Aller au contenu

Éric Stauffer

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 18 juin 2014 à 14:19 et modifiée en dernier par Leperebot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Éric Stauffer
Fonctions
Conseiller administratif d'Onex
Élection 17 avril 2011
Député au Grand Conseil du canton de Genève
Élection 9 octobre 2005
Législature 56e (2005-2009)
57e (2009-2013)
58e (2013-2017)
Président du Mouvement citoyens genevois

(4 ans, 2 mois et 8 jours)
Prédécesseur Georges Jost
Successeur Roger Golay[1]
Biographie
Nom de naissance Éric Roger Stauffer[2]
Date de naissance (59 ans)
Lieu de naissance Genève
Parti politique PLS, UDC puis MCG
Profession Agent d'affaires[3]

Éric Stauffer, né le 24 octobre 1964[4] à Genève, est un homme politique suisse originaire de Homberg[5]. Il est président du Mouvement citoyens genevois depuis 2008.

Biographie

Famille

Éric Stauffer est né d'une mère italienne et d'un père genevois. Il se marie une première fois à 21 ans avec une italienne puis une deuxième fois, à 38 ans, avec une mauricienne. Il est père de deux enfants[6].

Carrière professionnelle

Il affirme avoir collaboré dans les années 1990 avec le Département militaire fédéral, en particulier le Laboratoire de Spiez spécialisé dans l'étude des menaces et risques atomiques, biologiques et chimiques en lien avec les armes de destruction massive ; la Confédération suisse craint alors l'utilisation du pays comme plaque tournante du trafic de substances radioactives ou toxiques d'origine militaire en provenance de l'ex-URSS[7]. Il déclare aussi avoir collaboré avec la Confédération suisse en 2002, en vue de l'organisation d'une conférence de paix en Suisse entre Israël et l'Autorité palestinienne[7].

Sur le plan professionnel, Éric Stauffer a déclaré à la presse être « arrivé au top » dans tout ce qu'il a fait[8]. Les sociétés dans lesquelles il s'est investi ont cependant connu quelques déboires : UFIP Union Financière Privée SA, dont il est administrateur, est ainsi déclarée en faillite le 25 avril 1997[5] ; Erton Assets Management SA, dont il est président du conseil d'administration, est également déclarée en faillite le 22 octobre 2001[2] ; Cipka SA, dont il est vice-président du conseil d'administration, est déclarée en faillite le 8 septembre 2003[9]. En 2000, il est embauché par la société Investraders SA ; celle-ci est finalement placée en liquidation forcée par la commission fédérale des banques le 23 octobre 2003 puis déclarée en faillite le 6 novembre pour son activité illégale, tout comme sa société écran du Delaware[10],[11]. Dans le cadre de la procédure pénale qui s'ensuit, Stauffer est placé en détention préventive durant 21 jours[12]. L'affaire sera finalement classée.

Il est membre du conseil d'administration des Hôpitaux universitaires de Genève[13] et de l'Aéroport international de Genève[14].

Carrière politique

Parcours partisan

Membre du Parti libéral dans les années 1990, il adhère à l'Union démocratique du centre au printemps 2005. Quelques semaines plus tard, il claque la porte et fonde avec Georges Letellier, le 6 juin 2005, le Mouvement blochérien genevois qui décide rapidement de changer de nom en adoptant celui de Mouvement citoyens genevois[15], après le refus catégorique de Christoph Blocher de voir son patronyme associé à ce mouvement.

Membre du bureau directeur du parti, Stauffer est élu le 20 février 2008 par son assemblée générale au poste de président. Roger Golay le remplace le 28 avril 2012[1].

Commune d'Onex

Conseiller municipal de la commune d'Onex, il rencontre un succès relatif lors des élections municipales du 29 avril 2007 : candidat au Conseil administratif à Onex, il provoque un deuxième tour où il est finalement devancé par le candidat démocrate-chrétien Philippe Rochat[16]. Le 17 avril 2011, il est élu au Conseil administratif d'Onex en évinçant Rochat[17]. Il est maire de la commune pour l'année 2013-2014[18].

Canton de Genève

Il présente sa candidature pour l'élection du Grand Conseil du canton de Genève en octobre 2005. Élu député, il brigue sans succès le 13 novembre un siège au Conseil d'État mais devance les deux candidats de l'Union démocratique du centre de plusieurs milliers de voix[19].

En 2006, il porte sans suite de multiples accusations de dysfonctionnements à l'encontre de la Fondation de valorisation des actifs de la Banque cantonale de Genève, de certains de ses membres et de tout un groupe d'opérateurs immobiliers qui lui seraient liés[20].

Toujours en 2006, il s'en prend à la conseillère d'État Micheline Spoerri, en dénonçant l'inégalité de traitement qui existerait selon lui entre les automobilistes suisses et frontaliers qui écopent d'une amende de stationnement ; il affirme que, suite au dépôt par son parti d'une motion dénonçant l'existence de 120 000 amendes impayées par les frontaliers, le département de justice et police dirigé par Spoerri aurait cherché à minimiser ce chiffre. Suite à cette déclaration, Spoerri dépose une plainte contre lui[21], plainte finalement classée.

Le 5 décembre 2008, Stauffer et deux collègues députés, Henry Rappaz et Roger Golay, sont expulsés d'une séance du Grand Conseil par le président Éric Leyvraz en raison de leur comportement jugé insultant à l'égard d'autres députés, comme Ariane Blum Brunier, ainsi que du conseiller d'État Charles Beer[22]. En réaction, l'ensemble du groupe, à l'exception d'un député, quitte la salle. En 2009, il est à nouveau rappelé à l'ordre par le président du Grand Conseil pour avoir siégé armé d'un revolver à des séances de commissions du Grand Conseil[23].

Le 11 octobre 2009, il est réélu en conduisant la liste de son parti qui double sa représentation pour devenir le troisième parti du canton[24]. Dans la foulée, il lance sa candidature pour le Conseil d'État aux côtés de Mauro Poggia : tous deux ne sont pas élus le 15 novembre, Stauffer étant devancé par Poggia de quelque 2 400 voix[25].

Le 11 février 2011, il est impliqué dans une altercation à la buvette du Grand Conseil avec le député vert Roberto Broggini. Ce dernier, blessé à la jambe, se retrouve à l'hôpital et affirme avoir été frappé, Stauffer assurant de son côté que son adversaire était ivre et a dû chuter et se faire mal tout seul[26]. Le déroulement réel des faits reste peu clair et les deux hommes s'en tirent avec une interdiction de buvette jusqu'à la fin du mois d'avril 2011[27].

Le 24 février 2012, lors d'un débat sur le déclassement d'une zone à la gare de Chêne-Bourg dans le cadre de la réalisation de la liaison ferroviaire CEVA, Éric Stauffer, opposant de longue date au projet, sollicite vainement et à plusieurs reprises le renvoi en diverses commissions de l'objet examiné par le Grand Conseil. Ce dernier rejette deux motions d'ordre demandant la fin des débats et le vote immédiat. Le député PLR Pierre Weiss, mécontent, accuse alors Stauffer d'avoir été condamné à 50 000 francs par le Tribunal administratif. Le président du MCG, après avoir tapé sur la table sans que cela n'arrête Weiss, jette de loin le contenu de son verre d'eau en direction du député PLR. Ce qui n'empêche pas le député Weiss persister à plusieurs reprises dans ses accusations, qui se révéleront infondées en tous points. Un député PLR se livre par deux fois à des actions violentes et le député Weiss demande à ses collègues de constater que son veston avait été mouillé car il envisageait de déposer plainte pour voies de fait[28],[29]. Sanctionnés par le bureau du Grand Conseil, Éric Stauffer est exclu des commissions parlementaires pour cinq mois et Weiss écope d'un avertissement[30]. Le Grand Conseil confirme la sanction infligée à Stauffer, précisant que celle-ci était susceptible de recours auprès de la chambre administrative de la Cour de justice de Genève[31].

Le 29 février 2012, il est désigné candidat par le MCG pour l'élection complémentaire au Conseil d'État, destinée à remplacer le conseiller d'État Mark Muller, démissionnaire[32]. Il est à nouveau candidat en 2013, présenté par son parti avec Delphine Perrella-Gabus et Mauro Poggia[33] ; il est réélu député au Grand Conseil à cette occasion[34].

Accusations contre les SIG

En 2007, il combat ce qu'il considère comme la « logique productiviste du four d'incinération de l'usine des Cheneviers de Genève » au nom de la santé publique, y voyant un lien avec le fort taux de cancers dans la population genevoise[35] ; ces liens sont par la suite infirmés par deux études[36].

Stauffer organise une conférence de presse à Naples pour dénoncer l'importation de déchets napolitains à Genève et s'inquiète de filières douteuses entre la mafia italienne et les Services industriels de Genève (SIG) ; le gouvernement italien y apporte un démenti en déclarant : « jamais nous n'avons autorisé l'exportation de nos déchets à Genève ou en Suisse ». Le lendemain, le Conseil d'État genevois annonce l'interdiction de l'importation de déchets[37],[38].

La même année, il s'insurge contre le système de rémunération des SIG en déposant une motion parlementaire[39]. En 2008, ce sont des malversations qu'il dénonce sans suite[40] : il évoque ses révélations sur la base d'un rapport réalisé par Claude Marcet — liquidateur de l'une des sociétés que Stauffer administrait avant qu'elle ne soit déclarée en faillite[5] et ancien directeur financier des SIG — attestant que Gaznat, filiale des SIG spécialisée dans le gaz, aurait falsifié ses comptes dans les années 1990 pour dissimuler un dumping de ses tarifs et « couler les mazoutiers » ; l'opération aurait rendu nécessaire l'assainissement de Gaznat à hauteur de 74 millions de francs payables par le contribuable genevois[41]. Il dénonce également le versement par les SIG de fonds à Énergie Ouest Suisse pour la même affaire, soit 100 millions de francs[15].

Début mars 2009, le Conseil d'État révoque son mandat d'administrateur des SIG pour violation des devoirs liés à sa fonction, notamment le devoir de loyauté, décision contre laquelle il fait recours devant le Tribunal administratif de Genève[42]. Celui-ci rejette sa demande d'effet suspensif par arrêt du 19 mai 2009[43]. Le Tribunal fédéral confirme la décision du Tribunal administratif par arrêt du 3 août 2009[44], en considérant notamment que sa révocation ne saurait lui causer un préjudice irréparable, condition nécessaire pour que son recours soit recevable. Éric Stauffer dénonce alors une « cabale politique ».

Affaires judiciaires

En 2003, il fait éclater une affaire de corruption concernant le gouvernement de la République de Maurice[45].

En 2009, il est interpellé par la police genevoise pour avoir roulé au guidon d'un scooter alors qu'il était sous le coup d'un retrait de permis de conduire[46].

En 2012, la chancellerie du canton de Genève, révèle qu'Éric Stauffer fait l'objet de onze procédures[47].

En 2013, il est condamné pour violation du secret de fonction[48].

En 2013, les plaintes réciproques entre Éric Stauffer et un vigile sont classées pour « torts partagés »[49].

Notes et références

  1. a et b « Roger Golay remplace Éric Stauffer à la tête du MCG », La Tribune de Genève, 28 avril 2012
  2. a et b Erton Assets Management SA (moneyhouse)
  3. « Mes engagements : Éric Stauffer. Député, candidat du Mouvement citoyen genevois », La Tribune de Genève, 1er novembre 2005
  4. Xavier Lafargue, « Éric Stauffer : Chez moi, je tire la prise », Le Matin, 8 février 2008
  5. a b et c UFIP Union Financière Privée SA (Registre du commerce)
  6. Eric Stauffer, le bagarreur de la politique genevoise, par Fedele Mendicino et Fabiano Citroni, TDG, 18 mai 2012.
  7. a et b Marc Bretton, Éric Stauffer est-il un ancien espion suisse ?, La Tribune de Genève, 5 novembre 2008
  8. Patrick Baumann, « Son ring, c'est Genève ! », L'Illustré, n°22, 27 mai 2009
  9. Cipka SA (moneyhouse)
  10. Investraders International Corporation (Registre du commerce)
  11. Investraders SA (Registre du commerce)
  12. « Le paquet de cigarettes touche à sa fin », La Tribune de Genève, 1er novembre 2004
  13. [PDF] Membres du conseil d'administration des Hôpitaux universitaires de Genève
  14. Conseil d'administration de Genève Aéroport
  15. a et b Cynthia Gani et Sandra Moro, Éric Stauffer, l'urticaire de la République, Le Temps, 5 novembre 2008
  16. Résultats de l'élection administrative complémentaire du 3 juin 2007 (État de Genève)
  17. Résultats des élections administratives du 17 avril 2011 (État de Genève)
  18. Conseil administratif d'Onex
  19. Résultats de l'élection du Conseil d'État du 13 novembre 2005 (État de Genève)
  20. Philippe Chevalier, « Les dénonciations d'Éric Stauffer perturbent les députés », Le Courrier, 23 mars 2006
  21. « Genève : Micheline Spoerri porte plainte contre Éric Stauffer », Agence télégraphique suisse, 10 avril 2006
  22. Philippe Bach, « Le MCG se pose en victime mais est dépeint en arroseur arrosé », Le Courrier, 10 décembre 2008
  23. Marc Moulin, « Privé d'arme au parlement, le député Éric Stauffer pourrait y être fouillé », La Tribune de Genève, 2 juin 2009
  24. Résultats des élections cantonales de 2009 (État de Genève)
  25. Résultats de l'élection du Conseil d'État du 15 novembre 2009 (État de Genève)
  26. Fabiano Citroni, « Stauffer et Broggini : leur embrouille finit à l'hôpital », Le Matin, 20 février 2011
  27. « Éric Stauffer et Roberto Broggini interdits de buvette jusqu'à fin avril », La Tribune de Genève, 17 mars 2011
  28. Diffusion des séances du Grand Conseil (État de Genève)
  29. « Altercation entre Éric Stauffer et Pierre Weiss », La Tribune de Genève, 25 février 2012
  30. Fabiano Citroni « Exclu des commissions parlementaires pendant cinq mois, Éric Stauffer riposte », La Tribune de Genève, 28 février 2012
  31. [PDF] Décision du Grand Conseil relative à l'opposition de M. Éric Stauffer contre la décision du Bureau du 28 février 2012 (État de Genève)
  32. Isabel Jan-Hess « Éric Stauffer plébiscité par les siens », La Tribune de Genève, 29 février 2012
  33. Olivier Francey, « Le MCG lancera trois candidats dans la course au Conseil d'État », La Tribune de Genève, 10 juin 2013
  34. Résultats des élections cantonales de 2013 (État de Genève)
  35. Les « ordures » de la mafia italienne infiltrent les SIG ! (blog de Éric Stauffer)
  36. [PDF] Philippe Bach, « Les liens entre le taux de cancers et les Cheneviers sont infirmés », Le Courrier, 6 février 2009
  37. « SIG : confusion sur les déchets napolitains », Télévision suisse romande, 10 mars 2008
  38. Sarah Pernet, « Éric Stauffer : Les membres du conseil d'administration des SIG sont lobotomisés ! », Le Matin Bleu, 29 octobre 2008
  39. Philippe Bach, « Administrateur aux SIG, Éric Stauffer risque l'exclusion », Le Courrier, 5 septembre 2007
  40. Antoine Grosjean, « Nouvelle attaque d'Éric Stauffer contre les Services industriels », La Tribune de Genève, 7 octobre 2008
  41. Marc Bretton, « Tensions en hausse à la tête des SIG », La Tribune de Genève, 17 octobre 2008, p. 23
  42. Vincent Donzé, « Éric Stauffer : viré, il veut revenir ! », Le Matin, 3 mars 2009
  43. Arrêt du Tribunal administratif du 19 mai 2009 (État de Genève)
  44. Arrêt du Tribunal fédéral du 3 août 2009 (État de Genève)
  45. Prise de position du Conseil suisse de la presse du 30 octobre 2003 (BNP Paribas SA contre La Tribune de Genève)
  46. Chloé Dethurens, « Éric Stauffer pincé sans permis de conduire », La Tribune de Genève, 22 mai 2009
  47. Fabiano Citroni, « Eric Stauffer fait l’objet de onze procédures pénales, civiles ou administratives », La Tribune de Genève, 30 mai 2012
  48. Fati Mansour, « Eric Stauffer est condamné », Le Temps, 25 mars 2013
  49. Fedele Mendicino et Fabien Kuhn, « Rixe entre Eric Stauffer et un agent de sécurité : affaire classée », La Tribune de Genève, 25 juillet 2013

Lien externe

Sur les autres projets Wikimedia :