Édouard Martin (syndicaliste)

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Édouard Martin
Illustration.
Édouard Martin en 2014.
Fonctions
Député européen

(5 ans)
Élection 25 mai 2014
Circonscription Est
Législature 8e
Groupe politique S&D
Biographie
Nom de naissance Eduardo Martín Benitez
Date de naissance (60 ans)
Lieu de naissance El Padul (Espagne)
Nationalité Française
Parti politique PS (jusqu'en 2018)
Génération.s (depuis 2018)
Profession Ouvrier sidérurgiste

Édouard Martin, né le à El Padul en Espagne, est un homme politique et ancien syndicaliste français de la CFDT. Il est connu pour sa défense des sidérurgistes lorrains, notamment lors de la fermeture des derniers hauts-fourneaux d’ArcelorMittal. Il est élu député européen lors des élections européennes de 2014, sous les couleurs du Parti socialiste (PS) avant de rejoindre Génération.s en 2018. Il a siégé au sein du groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen.

Biographie[modifier | modifier le code]

Édouard Martin et Catherine Trautmann au Parlement européen de Strasbourg le 4 mai 2014.

Origines et formation[modifier | modifier le code]

Né Eduardo Martín Benítez en Espagne, il grandit en Grenade avec ses cinq frères et sœurs. Son père est journalier. Sa famille émigre en Lorraine en 1971, à la recherche d’un travail à l’usine Sacilor de Gandrange.

En 1981, Édouard Martin est titulaire d’un CAP d’électromécanicien. La même année, le 31 octobre 1981, il est embauché à la Sollac à Florange.

Carrière et engagements[modifier | modifier le code]

En 1989, Édouard Martin est élu délégué du personnel CFDT de l’usine ArcelorMittal de Florange, fonction qu'il occupera jusqu'en 1993. Vingt ans après, en 2009, il prend la tête de la lutte contre la fermeture de l'aciérie de Gandrange [1],[2], alors qu'il occupe depuis 2006 et jusqu'en 2013 le siège de membre du comité d'entreprise européen d'ArcelorMittal.

La CFDT dépose alors une stèle à la sortie de l'aciérie[3], dont la fermeture met au chômage 600 salariés[3], y faisant graver en lettres d'or: "Ici reposent les promesses de Nicolas Sarkozy faites le 4 février 2008 à Gandrange: +Avec ou sans Mittal, l'Etat investira dans Gandrange+"[4] puis volée en janvier 2012[3].

Non loin de là l'avenir des deux hauts-fourneaux du site ArcelorMittal de Florange en Moselle, où plus de 2000 autres salariés produisent de l'acier brut [5], devient "un enjeu politique après la visite de François Hollande alors candidat" à l'élection présidentielle[5]. Deux mois avant le 1er tour, le 24 février 2012, perché sur la camionnette de l'intersyndicale à Florange, François Hollande déclare: «quand une grande firme ne veut plus d'une unité de production et ne veut pas non plus la céder nous en ferions obligation pour que les repreneurs viennent et puissent donner une activité supplémentaire»[6].

Edouard Martin apprend ensuite leur fermeture, quelques mois après l'élection de François Hollande, dès le 30 novembre 2012 [7], malgré une "lutte intense et ultra-médiatique"[7] et le projet de reprise d'Ulcos basé sur l'acier « vert », quand Jean-Marc Ayrault et ArcelorMittal "entérinent"[7] un accord comportant des « promesses d’investissements »[7], qui se traduisent surtout par « 629 emplois » détruits[7].

Les syndicats déposent alors une stèle dénonçant la « trahison » de François Hollande[5], dont les autres visites sur le site seront « chahutées »[5]. Edouard Martin intervient lui en ouverture du journal télévisé de 20 heures de France2[8] le quand le PDG d'ArcelorMitall refuse le projet Ulcos d'acier « vert »[9], visant à sauver le site[10].

José Bové, Sandrine Bélier eurodéputés EÉLV au Parlement européen et Édouard Martin. Manifestation des ouvriers d’ArcelorMittal le 6 février 2013 à Strasbourg .

Les ouvriers d’ArcelorMittal manifestent le 6 février 2013 à Strasbourg au Parlement européen mais sans obtenir gain de cause.

Le 17 décembre 2013, Édouard Martin est désigné tête de liste PS aux élections européennes de 2014 à la place de Catherine Trautmann dans le Grand Est[11], cette dernière occupant la seconde place sur la liste. Son engagement politique suscite la réserve de plusieurs syndicats[12]. Il est élu le 25 mai et entrera en fonction le 1er juillet 2014. En novembre 2014, à la suite de l'annonce de quelques nouveaux emplois à Florange, il évoque « un signal plutôt positif » en dépit des réserves d'autres élus du PS[13].

Après la victoire de Benoît Hamon à la primaire citoyenne de 2017, il est chargé du pôle « emploi industriel, reconversion » dans le cadre de sa campagne présidentielle[14].

En octobre 2018, il officialise sa rupture avec le Parti socialiste en devenant le porte-parole de la délégation du parlement européen de Génération.s[15]. Lors d'un discours au Cirque d'Hiver le 6 décembre 2018, il annonce vouloir participer aux prochaines élections européennes sous la bannière de ce dernier parti.

Lors des élections européennes du 26 mai 2019, il se présente en dernière position sur la liste citoyenne du Printemps européen de Génération.s dirigée par Benoît Hamon. Il avait annoncé dès son élection qu'il ne solliciterait pas de second mandat et s'est remis en quête d'un emploi[16].

Postérité[modifier | modifier le code]

Édouard Martin a inspiré le personnage de syndicaliste joué par Vincent Lindon dans le film En guerre de Stéphane Brizé[17]. Mais le film s'inspire aussi en grande partie du personnage de Xavier Mathieu, leader CGT de l'usine Continental AG de Clairoix, en Picardie.

Publication[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anne-Sophie Lechevallier, « Florange. Edouard Martin, celui que tout le monde écoute », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Aymeric Robert, « Une trempe d’acier », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b et c "Gandrange: la stèle aux "promesses non tenues" de Sarkozy volée", dans Le Point le 10 janvier [1]
  4. Article de Jean-Christophe Dupuis-Rémond sur France Télévisions le 23 avril 2013 [2]
  5. a b c et d Article dans L'Express [3]
  6. Article dans France Bleu Lorraine Nord le vendredi 30 novembre 2018 [4]
  7. a b c d et e "ArcelorMittal : dix ans après l’arrêt des hauts fourneaux, la plaie reste ouverte pour les sidérurgistes de Florange" le 1er octobre 2021 par Emmanuel Bouard pour France Télévisions [5]
  8. "La promesse de François Hollande" article dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace le 7 décembre 2012 [6]
  9. Article de Clément Lhuillier et Julie Seniura le 28 novembre 2022 pour ""France Bleu Lorraine Nord [7]
  10. "Quand Edouard Martin promettait d'être "le malheur" de François Hollande" le 17 décembre 2013 par Europe1 [8].
  11. « Baptême du feu politique amer pour Edouard Martin », Capital.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Candidature d’Edouard Martin, les syndicats très réservés », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « PS : la machine à transformer les ouvriers en tristes "technos" », Marianne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Hamon forme une nouvelle « gouvernance » de sa campagne, avec Peillon et Montebourg », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Délégation Européenne Génération.s », sur Le Figaro (consulté le ).
  16. Le Point magazine, « Édouard Martin, le syndicaliste devenu eurodéputé, retourne à la vie civile « la tête haute » », sur Le Point, (consulté le )
  17. SensCritique, « Comment passe-t-on des chemises arrachées des cadres d'@airfrance à un film comme #EnGuerre ? Voici le profil SC de Stéphane Brizé », sur twitter.com, 2018t09:04 (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]