Temple protestant d'Arcachon

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Le temple protestant d'Arcachon est un lieu de culte situé dans la Ville d'Hiver d'Arcachon, en Gironde. La paroisse est membre de l'Église protestante unie de France.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au XIXe siècle, la bourgeoisie bordelaise protestante vient en villégiature sur le bassin d'Arcachon. En 1857, un décret impérial de Napoléon III forme la commune d'Arcachon en la séparant de La Teste-de-Buch. Cette année-là, une chapelle gothique consacrée à Sainte-Cécile est édifiée par des particuliers boulevard de la plage (actuelle rue Claude-Bouscau). Mais l’Église catholique refuse d'y nommer un desservant, et aucune messe n'y est célébrée. Les protestants bordelais Hovy, Couve et Hernozant achètent alors la chapelle, qui est transformé en temple et inauguré le . Il est racheté par le Consistoire réformé de Bordeaux en 1866, et sert également pour les fidèles anglicans[1]. Les premiers pasteurs viennent de Bordeaux (temple du Hâ), jusqu'à la nomination d'un pasteur en 1882. Le temple est restauré en 1906. Le portail comporte alors un bas-relief d'une Bible ouverte, symbole traditionnel des églises réformées[2].

En 1866, le jeune révérend Irlandais Samuel Radcliffe (1838-1913) vient soigner une pneumonie à Arcachon. Il y devient aumônier de la « colonie » anglaise. Les célébrations ont lieu dans le temple réformé. En 1878, grâce au financement de la Colonial and Continental Church Society de Londres, il fait construire une chapelle anglicane sur la promenade des Anglais, place Palmier (renommée depuis place du Professeur-Alexander-Fleming (place des Palmiers))[3]. Le révérend Lord John Jackson, évêque anglican de Londres, est présent à l'inauguration de cette chapelle Saint-Thomas, ainsi que le maire d’Arcachon, Adalbert Deganne[4]. Un cimetière dans le jardin de la chapelle accueille alors les sépultures, des plaques commémoratives, et des inscriptions sur les vitraux témoignent de l'origine des fidèles. La communauté britannique diminue durant la Première Guerre mondiale, et une plaque à l'entrée fait mémoire des soldats morts. En 1941, l’église sert d’entrepôt à l’armée allemande[5]. La chapelle est restaurée et agrandie en 1962. La table de communion est offerte par la congrégation de La Haye[6]. Mais la communauté a quasiment disparu et la chapelle est progressivement laissée à l'abandon. En 1974, la mairie d'Arcachon rachète la chapelle à l'église anglicane de Bordeaux et la revend à la communauté réformée. Le premier culte a lieu le , et une inauguration officielle et œcuménique a lieu le . Le clocheton avec sa cloche de 1898 est remonté dans le jardin du temple[7].

Croix huguenote.

En 1977, l'ancien temple est démoli pour ouvrir un square. L'ancienne rue du temple est rebaptisée rue Claude-Bouscau après la mort du sculpteur Claude Bouscau, né à Arcachon en 1909, fils d’ostréiculteur, et mort en 1985. En 1989, le professeur aux Beaux-Arts de Paris Philippe Hubert, sculpte pour la place centrale une œuvre, Perle de la Côte d’Argent, inspiré d'une maquette de Claude Bouscau[8].

À partir de 2007, le temple de la place Fleming est rénové. Les dix vitraux et la rosace sont restaurés et d'autres construits en 2015 par un maître verrier de Créon[9],[10]. La paroisse du bassin d'Arcachon et du nord des landes célèbre ses cultes dans ses temples d'Arcachon, du Cap-Ferret (construit en 1963)[11]. Elle est engagée dans le dialogue interreligieux, en particulier avec la communauté de la synagogue d'Arcachon, dont le rabbin Éric-Meyer Aziz est secrétaire national de l'Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF)[12],[13].

Pasteurs de la paroisse réformée[modifier | modifier le code]

Architecture[modifier | modifier le code]

L'édifice est en brique et pierres de taille, avec toiture en tuiles.

À l'intérieur, le plancher est en bois, ainsi que la charpente, visible, ce qui donne une excellente acoustique. Sur la voûte principale est écrit en papier collé « Glory to God in the Highest », extrait d'un verset de Noël dans l'Évangile selon Luc 2, 14 : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée ! »[10].

Les bancs en bois ciré sont d'époque. Dans le chœur est installée la table de communion, la chaire, un pupitre et un orgue positif installé en 1991, qui sert également pour des concerts.

Au sud, sept vitraux préraphaélites animent le chœur. Ils représentent des anges, Jésus, une vierge sage portant une lampe.

Dans le chœur, les trois vitraux représente l'apôtre Thomas (éponyme de la chapelle), un Christ en gloire et l'apôtre Pierre. Il y a de simples vitraux colorés côté nord.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Histoire du Temple d'Arcachon », sur Bassin Arcachon et nord des Landes (consulté le )
  2. « Temple protestant », sur arcachon-nostalgie.com (consulté le )
  3. José Ruiz, « Visite d'Arcachon avec Fabienne Farber, responsable des Archives municipales : le temple protestant », sur ici, par France Bleu et France 3 (consulté le )
  4. Aimé, « Arcachon - Ville d'Hiver partie sud, n° 5 », sur HTBA, (consulté le )
  5. Corinne Gendreau, « L'histoire des Anglicans à Arcachon », sur Ensemble, (consulté le )
  6. Roland Léonard, « L'histoire des Anglicans à Arcachon », sur Ensemble, (consulté le )
  7. Christian Visticot, « Le temple d'Arcachon a été rénové », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  8. « Perle de la Cote d’Argent – Site officiel du sculpteur Claude Bouscau » (consulté le )
  9. Bernadette Dubourg, « Arcachon : la ville participe à la rénovation des vitraux du temple », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Bernadette Dubourg, « Les vitraux et la façade du temple seront rénovés », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  11. Patrice Bouscarrut, « Elle retrace l’histoire du temple protestant », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
  12. « Intervenants », sur Amitié judéo-chrétienne du Bassin d'Arcachon (consulté le )
  13. Corinne Gendreau, « Rencontre avec le judaïsme », sur Regards protestants, (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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