Béthincourt

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Béthincourt
Béthincourt
Mairie
Blason de Béthincourt
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Verdun
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Grand Verdun
Maire
Mandat
Marie-Claude Thil
2020-2026
Code postal 55270
Code commune 55048
Démographie
Gentilé Bethincourtois(es)[1]
Population
municipale
43 hab. (2021 en augmentation de 22,86 % par rapport à 2015)
Densité 3,2 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 15′ 11″ nord, 5° 13′ 55″ est
Altitude Min. 193 m
Max. 282 m
Superficie 13,32 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Verdun
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Clermont-en-Argonne
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Béthincourt
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Béthincourt
Géolocalisation sur la carte : Meuse
Voir sur la carte topographique de la Meuse
Béthincourt
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Voir sur la carte administrative du Grand Est
Béthincourt
Liens
Site web bethincourt.fr

Béthincourt est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est

Géographie[modifier | modifier le code]

Située au nord-ouest de Verdun, la commune est traversée par un affluent de la rive gauche de la Meuse : le ruisseau de Forges. Celui-ci coule d'Ouest en Est, au pied des collines du Barrois, notamment celles du Mort-homme (cote 295) et celle de la cote 304 qui sont « les deux piliers sur la rive gauche de la défense de Verdun » lors de la Grande Guerre. Ces deux piliers sont séparés par le ruisseau de Montzéville (ravin de la Hayette), sous affluent qui rejoint le ruisseau de Forges au sud de Béthincourt. Cette position stratégique vaut à Béthincourt, durant la Première Guerre mondiale, de se retrouver sur la ligne de front.

Entrée de Béthincourt.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 954 mm, avec 14,2 jours de précipitations en janvier et 9,5 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Septsarges », sur la commune de Septsarges à 6 km à vol d'oiseau[4], est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 942,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,7 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Béthincourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Verdun, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 103 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (64,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (64,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (59 %), terres arables (35,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,3 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Béthincourt pendant la guerre mondiale de 1914-1918[modifier | modifier le code]

L'évacuation de Béthincourt se fait en 2 temps :

  1. Face aux premiers bombardements, Les habitants emportent ce qu’ils peuvent, ils ne pensent pas partir longtemps. La population revient, les Allemands n’occupant pas le village.
  2. Peu de temps après, la commune est de nouveau bombardée puis occupée par l'armée allemande sans combat du  2 au 16 septembre. En prenant le maire comme otage, le jeudi 10 septembre au matin, sous la pluie, toute la population est sommée, sous peine d’être fusillée, de sortir de chez elle sans rien emporter puis rassemblée sur la place du coq pour y être fouillée avant d’être expulsée du village dans l’obligation d’aller à Verdun pour la plupart puis vers l’inconnu.

Bombardée, reprise lors de la contre-offensive française de la Marne, la commune est à nouveau abandonnée aux Allemands du 24 au 30 septembre 1914. Après une préparation d’artillerie et une attaque d’infanterie, elle est investie par les Français du 30 septembre 1914 au 8 avril 1916.

C'est à Béthincourt, le 26 novembre 1915, que les gaz sont utilisés pour la première fois par les Allemands sur le front de Verdun.

55e régiment d'infanterie[modifier | modifier le code]

Le 55e régiment d'infanterie reste dans la commune de septembre 1914 à juin 1915.

Le , le tonnerre des canons marque le début de la bataille de Verdun. Situé sur le secteur de Verdun, le village, perdu par les troupes françaises le et repris le , disparaît totalement sous l'acharnement des pilonnages des obus français et allemands.

37e Régiment d'infanterie[modifier | modifier le code]

Le 37e RI est arrivé à Verdun, en premières lignes, le 26 mars 1916. Il relève le 121e RI dans le secteur de Béthincourt / Esnes, pour y assurer la garde du saillant très important constitué par le village de Béthincourt, au nord du ruisseau de Forges. Sa mission est de laisser le temps à la division de s'organiser sur la cote 304. Il est ainsi sacrifié. Les Allemands tentent de s'emparer de Verdun, les combats sont très violents, les bombardements terribles.

Après la guerre, le village est reconstruit 500 mètres plus à l'Est.

Béthincourt pendant la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le village de Béthincourt fait partie des 18 collectivités territoriales (17 communes + le territoire de Nouvelle Calédonie) médaillées de la Résistance Française (décret du Général de Gaulle du 15/10/1945). Elle accueille le PC du colonel Grandval, chef des F.F.I pour l'Est de la France, du 6 juin au 13 juillet 1944.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 mars 2008 Brigitte Buysse    
mars 2008 En cours Marie-Claude Thil [15]
Réélue pour le mandat 2020-2026
PS Agricultrice, ancienne enseignante

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].

En 2021, la commune comptait 43 habitants[Note 4], en augmentation de 22,86 % par rapport à 2015 (Meuse : −4,57 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
543518581653635646620628630
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
579565540516540485514480420
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
4204493845111783935569
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
885839342535243136
2021 - - - - - - - -
43--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Martin de Béthincourt, reconstruite et consacrée en 1930. L'église originale étant détruite lors des combats du Mort Homme et de la cote 304 en 1916, durant la guerre 1914-18. La cloche, sauvegardée, est devenu un mémorial sur la place du village.
  • Le monument aux morts.
  • Le mémorial et la croix Gobet et Lardier. Cécile Gobet, sécretaire du colonel Grandval, fusillée, et René Lardier, aide de Camp du colonol Grandval, déporté, décédé au camp de Sarrebrück Neue Bremm.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Le colonel Gilbert Grandval, chef régional de la région C Grand Nord Est de la France, établit son poste de Commandement à Béthincourt du 6 juin au 13 juillet 1944. Compagnon de la Libération, il est promu Gouverneur de la Sarre après la guerre.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Béthincourt Blason
D’or, à un foudre, à huit éclairs rayonnants, surmonté à dextre d’un fer de moulin et à senestre d’une molette, les trois de gueules ; au chef triangulaire d’azur à une mitre d’or.
Détails
Armoiries composées et dessinées par Robert LOUIS, héraldiste, et Dominique LACORDE, historien membres du Comité Lorrain d’Héraldique et utilisées depuis septembre 2019, Madame Marie-Claude THIL étant maire.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Meuse », sur habitants.fr (consulté le ).
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Béthincourt et Septsarges », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Septsarges », sur la commune de Septsarges - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Septsarges », sur la commune de Septsarges - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.