Syndrome confusionnel (délirium)
Symptômes | Distraction, trouble de la mémoire, désorientation (d), trouble de la pensée, trouble du sommeil, trouble de la parole, psychose et labilité émotionnelle (d) |
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Médicament | Halopéridol et trazodone |
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Spécialité | Psychiatrie, neurologie et psychologie |
CISP-2 | P71 |
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CIM-10 | F05 |
CIM-9 | 293.0 |
DiseasesDB | 29284 |
MedlinePlus | 000740 |
eMedicine | 288890 |
MeSH | D003693 |
Patient UK | Delirium |
Le syndrome confusionnel, confusion mentale ou « état confusionnel », comprend un ensemble de troubles des fonctions supérieures, et correspond à une atteinte aiguë et globale des fonctions mentales, se caractérisant essentiellement par un trouble de la conscience. Lorsqu'un onirisme peut lui être associé, on parle alors de syndrome confuso-onirique. (dans les pays anglophones il peut encore être appelé « encéphalopathie métabolique » ou « delirium ».
Aspects historiques
Le terme de « confusion mentale » a été employé pour la première fois à la fin du XIXe siècle par un psychiatre français, Philippe Chaslin (1895), qui le définissait comme « une affection aiguë constituée par une forme d'affaiblissement et de dissociation intellectuels, qui peut être accompagnée ou non de délire, d'agitation ou d'inertie ».
Description
Le syndrome confusionnel s'installe le plus souvent en quelques jours. Le début est marqué par l'apparition d'un trouble comportemental traduisant une rupture avec l'état antérieur ; le patient est envahi d'un sentiment d'étrangeté, d'une perplexité anxieuse, devient irritable et insomniaque.
À la phase d'état, les éléments essentiels sont représentés par l'association d'un trouble de la vigilance, de troubles perceptifs, d'une désorientation temporo-spatiale et d'une altération globale des fonctions cognitives. Le patient est incapable d'appréhender pleinement l'environnement (obnubilation) ; les troubles de l'attention lui interdisent d'intégrer correctement les perceptions sensorielles ; il en résulte distorsion et obscurcissement de la réalité, avec apparition de productions délirantes à type d'illusions ou d'hallucinations (le plus souvent visuelles, parfois auditives) et d'un vécu onirique. Le sujet adhère totalement à cette production mal systématisée, intense et génératrice d'anxiété et de peur.
Des comportements inadaptés, voire dangereux pour le patient et son entourage peuvent en résulter. La présentation est toujours incohérente et le comportement inadapté ; le patient peut être prostré, hébété, apathique, aboulique, somnolent lors de l'examen, indifférent vis-à-vis de son état ou de son entourage, ou au contraire agité, anxieux, hyperkinétique, logorrhéique. Ces troubles comportementaux sont très variables et sont en général majorés en période nocturne.
Diagnostic
Les critères diagnostiques sont les suivants :
- diminution de la capacité à maintenir l'attention envers les stimulations externes : par exemple, les questions doivent être répétées, car l'attention ne se fixe pas. Diminution également de la capacité à s'intéresser de façon appropriée à de nouvelles stimulations externes : le patient persévère à répondre à une question posée antérieurement ;
- désorganisation de la pensée, comme le montrent des propos décousus, inappropriés ou incohérents ;
- au moins deux des manifestations suivantes :
- obnubilation de la conscience, par exemple difficultés à rester éveillé pendant l'examen,
- anomalies de la perception : erreurs d'interprétations, illusions ou hallucinations,
- perturbation du rythme veille sommeil, avec insomnie ou somnolence diurne,
- augmentation ou diminution de l'activité psychomotrice,
- désorientation temporo-spatiale, non reconnaissance des personnes de l'entourage,
- troubles mnésiques, par exemple impossibilité de retenir des éléments nouveaux comme une liste de plusieurs objets sans liens entre eux énoncés 5 minutes avant ou de se souvenir des faits passés, comme ceux caractérisant l'épisode pathologique en cours.
Causes
Métabolique
Anomalie du ionogramme (déshydratation, hyperhydratation), du bilan hépatique, hypoglycémie.
Infection
Surtout infection urinaire (pyélonéphrite) et infection pulmonaire(pneumopathie). Il faut toujours évoquer de principe une méningite devant une confusion fébrile en l'absence d'autre cause retrouvée.
Iatrogène
Surdosage en médicaments, interactions médicamenteuses, prise de toxiques (drogues, plantes, intoxication médicamenteuse volontaire).
Douleur
Diagnostic différentiel
- Démence
- État de mal épileptique
Traitement et prise en charge
Lors d'une confusion mentale, l'hospitalisation est souvent nécessaire[1],[2],[3].
- Traitement symptomatique qui correspond à l'installation du patient en chambre isolée et bien éclairée. Il ne faut pas oublier de prévenir le risque de fugues et d'aménager la chambre en y incorporant des repères personnels (type photos... ) ;
- Traitement de la cause, étant donné que la confusion mentale a généralement une origine non psychiatrique
Notes et références
Articles connexes