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Julia Livilla

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Julia Livilla
Description de cette image, également commentée ci-après
Julia Livilla, fille de Germanicus
Naissance 18 ap. J.-C.
Lesbos, Grèce
Décès fin 41 ou début 42 ap. J.-C.
Pandataria
Ascendants
Conjoint

Julia Livilla ou Julia Livia (latin classique : IVLIA•LIVILLA, ou IVLIA•GERMANICI•FILIA ) (Lesbos, 18 - Pandateria (moderne, Ventotene), 41 ou 42), était l'enfant la plus jeune de Germanicus et d'Agrippine l'Aînée et fut l'une des sœurs de Caligula. Elle épousa Marcus Vinicius, deux fois consul.

Biographie

Livilla était la plus jeune des arrière-petits-enfants de l’empereur Auguste, la grand-nièce de Tibère, la sœur de Caligula, la nièce de Claude et la tante maternelle de Néron. Dans les sources anciennes, sur les inscriptions et les pièces, elle est simplement appelée Julia. Il est possible qu’elle ait abandonné son cognomen après la damnatio memoriae de sa tante, Livilla, la sœur de Germanicus et de Claude. Toutefois sur son inscription funéraire, elle est appelée Livilla, fille de Germanicus[1], ce qui amène à penser qu’elle était appelée soit Julia, soit Livilla.

Elle naquit à Lesbos, durant le voyage qui conduisit ses parents dans l’est de la Méditerranée jusqu’en Syrie. Germanicus devait y prendre le commandement du territoire à l’est de la mer Adriatique. Elle revint à Rome avec sa mère et Caligula après la mort prématurée de son père à Antioche, en 19 ap. J.-C..

Livilla grandit auprès de son arrière-grand-mère Livie et ensuite auprès de sa grand-mère paternelle Antonia Minor. Elle fut d’abord fiancée à un lointain cousin, Quinctilius Varus, fils du gouverneur de Germanie, Varus et de Claudia Pulchra, petite-fille d’Octavie la Jeune, sœur d’Auguste[2], mariée à Rome en 27. Plus tard dans la même année, Quinctilius fut accusé de crime de lèse-majesté (voir maiestas) et le mariage fut annulé. Le couple fut inculpé et exproprié.

En 33, Livilla épousa Marcus Vinicius. La famille de Vinicius provenait d’une petite ville provinciale. Il descendait d’une famille de chevaliers romains et son père et son grand-père servirent comme consuls. Il était doux de caractère et excellent orateur. Il fut consul en 30 et en 38/39 proconsul d’Asie où, selon une inscription, Livilla l’aurait accompagné[3].

Pendant le règne de Caligula, des monnaies à l’effigie de ses sœurs Agrippina, Drusilla et Livilla furent frappées tel ce sesterce.

Pendant les premières années du règne de Caligula, Livilla et ses deux sœurs aînées, Agrippine la Jeune et Drusilla, reçurent des honneurs et des privilèges considérables, comme les droits des Vestales, l’inclusion de leur nom dans le serment de fidélité à l’empereur et leur représentation sur des pièces de monnaie[4],[5]. Elle semble avoir mené une vie assez dissolue à la cour et, selon Suétone[6], elle fut prostituée par son frère avec sa sœur Agrippine. Certains auteurs rapportent également des rumeurs d’inceste entre Caligula et ses sœurs, dont Livilla.

En 39, Livilla fut impliquée dans une conspiration manquée pour renverser Caligula et le remplacer par son beau-frère Marcus Æmilius Lepidus (veuf de Drusilla, mais aussi amant d’Agrippine et de Livilla). Livilla et Agrippine la Jeune furent bannies dans les Îles Pontines (probablement chacune dans une île différente). Après la mort de Caligula, elles rentrèrent d’exil sur ordre du nouvel empereur, l’oncle paternel de Livilla, Claude. En 41, elle tomba en disgrâce en même temps que Messaline, la troisième épouse de Claude et fut accusée d’adultère avec Sénèque. Ils furent tous les deux exilés. Elle fut probablement envoyée à Ventotene[7]. Des considérations politiques, plus que des préoccupations morales, jouèrent un rôle dans le destin de Livilla. Fin 41 ou début 42, son oncle ordonna son exécution, apparemment par la faim. Ses restes furent ramenés plus tard à Rome, probablement quand Agrippine devint impératrice. Ils furent déposés au Mausolée d'Auguste[7].

Généalogie

Ascendance

Famille

Références

  1. CIL VI, 891
  2. Sénèque l'Ancien, Controversiae, 1.3.10
  3. Raepsaet-Charlier, Prosopographie des femmes de l'ordre sénatorial, p. 380
  4. Suétone, Vie des douze Césars, Caligula, 15.3
  5. Barrett, Agrippina, pp. 52-53
  6. Suétone, Vie des douze Césars, Caligula, 24
  7. a et b Barrett, Agrippina, p. 82

Bibliographie

  • E. Groag, A. Stein, L. Petersen - e.a. (edd.), Prosopographia Imperii Romani saeculi I, II et III, Berlin, 1933 - . (PIR2)
  • Raepsaet-Charlier M.-Th., Prosopographie des femmes de l'ordre sénatorial (Ier-IIe siècles), 2 vol., Louvain, 1987, 633 ff.
  • Barrett, Anthony A., Agrippina: Sex, Power and Politics in the Early Roman Empire. Yale University Press, New Haven, 1996.
  • Levick, Barbara, Claudius. Yale University Press, New Haven, 1990.
  • Massi, Ercole G., Compendious description of the museums of ancient sculpture Greek and roman in the Vatican palace. Printing Establishment Morin, Rome, 1882.
  • Rose, Charles Brian, Dynastic Commemoration and Imperial Portraiture in the Julio-Claudian Period. Cambridge, 1997.
  • Wood, Susan, Diva Drusilla Panthea and the Sisters of Caligula, American Journal of Archaeology, Vol. 99, No. 3. (Jul., 1995), pp. 457–482.
  • Christian Settipani, Continuité gentilice et Continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l'époque impériale, Linacre College, Oxford University, coll. « Prosopographica & Genealogica », , 597 p. (ISBN 1-900934-02-7)