Église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant

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Église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant
Image illustrative de l’article Église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Vierge Marie
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Paris
Début de la construction 1863
Fin des travaux 1880
Architecte Louis-Jean-Antoine Héret
Style dominant néo-gothique et néo-roman
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2017)[1]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris
Coordonnées 48° 52′ 06,54″ nord, 2° 23′ 12,68″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant
Géolocalisation sur la carte : 20e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 20e arrondissement de Paris)
Église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant

L'église Notre-Dame-de-la-Croix est un édifice catholique qui se trouve dans le quartier de Ménilmontant du 20e arrondissement de Paris. Cette vaste église (97 mètres de longueur, 38 mètres de largeur, 20 mètres de hauteur sous la voûte de la nef) combine des éléments néoromans et néogothiques. Elle se fait aussi remarquer pour son clocher de 78 mètres de hauteur ainsi que pour son escalier monumental qui précède sa façade. Elle fait partie des plus grandes églises de Paris (la quatrième par son volume) et est classée aux monuments historiques depuis 2017.

Histoire[modifier | modifier le code]

Pendant longtemps, Ménilmontant, alors un hameau, est resté sous la tutelle du curé de l’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville. Au début du XIXe siècle, sa population a beaucoup augmenté, et en 1823 (certains documents[Lesquels ?] indiquent 1833[réf. nécessaire]), le curé de Belleville l'abbé Longbois fait construire une chapelle : Notre-Dame-de-la-Croix. Son premier curé fut l'abbé Depille (nommé le ). En 1858, la chapelle devient paroisse à part entière.

Vers le milieu du XIXe siècle cette chapelle ne convenait plus aux besoins de la paroisse car elle ne pouvait contenir que quatre cents personnes. Elle est détruite puis remplacée par l'actuelle église. Les travaux, commencés en 1863, ne sont terminés qu'en 1880 mais elle est devenue un lieu de culte dès 1869. Peu après, les militants de la Commune de Paris s'en sont servis pour tenir des réunions politiques et c'est là que fut votée par acclamation la mort de l'archevêque de Paris, monseigneur Darboy, le [2].

Le nom de l'église proviendrait d'une statue de la Sainte Vierge initialement située dans un établissement de Ménilmontant, propriété des frères de la Sainte Croix, chanoines réguliers installés à Paris, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie (bâtiment détruit pendant la révolution de 1789)[3].

Architecture et décoration[modifier | modifier le code]

Extérieur[modifier | modifier le code]

L'église en 2014 vue depuis la place Maurice-Chevalier.

L'architecture de cette église s'inspire de modèles romans et gothiques, déclinés autour d'un plan très allongé et d'une nef centrale assez étroite.

L'église actuelle a été conçue sous le règne de Napoléon III, par l'architecte Louis-Jean-Antoine Héret (1821-1899) dans un style néo-roman. Elle est édifiée sur la forte pente de la colline de Ménilmontant, ce qui a nécessité la construction d'un perron de 54 marches afin de rattraper la différence de niveau entre la place où se situe la façade et le chevet.

L'église Notre-Dame-de-la-Croix est un édifice imposant : 97 mètres de longueur, 38 mètres de largeur, 20 mètres de hauteur sous la voûte de la nef. Elle s'étend sur une superficie de 3 195 m2 et son clocher culmine à 78 mètres de hauteur.

Par sa longueur, il s'agit de la troisième église de Paris et elle possède une surface très importante de toitures en ardoises. Une partie des couvertures basses en cuivre sont d'origine. Elles sont supportées par des charpentes en bois, mais les combles de l'église possèdent aussi des poutres métalliques complétant les nervures en fonte visibles sous les voûtes de la nef. Héret a donc bâti un édifice de conception traditionnelle, mais a su y ajouter une structure métallique moderne et audacieuse pour l'époque, pour soutenir les voûtes.

Intérieur[modifier | modifier le code]

L'église présente la particularité d'avoir une structure métallique particulièrement visible sous les voûtes de la nef.

Mobilier et œuvres d'art[modifier | modifier le code]

Le tableau le plus ancien représente le Martyre de saint Crespin (1620) d'Alexandre Durant. C'est le seul connu de ce peintre.

Datant du XIXe siècle et pour la plupart de l’inauguration de l’église, les autres sont l'œuvre des artistes :

Grandes orgues[modifier | modifier le code]

Les grandes orgues.

L'orgue a été construit en 1874 par Aristide Cavaillé-Coll. Il possède 3 claviers manuels et comporte 26 jeux. Sa qualité sonore est unanimement reconnue.

Pour permettre le passage des cloches et éviter de masquer la grande rosace, le célèbre facteur d'orgues a laissé vide le centre de la tribune et disposé le buffet sur ses deux côtés (voir photo ci-contre).

Titulaires successifs :

  • Émile Picard (1874) ;
  • Maurice Sergent ;
  • René Malherbe ;
  • Gaston Litaize (1930-1932) ;
  • Jean Langlais (1932-1934) ;
  • Frédéric Denis (1990-aujourd'hui)[4].

Curés de la paroisses[modifier | modifier le code]

  • C-A. Depille, 1847-1858
  • A-M. Mugnier, 1858-1869
  • J-L. Scheltien, 1869-1873
  • J-M. Gentil, 1873-1878
  • A. Blanchar, 1878-1893
  • H-M. Blériot, 1893-1897
  • J. Frisch, 1897-1905
  • L. Poulin, 1905-1909
  • J. Igonel, 1909-1912
  • J-M. Jossier, 1913-1916
  • H. Flynn, 1916-1927
  • J. Touzard, 1927-1938
  • H. Hubert, 1939-1946
  • Gilbert Guaydier, 1946-1948[5]
  • P. Bourdieu, 1948-1960
  • J. Lemerle, 1960-1969
  • Pierre Loubier-Detaille, 1969-1976
  • Rock Adalian, 1976-1982
  • Jean-Pierre Guiot, 1982-1987
  • Dominique Aubert, 1987-1991
  • Bertrand Derville, 1991-1996
  • Chanoine Bernard Cattenoz, 1996-2004
  • Jean-Marc Pimpaneau, 2004-2014
  • Stéphane Palaz, 2014-2022
  • Charles Cornudet, 2022-

Le bulletin paroissial L'Ami de Ménilmontant est depuis 1945 un journal chrétien d'actualité locale, L'Ami du 20e, « très en prise avec la vie locale » et indépendant[6],[7].

L'église dans les arts[modifier | modifier le code]

Des scènes du film Femme fatale y sont tournées en 2002[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA75200004, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Elle n'a pas été la seule église parisienne à abriter un club lors de la Commune ; ce fut aussi le sort de Saint-Eustache, Saint-Germain l'Auxerrois, Saint Séverin, Saint-Sulpice, ainsi que de Saint-Ambroise, entre autres.
  3. Notice historique Debecker.
  4. Orgue de Notre-Dame-de-la-Croix, consulté le 16 avril 2021.
  5. Une plaque en rappelle la mémoire : « A la mémoire de Mr l'abbé Gilbert Guaydier, curé de Notre-Dame de la Croix, rappelé à Dieu le à St Gilles sur Vie (Vendée) en portant secours à des enfants en danger ».
  6. Libération, « "L'Ami du 20e", enquête sur le bas-Belleville », 2 février 1995.
  7. Le Monde diplomatique, « L’éclosion de la presse écrite indépendante – Les petites voix de la dissidence » et « Des journaux alternatifs », septembre 2004.
  8. « Lieux de tournage » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]