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Bernard Pesquet

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Bernard Pesquet
Tueur en série
Image illustrative de l’article Bernard Pesquet
Information
Nom de naissance Bernard Pesquet
Naissance
Heugleville-sur-Scie (Seine-Maritime)
Décès (à 87 ans)
Maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne)
Nationalité français
Surnom Le Landru du Val-d'Oise
Condamnation 1942, ,
Sentence Réclusion criminelle à perpétuité
Actions criminelles Meurtres
Victimes Au moins 6
Période -
Pays Drapeau de la France France
Arrestation ,

Bernard Pesquet, né le a Heugleville-sur-Scie[1] et mort le à la Maison d'arrêt de Fresnes, est un tueur en série français.

Pesquet a passé 53 ans de sa vie en prison, pour avoir tué son ami en 1941, puis sa femme et son agent immobilier 1974, ainsi qu'un couple et leur domestique en 1976.

Biographie

Bernard Pesquet naît le à Heugleville-sur-Scie. Élevé par son grand-père maternel jusqu'à neuf ans, il est interné en pension en 1936, pour une durée de quatre mois. Il exerce son premier travail dans une verrerie, mais abandonne au bout d'un an[1]. À seize ans, il rejoint son oncle à Rouen pour devenir cuisinier, mais quitte son emploi un mois plus tard[1].

Le , il est poursuivi pour vol à l'étalage, avant d'être acquitté par la suite[1].

Parcours criminel

Premier crime

Le vers 23 h, Bernard Pesquet bat à mort son amant Julien Quibel, à coup de barre de fer. Il succombe de ses blessures. Le corps est retrouvé le lendemain, non-loin de chez Pesquet. Arrêté peu après, il se joue des forces de l'ordre. Il faudra attendre le troisième jour de sa garde à vue, pour qu'il avoue avoir tué Quibel. Pesquet précise qu'il l'a tué pour lui voler ses économies et son argent[2]. Il est incarcéré pour l'assassinat de son ami. Il a alors dix-neuf ans[2]. Bernard Pesquet, ayant plus de seize ans au moment des faits, encourt la peine de mort, même si celle-ci a peu de chance d'être appliquée, car Pesquet est encore mineur à cette époque là (la majorité étant fixée à vingt et un ans à l'époque).

En , il est condamné aux travaux forcés à perpétuité[3]. Le fait qu'il soit mineur lui permet d'échapper à la peine de mort. À cette époque là, la perpétuité ne permet pas de possibilité de libération. Bernard Pesquet s'attend à mourir, pendant sa peine de travaux forcés à perpétuité.

Première détention

Au début de l'incarcération de Bernard Pesquet, la France est en pleine guerre et beaucoup de détenus meurent de faim en détention. Quand la guerre se termine le , les conditions de détention s'améliorent pour Pesquet, alors âgé de vingt-trois ans.

En 1951, les remises de peine sont instaurées. Pesquet a déjà purgé dix ans de détention, alors qu'il n'a que vingt-neuf ans.

Le , les travaux forcés sont abolis en France. La peine de Bernard Pesquet devient une réclusion criminelle à perpétuité, aménageable au bout de quinze ans de détention : . Ayant déjà purgé près de dix-neuf ans de détention, Bernard Pesquet attend sa libération avec impatience : c'est un prisonnier sans histoire et bien noté par l'Administration pénitentiaire, ayant participé au déminage d'Angers à la Libération[4].

Libération et répit

Bernard Pesquet est libéré en 1961[5], après vingt ans passés en prison. Âgé de trente-neuf ans, il est content de pouvoir enfin construire une vie.

Dans les années 1960, il rencontre Christiane Ruaux, de dix-neuf ans sa cadette, avec qui il se marie en 1968[5].

À partir du début des années 1970, Christiane Pesquet commence à fuguer lorsque des disputes éclatent avec Bernard Pesquet. Elle souhaite le quitter pour Henri Franqui, son agent immobilier.

Nouveaux faits

Le , il tend une embuscade à sa femme Christiane, trente-trois ans, et son amant Henri Franqui, cinquante-deux ans. Il les tue et les enterre sous un mètre de terre dans son second sous-sol, à son domicile de Pierrelaye. Après le double assassinat, Pesquet fera croire à une nouvelle fugue de la part de sa femme[6].

Le , Bernard Pesquet tue un couple à leur domicile de Neuilly-sur-Seine : Émile et Alice Bergaud, et leur domestique Alfeia Borgioni[7]. Sachant que Bernard Pesquet habite dans la région, les gendarmes se rendent chez lui le pour une perquisition. Pesquet étant libre depuis quinze ans, il fait figure de coupable idéal. Des bijoux appartenant au couple Bergaud sont retrouvés. Pesquet à beau nier les fait, il est de nouveau incarcéré, mais les gendarmes le soupçonnent d'être à l'origine de la disparition de sa femme[6]. Ils renouvellent leur perquisition le , et trouvent les corps squelettiques de Christiane Pesquet et d'Henri Franqui. Pesquet est mis en examen pour ces deux autres assassinats[6] et tente de s'évader le [8]. Heureux d'avoir inculpé le récidiviste, les gendarmes restent tout de même persuadés que Bernard Pesquet ait pu tuer d'autres personnes. En cette fin d'année 1976, Pesquet risque la peine de mort, devenu une sorte de loterie pour les criminels[9]. Pendant cette longue instruction, deux condamnés à mort seront encore guillotinés en France : Jérôme Carrein le , et Hamida Djandoubi le . La peine de mort est abolie le par Robert Badinter. L'instruction n'étant pas terminé à ce moment là, Pesquet encourt désormais la réclusion criminelle à perpétuité.

Procès

En , Bernard Pesquet est jugé pour le double assassinat de Christiane Pesquet et d'Henri Franqui[10]. Il a alors soixante ans. L'instruction aura duré près de six ans, ce qui fait la plus grande instruction de cette époque. La peine de mort n'existant plus, Pesquet est condamné le à la réclusion criminelle à perpétuité[11].

Bernard Pesquet est rejugé en pour le triple meurtre de Neuilly-sur-Seine. Ce fut un crime qu'il aura toujours nié jusqu'à la fin. Bien qu'il ne l'avoue pas, Bernard Pesquet est de nouveau condamné le à la réclusion criminelle à perpétuité.

Mort

Incarcéré pendant près de trente-trois ans, Bernard Pesquet meurt le à la maison d'arrêt de Fresnes. Il aura passé au total 53 ans de sa vie en prison.

Notes et références

  1. a b c et d Serge Livrozet, Rue aux ours, précédé d'un texte sur le droit d'écrire: Document, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-15173-3, lire en ligne), p. 25-28.
  2. a et b Claude Cancès, Histoire du 36 quai des Orfèvres Nouvelle édition, Mareuil Éditions, (ISBN 978-2-37254-126-8, lire en ligne).
  3. Luc Briand, La Revanche de la guillotine, Univers Poche, (ISBN 978-2-37067-048-9, lire en ligne).
  4. Le Nouvel Observateur, « Un monstre si ordinaire »,
  5. a et b Jean-Pierre Van Geirt, Guide de la France des faits divers, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-16345-3, lire en ligne).
  6. a b et c M. B.-R., « M. Bernard Pesquet reconnaît avoir tué son épouse et un agent immobilier L'homme qui élevait des paons », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Jacques Pradel et Charles Deluermoz, « Bernard Pesquet, le Landru du Val d'Oise », RTL,‎ (lire en ligne)
  8. « M. Bernard Pesquet a tenté de s'évader », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. Philippe Poisson, « La peine de mort, notre hideuse loterie judiciaire des années 1970 », sur Criminocorpus (consulté le ).
  10. Jean-Marc Théolleyre, « Aux assises du Val-d'Oise Bernard Pesquet par lui-même », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Jean-Pierre Van Geirt, La Crim' : les grandes affaires de la Brigade criminelle, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-10236-0, lire en ligne).

Voir aussi

Émission radiophonique

Articles connexes