Adolphe Fourier de Bacourt

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 22 mars 2019 à 18:32 et modifiée en dernier par CHARQUIN (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Adolphe Fourier de Bacourt
Portrait d'Adolphe Fourier de Bacourt, années 1860
Fonction
Ambassadeur de France aux États-Unis
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 64 ans)
NancyVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction
Plaque commémorative

Louis Adolphe Aimé Fourier, comte de Bacourt, né à Nancy le et mort dans la même ville le , est un diplomate français.

Biographie

Famille

Lointain neveu du Bienheureux Pierre Fourier (+1640), il est le fils de François-Godefroy Fourier, seigneur de Bacourt, lieutenant civil et criminel au Bailliage de Nomeny (Lorraine) et de Marie-Anne de Maillart, Louis Adolphe Aimé est le cinquième enfant d'une fratrie de six et le troisième fils. Il est l'oncle maternel de Marie Le Harivel de Gonneville, comtesse Joseph-Arundel de Mirabeau et le grand-oncle - et parrain - de la romancière Gyp.

Carrière et vie mondaine

Le prince de Talleyrand (1828)
Dorothée de Courlande, duchesse de Dino

Remarqué pour ses talents, il est nommé en 1822 attaché à la légation française auprès de la cour de Suède où règne l'ex-maréchal Bernadotte puis l'année suivante attaché à l'ambassade française à La Haye.

Démis après les Trois Glorieuses, il est rapidement renommé à ce poste afin de pallier les déficiences de son successeur, Louis François Bertin de Vaux.

Il est alors nommé second secrétaire d'ambassade à Londres dont le principal résident est le célèbre Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, un des plus fameux diplomates de l'époque dont la mission ardue est de faire régner une parfaite entente entre le gouvernement de Louis-Philippe Ier et celui du roi Guillaume IV du Royaume-Uni. La collaboration entre les deux hommes sera sans nuage et suffisamment fructueuse pour que, peu avant sa mort en 1838, l'ambassadeur choisisse Adolphe de Bacourt comme exécuteur testamentaire.

Talleyrand dira de lui :

« Je connais peu de gens dont l'esprit puisse être comparé à celui de monsieur de Bacourt, je n'en ai rencontré aucun d'aussi honnête ».

Adolphe Fourier de Bacourt se liera également d'une étroite amitié sinon plus avec la nièce de l'ambassadeur Dorothée, duchesse de Dino, qui sera aussi sensible au chame de ce « grand garçon mince, d'un si joli physique, d'une extrême élégance et d'une intense drôlerie » de huit ans son cadet. Cette amitié durera jusqu'à la mort de celle-ci en 1862. Bacourt remet la duchesse sur le chemin de la Foi en 1833. Il l'assiste en 1862 lors de ses derniers instants et sera également son exécuteur testamentaire.

La duchesse écrira :

« Il est plaisant d'être aimée par des âmes chrétiennes car elles ont une fidélité qui n'appartiennent qu'à elles. »

Le prince de Talleyrand ayant pris sa retraite, le fait nommer en 1835 au poste stratégique d'ambassadeur auprès du Grand-duché de Bade à Carlsruhe. Les souverains de ce pays frontalier doivent beaucoup à l'ex-empereur Napoléon Ier dont la fille adoptive Stéphanie de Beauharnais, veuve du grand-duc Charles II, princesse respectée, pourrait être un soutien du camp Bonapartiste. En effet, Le prétendant bonapartiste a trouvé refuge dans le grand-duché et fomenté un coup d'état. C'est aussi dans ce grand-duché que se trouve la station thermale de Baden-Baden où se côtoient les princes et chefs d'états européens. Bacourt est chargé de monter la garde.

En 1840, Adolphe de Bacourt est nommé chevalier de la Légion d'honneur, puis ambassadeur de France à Washington jusqu'en 1842 puis à Turin en 1847.

Nommé grand officier de la Légion d'honneur en 1843 et Pair de France par le roi des Français, Louis-Philippe Ier, il est proche du parti orléaniste, ce qui lui vaut d'être démis de ses fonctions sous la Seconde République par le ministre Alphonse de Lamartine en 1849.

Il partagera sa retraite entre Sagan, château de la duchesse de Dino en Silésie prussienne, les villes d'eau allemandes où il sera un proche de la francophile reine de Prusse Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach et de la grande-duchesse douairière Stéphanie de Bade qu'il avait connu en tant qu'ambassadeur et Nancy, où il habite l'hôtel que lui a légué son parrain au 8, Place de la Carrière.

Il mourra à Nancy en 1865 à l'âge de 64 ans et repose au Cimetière de Préville. Il laissa des Mémoires sur sa vie et celle du prince de Talleyrand ainsi qu'une publication d'une partie de la correspondance de Mirabeau.

Généalogie

[1]

Source

  • Françoise de Bernardy, Le dernier amour de Talleyrand, la duchesse de Dino, Perrin, 1966
  • Jean Orieux, Talleyrand ou le Sphinx incompris, Perrin 1970//