Bataille de la Berre
Date | 737 |
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Lieu | Berre |
Issue | Victoire franque |
Royaume franc | Califat omeyyade |
Charles Martel | ʿUmar ibn Ḫālid † |
Inconnues | Inconnues |
Inconnues | Inconnues |
Batailles
Coordonnées | 43° 03′ 02″ nord, 2° 55′ 27″ est | |
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La bataille de la Berre ou bataille de Birra[réf. nécessaire] oppose en 737 l'armée des Francs mérovingiens aux musulmans qui depuis 719 occupent Narbonne au nom du califat omeyyade de Damas.
Inscrite dans la campagne lancée par le maire du palais d'Austrasie Charles Martel en Provence et en Septimanie, elle a lieu alors au cours du siège de Narbonne. C'est une armée de secours qui est battue près de la Berre, cours d'eau proche de la ville, permettant aux Francs de reprendre le siège de la ville, mais en vain (Narbonne n'est finalement reprise qu'en 759).
Contexte
[modifier | modifier le code]Après la prise de Narbonne en 719 par le gouverneur omeyyade d'Al-ʾAndalus As-Samḥ ibn Mālik Al-Ḫawlāniyy[1], la ville est utilisée comme base militaire pour les opérations futures[2].
Prélude : le siège de Narbonne et l'envoi d'une armée de secours
[modifier | modifier le code]En 737, après le succès de la bataille d'Avignon, Charles Martel, maire du palais d'Austrasie, entreprend le siège de Narbonne.
Comprenant que le sort de la Septimanie dépend de celui de la ville, le gouverneur d'Al-ʾAndalus ʿUqba ibn Al-Ḥaǧǧāǧ As-Salūliyy envoie une armée commandée par ʿUmar ibn Ḫālid au secours [3] des assiégés.
Afin d'arriver à temps, les Omeyyades décident de se rendre à Narbonne par mer. Arrivés au port, ils remontent l'Aude en barques, mais sont surpris par les fortifications fluviales de l'assiégeant. Ils décident alors de rejoindre Narbonne par terre.
Charles Martel se dirige avec une partie de l'armée de siège à la rencontre des musulmans. La rencontre a lieu près de l'embouchure de la Berre (étang de Bages-Sigean).
Déroulement
[modifier | modifier le code]Les Francs, guidés par des villageois à travers les Corbières, attaquent par surprise les Omeyyades, qui n'ont pas le temps d'effectuer une reconnaissance du terrain. Après avoir résisté au premier assaut, les Omeyyades cèdent puis battent en retraite après la mort de leur commandant ʿUmar. Les Francs les poursuivent, leur infligent de lourdes pertes, se constituent un important butin et font de nombreux prisonniers[4].
Suites
[modifier | modifier le code]L'échec du siège de Narbonne
[modifier | modifier le code]Charles Martel a les mains libres pour concentrer ses efforts sur le siège, mais la ville est bien défendue et résiste.
Le manque de matériel de siège, l'arrivée de l'hiver et l'apparition de menaces plus urgentes pour les Francs (l'hostilité du duc d'Aquitaine et la rébellion menée par Mauronte, duc de Provence) font que le siège est finalement levé avant la fin de l'année[5].
Durant leur retraite, les Francs ravagent plusieurs villes en Septimanie, notamment Nîmes, Agde, Béziers et Maguelone.
Narbonne musulmane de 737 à 759
[modifier | modifier le code]Devenue une garnison sans véritable importance, Narbonne reste musulmane jusqu'en 759, date à laquelle elle est conquise par Pépin le Bref.
En fait de conquête, il semble qu'à l'instar de nombreuses villes de Provence et de Septimanie en 736 et 737, la ville est pillée et ses habitants en grande partie tués[6].[pas clair]
Jugements sur la bataille de la Berre et la bataille de Poitiers
[modifier | modifier le code]Bien que l'histoire du XIXe siècle ait fait de la bataille de Poitiers de 732 l'événement essentiel de l'échec des musulmans en Gaule franque, il est communément[réf. nécessaire] admis par les spécialistes que c'est la bataille de la Berre qui a mis un coup d'arrêt à la conquête musulmane au nord des Pyrénées.
En effet, l'enjeu de la bataille de la Berre était la libération de Narbonne, ville de garnison musulmane d'où partaient des razzia et où un pouvoir politique commençait à prendre forme.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Ann Christys, Christians in Al-Andalus 711-1000, Londres, Curzon, , 231 p. (ISBN 0-7007-1564-9, présentation en ligne), p. 28.
- (en) Peter Malcolm Holt, Ann Katharine Swynford Lambton et Bernard Lewis, The Cambridge History of Islam, vol. 1A, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-29135-6), p. 95.
- Philippe Sénac, Les Carolingiens et al-Andalus : (VIIIe – IXe siècles), Paris, Maisonneuve & Larose, , 154 p. (ISBN 2-7068-1659-7), p. 31.
- (en) Paul Fouracre, The Age of Charles Martel, Londres, Longman, , 207 p. (ISBN 0-582-06476-7), p. 97.
- Archibald Ross Lewis, « The Development of Southern French and Catalan Society, 718-1050 », sur The Library of Iberian Resources Online, University of Texas Press, (ISBN 0318775298, consulté le ).
- Édouard Baratier, Histoire de la Provence, Privat, (ISBN 2-7089-1649-1), p. 102.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Gérard Ducruc, « La Bataille de la Berre »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Portel des Corbières (consulté le ).
- Henry Coulondou, « Charles Martel et la Bataille de la Berre », sur Thézan des Corbières, (consulté le ).