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==Bibliographie==
==Bibliographie==
* Rachida Dati, [[Claude Askolovitch]], ''Je vous fais juges'', [[Éditions Grasset & Fasquelle]], 2007, ISBN 978-2246734017
* Rachida Dati, [[Claude Askolovitch]], ''Je vous fais juges'', [[Éditions Grasset & Fasquelle]], 2007, ISBN 978-2246734017, discuté [http://www.nonfiction.fr/article-208-la_determination_silencieuse_et_sourde_de_rachida_dati.htm ici] par le site nonfiction.fr.
* Lionel Cottu, ''Rachida Dati : Biographie'', Éditions Générales First, 2007, ISBN 978-2754005876
* Lionel Cottu, ''Rachida Dati : Biographie'', Éditions Générales First, 2007, ISBN 978-2754005876



Version du 15 novembre 2007 à 10:14

Modèle:Infobox biographie Rachida Dati, née le 27 novembre 1965 à Saint-Rémy en Saône-et-Loire (Bourgogne), est une femme politique française[1]. Après avoir été porte parole du candidat Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle française de 2007, elle est nommée ministre de la Justice, garde des Sceaux du gouvernement François Fillon et reconduite dans le gouvernement François Fillon 2 le 19 juin 2007.

Rachida Dati est la première personnalité issue d'une famille d'immigrés maghrébins[2] à occuper une position aussi élevée dans l'administration française.

Biographie

Jeunesse et études

Fille de Mbark Dati, maçon marocain arrivé en France en 1963[3] et d'une algérienne[4], deuxième d'une famille de onze enfants (sept filles et quatre garçons)[5], elle passe son enfance à Chalon-sur-Saône, dans le quartier des Prés-Saint-Jean. Sa scolarité se déroule dans une école privée catholique tenue par des Carmélites[6] puis au lycée public Mathias[7] ; elle obtient son baccalauréat en 1983[8] avec la mention « assez bien »[3].

Pour financer ses études, Rachida Dati travaille, notamment comme vendeuse au porte-à-porte ou aide-soignante[9]. Après deux premières années de médecine[10], elle suit un parcours universitaire pour obtenir en 1988 un DEUG (faculté de Dijon[11]) puis en 1991 une maîtrise en sciences économiques[12] (Paris II). En 1992, avec un financement de Matra, elle suit les cours du MBA d'HEC à l'institut supérieur des affaires (ISA)[13][14] qu'elle quitte en mai 1993, sans en obtenir le diplôme, un problème privé l'empêchant d'y suivre le dernier séminaire[15]. Elle rejoint alors l'équipe de Jacques Attali, à la Berd[16]. Elle obtient en 1996 une maîtrise avec mention passable en droit public en bénéficiant de la validation des acquis professionnels.

Rachida Dati est aujourd'hui célibataire. Elle a, en août 1992, contracté mariage avec un homme « avec lequel [elle] n'avai[t] rien à partager ». En décembre de la même année, elle demande l'annulation de celui-ci, qu'elle obtiendra de la justice en 1995.[17].

Carrière professionnelle

En 1987, elle devient chargée d’étude (stagiaire[11]) auprès de la direction comptabilité-finance du groupe Elf Aquitaine grâce à Albin Chalandon qu'elle a rencontré lors d'une réception à l'ambassade d'Algérie[18], tout en poursuivant des études supérieures en sciences économiques et gestion des entreprises. Après une rencontre avec Jean-Luc Lagardère en 1990, elle entre à la direction de l'audit de Matra communication, puis en 1993 passe un an à Londres, auprès de Jacques Attali à la BERD[19], toujours dans l'audit. Elle est encore à ce jour membre du conseil d'administration de l'organisme PlaNet Finance[20].En 1994, elle est contrôleuse de gestion et secrétaire générale du bureau d'études sur le développement urbain à la Lyonnaise des eaux, puis de 1995 à 1997, conseillère technique à la direction juridique du ministère de l'Éducation nationale[7].

Sur les conseils de Simone Veil, elle entre à l'école nationale de la magistrature où elle est admise sur titre[21]. Elle y reste de 1997 à 1999, et est classée 116 sur 154 de la promotion 1997[22]. Elle est auditrice de justice[23] au tribunal de grande instance de Bobigny, puis au tribunal de grande instance de Péronne[24] et enfin est nommée substitut du procureur au tribunal d'Évry[4] le 1er septembre 2003[25]. Deux jours plus tard, elle est mise à disposition du cabinet du ministère de l'intérieur[26].

Carrière politique

En décembre 2002[27], elle devient conseillère de Nicolas Sarkozy, pour qui elle travaille sur le projet de loi sur la « prévention de la délinquance » au ministère de l'Intérieur. Elle est nommée conseiller technique en avril 2004 au cabinet de Nicolas Sarkozy, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie[28]. Entre janvier et juin 2005[29], est directrice générale adjointe des services du conseil général des Hauts-de-Seine (après un mois en tant qu'administratrice territoriale[29]). Réintégrant le cabinet du ministre de l'Intérieur Sarkozy ensuite, nommée en juin 2005[30], elle s'inscrit à l'UMP en décembre 2006. Elle est nommée le soir du dimanche 14 janvier 2007 porte-parole de Nicolas Sarkozy (en duo avec Xavier Bertrand), désigné le même jour candidat du parti UMP pour l'élection présidentielle française de 2007.

Elle annonce le 7 novembre 2007[31] qu'elle sera la candidate aux élections municipales françaises de 2008 investie par l'UMP dans le 7e arrondissement de Paris, quartier politiquement acquis à la droite.

Rachida Dati est par ailleurs membre de l'Institut Montaigne, du club Le Siècle, cofondatrice du Club XXIe Siècle (qu'elle a depuis dû quitter[32]) et fondatrice de l'association Bleu Blanc Rouge[13].

Ministre de la Justice

Après la victoire présidentielle de Nicolas Sarkozy, elle entre dans le gouvernement François Fillon en tant que Garde des Sceaux, ministre de la Justice. Elle bénéficie d'un soutien marqué du couple Sarkozy. Peu après son entrée en fonction, Cécilia Sarkozy déclare à son propos : « c'est plus qu'une amie, c'est ma sœur. Je ne la lâcherai jamais. Je connais tout d'elle. Elle est de la race des seigneurs »[33].

Débuts difficiles

Modèle:Wikinews

Durant ses premiers mois au ministère, elle est confrontée à une série de démissions dans son cabinet, d'abord son directeur de cabinet, Michel Dobkine, le 6 juillet 2007, suivie de trois autres membres le 10 juillet[34], puis son chef de cabinet et de deux conseillers techniques[35]. La chancellerie annonce le 5 septembre, un nouveau cabinet de dix-huit membres, davantage ouvert aux hauts-fonctionnaires, et comprenant François Guéant, fils du secrétaire général de l'Élysée[36].

Au même moment, les démêlés judiciaires de deux de ses frères[37] sont révélés dans la presse.

À cette occasion, certains estiment qu'elle est « victime, du fait de la consonance de son patronyme, d'une campagne injuste »[38], et qu'elle « paie, dès son arrivée, le prix fort d'être la première personne issue de l'immigration maghrébine à accéder à une telle responsabilité gouvernementale »[39]. D'autres invoquent en revanche le caractère cassant ou autoritaire de la ministre[40].

Ses compétences sont également mises en doute : Philippe Bilger, avocat général près la cour d'appel de Paris, considère par exemple que la ministre « n'a pas été choisie par le président pour sa compétence » mais parce qu'elle « est une femme, un symbole et le chouchou du couple présidentiel »[41], et qu'elle n'a pas assez d'expérience pour diriger un ministère d´une telle importance [42]. L'hebdomadaire l'Express relève que le dossier pour son admission sans concours à l'École Nationale de la Magistrature mentionne un diplôme de MBA (Master of Business Administration) délivré par l'ISA-HEC qu'elle n'a en fait pas obtenu [14]. Une polémique nait de cette révélation : y a-t-il eu erreur des magistrats suite à un malentendu ou mensonge sur les diplômes, hypothèse que la ministre réfute [43]. Suite au démenti, le Canard Enchaîné publie, dans son édition du 31 octobre 2007, un extrait du CV d'entrée à l'ENM dans lequel, selon le journal, la ministre ne disait rien expressément mais cultivait une ambiguïté qui a pu induire certains magistrats ou hauts fonctionnaires en erreur [44].

Loi sur la récidive

Un mois après sa nomination, elle présente au Sénat le premier texte du gouvernement sur la récidive des mineurs[45]. Le projet de loi sur la récidive, qui consiste à instaurer des peines minimales pour les récidivistes et exclut, dans certains cas, l'excuse de minorité pour les mineurs multirécidivistes de plus de 16 ans, qui faisait partie du projet présidentiel de Nicolas Sarkozy a été adopté le 27 juillet 2007[46]. Il était défendu par Rachida Dati, cependant celui-ci fit polémique, certains juges critiquant les peines plancher comme étant contraires à la vision traditionnelle de la justice française et notamment au principe de l’individualité des peines, conduisant à augmenter la population carcérale.

Contrôleur général indépendant

Le 9 juillet 2007, Rachida Dati propose la création d’un poste de « contrôleur général indépendant », qui aura pour mission de vérifier que les droits fondamentaux des détenus sont bien respectés. Il pourra notamment dénoncer tous les traitements inhumains[47]. Le 29 juillet 2007, Rachida Dati se rend en Grande-Bretagne afin de rencontrer l’inspectrice en chef des prisons britanniques, Anne Owers, équivalence du poste de contrôleur général indépendant qu’elle veut créer, Rachida Dati se disant « confortée dans la nécessité de la création de ce poste » après les discussions avec Anne Owers[48].

Réforme de la carte judiciaire

Elle met en œuvre en 2007 une réforme de la carte judiciaire. La suppression de nombreux tribunaux d'instance, voire de grande instance, provoque un fort mouvement de protestation parmi magistrats et avocats.

Le rôle du parquet

Une importante polémique s'est développée en 2007 sur les liens entre la Chancellerie et les parquets.

Elle se cristallisa en septembre-octobre 2007 autour du refus de mutation du procureur général d'Agen, Bernard Blais, à la Cour de cassation à huit mois de sa mise à la retraite. Cette décision fut maintenue par la ministre malgré l'avis défavorable rendu par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

Fonctions gouvernementales

Garde des Sceaux, ministre de la Justice

Bibliographie

Notes et références

  1. De par le code marocain de la nationalité (droit du sang, voir le Code marocain de la nationalité, Chap. II, art. 6 et Chap. IV, art. 19), Rachida Dati est aussi marocaine.
  2. Caroline Brancher. Nombreuses attaques racistes contre Rachida Dati. Prochoix News, 28 mai 2007.
  3. a et b Faits & Documents n°235, 1er mai 2007
  4. a et b Rachida Dati-Xavier Bertrand : les deux voix de Sarkozy, Libération,
  5. Rachida Dati, Je vous fais juges, Grasset, 2007, p.43-44
  6. Le Journal du dimanche, 7 mai 2006
  7. a et b Source : Biographie du Who's Who in France
  8. Les études, Le journal de Saône et Loire, 3 novembre 2007 (infos à recouper)
  9. Rachida Dati, un destin d'exception, dans Direct Soir (ISSN 1771-2092), 21 mai 2007 [lire en ligne]
  10. http://www.lejsl.com/actu/setl/20071103.JSA0123.html
  11. a et b Rachida Dati : une ascension irrésistible,RFI
  12. biographie sur le site du premier ministre
  13. a et b Biographie de Rachida Dati sur le site du Ministère de la Justice
  14. a et b "La face cachée de Rachida Dati", L'Express 25/10/07
  15. Rachida Dati tempête contre L'Express, L'Express 31/10/07
  16. Rachida Dati a-t-elle menti sur ses diplômes?, David Servenay, Rue 89, 25 octobre 2007
  17. Rachida Dati, Je vous fais juges, Grasset, 2007, p. 35-38 et p. 162-169. L'expression entre guillemets est de Rachida Dati elle-même.
  18. Rachida Dati. Psychanalyse d’un conte de fées, Le Nouvel Économiste
  19. Anne-Cécile Sarfati, Rachida Dati, parole de Sarko, Elle
  20. http://www.planetfinance.org/EN/structure-ngo/ngo-boards-committees.php
  21. art.18-1 et 18-2 du statut de la magistrature, et http://www.enm.justice.fr/concours/recrutement_sur_titres/recrutement_sur_titres.htm
  22. Liste de classement des auditeurs de justice [1]
  23. Arrêté du 25 avril 1997 portant nomination d'auditeurs de justice [2]
  24. Décret du 20 juillet 1999 portant nomination de magistrats [3]
  25. Décret du 8 juillet 2003 portant nomination (magistrature) [4]
  26. Arrêté du 18 décembre 2003 portant mise à disposition (magistrature) [5]
  27. Arrêté du 6 décembre 2002 portant nomination au cabinet du ministre[6]
  28. Arrêté du 5 avril 2004 portant nomination au cabinet du ministre d'État [7]
  29. a et b Décret du 2 mai 2006 portant détachement (magistrature)
  30. Arrêté du 9 juin 2005 portant nomination au cabinet du ministre d'Etat [8]
  31. Rachida Dati sera tête de liste UMP dans le VIIème à Paris[9]
  32. "La garde des Sceaux Rachida Dati en a été, mais a dû en partir, le gotha des minorités ne souhaitant pas devenir une officine sarkozyste.", "Le très sélect club des minorités", Le Nouvel Observateur n°2234,
  33. « Rachida Dati passe ses vacances avec les Sarkozy », Nouvel Obs,12.08.2007.
  34. Le Parisien, 11 juillet 2007, page 4
  35. « Deux nouveaux départs au cabinet de Rachida Dati selon Le Point », AFP, 4 sept. 07.
  36. Le fils de Claude Guéant chez Rachida Dati, Lexpress.fr (avec Reuters), 5 septembre 2007
  37. Jamal Dati, condamné en 2001 à une peine de trois ans d'emprisonnement dont dix-huit mois avec sursis et condamné à un an de prison ferme par la cour d'appel de Nancy pour achat, consommation et revente d'héroïne, dans une autre affaire ; et Omar Dati sera jugé le 17 novembre 2007 devant le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône pour trafic de cannabis Le Monde, 13 juillet 2007)
  38. Patrick Gaubert, président de la LICRA
  39. Dominique Sopo, président de SOS-Racisme
  40. Dati provoque des remous chez les magistrats, L'Express, 12 septembre 2007
  41. « Rachida Dati, "pas choisie pour sa compétence" », Le Figaro, 20 septembre 2007
  42. « La justice sous pression(s).», Le Nouvel Observateur, 20 septembre 2007
  43. Rachida Dati a-t-elle menti sur ses diplômes?, David Servenay, Rue 89, 25 octobre 2007
  44. Cet extrait est repris dans le Nouvel Observateur « Un CV de Rachida Dati fait bien mention du MBA »', 31 Octobre 2007, et indique « MBA du groupe HEC - ancienne élève de l'Institut supérieur des affaires », ce qui peut-être compris comme indiquant que le MBA a été obtenu ou, comme le suggère le porte-parole de la ministre, que les cours du MBA ont été simplement suivis.
  45. Libération, 7 juillet 2007
  46. « Adoption définitive du projet de loi sur la récidive », Article de l'Express (26 juillet 2007) annonçant le vote de la loi sur la récidive.
  47. Article d'Europe1 le jour de l'annonce de Rachida Dati du projet de CGP
  48. Article de Romandie.com sur la visite de Rachida Dati dans les prisons de Londres