Utilisateur:Indif/Bac à sable

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Béjaïa
بجاية
ⴱⴳⴰⵢⴻⵜ (Vgayet ou Bgayet) (Kabyle)
Indif/Bac à sable
Mairie de Béjaïa
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Béjaïa
Daïra Béjaïa
Budget 1,87 milliards de DA (2010)
Président de l'APC
Mandat
Tahar Hanneche (FLN)
2007-2012
Code postal 06000
Code ONS 0601
Démographie
Gentilé Bédjaoui (Bédjaouie) ou Bougiote.
Population 177 988 hab. (2008)
Densité 1 481 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 45′ 00″ nord, 5° 04′ 00″ est
Altitude Min. 1 m
Max. 660 m
Superficie 12 022 ha = 120,22 km2
Localisation
Localisation de Béjaïa
Localisation de la commune dans la wilaya de Béjaïa.
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Béjaïa
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Béjaïa

Église Notre-Dame de l'Assomption de Crosne[modifier | modifier le code]

Moyen-Âge[modifier | modifier le code]

Crosne fait partie des biens de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés dès le IXe siècle[1] ; il n'est à cette époque qu'un simple écart de Villeneuve-Saint-Georges, doté cependant d'une chapelle, comme l'indique la Bulle de confirmation du pape Alexandre III de 1177[2],[1],[3]. Pour l'anecdote, le petit village de vignerons d'alors est dit produire un vin qui passe pour être le meilleur de la région[1].

XIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Le passage du XIIe au XIIIe siècles voit la cession par l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés de la suzeraineté de Crosne, et ainsi apparaît au début du XIIIe siècle le fief de Crosne, seigneurie mouvante de l'abbaye, dont les premiers maîtres connus sont Ferric d'Anet et sa femme, la comtesse Christienne.

En considération d'un don important fait en 1219 par la comtesse Christienne à la modeste chapelle du village, celle-ci est érigée quelques années plus tard en cure indépendante par Guillaume d'Auvergne, soixante-dix-huitième évêque de Paris, avec le consentement de Eudes, abbé de Saint-Germain-des-Prés, de Jean, archidiacre de Brie et de Raoul, curé de Villeneuve-Saint-Georges. Cet acte signe la naissance, en cette année 1234, de Crosne.

Dans les années qui suivent, une église vient remplacer la chapelle ; elle est dédiée à Notre-Dame de la Compassion et son second patron est saint Eutrope, réputé pour « la guérison des maux de tête et surtout des estropiés ». En 1249, les habitants de Crosne, de Villeneuve-Saint-Georges et de Valenton acquièrent de Thomas de Mauléon, Abbé de Saint-Germain-des-Prés, au prix de 1 400 livres, l'exemption des impôts de taille et de formariage[4].

En 1277, le chevalier Jehan de Crosne devient le premier seigneur laïc de Crosne.

XIVe siècle[modifier | modifier le code]

Il apparaît, au début du XIVe siècle, le nom d'Adam de Crosne, chevalier : il est très probablement le fils de Jehan de Crosne[3].

La seigneurie échoit par la suite au chambellan du roi Charles V de France, Philippe de Savoisy, seigneur de Seignelay, à qui le roi, en récompense de ses services, et en sus de la somme de 3 000 livres déjà offerts pour l'acquisition de Crosne, fait don en 1379 de la haute justice, en complément des moyenne et basse justices en franc-alleu sans fief dont il jouissait déjà[1].

En 1397 ou 1398, Pierre de Savoisy, évêque de Beauvais et second fils de Philippe de Savoisy, hérite du domaine[1].

XVe siècle[modifier | modifier le code]

En 1412, la seigneurie est aux mains de Pierre Le Veirrat, premier écuyer du roi, prévôt de Paris. L'aveu et dénombrement qu'il en fait au roi, fait état d'« une fort-maison, assise au lieu de Crosne, close de murs et de fossés à eau, et les jardins près les fossés de la dite fort-maison », ainsi qu'« un hôtel couvert de chaume, à demeurer un laboureur ». Telle est la première mention connue du château seigneurial de Crosne et de ses dépendances.

Le XVe siècle voit également la seigneurie passer entre les mains d'Olivier Le Daim, premier valet de chambre de Louis XI, ainsi que celles de plusieurs membres de la famille Chaligaut. Le domaine s'est agrandi et enrichi, ainsi que l'attestent l'« hôtel » qui a gagné une couverture en tuiles ou la présence nouvelle d'un moulin[1].


Crosne[modifier | modifier le code]

Crosne, vue panoramique.
Crosne, vue panoramique.

Anecdotes[modifier | modifier le code]

  • Crosne adopta le symbole communal dessiné par l'artiste héraldiste Robert Louis, délibération du 16 janvier 1960.
  • Il se raconte que c'est au début du XIXe siècle que Crosne hérita du sobriquet de Crosne-les-Ânes, qu'on lui connaît jusqu'à présent. En effet, à l'occasion de la commande par la ville d'une cloche pour en équiper l'église, le conseil municipal, après négociation et délibération, accepta le prix demandé par le fondeur de cloches venu de Paris. À peine avait-il pris congé qu'on s'avisa qu'on avait oublié d'inclure dans le prix négocié le coût des oreilles de la cloche, sans lesquelles celle-ci ne pouvait être suspendue. Le fondeur, aussitôt remandé, ne se fît pas prier pour majorer son prix de 300 francs, avant de repartir en disant, hilare, à son cheval : « On n'a jamais fondu de cloches sans oreilles ! Sont-il bêtes ces ânes-là ! ». L'affaire s'ébruita et valut donc à Crosne ce surnom. L'immeuble sis à l'intersection de l'avenue Jean Jaurès et de la rue Suzanne arbore, au-dessus de l'entrée de la boulangerie qui y est située, une peinture (?) rappelant ce fâcheux épisode.
  • On rencontre, encore de nos jours, le nom de la ville orthographié avec un s final, sans que rien le justifie. Le 29 juin 1961, le Conseil municipal fut « d'avis que l'orthographe de Crosne, sans « s final » soit conservé au nom de la commune et substituée à l'orthographe défectueuse Crosnes ».
  • La « Maison du pressoir » était l'ancien pressoir (à raisin) de Crosne.
  • Monuments historiques :
    • Église Notre Dame — Classée M.H., 17/05/1982, place de l'Eglise, protection : en totalité, y compris le porche abritant le portail.
    • Ferme dite de la Seigneurie ou du Seignelay (part.) — Inscrite à l'inv. M.H., 28/01/1972, 37, rue Jean-Jaurès, protection : façades et toitures des bâtiments anciens y compris le pigeonnier.
  • Quartiers
    • Château Gaillard
    • Le Cottage
    • Les Gironvilles
    • La Glacière
    • Pampelune (Maroc)
    • Petit-Crosne
    • Pré des Corvées
    • Les Uselles
    • Les Vingt-Arpents
    • ZA Plaine Haute

Notes[modifier | modifier le code]

  • Poutre dans les écuries datant 1580 (GV, p. 109).
  • La ferme existait depuis longtemps, et fut reconstruite vers 1747 (GV, p. 105).
  • Les Cohortes de la Légion d'honneur 1802-1809, législation, monographies, par Louis Soulajon.
  • Lithographie sur papier de Godefroy Engelmann.

Sports et loisirs[modifier | modifier le code]

  • GRP Vallées et Forêts Briardes

Bibliographie[modifier | modifier le code]

J.-A. Dulaure. Histoire des environs de Paris. Tome V. Livre IV. Route de Melun. Chapitre I. Alfort, Maisons, Villeneuve-Saint-Georges, Crosne, Hières, Montgeron, Brunoy. p. 480. Furnes et Cie, Paris. 1858.[modifier | modifier le code]

Village situé sur la petite rivière d'Hières, à quatre lieues et demie au S. E. de Paris.
Ce lieu appartenait primitivement à la paroisse de Villeneuve-Saint-Georges ; il en fut détaché au XIIIe siècle. Dans les titres latins, le nom est écrit Crona ou Crosna. On a voulu voir l'étymologie de ce mot dans gronna, qui signifie marécage, suivant Ducange \footnote{Gloss. Ducangii voce, Gronna, in-folio.}.
Une chapelle existait alors à Crosne, et elle était dans la dépendance de l'abbaye de Saint-Germain. Cette chapelle fut probablement remplacée, au XIIIe siècle, par l'église actuelle, qui est dédiée à Notre-Dame. Sur un des piliers, à droite, est cette inscription en caractères gothiques :
« Bonnes gens, plaise vous savoir que l'église de Notre-Dame de Crosne fut dédiée le 1er dimanche de juillet V. C et IX, par révérend père en Dieu, frère Jean Nervet, évèque de Magarence, prieur de Sainte-Catherine-du-Vau-des-Ecoliers. »
Indépendamment de Notre-Dame, cette église a pour patron saint Eutrope, en grande réputation pour la guérison des maux de tête et surout des estropiés.
En 1248, l'abbé de Saint-Germain exempta les habitants de Crosne, ainsi que ceux de plusieurs autres lieux environnants, des droits de taille et de for mariage. Ce dernier consistait à empêcher les mariages d'un habitant de la seigneurie avec un sujet de la seigneurie voisine. Les futurs époux étaient obligés de solliciter et de payer cette permission : on prohibait et l'on prohibe encore dans quelques lieux l'exercice d'un droit naturel, pour avoir la faculté d'en vendre l'exemption.
Cette terre fut successivement possédée par Philippe de Savoisy, chambellan du roi Charles V, par le fameux Olivier-le-Daim ou le Diable, valet de chambre de Louis XI, par plusieurs membres de la famille Brulard, par le maréchal d'Arcourt, le duc de Brancas, etc. Le château fut visité par Louis XIII. Il a été détruit lors de la Révolution.
L'histoire littéraire de France doit signaler le nom de ce village aux souvenirs de la postérité. Là naquit, le 1er novembre 1656, le poëte qu'on a appelé le législateur du Parnasse français. Son père, Giles Boileau, greffier au Parlement, avait une maison située en face de l'église, et qui existe encore. C'est dans cette maison que Boileau reçut le jour et sa première éducation.
Crosne appartient à l'arrondissement de Corbeil. On y compte environ 400 habitants.

Abbé Jean Lebeuf, Adrien Augier, Fernand Bournon. Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris. Table analytique. Vo. 5. Féchoz et Letouzey, Paris, 1883-1893.[modifier | modifier le code]

Dans le temps que le lieu de Villeneuve-Saint-Georges n'était qu'un village, l'étendue de son territoire était plus grande qu'elle n'est aujourd'hui : Crosne était de la Paroisse ; mais il en a été détaché au treizième siècle. Ce n'est que depuis ce même siècle ou un peu auparavant que cet ancien hameau est mentionné dans les titres. Encore n'ai-je pu découvrir qu'un ou deux titres qui en parlent avant l'érection de la Paroisse. En tous ces titres il est communément écrit en latin Crona, quelquefois cependant Chrona et Crosna. Mais de quelque manière qu'on l'ait écrit autrefois, l'étymologie sera difficile à trouver, à moins que de dire que l'on a appellé ce lieu originairement Grone, ce qui est très possible parce que l'on a beaucoup d'exemples du changement du G en C : auquel cas le nom serait venu à ce lieu de ce que c'était un endroit marécageux avant que l'on y eût formé une prairie : c'est ce qu'il est facile de se persuader, attendu le voisinage de la rivière d'Hierre.

Crone est éloigné de Villeneuve-Saint-Georges d'une demi-lieue du côté du midi, et par conséquent à quatre lieues et demie seulement de Paris. Sa situation est dans un vallon au bas d'une côte garnie de vignes qui regarde le midi, sur le rivage droit de la rivière d'Hiere, à un quart de lieue en deça de Montgeron dont la vue domine sur ce vallon. C'est un pays fort varié en terres vignes et prairies ; ce qui forme un agréable paysage. Le Dénombrement de l'Élection de Paris imprimé en 1709 y marquait 47 feux. Celui qu'a publié le Sieur Doisy en 1745 y en compte 52. On y en trouverait peut-être davantage sans le grand nombre de maisons bourgeoises des Parisiens que la beauté du lieu, la facilité de s'y transporter en remontant la Seine, y a fait construire.

Il y avait eu au moins dès la fin du douzième siècle une Chapelle en ce lieu, laquelle dépendait de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, puisqu'elle se trouve au nombre des biens de ce Monastère nommés dans la Bulle de confirmation d'Alexandre III de l'an 1177. On croit que c'était une Succursale de Villeneuve. Ferric d'Anet, qui y avait une Seigneurie, et la Comtesse Christienne, sa femme, y ayant légué des fonds, Guillaume, Evèque de Paris, en considération de cela, l'érigea en Cure l'an 1234, du consentement des personnes intéressées, sçavoir : d'Eudes, Abbé de Saint-Germain, qui en retint la nomination, de Raoul, Curé de Villeneuve, et de Jean, Archidiacre de Brie. L'Abbé se conserva aussi la faculté d'y recevoir les pains qui se présentaient alors suivant un usage fort commun, le jour de Saint Etienne, lendemain de Noël, et la moitié des cierges le jour de la Chandeleur, et il fut déchargé de contribuer à l'entretien du Curé et d'augmenter son gros.

L'Eglise est du titre de Notre-Dame. Les quatre piliers du choeur sont sûrement du commencement du treizième siècle, s'ils ne sont pas de la fin du précédent. Le portail est aussi d'une structure du treizième siècle. La nef n'est pas si ancienne ni si solide. On y voit des tableaux mis sur chaque banc, suivant la dévotion des particuliers ; on a pratiqué au Sanctuaire derrière l'autel une Assomption en relief qui tire son jour du haut par le derrière sans que l'on voit aucune ouverture. En entrant dans cette Eglise on voit à droite sur un pilier cette inscription en lettres gothiques :

Bonnes gens plaise vous sçavoir que l'Eglise Notre-Dame de Crosne fut dédiée le premier Dimanche de Juillet Mil Ve. et IX, par Révérend Père en Dieu Frère Jehan Nervet, Evesque de Magarence, Prieur de Sainte-Catherine du Vau des Ecoliers.

Ensuite mention d'Indulgences accordées.

Cette inscription est suivie de l'épitaphe de « Mathurin Charenton, Prêtre natif de Bossay, au Diocèse de Tours, qui fut Vicaire céans XIX ans, et trépassa le 7 Janvier 1512. »

Les habitans de ce lieu, à l'exemple de plusieurs autres Paroisses où la Sainte Vierge est Patronne, ont choisi un second Patron, qui est Saint Eutrope, Evêque de Saintes et martyr, fort réclamé contre les maux de tête.

La Cure se trouve marquée à la présentation de l'Abbé de Saint Germain dans le Pouillé du XIII siècle, sous le nom d' Eclesia de Crona. À quoi tous les Pouillés écrits ou imprimés depuis se trouvent conformes. Il fut spécifié dans les Lettres d'érection de la Cure, que certains Paroissiens, quoique plus voisins de Crone que de Villeneuve, ne seraient pas néanmoins de la Paroisse de Crone, mais toujours de celle de Villeneuve, sçavoir ceux de Chalendré, Conci et Asreles, mais aussi queles vignes du territoire de Crone que tenait le Prêtre ou Cure de Villeneuve, seraient désormais de l'Eglise de Crone, excepté celle de Montcreue.

En 1248, Thomas de Mauléon, Abbé de Saint-Germain, exempta les habitans de Crone, comme ceux de Villeneuve et de Valenton de taille et de formariage, moyennant une certaine somme. C'est une espèce de liberté de manumission qu'il leur accorda en leur permettant de se marier avec les vassaux des autres Seigneurs.

On vient de voir un nommé Ferric d'Anet, Seigneur à Crone dès l'an 1230, lequel contribua considérablement à doter la Cure.

Depuis lui je trouve en 1277 un Jean de Crone, Chevalier de Crona, lequel cèda avec Agnès sa femme à l'Abbaye de Saint-Maur le droit d'usage qu'il avait dans les bois de Boissy.

Au commencement du quatorzième siècle vivait un nommé Adam de Crone, Chevalier.

Philippe de Savoisy, Chambella du Roi Charles V, fit acquisition de cette Terre vers l'an 1385, et pour le récompenser de ses services, outre la somme de trois mille livres qu'il lui fait compter en 1377, il lui fit encore le 1er Juin 1379 le don de la haute Justice de Crone. Son exposé portait qu'il jouissait de la moyenne et basse-Justice en franc-aleu sans fief, et il ne fut tenu envers le Roi qu'à vingt sols parisis par chacun an. Après sa mort cette Seigneurie échut à Pierre de Savoisy, Evêque de Beauvais, par le partage qu'il fit en 1498 avec Charles son frère, Seigneur de Seignelay. Dans la charte de 1379 cette Terre est dite être de la Châtellenie et Ptévôté de Corbeil.

Dans le siècle suivant Charles Chaligaut (ou Saligaut), Secrétaire du Roi, était Seigneur de Crosne en 1441 (1). On voit qu'elle fut possédée en 1491 (2) par Pierre le Verrat, Ecuyer d'Ecuyer (d'Ecurie) du Roi, Prévôt de Paris, et sur la fin de celui (du règne) de Louis XI par le fameux Olivier le Daim, son premier Valet de Chambre. Les Lettres de concession de la Haute-Justice que lui en fit ce Prince sont mentionnées dans les Registres du Parlement au 4 Janvier 1482.

On croit que c'est ici la place de Jacques de Ligneres [des Ligneris], qui était Président au Parlement. On avait aussi la Seighneurie d'Ethioles. Il vivait en 1544.

Claude Chaligaut posséda aussi les deux mêmes Terres vers 1510, puis Catherine de Saint-Benoït, sa veuve, qui épousa Jacques Chevrice, Conseiller au Parlement. Celui-ci plaidait contre Dreux Budé, Seigneur d'Hieres, le 19 Juin 1520, pour des réparations.

Noël Brulart marié à Isabelle Bourdin, jouissait de la Terre de Crone vers l'an 1540. Il en est qualifié Seigneur vers 1550 en même temps que Procureur Général au Parlement de Paris. Il mourut en 1557. Puis elle fut possédée par son fils, Pierre Brulart, Secrétaire d'Etat sous Charles IX. On lit que ce Prince lui fit et à M... Chevalier, sa femme, en 1576, le don de 25 cordes de bois leur vie durant, et au survivant pour leur chauffage en leur Maison de Crone ; ce qui fut entériné pour six ans. Il comparut en la Coûtume de Paris l'an 1580 sous les deux mêmes qualités. En 1604 c'était encore un Pierre Brulart qui était Seigneur de Crone. De la Barre écrivant son Histoire de Corbeil vers 1620 ou 1630, y dit de Crone que c'est un beau Château appartenant à M. Brulard, Sieur de Genlis, et qu'il a tout droit de Justice au ressort de Corbeil. M. Brulart de Genlis est apparemment le même que Gilles Brulart, Seigneur de Crone, auquel et à Claude Auxépsules, sa femme, il fut permis en 1623 de faire célébrer dans un Oratoire domestique. C'est aussi vraisemblablement chez ce Seigneur que le Roi Louis XIII logea, étant à Crone au mois de Décembre 1626.

Au commencement du siècle présent, M. le Maréchal d'Harcourt possédait la Terre de Crone.

Jean Martial de Jaucin lui succéda dès l'an 1706. Il mourut en 1731. Sa veuve fut ensuite Dame du lieu.

Après eux, M. le Président Larcher qui épousa leur fille.

Enfin M. Darlus, Fermier Général, a eu cette Terre par acquisition en 1739.

Après l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, laquelle avait eu originairement des droits considérables à Crone, on ne voit que celle d'Hierre et celle de Saint-Maur qui y aient eu du revenu. La première y eut en 1219 par donation de la Dame que l'on appelle Comtesse de Crone, et qui n'est autre que Christienne, épouse du Seigneur Ferric d'Anet, une certaine quantité de bled à prendre chaque année dans le moulin de Crone : ce qui fut approuvé par Milon de Cuissy, Chevalier, sous les termes unum modium bladi in molendino de Crona, et qui est spécifié dans le Nécrologe au jour du décès de cette Dame sous ceux-ci ; quatuorsextaria bladi apud molendinum Chronae.

L'autre Abbaye, qui est celle de Saint-Maur, avait en 1256 le droit de prendre à Crone une certaine mesure de vin sur un particulier et dix sols sur la dixme : apud Cronam, unum tresellum vini, etc. Jean de Crone, Chevalier, et Agnès sa femme, quittèrent à l'Eglise de Saint-Maur leur Village. Ce sont les termes du Cartulaire de Saint-Maur.

Le village de Crone peut se vanter d'avoir donné la naissance à l'un des plus beaux esprits de la France en la personne de Nicolas Boileau des Préaux. Il y vint au monde le 1er Novembre 1636 dans la maison de campagne que son père y avait. Quelque temps après une partie du Village fut brûlée, et les Régistres de l'Eglise furent consumés dans cet incendie.
1. Cette date semble inexacte, le compte de l'Ordinaire de la Prévôté où est mentionné Charles Saligaut et auquel renvoie l'abbé Leboeuf étant établi pour l'année 1490. (Note de l'éditeur.)

2. Date évidemment fausse et qu'il faut remplcaer par celle de 1431 (V. dans le Dictionnaire de Hurtaut la liste des Prévôts de Paris, T. IV, p. 152 et Feliben, T. IV, p. 594. (Note de l'éditeur.)

Antoine-Nicolas Dezallier d'Argenville, Voyage pittoresque des environs de Paris, ou Description des maisons royales, châteaux & autres lieux de plaisance, situés à quinze lieues aux environs de cette ville. Debure l'aîné, Paris, 1779, p. 339.[modifier | modifier le code]

CROSNE. Ce château, d'une architecture simple, mais noble, est placé dans un fond, & appartient à M. le Marquis de Brancas. La rivière d'Yères entoure totalement son parc, dont elle fait comme une île : on l'a régularisée en canaux de chaque côté, & aux extrémités elle forme deux demi-lunes. Cette rivière nourrit aussi les fossés du château, dans lesquels elle tombe par deux petites nappes.
Les jardins de Flore sont ajustés dans le goût le plus mignon : on diroit que la Déesse elle-même oroit pris soin de les orner. Une prodigieuse variété de fleurs diversifiées suivant les saisons, y éclate des plus vives couleurs, & répand une odeur dont l'air est parfumé. Un amphithéâtre de gazon soutenu d'un portique de treillage & décoré de vases, y donne l'idée d'un théâtre servant de perspective. Le milieu est occupé par une Figure de la Mélancolie en pierre de Tonnerre & de grandeur naturelle, exécutée par M. Falconet. Sur les côtés on a ménagé une serre qui entre fort bien dans cette décoration.
L'orangerie & une partie des potagers, ne reçoivent pas peu d'agrément & d'utilité d'un canal fourni par la rivière d'Yères, qui les borde.

Citylien : les sorties à Paris et en Île-de-France[modifier | modifier le code]

SORTIES - CROSNE

Située à seulement 15 km de Paris, la petite commune de Crosne (8154 habitants pour une superficie de 248 hectares!) est surtout connue des jardiniers pour avoir donné son nom au tubercule d’origine japonaise cultivé ici pour la première fois en France en 1887.

La ville doit son nom au terme "Crôna" qui au XIIIe siècle désignait un trou d’eau. Blanche de Castille et Saint Louis y séjournaient lorsqu'ils se rendaient de Paris à Melun. A la même période, Crosne est détachée de la paroisse de Villeneuve-Saint-Georges pour être donnée en 1176 à l'abbaye Saint-Germain-des-Prés par l’évêque de Paris. Un pavillon de chasse fut construit pour Louis XVI vers 1767. Plus proche de nous, le peintre impressionniste Gustave Caillebotte est venu chercher à Crosne l’inspiration pour ses œuvres.

La ville de Crosne possède ce que les habitants ont pris l'habitude d'appeler le "Vieux château", des anciens bâtiments datant du XVIIe qui ont fait partie du château de Crosne. Une clinique l’occupe aujourd’hui (1 avenue Jean-Jaurès). De là, poussez jusqu’à l’ancienne ferme seigneuriale du XVIIe siècle qui fait également la fierté des Crosnois (avenue Jean-Jaurès toujours) puis repiquez vers l'ancienne maison des champs de la famille Boileau-Despréaux, sise 3 rue Boileau, où le poète séjourna durant son enfance. Les façades et toitures de la Ferme des Seignelay ainsi que le pigeonnier (également inscrit aux Monuments historiques) datent du XVIIIe.

Adolphe Joanne, Les environs de Paris illustrés : itinéraire descriptif et historique. Hachette, 1856, p. 582[modifier | modifier le code]

Crosne se trouve situé sur la rive droite de l'Yères, dans la charmante vallée à laquelle cette rivière a donné sont nom. Comme Montgeron, il ait partie du département de Seine-et-Oise, arrondissement de Corbeil (canton de Boissy-Saint-Léger). Sa population n'est que de 271 habitants. Il posséda jadis un château qui appartint successivement à Philippe de Savoisy, chambellan de Charles V, à Olivier le Daim, valet de chambre et conseiller intime de Louis XI, au maréchal d'Haucourt, au duc de Brancas. Ce château a été complètement détruit.

Avant le 19 brumaire, la terre de Crosne fut donnée à labbé Siéyès comme récompense nationale, mais M. de Crosne, lieutenant de police, qui en était proprétaire, prouva que ce n'était point une propriété nationale, et la ménagerie de Versailles fut donnée à Siéyès.

Le plus beau titre de gloire de Crosne, c'est d'avoir été la patrie de Boileau. La maison où il est né existe encore, rue Simon, n° 3. On lit au-dessus de la porte cochère, ces quatre vers, gravés en lettres d'or sur une plaque de marbre noir :

Ici naquit Boileau, ce maître en l'art d'écrire.
Il arma la raison des traits de la satire,
Et, donnant le précepte et l'exemple à la fois,
Du goût il établit et pratiqua les lois.

Une charmante route qui longe la rive droite de l'Yères relie Crosne à Yères (2 kilomètres ½ environ).

Ch. Mottheau, « Crosne, seigneurs et seigneurie », in Bulletin de la société historique et archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix, n° 11-1, 1905, pp. 109-133[modifier | modifier le code]

Eudoxe Soulié, « Journal de Jean Héroard sur l'enfance et la jeunesse de Louis XIII (1601-1628) ». Firmin Didot frères, fils et cie, t. 1 & 2, 1868.[modifier | modifier le code]

  • Mercredi 10 novembre 1604. Arrivé du Dauphin à la maison de M; Bruslard, autrefois secrétaire d'État.
  • Mardi 9 septembre 1608. Il arrive pour coucher à Crosne sur les cinq heures, se promène aux jardins, passe dans le bateau et va en la prairie, fait donner un quart d'écu à un faucheur. Mercredi 10 septembre 1608. À midi il part de Crosne.
  • Mercredi 20 novembre 1624. Il part de Paris, va à Crosne.

Armand Baschet, « Le Roi chez la Reine ou Histoire secrète du mariage de Louis XIII et d'Anne d'Autriche », H. Plon, 1866.[modifier | modifier le code]

  • 29 juillet 1607. Couche à Crosne.
  • 9 septembre 1608.Va gouster à Loursine, couche à Crosne.

Jacques Barthélemy Salgues, Mémoires pour servir à l'histoire de France. L. Fayolle, puis J. G. Dentu, 1814, Vol. 1, pp. 183_185.[modifier | modifier le code]

CHAPITRE IV.

Commencement heureux du gouvernement de Buonaparte. Rappel d'une partie des députés frappés par les décrets du 19 fructidor. Actes de sagesse, de force et d'équité.

En confiant le gouvernement à Buonaparte, on lui donnoit le chaos à organiser. Il ne désespéra point de sa tâche, et se disposa courageusement à y porter l'ordre et la lumière. Il commença par satisfaire aux bienséances publiques en acquittant la dette de la reconnoissance. C'étoit l'abbé Syeyes qui avoit conçu, préparé, conduit la révolution nouvelle ; c'étoit à lui qu'on attribuoit l'ouvrage de la constitution. Buonaparte adressa aux commissions législatives un message, par lequel il sollicitoit pour son ex-collègue une récompense nationale. Sa proposition étoit exprimée noblement :

« Le citoyen qui, après avoir éclairé le peuple par ses écrits, et honoré la révolution par ses vertus désintéressées, a refusé d'abord a la première magistrature, et ne l'a ensuite acceptée que par le sentiment des dangers dont elle étoit entourée, est assurément digne d'une distinction particulière, et le refus ne lui sera pas permis lorsque les organes de la loi auront parlé.

Les consuls de la république vous font la proposition nécessaire et formelle de décerner au citoyen Syeyes, à titre de récompense nationale, la propriété de l'un des domaines qui sont à la disposition de l'état. »

Les commissions législatives répondirent à cet honorable appel en décernant, à titre de récompense nationale, la possession pleine et entière du domaine de Crosne. Cette terre est située à quatre lieues de Paris, près de Villeneuve-Saint-Georges, dans un joli vallon dont les extrémités aboutissent à la terre de Grosbois. Ce n'étoit point une dépouille qu'on offroit à l'auteur de la constitution consulaire, mais un domaine dont la propriété étoit légalement acquise à l'état. Elle avoit, dans l'origine, appartenu à un particulier nommé Caullet-d'Hauteville, entrepreneur des vivres, qui, pour se procurer des fonds, l'avoit d'abord affermée pour cent ans, moyennant une redevance annuelle et un pot-de-vin considérable. Il avoit détaché du bail le château, le parc, les bois, et avoit ensuite vendu à vie la jouissance de ce bail et de tous ces objets au marquis de Brancas, qui lui en avoit donné une somme importante. Enfin, il avoit cédé la nue propriété de toute la terre à M. de Sérilly, trésorier de l'extraordinaire de la guerre, pour un million. Ce dernier ayant failli, débiteur envers l'état et envers des particuliers, on avoit fait deux parts de ses biens, et la terre de Crosne étoit échue au gouvernement. Ainsi, l'état possédoit bien légitimement.

Collectif, Lieux de mémoire en Essonne. CDDP de l'Essonne, 2005, (ISBN 2-86637-380-4).[modifier | modifier le code]

Crosne (p. 131) — Le 19 août, la retraite des troupes allemandes s'amorce. Le 25 août, la ville est libérée.

Légion d'honneur[modifier | modifier le code]

  • « Histoire : quand Crosne était le chef-lieu de la première Cohorte de la Légion d’Honneur », Le Val d'Yerres Magazine, no 3,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  • Louis-Alexandre Berthier

Unions de Crosne et de Villeneuve-Saint-Georges[modifier | modifier le code]

  • 8 novembre 1791 : une députation de la commune de crosne demande à se réunir à celle de Villeneuve pour ne former qu'une municipalité [HJ].
  • 23 janvier 1792 : le directoire du district sollicite de l'Assemblée nationale la réunion de Crosne et VSG [GV1].
  • 8 juillet 1792 : les citoyens de Crosne demandent par pétition la séparation [GV1].
  • 7 octobre 1792 : Les habitants de [Crosne] revenant sur leur première décision demandent à former une municipalité séparée [HJ].
  • 30 septembre 1793 : Réunion déclarée nulle et non avenue [GV1].

Brancas Céreste[modifier | modifier le code]

BRANCAS-CERESTE. Diplôme de création 15 février 1730 ; prise de possession à Madrid, 14 mai suivant ; lettres-patentes de confirmation, avec assiette sur… succession en ligne collatérale, 3 février 1753 ; permission du roi, pour prendre le titre de duc de Cereste, 16 février 1785.

Titulaire : Louis-Paul, marquis de Brancas, duc de Cereste, grand d'Espagne.

Société d'histoire et d'archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements "Le Vieux Montmartre" - 1896 – Bulletin, Numéros 25-33 - Page 120 – Louis-Paul de Brancas, lieutenant général, mort le 4 juin 1802, fils du maréchal de Brancas.

Tindouf[modifier | modifier le code]

Frontière[modifier | modifier le code]

  • Ouest : Commission d'abornement franco-espagnole de juillet 1957.
  • Sud-Ouest (Mauritanie) : Convention de Niamey de 1909
  • Est et Sud-Est :
  • Nord : aucun tracé officiel

Routes caravanières[modifier | modifier le code]

[Doulls]

  • Route de Oued Noun et Glimin, qui se prolonge jusqu'à Mogador
  • Route d'Akk et de Maroc
  • Route de Tafilelt
  • Route de Touat et Sud-Algérien
  • Route de l'Ouest vers le Saguiet-el-Amra

[Ifni-2]

  • Route de Atar (Mauritanie) vers Dakar
  • Tombouctou au Mali
  • Agadir au Maroc
  • Oulata vers le Djouf

[Ifni-2] (p. 109)

  • Marchés du nord : Oued Noun, Tindouf, coude du Drâa, Tafilalet, Touat
  • Marchés du sud : Soudan, Mauritanie, Sénégal
  • « Pour faciliter ces transactions, des autochtones de la rive nord du Sahara, principalement des Teknas, s'étaient installés sur les marchés de la rive sud, tandis que des Mauritaniens et des Soudanais avaient également créé des comptoirs dans les marchés septentrionaux. »

Chronologie du statut administratif[modifier | modifier le code]

1902
24 décembre : Loi organisant les Territoires du Sud, qui bien que faisant partie intégrante de l'Algérie et dépendant du ministère de l'Intérieur, sont mis sous administration militaire
1903
20 décembre : décret d'application de la loi
1905
14 août : décret de réorganisation en quatre territoires : Aïn Sefra, Ghardaïa, Oasis et Touggourt
1930
Création des Confins algéro-marocains (commandement militaire unique des confins)
1934
Rattachement à la Commune indigène de Béni-Abbès (Territoire d'Aïn Sefra)
1935
Devient le Centre administratif de la Commune indigène de la Saoura (Béni-Abbès étant rattachée à Colomb-Béchar)
1947
Suppression juridique des Territoires du Sud.
1949
5 septembre : Arrêté préfectoral de création de l'Annexe de Tindouf ; Béni-Abbès devient le chef-lieu de l'Annexe de la Saoura
1951
Numéro de département 94
1956
février : Suppressions des Confins algéro-mauritano-marocains
1956
JO du 9 décembre : Création de la Commune de Tindouf, de la commune des Réguibat et du Cercle administratif des Réguibat.
Ces communes dont de catégorie C (conseil municipal présidé par un fonctionnaire civil ou militaire nommé par le Préfet). Le conseil municipal comprend 15 membres.
1957
7 août : Suppression effective des Territoires du Sud. Création du département de la Saoura.

Tindouf à l'indépendance[modifier | modifier le code]

Début juillet 1962
The western Saharans : background to conflict, p. 230 sqq.
The Border War. Clashes in the Béchar and Draa regions between the armed forces of the two countries were marked by charges and countercharges of agression on the part of both Rabat and Algiers, but the major contest between them was centred in and around Tindouf, where the vast iron deposits of Gara Djebilet were at stake. It was triggered by the arrival in Rabat of a delegation said to represent all the Tindouf tribesmen and Notables who had signed a declaration of their allegiance to the king.
Les affrontements dans les régions de Béchar et du Draa entre les forces armées des deux pays ont été marqués de la part de Rabat et d'Alger par des accusations réciproques d'agression, mais le conflit principal se situait autour de Tindouf, en raison des vastes gisements de fer de Gara Djebilet. Le déclencheur a été l'arrivée à Rabat d'une délégation dite représenter tous les membres des tribus de Tindouf et ses notables, qui avaient signé une déclaration d'allégeance au roi.
Début juillet 1962
Le conflit aléro-marocain
Toutefois, en juillet 1962, les autorités marocaines avaient fait occuper le poste de Zegdou, sur l'axe principal de communication Colomb-Béchar-Tindouf, et avaient annoncé l'allégeance au roi des « tribus » de Tindouf (Tajakant… Regueibat… Harratin).
7 juillet 1962
France Soir
En revanche, la position prise par les habitants de Tindouf (cité algérienne), dont les représentants sont arrivés hier soir à Rabat où ils présenteront au roi Hassan II un document le reconnaissant comme leur chef spirituel et temporel, est largement exploité par la presse.
17 octobre 1962
Le Figaro, p. 9
Selon les journaux de Rabat : 130 Marocains auraient été tués lors des incidents de Tindouf
[…] Quoi qu'il en soit, il semble que cette « affaire de Tindouf » soit beaucoup plus grave qu'on ne le supposait généralement. En effet, deux journaux de Rabat, « La Nation africaine » (gouvernemental) et « El Alam » (organe de l'Istiqlal) ont annoncé ce matin que « les accrochages qui se sont produits ces jours derniers à Tindouf auraient fait 130 morts du côté marocain ». Les deux journaux précisent que « les incidents avaient commencé le 2 octobre lorsqu'un commandant des forces populaires algériennes intima au caïd Ould Salik l'ordre d'amener le drapeau marocain qui flottait sur la Casbah et de donner les armes dont il disposait. Le caïd de Tindouf refusa et, le 8 octobre, des soldats de l'armée algérienne, appuyés par l'artillerie, assiégèrent la Casbah et bombardèrent la demeure du caïd. Des hommes des tribus reguibat et tazenkat engagèrent une bataille qui fit 130 morts du côté marocain. Le caïd et sa famille furent arrêtés peu après l'engagement par les forces algériennes.
juillet 1962
The western Saharans : background to conflict, p. 230 sqq.
• The climax to the dispute over Tindouf came to a head early in October 1962, when about a dozen persons where reportedly killed there after the Algerian officer in command in Tindouf had ordered the caïd to lower the Moroccan flag, which he had raised over the the casbah, and to surrender his arms.
Le différend au sujet de Tindouf a atteint son paroxysme au début d'octobre 1962, lorsqu'environ une douzaine de personnes ont été tuées après que l'officier de l'armée algérienne commandant la place de Tindouf a ordonné au caïd de ramener le drapeau marocain qu'il avait déployé au-dessus de la casbah, et de remettre ses armes.

Citations[modifier | modifier le code]

[Ifni-2] (p. 110)
« Grâce aux détaxes de la zone franche marocaine, le sucre, le thé, et les cotonnades étaient vendus en Mauritanie — malgré les frais de transport — meilleur marché que les marchandises transitant par le Sud, même par le port franc de Nouadhibou (Port-Étienne). »
[Indif-23] (p. 230)
« The climax to the dispute over Tindouf came to a head early in October 1962, when about a dozen persons where reportedly killed there after the Algerian officer in command in Tindouf had ordered the caïd to lower the Moroccan flag, which he had raised over the the casbah, and to surrender his arms. » (« Le différend au sujet de Tindouf a atteint son paroxysme au début d'octobre 1962, lorsqu'environ une douzaine de personnes ont été tuées après que l'officier de l'armée algérienne commandant la place de Tindouf a ordonné au caïd de ramener le drapeau marocain qui flottait au-dessus de la casbah, et de remettre ses armes. »)

Texte final[modifier | modifier le code]

Tindouf est édifiée en 1852 par le cheikh Mrabet Ould Belamech, de la tribu des Tadjakant, sur l'emplacement d'un ancien ksar du XVIe siècle[5],[6].

Avantagé par la position géographique de la ville — à l'intersection des routes caravanières reliant l'Oued Noun, Glimine, Akka ou Agadir, dans le Sud marocain, Atar en Mauritanie, Dakar au Sénégal, Tombouctou dans le Soudan français, la Saguiet-el-Hamra dans le Sahara Occidental ou le Touat dans le Sud algérien[5],[7] — et la notoriété de sa confrérie religieuse, un important commerce caravanier se développe et amène la prospérité à Tindouf, qui compte jusqu'à « un millier d'habitants, sans compter les esclaves »[6]. La concentration de chameaux peut y atteindre à certaines occasions plusieurs milliers de têtes. Il s'y échange de l'or, du cuivre, de l'ivoire, des cuirs, de l'encens ou des cotonnades, mais également des esclaves Bambara, destinés au Sultan du Maroc[5],[6],[7].

En conflit constant avec les Tadjakant de Tindouf, la tribu des Reguibat et leur alliés de la tribu des Aït Oussa réussissent en mai 1894 à forcer les défenses de la ville, la piller et décimer ses défenseurs[5],[6],[8]. La ville connait dès lors le déclin : en 1915, il n'y subsiste que quelques familles, dont les tentatives de relever la ville de ses ruines vont se révéler vaines, au point qu'en 1918, leur chef est contraint de solliciter l'aide des forces françaises[5],[6]. Deux expéditions militaires de reconnaissance y sont envoyées en 1925 et en 1928 ; lors de la deuxième expédition, le capitaine français Ressot n'y trouve plus qu'une oasis dévastée, dont le total d'habitants ne dépasse pas la centaine[8]. Le déclin continue et la cité ne compte plus qu'une seule âme lorsqu'elle est définitivement occupée le 31 mai 1934, au nom de la France, par le colonel Trinquet, agissant sous les ordres du général Giraud[5],[6],[8]. Trois mois plus tard, 35 personnes, représentant 16 familles, sont réinstallées dans la cité[5],[6].

Une fois occupée, Tindouf est d'abord rattachée à la Commune indigère de Béni-Abbès (dans le Territoire de Aïn Safra), avant de devenir en 1935 le Centre administratif de la Commune indigène de la Saoura, puis quatorze ans plus tard, en vertu de l'arrêté préfectoral du 5 septembre 1949, le chef-lieu de l'Annexe de Tindouf ; enfin, le 9 décembre 1956, est créée la commune de Tindouf : de catégorie C, son conseil municipal de 15 membres est présidé par un fonctionnaire nommé par le Préfet. Le 7 août 1957, le nouveau département de la Saoura est créé, dont Tindouf est l'un des nouveaux arrondissements[9],[10],[11].

Cependant, dès 1955, Tindouf est au centre des revendications territoriales marocaines visant l'accomplissement du « Grand Maroc »[12]. Une semaine après la proclamation de l'indépendance de l'Algérie, survenue le 2 juillet 1962, la presse marocaine fait état de l'arrivée à Rabat d'une délégation de représentants des tribus de Tindouf, en vue de présenter au roi du Maroc « un document le reconnaissant comme leur chef spirituel et temporel »[13],[14],[15]. En préliminaire de la guerre des sables, des incidents éclatent le 2 octobre à Tindouf, après que l'officier de l'armée algérienne commandant la place de Tindouf ait ordonné au caïd Ould Salik d'amener le drapeau marocain déployé au-dessus de la casbah, et de remettre les armes dont il dispose. Une bataille s'engage entre l'armée et des hommes des tribus Tadjakant et Reguibat[15],[16][15], faisant de nombreuses victimes ; le nombre de morts varie selon les sources entre douze personnes[15] et 130 « Marocains »[16].

Le statut administratif de Tindouf est conservé tel quel après l'indépendance de l'Algérie en 1962. Il est modifié une première fois le 2 juillet 1974 avec le redécoupage administratif qui rattache la daïra (sous-préfecture) de Tindouf à la nouvelle wilaya (préfecture) de Béchar[17], puis une deuxième fois, le 3 avril 1984, la commune devenant le chef-lieu de la nouvelle wilaya de Tindouf[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Ch. Mottheau, « Crosne, seigneurs et seigneurie », Bulletin de la société historique et archéologique de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix, nos 11-1,‎ , p. 109-133.
  2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées JAD
  3. a et b Abbé Jean Lebeuf, Adrien Augier et Fernand Bournon, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris : Table analytique, vol. 5, Paris, Féchoz et Letouzey, 1883-1893.
  4. Longueval, Fontenay, Brunoy et Berthier, Histoire de l'Église gallicane dédiée à Nosseigneurs du clergé, t. XV, Bureau de la bibliothéque catholique, (lire en ligne), p. 182.
  5. a b c d e f et g Attilio Gaudio, Populations du Sahara occidental : histoire, vie et culture. Karthala éditions, 1993.
  6. a b c d e f et g Marcel Laugel, Sur le vif: dépêches oubliées, de la Mauritanie au Yémen. Éditions L'Harmattan, 2008.
  7. a et b Camille Douls, Voyages dans le Sahara occidental et le sud marocain. E. Cagniard (Rouen), 1888.
  8. a b et c Olivier Vergniot, Tindouf, un point d'équivoque (1912-1934). In « Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée », Éditions Edisud, 1986, vol. 41, n° 1.
  9. Députés de l'Algérie – Saoura sur Politiquemania
  10. Départements d'Algérie entre 1848 et 1962 sur Bab-el-Oued Story
  11. Les départements d'Algérie sur le Site sur la Population et les Limites Administratives de la France
  12. Jean-Marc Delaunay, Aux vents des puissances. Presses Sorbonne Nouvelle, 2009.
  13. Édouard Méric, Le conflit algéro-marocain. In Revue française de science politique, 1965, vol. 15, n° 4, pp. 743-752.
  14. France soir, 7 juillet 1962, p. 5.
  15. a b c et d Virginia McLean Thompson, Richard Adloff, The western Saharans: background to conflict. Taylor & Francis, 1980. (ISBN 0389201480 et 9780389201489). p. 230. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Indif-24 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  16. a et b Le Figaro, 17 octobre 1962, p. 9 : « Selon les journaux de Rabat : 130 Marocains auraient été tués lors des incidents de Tindouf ».
  17. Ordonnance n° 74-69 du 2 juillet 1974, Journal officiel de la République algérienne du 9 juillet 1974 (n° 55), page 608.
  18. Décret n° 84-79 du 3 avril 1984, Journal officiel de la République algérienne du 3 avril 1984 (n° 14), page 295.

Questions d'Ifni95[modifier | modifier le code]

Ecoute moi bien je vais te le dire une derniere fois, je me fou que Senhouri soit un fuiyard un voleur ou un pilote de formule 1, moi ce que je prouve c'est que Senhouri était a la tete de la délégation partie faire allégeance au Roi du Maroc. Je te le dis té pas chez toi ici tu fais pas ce que tu veux on mettra pas ce que tu veux seulement toi ici, tu te prends pour qui ? Toujours toi qui dois mettre ta version, toujours toi qui doit mettre ce que tu veux, non mais tu te prends pour qui ? J'attend ta reponse et je jure que si elle n'est pas satisfaisante je remetterai trés rapidement ce qu'il y avait, et si sa te plait pas viens me le dire en face ou appel un moderateur y a bien des moderateurs dans ce site. Le Caid Senhouri a participé et etait a la tete de la delegation partie faire allégeance au sultan marocain. Les Ait Oussa c'est une tribu marocaine a laquel j'appartiens prouvée par la video du chef de cet tribu et par l'article qui fait le detail de l'histoire de cet tribu !!!!! Toi tu as quoi pour me prouver que Senhouri n'a pas participé a la delegation allé faire allégeance au roi du Maroc et qu'Ait Oussa n'est pas une tribu marocaine ! RIEN !!!! Je jure que je remetterai ma version si tu n'a pas une reponse satisfaisante ! (Utilisateur Ifni95)

Je réponds aux deux questions :
Ould Senhouri
Vous avez cité à l'appui de vos dires deux ouvrages (ici et ici), tous les deux écrits par Atillio Gaudio. On lit dans le premier, Guerres et paix au Maroc, ce texte-ci : « Dès la proclamation de l'indépendance algérienne, le 1er juillet […]. Ainsi, à la suite d'un déplacement de membre de tribus de la région de Colomb-Bécher et de Tindouf à Rabat, avec à leur tête le caïd Abdellah Ould Senhouri pour présenter leur acte d'allégeance au roi du Maroc » (pp. 120-121). On lit, dans le second, Les populations de Sahara occidental, et concernant comme on peut le constater la même période de la proclamation de l'indépendance de l'Algérie, le texte suivant : « En obtenant son indépendance le 3 juillet 1962, l'Algérie fit de Tindouf une de ses sous-préfectures. Les Reguibat s'y opposèrent, de même que les Tadjakant. Certains furent arrêtés pour avoir hissé le drapeau marocain. D'autes, comme le caïd Ould Sennhouri, s'enfuirent au Maroc » (pp. 24-25). Le même auteur, pour la même période et à propos de la même personne, énonce deux thèses contradictoires. En application du principe de neutralité de point de vue, nous nous devons de rapporter fidèlement cette contradiction, à moins que nous puissions, à l'aide de source(s) supplémentaire(s), fiable(s) et indépendante(s), lever cette ambiguïté (et je me permets de vous en rappeler ces quelques lignes d'explication sur la neutralité de point de vue : « Ce principe se résume en ces quelques mots : les articles doivent être écrits de façon à ne pas prendre parti pour un point de vue plutôt qu'un autre. Au contraire, il s'agit de présenter tous les points de vue pertinents, mais sans en adopter aucun. Il ne faut a priori jamais affirmer, sous-entendre ou même laisser croire qu'un des points de vue est d'une quelconque façon meilleur, égal ou moins bon qu'un autre. »). Il nous est également interdit de rapporter ce que nous savons ou croyons, car cela constituerait un travail inédit (« Une encyclopédie décrit le monde tel qu'il est connu, et non le monde tel qu'on voudrait le faire connaître. Dans un article, tout passage peut être défini comme un « travail inédit » si […] il propose un argument inédit pour (ou contre) une théorie ou un point de vue décrits dans l'article, et qu'il ne peut être associé à une référence externe satisfaisante »). Le corollaire de tout cela est qu'il nous est interdit de privilégier une thèse au détriment de l'autre : ce n'est pas à nous de décider ce que doit lire et savoir le lecteur, il doit se faire sa religion de lui-même. Et cela suppose de lui proposer les deux thèses, ou à défaut de les taire les deux.
Aït Oussa
Des trois références utilisées dans l'article pour sourcer la destruction de Tindouf par les Réguibat avec l'aide des Aït Oussa, aucune n'affirme que cette dernière fût marocaine. Vous voulez ajouter cette précision et vous proposez à l'appui de vos dires deux références. Bubblegun, par analogie, vous a expliqué que la tribu et la nation sont deux notions fort différentes, la tribu ayant souvent une étendue transfrontalière qui ne permet pas de la attacher de manière sure à une nation précise. Vous ne semblez pas vous en satisfaire. Soit. Si vous vous reportez à la longue liste de références collectées ci-dessous, vous noterez aisément que la tribu des Aït Oussa se rencontre et se rencontrait non seulement au Maroc, comme vous l'indiquez à juste titre, mais également au Sahara occidental, en Algérie et en Mauritanie (« on comptait […] au Sahara occidental […] onze autres petites tribus : […] Aït Oussa » — « Camille doulls dressa une liste […] des tribus nomades du Sahara occidental : il citait notamment […] les Aït Oussa » — «  les tribus et les groupes tribaux installés sur le territoire marocain et les mêmes tribus se trouvant en Algérie et en Mauritanie, citant notamment les […] tribus Aït Baamrane et Aït Oussa »). Parce qu'aucune source ne précise la nationalité des Aït Oussa ayant participé à la destruction de Tindouf, et parce que les Aït Oussa peuvent indifféremment être Algériens, Marocains, Mauritaniens ou Sahraouis, il nous faudra trouver une source fiable établissant de manière certaine que les Aït Oussa à l'origine du sac de Tindouf provenaient bien du Maroc.

Histoire (application de modèles {{Ouvrage}} et {{Article}})[modifier | modifier le code]

L'oasis de Tindouf telle que vue en 1880 par l'explorateur germano-autrichien Oskar Lenz[1].

Tindouf est édifiée en 1852 par le cheikh Mrabet Ould Belamech, de la tribu des Tadjakant, sur l'emplacement d'un ancien ksar du XVIe siècle[2],[3].

Avantagé par la position géographique de la ville — à l'intersection des routes caravanières reliant Guelmim dans la region de l'Oued Noun, Akka ou Agadir, dans le Sud marocain, Atar en Mauritanie, Dakar au Sénégal, Tombouctou au Mali, la Saguiet-el-Hamra dans le Sahara occidental ou le Touat dans le Sud algérien[2],[4] — et la notoriété de sa confrérie religieuse, un important commerce caravanier se développe et amène la prospérité à Tindouf, qui compte jusqu'à « un millier d'habitants, sans compter les esclaves »[3]. La concentration de chameaux peut y atteindre à certaines occasions plusieurs milliers de têtes. Il s'y échange de l'or, du cuivre, de l'ivoire, des cuirs, de l'encens ou des cotonnades, mais également des esclaves Bambara, destinés au Sultan du Maroc[2],[3],[4].

En conflit constant avec les Tadjakant de Tindouf, la tribu des Reguibat et son alliée la tribu des Aït Oussa réussissent en mai 1894 à forcer les défenses de la ville, la piller et décimer ses défenseurs[2],[3],[5]. La ville connait dès lors le déclin : en 1915, il n'y subsiste que quelques familles, dont les tentatives de relever la ville de ses ruines vont se révéler vaines, au point qu'en 1918, leur chef est contraint de solliciter l'aide des forces françaises[2],[3]. Deux expéditions militaires de reconnaissance y sont envoyées en 1925 et en 1928 ; lors de la deuxième expédition, le capitaine français Ressot n'y trouve plus qu'une oasis dévastée, dont le total d'habitants ne dépasse pas la centaine[5]. Le déclin continue et la cité ne compte plus qu'une seule âme lorsqu'elle est définitivement occupée le 31 mai 1934, au nom de la France, par le colonel Trinquet, agissant sous les ordres du général Giraud[2],[3],[5]. Trois mois plus tard, 35 personnes, représentant 16 familles, sont réinstallées dans la cité[2],[3].

Une fois occupée, Tindouf est d'abord rattachée à la Commune indigère de Béni-Abbès (dans le Territoire de Aïn Safra), avant de devenir en 1935 le Centre administratif de la Commune indigène de la Saoura, puis quatorze ans plus tard, en vertu de l'arrêté préfectoral du 5 septembre 1949, le chef-lieu de l'Annexe de Tindouf ; enfin, le 9 décembre 1956, est créée la commune de Tindouf : de catégorie C, son conseil municipal de 15 membres est présidé par un fonctionnaire nommé par le Préfet. Le 7 août 1957, le nouveau département de la Saoura est créé, dont Tindouf est l'un des nouveaux arrondissements[3],[6],[7],[8].

Cependant, dès 1955, Tindouf est au centre des revendications territoriales marocaines visant l'accomplissement du « Grand Maroc »[9]. Le 7 juillet 1962, quelques jours après la proclamation de l'indépendance de l'Algérie, survenue le 3 juillet 1962, la presse marocaine fait état de l'arrivée à Rabat d'une délégation de représentants des tribus de Tindouf[note 1], venus présenter au roi du Maroc « un document le reconnaissant comme leur chef spirituel et temporel »[10],[11],[12]. En préliminaire de la guerre des sables, des incidents éclatent le 2 octobre à Tindouf, après que l'officier de l'armée algérienne commandant la place de Tindouf ait ordonné au caïd Ould Salik d'amener le drapeau marocain déployé au-dessus de la casbah, et de remettre les armes dont il dispose. Une bataille s'engage entre l'armée et des hommes des tribus Tadjakant et Reguibat[13],[14], faisant de nombreuses victimes ; le nombre de morts varie selon les sources entre une douzaine de personnes[12] et 130 « Marocains »[13].

Le statut administratif de Tindouf est conservé tel quel après l'indépendance de l'Algérie en 1962. Il est modifié une première fois le 2 juillet 1974 avec le redécoupage administratif qui rattache la daïra (sous-préfecture) de Tindouf à la nouvelle wilaya (préfecture) de Béchar[15], puis une deuxième fois, le 3 avril 1984, la commune devenant le chef-lieu de la nouvelle wilaya de Tindouf[16].

La controverse sur l'appartenance de Tindouf a certes pris officiellement fin avec la signature, le 15 juin 1972, d'un accord frontalier algéro-marocain[17], ratifié en 1973 par l'Algérie[18] et en 1992 par le Maroc[19], et consacrant l'appartenance à l'Algérie de Tindouf, mais comme le résume si bien Olivier Vergniot[5], « Nationalismes obligent, le débat sur l'appartenance de Tindouf reste une question épineuse. Il s'agit le plus souvent de délivrer un certificat de conformité à l'une ou l'autre thèse en présence, en passant soit par le miroir déformant du « bon droit » historique, soit par celui du respect juridique pointilleux ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Oskar Lenz (trad. Pierre Lehautcourt), Timbouctou : voyage au Maroc, au Sahara et au Soudan [« Timbuktu: Reise durch Morokko die Sahara und den Sudan »], t. 2, Hachette, 1886-1887 (lire en ligne), p. 38-39.
  2. a b c d e f et g Attilio Gaudio, Populations du Sahara occidental : histoire, vie et culture. Karthala éditions, 1993.
  3. a b c d e f g et h Marcel Laugel, Sur le vif: dépêches oubliées, de la Mauritanie au Yémen. Éditions L'Harmattan, 2008.
  4. a et b Camille Douls, Voyages dans le Sahara occidental et le sud marocain. E. Cagniard (Rouen), 1888.
  5. a b c et d Olivier Vergniot, Tindouf, un point d'équivoque (1912-1934). In « Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée », Éditions Edisud, 1986, vol. 41, n° 1.
  6. Députés de l'Algérie – Saoura sur Politiquemania
  7. Départements d'Algérie entre 1848 et 1962 sur Bab-el-Oued Story
  8. Les départements d'Algérie sur le Site sur la Population et les Limites Administratives de la France
  9. Jean-Marc Delaunay, Aux vents des puissances. Presses Sorbonne Nouvelle, 2009.
  10. Édouard Méric, Le conflit algéro-marocain. In « Revue française de science politique », 1965, vol. 15, n° 4, pp. 743-752.
  11. France soir, 7 juillet 1962, p. 5.
  12. a et b Virginia McLean Thompson, Richard Adloff, The western Saharans: background to conflict. Taylor & Francis, 1980, p. 230.
  13. a et b Le Figaro, 17 octobre 1962, p. 9 : « Selon les journaux de Rabat : 130 Marocains auraient été tués lors des incidents de Tindouf ».
  14. Selon É. Méric, op. cit, ces hommes seraient « les représentants locaux du gouvernement marocain ».
  15. Ordonnance n° 74-69 du 2 juillet 1974, Journal officiel de la République algérienne du 9 juillet 1974 (n° 55), page 608.
  16. Décret n° 84-79 du 3 avril 1984, Journal officiel de la République algérienne du 3 avril 1984 (n° 14), page 295.
  17. Convention relative au tracé de la frontière d'État établie entre le Royaume du Maroc et la République Algérienne Démocratique et Populaire sur le site de l'ONU.
  18. Journal officiel de la République Algérienne du 15 juin 1973.
  19. Bulletin Officiel du Royaume du Maroc du 1er juillet 1992.


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