Valery Larbaud

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Valery Larbaud
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Valery Larbaud vers 1900
Alias
A.-O. Barnabooth
L. Hagiosy
X. M. Tourmier de Zamble
Naissance
Vichy
Décès (à 75 ans)
Vichy
Auteur
Langue d’écriture français
Genres

Œuvres principales

Fermina Márquez
Enfantines

Valery Larbaud est un écrivain français, poète, romancier, essayiste et traducteur, né le à Vichy, ville où il est mort le . Il a écrit également sous les pseudonymes A.-O. Barnabooth, L. Hagiosy, X. M. Tourmier de Zamble.

Biographie

Unique enfant du pharmacien Nicolas Larbaud[1] (cinquante-neuf ans à la naissance de son fils) et d’Isabelle Bureau des Etivaux (trente-huit ans), il n’a que huit ans lorsque son père décède en 1889. Élevé par sa mère et sa tante, il obtient sa licence ès-lettres en 1908[2]. En décembre 1908, pour le prix Goncourt, Octave Mirbeau vote pour Poèmes par un riche amateur que Larbaud a publiés sans faire connaître sa véritable identité[3].

La fortune familiale (son père était propriétaire de la source Vichy Saint-Yorre[4]) lui assure une vie aisée qui lui permet de parcourir l’Europe à grands frais. Paquebots de luxe, Orient-Express, Valery Larbaud mène la vie d'un dandy[5], fréquente Montpellier l'hiver[6] et se rend dans les multiples stations thermales pour soigner une santé fragile.

Son roman Fermina Márquez, consacré aux amours de l'adolescence et souvent comparé au Grand Meaulnes d'Alain-Fournier[7], obtient quelques voix au Goncourt en 1911.

N°71, rue du Cardinal-Lemoine à Paris où vécut Valery Larbaud entre 1919 et 1937.

Larbaud parle anglais, allemand, italien et espagnol. Il fait connaître les grandes œuvres étrangères : Samuel Butler, dont il fut le traducteur, ainsi que James Joyce dont il fut correcteur-superviseur pour la traduction d'Ulysse, laquelle, réalisée principalement par Auguste Morel à partir de 1924, continue jusqu'en 1929.

Quand il revient à Vichy, il reçoit ses amis, Charles-Louis Philippe, André Gide, Léon-Paul Fargue et Georges Jean-Aubry qui fut son biographe. Atteint d’hémiplégie et d’aphasie en novembre 1935[8], il passe les vingt-deux dernières années de sa vie cloué dans un fauteuil, incapable de prononcer une autre phrase que : « Bonsoir les choses d'ici-bas ». Il sera durant ces années soigné avec dévouement par le professeur Théophile Alajouanine, spécialiste des aphasies, qui deviendra son ami et écrira sa biographie[9]. Ayant dépensé toute sa fortune, il doit revendre ses propriétés et sa bibliothèque de quinze mille volumes en 1948, en viager, à la ville de Vichy. Il meurt à Vichy en 1957, sans descendance.

Grand lecteur, grand traducteur, Larbaud s'était entouré de livres qu'il avait fait relier selon leurs langues : les romans anglais en bleu, les espagnols en rouge, etc.

Œuvres

(liste non exhaustive)

  • Poèmes par un riche amateur (1908).
  • Fermina Márquez (1911)
  • A.O. Barnabooth (1913)
  • Ode (1913)
  • Enfantines (1918)
  • Beauté, mon beau souci... (1920)
  • Amants, heureux amants (1921)
  • Mon plus secret conseil... (1923)
  • Ce vice impuni, la lecture. Domaine anglais (1925)
  • Allen (1927)
  • Jaune bleu blanc (1927)
  • Caderno (1927), illustré par Mily Possoz
  • 200 chambres, 200 salles de bains, illustré de 10 gravures au burin par Jean Émile Laboureur, La Haye, J. Gondrexon éditeur, 1927 ; réédition Éditions du sonneur (2008)
  • Notes sur Racan (1928)
  • Aux couleurs de Rome (1938)
  • Ce vice impuni, la lecture. Domaine français (1941)
  • Sous l’invocation de saint Jérôme (1944)
  • Une Nonnain, (1946), frontispices et bandeaux de Maurice Brianchon
  • Le Vaisseau de Thésée, (1946), frontispices et bandeaux de Maurice Brianchon.
  • Lettres à André Gide (1948)
  • Chez Chesterton (1949)
  • Ode à une blanchisseuse (1949)
  • Journal inédit (tome I, 1954 ; tome II, 1955) Édition définitive, (2009)
  • Du navire d'argent, (2003)
  • Les principaux textes de Valery Larbaud ont été rassemblés dans la collection « La Pléiade » des éditions Gallimard (un tome, 1957, réédition 1984).

Hommages

  • Le prix Valery-Larbaud, créé en 1967, est décerné en mai ou en juin à Vichy ; il est attribué à l'auteur d'un livre « que Larbaud aurait aimé lire », par l'Association internationale des Amis de Valery Larbaud.
  • La médiathèque Valery-Larbaud de Vichy a été ouverte en 1985. Elle conserve son mobilier et sa riche bibliothèque personnelle (reliures marquées « VL »), et y organise des visites.
  • Depuis 1993, existe une rue Valery-Larbaud dans le 13e arrondissement de Paris.
  • Le lycée professionnel Valery-Larbaud, situé à Cusset, a été inauguré en janvier 2000.

Notes et références

  1. Monique Kuntz, Valery Larbaud, 1881-1957, Bibliothèque nationale, 1981, p.1.
  2. Georges Jean-Aubry, Valéry Larbaud: sa vie et son œuvre d'après des documents inédits, Volume 1, Éditions du Rocher, 1949, p.128.
  3. Robert Sabatier, Histoire de la poésie française, Volume 6, Partie 1, Albin Michel, 1988, p.322.
  4. Béatrice Mousli, Valery Larbaud, Flammarion, 1998, p.544.
  5. Béatrice Mousli, op. cit., p.113.
  6. François-Bernard Michel, « Un Montpelliérain singulier : Valery Larbaud », Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, Séance du 8 juin 2009, pp.241-242.
  7. Maaike Koffeman, Entre classicisme et modernité : La Nouvelle Revue française dans le champ littéraire de la belle époque, Rodopi, 2003, p.237.
  8. Roger Grenier, Colloque Valery Larbaud et la France : Paris-Sorbonne, le 21 novembre 1989, Presses univ. Blaise Pascal, 1990, p.7.
  9. Roger Grenier, op. cit., p.18.

Voir aussi

Bibliographie

  • Les Cahiers des Amis de Valery Larbaud rassemblent annuellement des études consacrées à l'écrivain :
  • Marcel Laurent, « Fermina Márquez » et « Enfantines » de Valery Larbaud, autoédition, 1981 (BNF 34722662)
  • José Cabanis, Dieu et la NRF – 1909-1949, Gallimard, 1994, chapitre « Dialogue avec Gide – Larbaud, Du Bos, Altermann, Schlumberger »
  • Anne Chevalier (dir.), Cahier Larbaud, Éditions de l'Herne, Cahiers de l'Herne, n° 61, Paris, 1992, 388 p. (ISBN 9782851970763)

Liens externes

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