Antsiranana

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Diego-Suarez

Antsiranana
Diego-Suarez (fr), Antseranana, Antseranana,
Blason de Antsiranana
Héraldique
Antsiranana
Antsiranana (Diego-Suarez)
Le blason symbolise la marine qui occupe une place importante dans l'histoire de la ville.
Administration
Pays Drapeau de Madagascar Madagascar
Région Diana
Province Antsiranana
District Antsiranana I
Démographie
Population 142 467 hab. (2020)
Géographie
Coordonnées 12° 16′ 58″ sud, 49° 17′ 33″ est
Localisation
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Antsiranana
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Antsiranana
Vue de la baie de Diego-Suarez, prise du sommet de la Montagne des Français.
Carte extraite de Franz Schrader & Louis Gallouédec, Géographie élémentaire de la France et de ses colonies rédigée conformément aux programmes des classes de 5e classique et 6e moderne, 1894 ; y figure le toponyme d'Antsirane et la baie Diego-Suarez.
Tongasoa à Antsiranana

Antsiranana, aussi appelée Diego-Suarez ou Antsirane, est la plus grande ville du nord de Madagascar[1] et le troisième port de la Grande île. Elle est la capitale de la province de Diego-Suarez. Nosy Be, l'île Sainte-Marie et Antsiranana font partie des trois anciens établissements français associés à l'ancien territoire du royaume mérina. Ils forment ainsi l'ancien protectorat français de Madagascar qui est actuellement la république de Madagascar. Cette ville du nord de Madagascar est devenue la capitale de la région de Diana avec la mise en place des vingt-trois régions, en 2021[2]. Ses habitants s'appellent les Antsiranais. Son aire urbaine est estimée à 128 000 habitants selon l'instant en 2012[1] en 2014[3].

Géographie[modifier | modifier le code]

La ville d'Antsiranana se situe au niveau du cap d'Ambre (Tendron'i Bobaomby) dans le Nord de Madagascar. À l'ouest, il y a le canal du Mozambique et à l'est l'océan Indien. Sa superficie s'étend sur 47 km2.

Cette ville, réputée être la plus propre de la grande île, est abritée par la baie de Diego-Suarez (156 km de côtes). Il s'agit du second port du pays[4]. La baie d'Antsiranana est en vérité composée de quatre baies plus petites qui sont :

  • la baie du Tonnerre
  • la baie des Cailloux Blancs
  • le Cul de Sac Gallois
  • la baie des Français (où se situe la ville promontoire de Diégo-Suarez)

Cette spécificité couplée à une position idéale (proximité avec les côtes africaines, Mayotte, l'archipel des Comores et l'archipel des Seychelles) en font un lieu stratégique expliquant le vif intérêt des forces françaises pour le site, qui en fait une base navale durant la colonisation.

La ville se trouve sur un plateau à une altitude d'environ 50 mètres au-dessus de la mer[5]. L’aéroport se trouve lui à 105 mètres d'altitude.

Climat[modifier | modifier le code]

La ville a un climat tropical à saison sèche avec deux saisons : une saison des pluies entre décembre et mars, avec la présence de mousson, et une saison sèche qui dure huit mois, d’avril à novembre, avec le varatraza (vent fort de vitesse jusqu’à 22 m/s de l'est au nord-ouest). Sa pluviométrie moyenne est de 125 mm à 390 mm. Avec une température moyenne qui varie de 26 °C à 26,7 °C en période de pluie et de 23 °C à 26,4 °C en période sèche.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Il existe deux thèses pouvant expliquer le nom de la ville :

  • la découverte de la baie par les navigateurs Diogo Dias et Hernán Suárez et qui lui donnèrent leurs noms[6],
  • la découverte de la baie en 1543 par l'explorateur portugais du même nom, Diego Suarez.

Le tout premier nom d'Antsiranana est Antomboko, qui signifie « troué, perforé », nom dû à cette baie naturelle qui s’étend sur 156 km. C’est la deuxième plus grande baie au monde après celle de Rio de Janeiro. Elle possède aussi son Pain de sucre, Nosy Lonjo (mg)[7].

La ville retrouve son nom malgache d'Antsiranana (le port (mg)) dans les années 1970 dans le cadre de la politique de malgachisation prônée sous la Deuxième République. Néanmoins, l'ancien nom demeure courant.

Histoire[modifier | modifier le code]

Antsiranana ou Diégo-Suarez, partie nord de la Grande île, était un véritable objet de convoitise et de conquête de l'extérieur

  • VIIe siècle : premiers vestiges de présence humaine dans la Montagne des Français.
  • XVIe siècle : découverte de la baie par des explorateurs portugais (cf. voir les deux thèses au paragraphe Toponymie).
  • XVIIe siècle : à la fin du XVIIe siècle, la baie de Diégo-Suarez abritait une colonie de pirates français appelée « Libertalia ». Il s'agit de la république imaginaire de « Libertalia ».
  •  : signature d'un traité accordant à la France le droit d'occuper le territoire de Diego-Suarez et d'y faire « des installations à sa convenance ». Les troupes françaises s'installent d'abord à Cap Diego, puis, pour des raisons de commodité et d'ouverture sur l'arrière-pays à Antsiranana.
  • 1886 : la ville est créée
  •  : prise par les Français du fort d'Ambohimarina (dans la Montagne des Français) occupé par les troupes de la reine Ranavalona III
  •  : décret rattachant la colonie au gouvernement général de Madagascar.
  • En 1900, Diego-Suarez est déclaré « point d'appui de la flotte ». Sous la direction du général Joffre, la ville va rapidement se développer. On assiste à la construction du bassin de radoub, de l'hôpital, du quartier militaire et de l'arsenal.
  • 5 mai au  : opération Iron Clad, les Britanniques s'emparent de Diego-Suarez aux mains des troupes vichystes craignant que ces dernières n'appuient les forces japonaises présentes en Birmanie et alliées de l'Allemagne.
  • 1946 : les troupes britanniques rétrocèdent la ville à la France.
  •  : l'île devient indépendante, ce jour deviendra la fête nationale.
  •  : départ de la Légion étrangère, puis de la Marine nationale le .

Population[modifier | modifier le code]

La ville compte environ 105 000 habitants (2008)[8].

Bien qu'elle soit censée être la capitale de l'ethnie Antakarana, « ceux des falaises », Antsiranana est une ville cosmopolite où la diversité de la population est frappante :

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Comme on peut le voir à la toponymie des rues et des lieux, l'urbanisme de la ville est fortement marqué par la présence française.

L'urbanisation s'est faite en plusieurs phases :

La vieille ville
Le village d’Antomboko ou Antsiranana peut être considéré comme le noyau de la ville ou hypercentre. Il était composé d’une vingtaine de paillotes malgaches et a été découvert par François de Mahy en 1885. Ce village fait désormais place à une ville qui s’étend désormais de plus en plus vers le sud.
La nouvelle ville
Avec la colonisation, le village s'est peu à peu transformé en ville. Celle-ci est orientée vers le nord-nord-est et se divise en deux parties :
  • L’ancienne ville coloniale : d'abord installée dans la « Ville basse » serrée sur quatre hectares autour du port, elle s'est ensuite étendue sur le plateau (rue Colbert, quartier militaire, Place Kabary) puis, plus tard, quartier de l'Octroi (rue Lafayette).
  • Les nouveaux quartiers d'extension au sud (Tanambao I à V, Lazaret, Grand Pavois, SCAMA, Ambalavola, Mahatsara, Morafeno, etc.) sont autant de quartiers qui tendent à s'étendre de plus en plus vers Anamakia et Arrachart.

Découpage administratif

Le recensement de la Commission Electorale Nationale Indépendante en 2018 a montré que la commune présente 25 fokontany, à savoir Ambalakazaha, Ambalavola, Ambohimitsinjo, Anamakia, Avenir, Bazar kely, Cap-Diego, Cité ouvrière, Grand Pavois, Lazaret nord, Lazaret sud, Mahatsara, Mangarivotra, Manongalaza, Morafeno, Place Kabary, Scama, Soafeno, Tanambao III, Tanambao IV, Tanambao nord, Tanambao sud, Tanambao tsena, Tanambao V et Tsaramandroso. Le nombre de bureaux de vote est de 106 avec 59 801 électeurs[9]. Par extrapolation, on peut estimer le nombre de la population de la ville à 119 600 en 2008.

Les quartiers de la ville de Diego-Suarez[modifier | modifier le code]

Ambalakazaha, Ambalavola, Ambohimitsinjo, Anamakia, Avenir, Bazar kely, Cap-Diego, Cité ouvrière, Grand Pavois, Lazaret nord, Lazaret sud, Mahatsara, Mangarivotra, Manongalaza, Morafeno, Place Kabary, Scama, Soafeno, Tanambao III, Tanambao IV, Tanambao nord, Tanambao sud, Tanambao tsena, Tanambao V, La Pierrot et Tsaramandroso

Économie[modifier | modifier le code]

L'économie est basée essentiellement sur le tourisme et les grandes entreprises locales comme la STAR, la Secren[10], le PFOI[11]. Des initiatives économiques privées à travers les PME/MPE existent également.

Les activités agricoles sont pratiquées dans les « fokontany » rurales à Anamakia et Cap Diégo. Elles ravitaillent la ville. Étendues sur 1 500 hectares, elles produisent du riz, des mangues et les cultures de contre-saison.

Tourisme[modifier | modifier le code]

Le Pain de Sucre.

La ville est une destination touristique. Elle a des sites touristiques incontournables comme le Nosy Lonjo (pain de sucre), les vestiges de son passé colonial, le windsor castle, la montagne des Français, la mer d'émeraude.

Transports[modifier | modifier le code]

La ville est reliée par le transport aérien avec l'aérodrome d'Arrachart.

La ville de Diego-Suarez est également reliée par route terrestre avec les autres villes au sud dans la Région DIANA et d'autres régions (Anivorano, Ambanja, Ambilobe). En période sèche, elle est reliée quotidiennement par des taxis-brousse venant de la capitale à 1 200 km au sud (elles le font entre 26 et 36 heures en général). Avant 2010, les moyens de transports usuels de la ville sont les pousse-pousse et taxi. L'arrivée de « bajaj » (tricycle)ou "touktouk"provoque la disparition progressive de ces moyens de transport.

Un port maritime est érigé dans la ville de Diégo-Suarez. Il assure une grande partie du trafic des marchandises sur le plan régional, national et international. Les marchandises y transitant sont le sucre et le sel (pour l'arrière-pays) et les produits d'exportation comme le cacao. En outre, il est le principal site d’éclatement des produits importés de la province d’Antsiranana. Des paquebots touristiques venant de l'Europe font également escale au port.

Lieux de culte[modifier | modifier le code]

Les lieux de culte chrétiens[modifier | modifier le code]

Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens[12]:

Les lieux de culte musulmans[modifier | modifier le code]

On y trouve aussi des mosquées musulmanes: (Chadouli, Bambao, Soafeno, Joma, Anafi, Antimahôry, lazaret, Reglage, mosquée Mahavokatra[14]).

Lieux de culte à Antsiranana[modifier | modifier le code]

Aires protégées[modifier | modifier le code]

En 1999, la Commune a déclaré le « Nosy Lonjo » (île Pain de sucre, au nord de la ville, sous forme de pyramide naturelle, d’origine volcanique avec un pic de 122 m de haut, s'étendant sur 2,14 hectares) comme patrimoine des Cultures traditionnelles et écologiques.

Plusieurs sites touristiques sont également accessibles aux environs de la ville de Diego-Suarez, notamment le Parc national de la Montagne d'Ambre abritant une forêt humide tropicale ainsi que la réserve marine protégée de Nosy Hara et le site de la Mer d'émeraude.

Éducation[modifier | modifier le code]

Le lycée français Sadi Carnot Antsiranana.

Eau potable[modifier | modifier le code]

Les besoins en eau de la population d’Antsiranana sont estimés à 24 000 m3 alors que les stations de traitement d’eau fournissent à peine 18 000 m3, dont 8 000 m3/jour dans la station de Maromaniry et 10 000 m3 dans la nouvelle station de Sahasifotra.

Liste de radios à Antsiranana[modifier | modifier le code]

  • Radio Jupiter
  • Radio télévision Varatraza
  • Radio DS

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Ong Fidev, « COMMUNE URBAINE DE DIEGO SUAREZ », sur Fidev, (consulté le )
  2. (en) « La Région Vatovavy officiellement la 23ème région de Madagascar », sur Orange actu Madagascar, (consulté le )
  3. Population data, Madagascar - Aires urbaines (2014), populationdata.net, consulté le 3 juin 2019
  4. (en) « Diego Suarez Bay », sur world-bays.com (consulté le )
  5. « Histoire de Madagascar : la question de l’eau à Diego Suarez », sur latribune.cyber-diego.com, (consulté le )
  6. Gwillim Law, Administrative Subdivisions of Countries: A Comprehensive World Reference, McFarland, USA, 2010, p. 227
  7. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Nosy Lonjo d’Antsiranana », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
  8. Commune Urbaine de Diego-Suarez, Fiche technique communale
  9. Note de recherche du Groupe FIDEV Madagascar. Plan Communal de Développement d'Antsiranana, Site CENI
  10. « SECREN Madagascar | Société d'études, de construction et de réparation navales », sur www.secren.mg (consulté le )
  11. « Pêche et Froid Océan Indien : le voyage du thon de l’océan au panier de pique-nique », sur latribune.cyber-diego.com (consulté le )
  12. Isabelle, « Madagascar : Eglises et religions en 2019 », sur Regards protestants, (consulté le )
  13. J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 1768
  14. « La Mosquée Mahavokatra : un havre de paix et de prière au milieu des champs », sur latribune.cyber-diego.com (consulté le )
  15. "Accueil." Lycée Français Diego Suarez. Consulté le .
  16. "Lycée français Sadi-Carnot." AEFE. Consulté le .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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