Alphonse Legros

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 5 juin 2019 à 12:44 et modifiée en dernier par 88.142.33.34 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Alphonse Legros
Alphonse Legros photographié par David Wilkie Wynfield (en).
Naissance
Décès
(à 74 ans)
Watford
Nationalité
Activités
Autres activités
Formation
Maître
Lieux de travail
Mouvement

Alphonse Legros, né le à Dijon et mort le à Watford près de Londres, est un peintre, graveur, sculpteur et médailleur[1] français naturalisé britannique.

Il s'est illustré comme enseignant au University College de Londres et a marqué l'art du dessin au Royaume-Uni à la fin de l'époque victorienne.

Biographie

Alphonse Legros est né d'un père comptable originaire de Véronnes, près de Selongey en Côte-d'Or. Adolescent, il fréquente l'École des beaux-arts de Dijon et devient apprenti chez maître Nicolardo, peintre d'images, pour se former au commerce de la peinture avant de gagner Paris sous le patronage de Jean-Baptiste Beuchot en 1851, où il occupe de petits emplois chez les artisans d'art. Il entre à la Petite École où il fait la connaissance de Jules Dalou, d'Auguste Rodin, Charles-Émile Cuisin, des frères Régamey et d'Henri Fantin-Latour dans l'atelier d'Horace Lecoq de Boisbaudran. Il suit les cours du soir de l'École des beaux-arts de Paris en se liant avec le peintre américain Whistler. Sa première eau forte connue s'intitule Paysage et remonte à 1854[2].

Un de ses portraits est accepté au Salon de 1857 : on le considère alors comme un peintre réaliste. Il multiplie les eaux-fortes, en particulier des portraits et des scènes quotidiennes comme la Charrette ou le Pêcheur. Mais il traite aussi des sujets religieux comme en témoignent ses tableaux Le Calvaire, L'Angélus (1859) ou Ex-voto[3]. Invité par Edgar Degas, il participe à la deuxième exposition des impressionnistes sans vraiment partager leurs approches picturales et s'intéresse de plus en plus à la gravure sur cuivre.

Une Amende honorable (vers 1868), Paris, musée d'Orsay.

Poussé par Whistler, il s'installe à Londres en 1863 et épouse Frances Rosetta Hodgson en 1864. Après diverses activités artistiques alimentaires, il obtient d'abord un poste de professeur de gravure à la South Kensington School of Art avant d'être appelé au University College de Londres où, de 1876 à 1892, il est un maître dévoué à son enseignement et à ses élèves, approfondissant l'étude des artistes anciens comme Holbein, Rubens ou les dessinateurs italiens de la Renaissance. De fait, son influence sur les dessinateurs britanniques de la fin du siècle est importante et durable, il participe au regain d'intérêt de l'époque pour la gravure, et est l'un de ceux qui remettent à l'honneur la pointe d'argent, une technique alors tombée en désuétude. En 1880, il est membre fondateur de la Royal Society of Painter-Printmakers. Sans être parfaitement anglophone, mais reconnu par l’establishment, il obtient la nationalité britannique en 1881 et poursuit sa création en Angleterre, surtout dans le domaine de la gravure (eaux-fortes et médaillons), sans abandonner cependant ses liens avec la France : en 1862, il est membre fondateur de la Société des aquafortistes cofondée par Alfred Cadart à Paris, avec lequel il restera en lien[2].

Par ailleurs, il figure aux côtés de Charles Baudelaire, James Whistler, Eugène Delacroix ou encore Édouard Manet dans le célèbre tableau de l’Hommage à Delacroix peint par son ancien camarade Henri Fantin-Latour en 1864 et exposé au musée d'Orsay, qui conserve aussi de la main de Legros un portrait de Léon Gambetta, peint en 1875.

Il héberge à Londres le sculpteur Jules Dalou en 1871 quand celui-ci doit fuir la répression de la Commune de Paris. Celui-ci élabore un buste de Legros en 1876. Il faut mentionner son amitié ancienne avec Auguste Rodin, qu'il peint en 1882[4] et qu'il initie à la gravure lors du séjour du sculpteur au Royaume-Uni en 1881. Rodin réalise également un buste de Legros[5].

Albert Besnard, qu'il avait initié à Londres à l'art de l'eau-forte (dans les années 1870)[6], exécute son portrait en 1883[7].

Alphonse Legros retrouve des chemins créatifs moins contraints après son départ à la retraite en 1892. Il dessine et grave des sujets divers, paysages de campagne, activités des humbles ou scènes plus dramatiques, sans abandonner les portraits d'artistes contemporains (Victor Hugo, Jules Dalou, Hector Berlioz, Charles Holroyd (en)) ou de personnages influents de la gentry (Thomas Henry Huxley, le cardinal Manning, lord Cavendish).

Alphonse Legros laisse également quelques travaux de sculpture, en dehors de la gravure de médaillons, par exemple dans la création de fontaines pour le duc de Portland.

Son œuvre gravé comprend plus de 700 pièces dont une cinquantaine de lithographies[2].

Il s'éteint non loin de Londres, à Watford, le .

Collections publiques

La Vocation de saint Francois (1861), Alençon, musée des beaux-arts et de la dentelle.
Aux États-Unis
En France
  • Alençon, musée des beaux-arts et de la dentelle : La Vocation de saint Francois, 1861, huile sur toile.
  • Dijon, musée des beaux-arts :
    • Ex-voto, 1861, huile sur toile ;
    • Credo, 1861, huile sur toile ;
    • Étude de tête d'homme, vers 1861-1863, huile sur toile ;
    • Le songe de Jacob, 1879, huile sur toile ;
    • Une rue à Baitz, huile sur toile, 54 x 41 cm.
  • Paris :
    • musée d'Orsay :
      • Portrait de Léon Gambetta, huile sur toile ;
      • L'Angélus, huile sur toile ;
      • Le Calvaire, 1874, huile sur toile ;
      • Une Amende honorable, vers 1868, huile sur toile[11].
    • musée Rodin :
      • Portrait d'Auguste Rodin, 1882, huile sur toile ;
      • Jules Dalou, 1876, pointe sèche ;
      • Auguste Rodin, 1881, pointe sèche ;
      • Trois Frênes, gravure.
Au Royaume-Uni

Estampes et dessins

  • Autoportrait (1880)
  • Thomas Carlyle
  • Seymour Haden
  • Dr C. Hitchcock
  • Victor Hugo
  • Charles Holroyd (1905)
  • Thomas-Henry Huxley
  • La Mort de Saint-François (1869)
  • Les Ramasseurs de Champignons
  • Le Repos du Voyageur
  • La Mort du Vagabond
  • La Mort et le Bûcheron (1880)
  • Le Bonhomme Misère (série)
  • Le Mendiant
  • Le Grand Espagnol
  • La Charrette
  • Paysan breton
  • Paysannes des environs de Boulogne
  • La Femme au panier
  • Le Repos du berger
  • Les Moutons retrouvés
  • Le Joueur de contrebasse (1869)
  • Les Pêcheurs d'écrevisses
  • Le Pêcheur à la ligne
  • Le Chaudronnier ou Le Rétameur de campagne (1874)
  • Brumes du Matin
  • Solitude
  • Paysage au bateau (1869)
  • L'Orage
  • La Meuse (1869)
  • Paysage à la mare (1869)
  • Le Long de la rive
  • La Petite Chaumière
  • Les Berges de la Somme près d'Amiens
  • La Ville en travaux

Galerie

Notes et références

  1. « Legros, Alphonse », dans (en) L. Forrer (direction), Biographical Dictionary od Medallists, volume III, Londres, 1907, p. 375-378.
  2. a b et c « Legros, Alphonse », dans Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France (1830-1950), Paris, Arts et métiers graphiques / Flammarion, 1985, p. 188-189.
  3. Conservé au musée des beaux-arts de Dijon.
  4. Paris, musée Rodin.
  5. Paris, musée Rodin.
  6. Philippe Besnard, Souvenances, Éditions de l'Université d'Ottawa, 1975, p.37.
  7. Aquarelle sur papier, Paris, musée du Louvre, département des arts graphiques.
  8. L'Eau forte en 1875, Paris, Veuve A. Cadart — notice du Catalogue général de la BnF, en ligne.
  9. Alphonse Legros, Self Portrait, sur artoftheprint.com.
  10. Œuvres d'Alphonse Legros conservées à la National Gallery of Art, référencées sur le site du musée.
  11. « Une amende honorable », notice du musée d'Orsay.
  12. Portrait de Rodin, notice sur insecula.com.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :