Wulfénite

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Wulfénite
Catégorie VII : sulfates, sélénates, tellurates, chromates, molybdates, tungstates[1]
Image illustrative de l’article Wulfénite
Wulfénite de Mibladen au Maroc
Général
Numéro CAS 10190-55-3
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique MoO4Pb PbMoO4
Identification
Masse formulaire[2] 367,2 ± 0,1 uma
Mo 26,13 %, O 17,43 %, Pb 56,43 %,
Couleur bleu, jaune, brun orange, jaune gris, brun verdâtre, brun rouge, incolore, gris jaunâtre, rose, noir, vert
Système cristallin Tétragonale (quadratique)
Réseau de Bravais Centré I
Classe cristalline et groupe d'espace tétragonale - dipyramidale ;
I 41/a
Clivage net à {011}, imparfait à {101}
Cassure irrégulière, subconchoïdale
Habitus Carré, tabulaire, lamellaire, octaédrique, prismatique, cuboïdal, en bipyramides tronquées
Échelle de Mohs de 2,5 à 3
Trait blanc jaune, blanc
Éclat résineux, adamantin, gras
Propriétés optiques
Indice de réfraction no = 2,405
ne = 2,283
Biréfringence δ = 0,122 ; uniaxe négatif
Fluorescence ultraviolet oui jaune orange
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité de 6,5 à 7 (la densité décroit avec l'augmentation de la teneur en Ca).
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune
Précautions
Directive 67/548/EEC
Toxique
T
Dangereux pour l’environnement
N


Transport
   3077   

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La wulfénite est une espèce minérale composée de molybdate de plomb de formule PbMoO4 avec des traces : W;Ca;V;As;Cr;W;Ti.

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

La première trace écrite, en 1772, revient à Ignaz von Born qui signale cette espèce sous le nom de Plumbum spatosum flavo-rubrum[3]. De nombreux auteurs compléteront la description, notamment le minéralogiste autrichien Franz Xaver von Wulfen en 1785[4]. C'est la description de Wilhelm Karl Ritter von Haidinger en 1845 qui fait référence: il a dédié l'espèce à Franz Xaver von Wulfen.

Topotype[modifier | modifier le code]

Bleiberg, Schwarzenbach, Carinthie, Autriche.

Synonymie[modifier | modifier le code]

  • Carinthite : allusion à la région du topotype
  • Mélinose (Beudant 1832) [5] étymologie du grec mélinos, mélisse ; issu de méli, miel ; pour la couleur de ce minéral.
  • Plomb jaune (Romé de Lisle 1783) [6]
  • Plomb molybdaté (Haüy 1801)[7]

Variétés[modifier | modifier le code]

  • Calcowulfénite : Variété de wulfénite riche en calcium qui se substitue au plomb pour un ratio de 1/1,7 [8]
  • Chillagite (Ullman 1912) [9] : Variété de wulfénite riche en tungstène, un temps considéré comme une espèce elle est déclassée au rang de variété. Le nom est inspiré du gisement topotype : Christmas Gift Mine, Chillagoe, Chillagoe-Herberton District, Queensland, Australie.
Synonymie : Lyonite (F. Krantz 1912) Initialement dédiée à D. Lyon[10].
  • Chromowulfénite (Schrauf 1871) [11]: Variété de wulfénite riche en chrome.
  • Éosite (Schrauf 1871) : Variété de wulfénite riche en vanadium[12].

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : = 5,435 Å, = 2,11 Å ; Z = 4 ; V = 357,72 Å3
  • Densité calculée = 6,82 g cm−3

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

Groupe de la scheelite[modifier | modifier le code]

Le groupe de la scheelite comprend des minéraux du système tétragonal de formule générique AXO4.

  • A pouvant être un cation divalent (Ca, Pb)
  • X le Mo ou W

Ce groupe comprend :

Galerie[modifier | modifier le code]

Gîtologie[modifier | modifier le code]

Minéral secondaire de la zone d'oxyréduction des gisements de plomb ou de molybdène, où il est accompagné de pyromorphite, de vanadinite, de cérusite.

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

  • Australie
Christmas Gift Mine, Chillagoe, Chillagoe-Herberton District, Queensland pour la variété chilagite.
  • Autriche
Bleiberg, Schwarzenbach, Carinthie (Topotype)
  • France
Mine des Farges, Ussel, Corrèze, Limousin [13]
  • Maroc
Mine de Mibladen, sous-région de Midelt, Province de Khénifra, Meknès-Tafilalet
Touissit Région Oriental
  • Namibie
Mine de Tsumeb (Tsumcorp Mine), Tsumeb, Région d’Otjikoto (Oshikoto)

Critères de détermination[modifier | modifier le code]

Au chalumeau, décrépite, la couleur devient plus foncée mais s'éclaircit au refroidissement, fond aisément. Avec le sel de phosphore, donne une perle vert jaune en flamme oxydante et vert foncé en flamme réductrice (présence de molybdène).

Utilisations[modifier | modifier le code]

La wulfénite est un minerai secondaire de molybdène.

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Born, I. von (1772) Lythophylacium Bornianum ; Index fossiliumquae colligit, etc., Prague. part 1: 90
  4. Wulfen, F. X. von (1785) : Abhandlung vom kärnthnerischen Bleyspate, J. P. Krauß, Vienne, 150 pp
  5. Traité élémentaire de minéralogie, Volume 2, François-Sulpice Beudant, p. 664
  6. de Lisle, R. (1783), Cristallographie, ou description des formes propres à tous les corps du regne minéral, 4 volumes, Paris : 3: 387.
  7. Haüy, R.J. (1801) Traité de minéralogie, 1e édition: en 4 volumes avec atlas in fol. Paris : 3: 353.
  8. (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, etc., New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 1124 p., p. 1084
  9. Ullman, A.T.(1912) : "A new mineral", Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales : 46: 186.
  10. A comprehensive treatise on inorganic and theoretical chemistry, Volume 11 p.793 1948
  11. Schrauf (1871) Konigliche Akademie der Wissenschaften, Vienne, Sitzber.: 63, [1]: 184.
  12. Schrauf (1871) Konigliche Akademie der Wissenschaften, Vienne, Sitzber. : 63: 176.
  13. Brousse, A. (1982): Famous Mineral Localities. Les Farges mine. The Mineralogical Record, 13 (5), 261-68

Liens externes[modifier | modifier le code]