claude de France, fille de Henri II et de Catherine de Médicis (1547 † 1575), dont il avait eu neuf enfants :

Enfant illégitime:

Sources

Liens externes

Voir également

Notes

  1. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152, présentation en ligne). p 392