Équipe du Nigeria de football à la Coupe du monde 1998
Équipe du Nigeria de football à la Coupe du monde 1998 | ||||||||
Fédération | NFF | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Class. FIFA / Elo | 74e le 20 mai 1998 | |||||||
Classement | 12e | |||||||
Organisateur(s) | France | |||||||
Participation | 2e | |||||||
Meilleure performance | Huitième-de-finale en 1994 | |||||||
Sélectionneur | Bora Milutinović | |||||||
Capitaine | Uche Okechukwu | |||||||
Meilleur buteur | 5 joueurs à 1 but | |||||||
Maillots | ||||||||
| ||||||||
Équipe du Nigeria de football à la Coupe du monde | ||||||||
| ||||||||
modifier |
Cet article relate le parcours de l’équipe du Nigeria de football lors de la Coupe du monde de football de 1998 organisée en France du au . C'est la deuxième participation du pays dans la compétition.
Les Super Eagles, une sélection en forme depuis le début des années 1990
[modifier | modifier le code]Qualifications
[modifier | modifier le code]Le Nigeria privé de CAN mais aussi de Mondial 98 ?
[modifier | modifier le code]La dictature militaire de Sani Abacha
[modifier | modifier le code]Alors que le Nigeria est une équipe performante sur les plans continental et international, le contexte politique au Nigeria joue en sa défaveur : le coup d'état militaire de qui met en place Sani Abacha et la mise en place de la dictature militaire entre 1993 et 1998.
L'élection présidentielle du , qui avait donné vainqueur Moshood Abiola à 58% a été annulé par le général Ibrahim Babangida. Quant au vainqueur déclaré, il ne sera jamais président de son pays et est emprisonné le à Lagos[1]. Plus tard en novembre 1993, le Général Sani Abacha se proclame chef de l’État, supprime toutes les institutions démocratiques et remplace de nombreux fonctionnaires civils par des chefs militaires. Il nomme un Conseil de gouvernement provisoire constitué essentiellement de généraux et de fonctionnaires de police, qui doit superviser un Conseil exécutif fédéral, constitué de civils.
Il contrôle d'une main de fer le pays et à la suite de la pendaison de l'écrivain Ken Saro Wiwa et de huit autres militants ogoni, le , opposés à la politique pétrolière menée dans la région, ce qui est dénoncée par le prix Nobel de littérature Wole Soyinka, cela entraîne l'isolement diplomatique du Nigeria.
Les conséquences pour les sportifs nigérians
[modifier | modifier le code]Mais pour les footballeurs nigérians, l'impact de la politique est importante : vainqueurs de la CAN 1994, les Super Eagles doivent défendre leur titre lors de l'édition suivante en Afrique du Sud. Mais les tensions entre le président sud-africain Nelson Mandela et le Nigérian Sani Abacha[2] ont incité ce dernier à forcer la sélection à ne pas défendre leur titre[3], sous le prétexte d'un manque de sécurité dans le pays[4] mais les vraies raisons sont le refus d'accepter les critiques émises par Nelson Mandela au sujet des droits de l'Homme au Nigeria et de l'exécution de neuf personnes défendant les droits de l'Homme[5]. Cela entraine ainsi le forfait de l'équipe, mais aussi le bannissement pour la CAN 1998 par la CAF[6].
De plus, les manquements aux droits de l'Homme et à la démocratie au Nigeria conduisent les instances internationales à condamner le pays sur la scène internationale. Le Nigeria est exclu du Commonwealth en 1995[7], mais fait l'objet de sanctions et d'un embargo de l'Union européenne, surtout voulus par la député européenne Glenys Kinnock qui demande l'exclusion de la sélection nigériane du Mondial 1998[3]. Cependant, au regret de la député britannique, la France accepte la sélection nigériane, alors que c'est une violation de l'embargo de l'UE sur l'invitation de personnalités sportives[8] en Europe[9].
Compétition
[modifier | modifier le code]Camp de base : le Château de Bellinglise
[modifier | modifier le code]Pour ce Mondial en France, trois sélections choisissent l'Oise comme camp de base : l'Espagne, l'Italie et le Nigeria. Alors que les Espagnols choisissent Chantilly et les Italiens la ville de Gouvieux[10], les Nigérians se choisissent après une légère hésitation[11] le château de Bellinglise, un établissement quatre étoiles[12], à Élincourt-Sainte-Marguerite, un village de 763 habitants lors du recensement de 1999[13].
Ils s'installent[14] le , le lendemain de la défaite contre les Pays-Bas[note 1], et s'entraînent au stade[15] de Ressons-sur-Matz[note 2],[16].
Un problème a lieu : le contrat signé entre la Fédération du Nigeria de football et le propriétaire du château Guy Matricon établit un séjour du 6 au 30 juin et la qualification en huitième-de-finale n'était pas prévu par les dirigeants nigérians, d'où des négociations dès le 27 juin[17]. Les Nigérians disent apprécier le complexe hôtelier.
Comme le révèle Taribo West en avril 2020 dans une interview au journal nigérian Complete Sports Nigeria, avant la veille du match Danemark-Nigeria, les joueurs ont ramené des femmes africaines durant la soirée au château et c'est pourquoi les Nigérians étaient en méforme lors du huitième-de-finale[18],[19].
Effectif
[modifier | modifier le code]Joueurs | Encadrement technique | ||
---|---|---|---|
|
Premier tour
[modifier | modifier le code]
|
|
Espagne - Nigeria
[modifier | modifier le code]Espagne | 2 - 3 | Nigeria | Stade de la Beaujoire, Nantes | ||
14 h 30 Historique des rencontres |
Hierro 21e Raúl 47e |
(1 - 1) | 24e Adepoju 73e (csc) Zubizarreta 78e Oliseh |
Spectateurs : 35 500 Arbitrage : Esfandiar Baharmast | |
Rapport |
Nigeria - Bulgarie
[modifier | modifier le code]Nigeria | 1 - 0 | Bulgarie | Parc des Princes, Paris | ||
17 h 30 Historique des rencontres |
Ikpeba 28e | (1 - 0) | Spectateurs : 45 500 Arbitrage : Mario Sánchez Yantén | ||
Rapport |
Nigeria - Paraguay
[modifier | modifier le code]Nigeria | 1 - 3 | Paraguay | Stade municipal, Toulouse | ||
21 h 0 Historique des rencontres |
Oruma 11e | (1 - 1) | 2e Ayala 58e Benítez 86e Cardozo |
Spectateurs : 33 500 Arbitrage : Pirom Un-Prasert | |
Rapport |
Huitième de finale
[modifier | modifier le code]Nigeria - Danemark
[modifier | modifier le code]Nigeria | 1 - 4 | Danemark | Stade de France, Saint-Denis | ||
21 h 0 Historique des rencontres |
Babangida 77e | (0 - 2) | 3e Møller 12e B. Laudrup 58e Sand 76e Helveg |
Spectateurs : 77 000 Arbitrage : Urs Meier | |
Rapport |
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le Nigeria subit une défaite cinq buts à un contre les Pays-Bas à Amsterdam.
- La ville comptait 1469 habitants lors du recensement de 1999.
Références
[modifier | modifier le code]- « Nigeria: mort de l'opposant Moshood Abiola », sur le site de Libération, (consulté le ).
- (en) Robert Block, « Mandela guns for Nigerian dictator », sur independent.co.uk, (consulté le )
- (en) Jere Longman, « WORLD CUP PROFILE: FRANCE '98 -- The Master of the Quick Fix; An Enigmatic Milutinovic, an Equally Enigmatic Nigeria », sur nytimes.com, (consulté le )
- A.M., « CAN – Historique : 1996, les Bafana Bafana champions », sur orangefootballclub.com, (consulté le )
- (en) Steve Dede, « Stoked by politics: The history of the Nigeria/South Africa football rivalry », sur pulse.ng, (consulté le )
- Yabiladi, « Le président de la CAF souhaite exclure le Maroc des deux prochaines CAN », sur yabiladi.com, (consulté le )
- (en) The Commonwealth, « Nigeria suspended from the Commonwealth », sur thecommonwealth.org, (consulté le )
- (en) Ifeanyi Andrew Ibeh, « Commonwealth Games: ‘Banned’ Edwards takes on IAAF in bid to represent Nigeria », sur guardian.ng, (consulté le )
- (en) The Irish Times, « Sham elections in Nigeria condemned », sur irishtimes.com, (consulté le )
- Inconnu, « Vingt-quatre nations arrivent cette semaine », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Le Télégramme, « CM-98 HÉBERGEMENT : 30 PAYS ONT RÉSERVÉ », sur letelegramme.fr, (consulté le )
- Victor Fortunato, « Bellinglise, royaume nigerian », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Élincourt-Sainte-Marguerite », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Régis Lefèvre, « du Nigeria », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Régis Lefèvre, « Une semaine de fête à Ressons-sur-Matz », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Ressons-sur-Matz », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Victor Fortunato, « Le Nigeria négocie la suite de son séjour », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Africatopsports, « « Du sexe avant le match » : quand Taribo West se rappelle de Nigeria – Danemark en 1998 », sur africatopsports.com, (consulté le ).
- (en) African Football, « West: Nigeria players slept with women at 1998 World Cup », sur africanfootball.com, (consulté le ).
- Effectif de l'équipe du Nigeria de football à la Coupe du monde de 1998 sur fifa.com