Église Saint-Charles de Marseille

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Église Saint-Charles
Image illustrative de l’article Église Saint-Charles de Marseille
Présentation
Culte Catholique
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Marseille
Début de la construction XIXe siècle
Fin des travaux 1868
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département
Bouches-du-Rhône (13)
Ville Marseille (1er)
Coordonnées 43° 17′ 31″ nord, 5° 22′ 31″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Charles
Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône
(Voir situation sur carte : Bouches-du-Rhône)
Église Saint-Charles

L’église Saint-Charles est située dans le 1er arrondissement de Marseille au no 17 de la rue Breteuil et no 64 de la rue Grignan; elle est consacrée à Saint-Charles-Borromée. Elle est confiée depuis 2009 aux Missionnaires de la Miséricorde divine.

Description

Paroisse du tout proche palais de justice, l'église actuelle fut construite de 1827 à 1828 et consacrée par Mgr de Mazenod, premier évêque du nouveau diocèse de Marseille rétabli à la Restauration, le sous le vocable de saint Charles Borromée. Curieuse réminiscence du classicisme français à une époque où il était révolu, elle adopte un plan parfaitement équilibré en forme de croix grecque avec une coupole centrale, les revêtements muraux et le pavement rappelant la Renaissance italienne.

Le décor de marbre de l'intérieur de la nef a été réalisé de 1850 à 1868 par le Marseillais Jules Cantini, ainsi que le monumental maître-autel de style baroque[1] de 1891, inspiré de celui de l'église Saint-Cannat-les-Prêcheurs.

Le pavement de l'église s'ordonnance à partir d'un médaillon central représentant les armoiries de Saint Charles Borromée.

Mobilier

Il est intégralement d'origine et donc d'une grande homogénéité stylistique et participe ainsi, avec le décor des revêtements, à l'harmonie des lieux.

Les toiles

Les cinq toiles du chœur, classées monuments historiques au titre objet, sont des œuvres des peintres marseillais:

Les statues

Celles surmontant tous les autels latéraux sont en carton-pierre estampé et doré[4] et attribuées à l'atelier d'Honoré Coder (1784 - 1845); alors que celle en marbre représentant Saint Yves[5] et celle en pierre figurant Saint Antoine de Padoue[6] ont été sculptées par Louis Castex (Saumur 1868 - Paris 1954).

La chaire à prêcher

Réalisée d'après un modèle de l'architecte d'origine toulonnaise Gaudensi Allar, collaborateur de l'architecte marseillais Henri-Jacques Espérandieu, et d'esprit romano-byzantin, elle est en bois avec une cuve à cinq pans décorés de panneaux émaillés représentant le Christ au centre encadré des symboles des quatre évangélistes entourés de colombes et de guirlandes de fleurs et de fruits; elle est classée au titre objet par les Monuments Historiques[7].

Le Grand-Orgue de tribune[8]

L'orgue de tribune a été construit en 1859 par Aristide Cavaillé-Coll dans un buffet neuf de style Louis XV, les commanditaires (l'organiste surtout) ayant refusé le remploi d'un buffet du XVIIe siècle provenant de l'orgue de Jean de Joyeuse pour la cathédrale Saint-Michel de Carcassonne et aujourd'hui abritant l'instrument d'Aristide Cavaillé-Coll de Poligny. Cet orgue vient remplacer un premier instrument dont Aristide Cavaillé-Coll déplore dans ses correspondances la mauvaise qualité.

Il a été harmonisé par Vincent Cavaillé-Coll, frère d'Aristide, et comprenait à l'origine 24 jeux sur 2 claviers et pédalier avec machine Barker. Le concert d'inauguration fut assuré par Louis James Alfred Lefébure-Wély le . Il s'agit du premier orgue construit à Marseille par la célèbre maison Cavaillé-Coll : il a été classé monument historique au titre objet pour sa partie instrumentale le [9].

Il a été restauré successivement par l'organier marseillais François Mader en 1883 (relevage), le parisien Charles Mutin en 1900 et l'entreprise Michel-Merklin-&-Kuhn à deux reprises en 1913 (installation d'un ventilateur électrique) puis en 1933. Cette dernière restauration apporte plusieurs modifications de modernisation : transformations de la tuyauterie afin d'en élargir la palette sonore, remplacement de la console, agrandissement des claviers de 54 à 56 notes et du pédalier de 27 à 30 notes.

Ont depuis été restaurés la machine Barker (par René Renevier) en 1971 et la soufflerie (par Sals et Henry) en 2005. En 2010 François Delange remplace l'ancien moteur par deux ventilateurs neufs.

Ce superbe instrument connait de nombreux dysfonctionnements et si le principe de sa restauration complète dans son état d'origine a été accepté par les autorités compétentes dès décembre 2002, elle ne pourra être mise en œuvre qu'après la phase finale (nef et tribune) de celle de l'intérieur de l'église qui devrait débuter fin 2022 ...

Composition de l'orgue de tribune (claviers manuels de 56 notes, pédalier de 30 notes, 24 jeux)
Grand-Orgue Récit (expressif) Pédalier Accessoires
Bourdon 16[10] Flûte traversière 8 Flûte 16 Tirasses I et II
Montre 8 Gambe 8 Flûte 8 Accouplement des claviers
Bourdon 8 Voix céleste 8 Bombarde 16 Octaves Graves Grand-Orgue
Flûte harmonique 8 Flûte octaviante 4 Trompette 8 Appels d'anches Récit et Pédalier
Salicional 8 Cornet[11] II-III Appel d'anches et mutations Grand-Orgue
Prestant 4 Trompette 8 Trémolo
Doublette 2 Basson-Hautbois 8 Boîte expressive (Récit)
Quinte[12] 2 2/3 Cromorne[13] 8
Plein-jeu harmonique III à V
Basson 16
Trompette 8
Clairon 4


Parmi les organistes : Théodore Turner (de 1859 à 1867), François de Mol, Henri Messerer (de 1873 à 1923), André Chicane (de 1923 à 1930), Robert Lopez et Véra Gastine (au moins à partir de 1933), Raul Rochelandet (à partir des années 40), Joseph Vidal (des années 50 jusqu'en 1987)[8].

L'Orgue de chœur

L'orgue de chœur de six jeux (un clavier manuel et pédalier en tirasse) fourni par Aristide Cavaillé-Coll en 1857 a été remplacé en 1883 par un instrument Mader de huit jeux placé derrière le maître-autel. Il possède deux claviers et un pédalier en tirasse[8]. Il est toujours dans son état d'origine et parfaitement fonctionnel.

Composition de l'Orgue de chœur
Grand-Orgue Récit (expressif) Accessoires
Montre 8 Gambe 8 Tirasses I et II
Bourdon 8 Voix Céleste 8 Accouplement des claviers
Flûte harmonique 8 Flûte octaviante 4 Boîte expressive (Récit)
Prestant 4 Trompette 8

Galerie photographique

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Robert Cain et Emmanuel Laugier, Trésor des églises de Marseille : Patrimoine culturel communal, Marseille, Ville de Marseille, , 368 p. (ISBN 978-2-9535530-0-0, BNF 42161295), p. 89-90
  • Jean-Robert Cain et Robert Martin, L'orgue dans la ville : le Marseille des organistes, Marseille, Parenthèses, , 472 p. (ISBN 2-86364-086-0, BNF 39902854), p. 144
  • Guides Bleus Provence, Hachette, , (ISBN 978-2-01-244711-0)


Liens externes

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Notes et références

  1. Notice no PM13002616, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  2. Notice no PM13001617, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  3. Notice no PM13001618, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  4. Notice no PM13001626, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  5. Notice no PM13002617, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  6. Notice no PM13002618, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  7. Notice no PM13001623, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. a b et c Jean-Robert Caïn et Robert Martin, L'orgue dans la Ville - Le Marseille des organistes, Marseille, Parenthèses, , 450 p., p. 144
  9. Notice no PM13000729, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  10. Jeu actuellement muet.
  11. A remplacé un Octavin (1933)
  12. A remplacé une Gambe 8 ayant elle-même remplacé la Quinte initiale.
  13. Obtenu par modification de la Voix Humaine initiale (1933)