8e régiment d'infanterie de marine

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8e régiment d'infanterie de marine
Image illustrative de l’article 8e régiment d'infanterie de marine
Insigne du 8e RIMa

Création
Dissolution 1998
Pays Drapeau de la France France
Branche armée de terre
Type Troupes de marine
Rôle Infanterie
Garnison Toulon, Brignoles, Tarascon
Ancienne dénomination 8e régiment d'infanterie coloniale
Couleurs rouge et bleu
Inscriptions
sur l’emblème
Podor 1854
Sébastopol 1854-55
Saïgon 1859
Ki-Hoa 1861
Lang-Son 1884
Tuyen-Quan 1885
La Marne 1914
Monastir 1917
AFN 1952-1962
Anniversaire Bazeilles
Décorations Croix de guerre 1914-1918
une palme
Colonel du régiment Colonel Coupigny (1998)

Le 8e régiment d'infanterie de marine (8e RIMa) est une unité de l'armée française. Créé en 1890 à Toulon, il porte de 1901 à 1923 le nom de 8e régiment d'infanterie coloniale (8e RIC). Dissous en 1923, le 8e RIC est recréé en 1956 en Algérie. Il reprend en 1958 son nom de 8e régiment d'infanterie de marine, avant d'être dissous en 1962. Le 8e RIMa est réactivé comme régiment de réserve de 1970 à 1998 dans la zone de Marseille.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  •  : création du 8e régiment d'infanterie de marine.
  • 1901 : Prend l'appellation de 8e régiment d'infanterie coloniale.
  • 1914 : À la mobilisation, il donne naissance au 38e régiment d'infanterie coloniale
  • 1923 : devient 8e régiment de tirailleurs coloniaux
  • 1956 : recréation du 8e régiment d'infanterie coloniale
  • 1958 : prend l'appellation de 8e régiment d'infanterie de marine
  • 1962 : dissous
  • 1970 : recréation du 8e régiment d'infanterie de marine (régiment de réserve).
  • 1998 : dissolution.

Chefs de corps[modifier | modifier le code]

  • 1890 : colonel Pierre De Badens
  • 1891-1892: colonel Dodds
  • 1902-1904 : colonel Marchand
  • ...
  • 1906-1908 : colonel Caudrelier[réf. nécessaire]
  • 1975-1978 : colonel Haentjens
  • 1798-1982 : lieutenant-colonel Boissinot
  • 1982-1984 : lieutenant-colonel Pione
  • 1984-1987 : lieutenant-colonel Latron
  • 1987-1990 : lieutenant-colonel Scheaffer
  • 1990-1993 : colonel Clerc
  • 1993-1995 : colonel Focke
  • 1995-1998 : colonel Coupigny

Histoire[modifier | modifier le code]

Jusqu'à la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Entrée de la caserne du 8e RIC à Toulon dans les années 1900.

Le [réf. nécessaire], le 8e RIMa est créé à Toulon et reçoit son drapeau. Il est créé par filiation des régiments d'infanterie de marine qui l'ont précédé et dont il est issu, c'est-à-dire du 3e régiment d'infanterie de marine et le 4e régiment d'infanterie de marine.

Le régiment est un régiment de transit, ou amphi-garnisons, qui envoie des détachements aux autres unités déployées dans l'Empire colonial français[1]. Le régiment est présent en Crète (occupation de la Crète en 1897) et au Maroc jusqu'en 1914.

Renommé 8e régiment d'infanterie coloniale le 14 janvier 1901, le régiment conserve ses missions.

En 1914, le régiment est en casernement à Toulon, avec un bataillon à Brignoles.

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Rattachement[modifier | modifier le code]

1914[modifier | modifier le code]

La mobilisation du 31 juillet 1914 rassemble sous le drapeau du 8e RIC les soldats coloniaux ainsi que pour moitié des réservistes. Le régiment est engagé en Août en Belgique où il prend part aux combats de Saint-Vincent le 20 août, puis aux Combats de Rossignol le 22 août. Après la décision du général Joffre d'arrêter l'ennemi sur la Marne, le régiment est engagé dans la bataille de la Marne le 6 septembre, au travers des combats de la Cote 153 à Matignicourt-Goncourt. Le régiment repousse finalement les troupes allemandes à Luxémont et s'illustre le 13 septembre à Valmy.

Le régiment s'établit par la suite autour du village de Massigues dans une guerre de position, jusqu'à la reprise de l’offensive en Champagne, dans les combats de la ferme de Beauséjour le 20 décembre et ceux de la tranchée de la Verrue le 28 décembre.

1915[modifier | modifier le code]

Le 3 février, le 8e RIC est engagé dans les combats de la Main de Massiges et fait face à la contre-attaque allemande le 8 février. S'ensuit des combats violents au Fortin de Beauséjour entre le 23 et le 27 février. Suivra la seconde bataille de Champagne le 25 septembre et la contre-attaque allemande du 4 novembre.

1916[modifier | modifier le code]

Très éprouvé par les batailles en Champagne, le 8e RIC, réorganisé, rejoint le front de la bataille de la Somme et prend part aux combats de Frise entre le 29 janvier et le 2 février. Il maintiendra cette position par la suite et s'emparera de tous ses objectifs entre le 1er et le 4 juillet autour du village de Flancourt. En décembre, le régiment est recomplété à La Valbonne. Après un bref passage à Toulon, d'où il est parti trois ans plus tôt, il s'embarque pour Salonique.

1917[modifier | modifier le code]

Le 16 mars, dans la région de Monastir, les coloniaux sont engagés dans l'attaque de Kir-Kina puis dans la boucle de Cerna. Le régiment en par la suite engagé le 9 mai dans la Bataille de la cote 1248 : (Piton Rocheux), (Piton Jaune).

1918[modifier | modifier le code]

Le 18 septembre, le front bulgare est enfoncé et le régiment prend part à la Bataille de Skra-di-Legen jusqu'au 30 septembre.

Les fronts de France et d'Orient sont jalonnés par les tombes de 127 officiers, 431 sous-officiers et 5720 caporaux et soldats du 8e RIC.

Pour l'ensemble de la première guerre mondiale, le régiment a reçu la croix de guerre 1914-1918 avec une palme.

L'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Après avoir repris sa garnison à Toulon, le 8e RIC est transformé le 1er mai 1923 en 8e régiment de tirailleurs coloniaux et dirigé en juin sur le Maroc où se déroule la guerre du Rif.

La Guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

Le 13 avril 1956, le 8e RIC est recréé en vue de participer aux opérations de maintien de l'ordre en Afrique du Nord. De mai 1956 à 1959, le régiment participe à de très nombreuses opérations dans le secteur d'Aïn-Témouchent et dans l'Ouarsennis. Le 1er décembre 1958, il reprend son ancienne appellation de 8e régiment d'infanterie de marine et rejoint la frontière marocaine dans le secteur d'Aïn-Séfra. En 1961 et 1962, le 8e RIMa va combattre dans le secteur de Marina, Sebdou et dans l'ouest Oranais.

Sont morts au champ d'honneur 4 officiers, 17 sous-officiers et 68 caporaux et soldats du 8e RIMa pendant la durée du conflit.

Le 8e RIMa, régiment de Marseille[modifier | modifier le code]

Losange de manche des personnels officiers ou sous-officiers des troupes de marine

A partir de 1963, les traditions du 8e RIMa sont liées à la ville de Marseille, d'abord comme compagnie, puis bataillon de garnison. Enfin, en 1970, le régiment est reconstitué sous forme de régiment de réserve. Il reçoit son drapeau le 15 mars 1975 des mains du général Bigeard et est stationné au centre mobilisateur no 27 à Tarascon. Il est constitué de cadres de réserve du Gard, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse. Il a vocation à intervenir sur le secteur industrio-portuaire de Marseille-Fos. Il sera dissous en 1998 et ses cadres de réserve seront rattachés aux régiments d'active avoisinant.

Drapeau du régiment[modifier | modifier le code]

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[2]:

Les 6 premiers noms de batailles rappellent les 3e et 4e RIMa.

Décorations[modifier | modifier le code]

Traditions[modifier | modifier le code]

La fête des troupes de marine

Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire des combats de BAZEILLES. Ce village qui a été 4 fois repris et abandonné sur ordres, les et le .

Et au Nom de Dieu, vive la coloniale

Les Marsouins et les Bigors ont pour saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui font partie de la vie des régiments. Son origine est une action de grâce du Révérend Père Charles de Foucauld, missionnaire, voyant arriver à son secours les unités coloniales un jour où il était en difficulté avec une tribu locale.

Personnalités ayant servi au 8e RIMa[modifier | modifier le code]

  • Joseph Aymerich (1858-1937), comme capitaine en 1890 et en 1893, comme chef de bataillon en 1897
  • Jean-Baptiste Marchand (1863-1934), militaire et explorateur français, nommé chef de corps du régiment en 1902
  • Edgard Imbert (1873-1915), militaire et photographe amateur, au régiment comme sous-lieutenant en 1899, comme lieutenant en 1908 puis comme capitaine de 1914 à sa mort en 1915
  • Joseph Tardieu (1889-1941), résistant français, Compagnon de la Libération
  • Battling Siki (1897-1925), champion du monde de boxe poids mi-lourds en 1922, incorporé comme soldat en 1914

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anthony Clayton, France, Soldiers and Africa, Brassey's Defence Publishers, , 444 p. (ISBN 0-08-034748-7), p. 312
  2. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Erwan Bergot, La coloniale du Rif au Tchad 1925-1980, imprimé en France : , n° d'éditeur 7576, n° d'imprimeur 31129, sur les presses de l'imprimerie Hérissey.
  • Historique du 8me Rég[im]ent d'infanterie coloniale pendant la Grande guerre, 1914-1919, Toulon, Impr. Mouton et Combes, , 190 p., lire en ligne sur Gallica.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]