Tramway de Livry à Gargan

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Ancien tramway à vapeur
de Livry à Gargan
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Voir l'illustration.
Le tramway au terminus de Livry, au début du XXe siècle
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Livry-Gargan
Historique
Mise en service 1890
Fermeture 1930
Concessionnaires Cie de l'Est (1886 – 1930)
Fermée (à partir de 1930)
Caractéristiques techniques
Longueur 3,3 km
Écartement standard (1,435 m)
Nombre de voies Anciennement à voie unique

Le tramway de Livry à Gargan est une ancienne ligne de tramway à vapeur de Seine-et-Oise (aujourd'hui Seine-Saint-Denis) qui fonctionna sur une ligne de 3,3 km de longueur entre la gare de Gargan et Livry, entre 1890 et 1930.

Création de la ligne[modifier | modifier le code]

La ligne Paris - Strasbourg dessert la commune voisine, Le Raincy, en évitant Livry. Face à cette situation et répondant à la demande des habitants, la municipalité engage la construction d'un chemin de fer afin d'améliorer la desserte de la commune.

En 1886, la municipalité négocie un traité avec la compagnie des chemins de fer de l'Est, qui exploitait déjà la ligne des Coquetiers, par lequel elle s'engage à lui confier l'exploitation de la future ligne pour toute la durée de la concession, jusqu'au .

Cette voie ferrée d'intérêt local (VFIL), à écartement normal de la gare de Gargan à Livry-ville est décrétée d'utilité publique par le décret du sous forme de tramway à vapeur pour le transport des voyageurs, colis et messageries. Le décret approuve la convention d'exploitation de 1886.

Caractéristiques de la ligne[modifier | modifier le code]

La ligne comporte une voie unique de 3,3 km de longueur, à voie normale, contrairement aux tramways d'alors généralement à voie métrique. Elle est implantée sur la route nationale 3.

Elle débute à la gare de Gargan, où la compagnie possède son propre quai d'embarquement, ainsi qu'un parc à coke et une grue-réservoir. Elle se termine rue de Meaux, après le carrefour de la rue Jean-Jacques Rousseau. Pour aller d'un bout à l'autre de la ligne, les tarifs sont de 0,65 franc en première classe, 0,45 franc en seconde classe et 0,30 franc en troisième classe.

Arrêts desservis[modifier | modifier le code]

La place de la Fontaine.
Tramway au terminus de la route de Meaux, au milieu de la chaussée.

La ligne comporte huit arrêts situés à Livry:

  • Gare de Gargan (Station de la Compagnie de l'Est) ;
  • Fosse-Maussoin ;
  • RN 3 - Sévigné (sur l'avenue du Consul-Général-Nordling, aujourd'hui carrefour Kennedy - restaurant Por Do sol) ;
  • RN 3 - Halte de la Mairie ;
  • RN 3 - Place de la Fontaine ;
  • Marché, rue de Meaux ;
  • Route de Sevran ;
  • Rue de Meaux (terminus) (actuel boulevard Robert-Schuman).

Exploitation[modifier | modifier le code]

La ligne est ouverte au trafic le . En 1914, ses huit stations sont desservies par 17 navettes quotidiennes, qui effectuent le trajet en 18 ou 19 minutes.

Les horaires du Tramway en 1914
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Locomotives[modifier | modifier le code]

La locomotive 0.203 l'Ill
Le terminus de la ligne en gare de Gargan
Une rame au tout début du XXe siècle. On imagine le confort des voyageurs de la voiture à impériale, datant des origines de la Ligne des Coquetiers, et sans vitre à l'impériale pour les protéger...

Les quatre locomotives à vapeur, type 030T, portaient le nom d'un affluent ou sous-affluent du Rhin afin d'évoquer la perte récente de l'Alsace-Lorraine :

  • la 0.204, Liepvrette ;
  • la 0.208, Thur ;
  • la 0.203, l'Ill[1] ;
  • et la 0.209, la Zorn.

Elles circulèrent sur la ligne pendant ses 40 ans d'existence, avant de poursuivre leur carrière sur la petite ligne de Vrigne-Meuse à Vrigne-aux-Bois (Ardennes).

Les voitures à impériale couverte provenaient, elles, de la ligne des Coquetiers[2].

Trafic[modifier | modifier le code]

En 1912, le nombre de voyageurs transportés est de 353 000 pour atteindre 516 000 en 1928.

Fin de la ligne[modifier | modifier le code]

Le , à la suite d'une réfection du pavage de la route nationale 3 et une exploitation largement déficitaire, la municipalité décide, en lien avec la compagnie des chemins de fer de l'Est, le transfert sur route avec la substitution d’autobus au train. La mauvaise image des trains qui encombraient la route et occasionnaient trop fréquemment des accidents, d'où le surnom d'« écraseur » donné par les usagers et les riverains[3], est également une des raisons de cette fermeture.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La 0.203, l’Ill, existait encore en 1950 où elle était garée au dépôt de Troyes, 93 ans après sa construction par les Ateliers de Mulhouse en 1856. Avec ses 1.522.422 km, c'était la machine la plus âgée du réseau de l'Est...
  2. Source : Hebdomadaire Notre Métier N° 251 du 29 mai 1950
  3. Henri Domengie & José Banaudo, Les petits trains de jadis, tome 4 : Nord de la France, éditions du Cabri, 1995

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Domengie et José Banaudo, Les petits trains de jadis, tome 4 : Nord de la France, éditions du Cabri, 1995, (ISBN 2-908816-29-6)
  • Revue Notre Métier, N° 251,
  • Christian Berninger et André Jacquot, « Le tramway à vapeur de Gargan à Livry », Rails d'Autrefois, Revue du Cercle Historique du Rail Français, no 5,‎ , p. 45-51 (ISSN 2110-4522)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]