Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne

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Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne
Image illustrative de l’article Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne
Monogramme des CDHV

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Tramway sur le viaduc de Rancon

Situation Haute-Vienne (Limousin)
Type Chemin de fer secondaire électrique
Entrée en service 1908
Fin de service 1949
Longueur du réseau 318 km
Lignes 7
Écartement des rails voie métrique
Propriétaire département de la Haute-Vienne
Exploitant CDHV
Réseaux connexes Paris-Orléans
Tramways de la Dordogne

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Carte du réseau

Les Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne (CDHV), surnommé le trami par les haut-viennois, est un ancien tramway électrique du département de la Haute-Vienne.

Histoire[modifier | modifier le code]

Ancienne gare de Villevit (commune de Rancon).

L'idée de créer un réseau de Chemins de fer départementaux dans le département de la Haute-Vienne existait déjà en 1881, peu après la promulgation de la loi sur les tramways. Il faudra attendre le début du XXe siècle pour que le conseil général autorise la construction des lignes.

De 1908 à 1949, des tramways départementaux ont fonctionné dans le département de la Haute-Vienne. Le réseau de la Compagnie des Chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne (CDHV) a été le plus long réseau électrifié de France. Les quatre lignes atteignaient 345 km de longueur.

Le trami transporta 1 300 000 voyageurs en 1912. À la veille de la seconde Guerre mondiale, en 1938, ce nombre atteint 2 200 000.

En s'imbriquant dans le réseau des tramways urbains, les tramways départementaux permettaient une desserte cadencée de la banlieue de Limoges. Cela est comparable à la fréquence de certaines lignes du RER parisien d'aujourd'hui. Un tramway partait toutes les 20 minutes, entre 5 heures du matin et 21h00, du Champ de foire à Limoges pour relier Aixe-sur-Vienne. Cette partie du réseau était complétée par les lignes de tramways du réseau urbain de Compagnie des Compagnie des Tramways électriques de Limoges.

Les difficultés d'entretien durant la guerre et l'arrivée de l'autocar condamnent le tramway qui est définitivement remplacé par les cars de la RDTHV le .

Dès 1936, les lignes les moins rentables sont supprimées :

  • Saint-Mathieu - Rochechouart ;
  • Rancon - Bussière Poitevine ;
  • Chaptelat - Razès.

La longueur totale du réseau exploité est réduite ainsi à 276 km.

Entre 1951 et 1952, les voies sont entièrement déposées, excepté dans l'ancien village martyr d'Oradour-sur-Glane détruit par les SS en 1944. Ceci conformément à la volonté de maintien en l'état des ruines.

Compagnie des chemins de fer départementaux de la Haute Vienne[modifier | modifier le code]

La compagnie des chemins de fer départementaux de la Haute Vienne (CDHV) est créée le . Elle construit un réseau de 4 lignes autour de Limoges dont la longueur est de 344,9 km. Elle est affiliée au Groupe Giros-Loucheur. Le réseau est déclaré d'utilité publique par décret du [1].

Lignes[modifier | modifier le code]

La Gare des tramways à Saint-Laurent-sur-Gorre.
Un tram en gare de Bussière-Poitevine.
  • Ligne 6 : Les Planchettes - Razès, 19 km

Ces lignes sont ouvertes entre 1911 et 1913.

Infrastructure[modifier | modifier le code]

Le dépôt[modifier | modifier le code]

L'usine électrique sur la Vienne à Eymoutiers

Le dépôt principal des tramways est situé au bord de la rivière l'Aurence et il est embranché à la ligne de Limoges à Saint Junien. Il comprend :

  • un faisceau de garage couvert ;
  • un atelier de réparation ;
  • une usine de production de courant.

Alimentation électrique[modifier | modifier le code]

Une usine de production de courant est installée à Bussy-Varache en aval de la commune d'Eymoutiers[2]. Un barrage a été construit sur la Vienne. Le courant produit est distribué à la tension de 10 000 volts par des feeders sur le réseau (courant alternatif 25 périodes).

Une centrale thermique est installée au dépôt de l'Aurence à Limoges. Elle fonctionne au moyen de chaudières, alimentées au charbon, produisant de la vapeur qui entraîne des génératrices de courant.

Ouvrage d'art[modifier | modifier le code]

Le Viaduc de Rancon, peu après sa construction

Le principal ouvrage est le viaduc de Rancon, entre Limoges et Châteauponsac, au-dessus de la vallée encaissée de la Gartempe. Sa longueur est de 138 mètres et la hauteur de 27 mètres, il comprend 11 arches de 9 mètres d'ouverture et une rampe continue de 55 mm/m.

Le tracé dans Limoges[modifier | modifier le code]

La situation dans Limoges est particulière, du fait de l'existence d'un réseau de tramways urbains. Les CDHV partent initialement de la place Maison-Dieu, puis après 1923 de la gare des Charentes (Gare de Limoges-Montjovis).

La desserte de la banlieue de Limoges[modifier | modifier le code]

Le réseau CDHV assurait la desserte de la banlieue depuis Limoges:

  • vers Aixe sur Vienne, (ligne 1)
  • vers Couzeix, (ligne 2)
  • vers Landouge, (ligne 3)
  • vers Babylone, (ligne 4)

Ces services sont assurés en navettes par des motrices à 2 essieux.

Matériel roulant[modifier | modifier le code]

Automotrices électriques[modifier | modifier le code]

  • 21 motrices à bogies type A, puissance: 4 x 60 cv
  • 18 motrices à 2 essieux type B, puissance: 2 x 60 cv

Voitures passagers[modifier | modifier le code]

  • 38 voitures à voyageurs à 2 essieux

Wagons[modifier | modifier le code]

  • 110 wagons de marchandises à 2 essieux

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Martine Doutey, Drôle de Tram, éditions L'étang Moderne, 2023 (ISBN 979-10-95557-15-9).
  • Louis Gildas, Il était une fois... les tramways de Haute-Vienne et de Limoges, éditions CPE, 2001 (ISBN 2-84503-111-4)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Revue générale des chemins de fer, , 596 p. (lire en ligne).
  2. « Electricité | Commune d'Eymoutiers » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Maquette des CDHV[modifier | modifier le code]

Une maquette fonctionnelle à l'échelle du 1/22,5è a été entièrement réalisée par un membre d'HistoRail qui a bien connu les CDHV et conduit une des motrices sur Limoges/Saint-Laurent-sur-Gorre. Elle est présentée à HistoRail, musée du chemin de fer à Saint-Léonard-de-Noblat. Une exposition permanente de photos accompagnée de textes apporte quelques explications.

Liens externes[modifier | modifier le code]