Samuel David Alexander

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Samuel David Alexander
Samuel David Alexander.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Croate
Activité

Samuel "Sami" David Alexander, né le et décédé le , est un industriel juif croate, doyen des industriels croates, un philanthrope et un membre de l'importante famille Alexander de Zagreb[1],[2],[3].

Ses débuts dans le commerce

Alexander, connu sous le pseudonyme de Der Gescheite (Le malin), est né à Zagreb dans une famille juive[4]. Son père Jonas Alexander est un commerçant qui a quitté Güssing en Autriche pour s'installer à Zagreb, et sa mère Roza, de nom de jeune fille Stern, vient d'une vieille famille juive influente de Zagreb. Le père d'Alexander est conseiller à la Chambre de commerce et d'artisanat croate[5]. Alexander a un jeune frère Šandor et deux sœurs Gizela et Ilka. Il suit des cours à l'école élémentaire puis secondaire de Zagreb, avant de s'inscrire à l'académie commerciale à Vienne. Vers 1860, son père ouvre un magasin à grains. À la fin de ses études, Alexander retourne à Zagreb et commence à travailler avec son père.

En 1880, il s'installe à Sisak, et ouvre un autre magasin à grains pour l'entreprise familiale. Là il fait connaissance de sa future femme Emma, née Neumann, la fille d'un homme d'affaires de Varaždin, Wolf Neumann. Ils vont avoir trois filles, Vera (décédée enfant), Gizela et Mira, et quatre fils, Ivo, Božidar, Branko et Dragutin, tous nés à Sisak[5]. Alexander est un membre actif de la communauté juive de Zagreb[6] et à partir de 1885, président de la chorale Danica.

En 1915, il retourne à Zagreb avec sa famille[5],[3]. Il est membre de la société Narodni rad - društvo židovskih asimilanata i anticionista u Hrvatskoj[2] (Action populaire - Société des Juifs assimilés et antisionistes en Croatie)

Ses affaires industrielles

Alexander est reconnu comme un génie de l'organisation[7],[8]. En 1893, il achète une brasserie à Sisak, la Sisačka pivovara[9],[8] et est élu comme représentant à l'assemblée de la ville[10] et comme vice-président des coopératives d'épargne de Sisak et des environs[11],[8]. Alexander possède l'usine de céramiques Titanit, l'usine chimique Danica, la cimenterie Croatia, la mine de charbon Mirna, l'usine d'huile de cuisson Zagreb (actuellement Zvijezda, filiale du conglomérat agro-alimentaire Agrokor) et est un actionnaire important de la brasserie Zagrebačka pivovara[9],[8]. Alexander cofonde la Bourse des valeurs et des marchandises de Zagreb[8],[12] ainsi que l'Assemblée de Zagreb, devenu actuellement la Zagrebački velesajam (Foire de Zagreb)[9],[8]. Il est aussi élu en 1919, président de l'Union des industriels et membre du conseil de la Chambre de commerce[1],[9],[13],[8]. En tant que président de l'Union des industriels il promeut et protège l'industrie croate contre la Hongrie et sa politique économique au sein de l'empire austro-hongrois. Sous sa direction, il fédère au sein de l'Union des industriels, les entreprises de Croatie et de Slavonie.

La Seconde Guerre mondiale

Alexander a donné une grande partie de sa fortune à des œuvres charitables[8],[3]. C'est un grand philanthrope qui aide souvent la ville de Zagreb, les pauvres et les nécessiteux[5],[8].

En 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, après la prise de pouvoir par les Oustachis et la déclaration de l'État indépendant de Croatie, Alexander et sa femme se réfugient au sanatorium de la rue Klaićeva. En 1942, ils s'installent au sanatorium du Dr Đuro Vranešić connu pour avoir sauvé 80 Juifs, situé au 57 rue Zelengaj[8],[14].

Alexander y meurt en 1943, relativement paisiblement, à l'âge de 80 ans. Il est enterré au cimetière de Mirogoj.

Afin d'échapper aux Oustachis et aux nazis, sa famille fuit la Croatie. Une partie s'installe temporairement à Pérouse en Italie. Sa femme et ses enfants survivent à la guerre[1],[5],[8], mais de nombreux membres de sa famille périssent dans la Shoah[8]. Sa sœur Ilka est tuée en 1942 au camp d'extermination de Jasenovac avec son gendre Oton Vinski. Sa nièce Zora est tuée en 1944 à Auschwitz[15],[16],[17],[3]

Notes et références

  1. a b et c (hr): Aleksander Laslo et Snješka Knežević: Židovski Zagreb; éditeur: AGM, Židovska općina Zagreb; Zagreb; 2011; page: 48; (ISBN 978-9531743938)
  2. a et b (hr): Ivo Goldstein: Židovi u Zagrebu 1918 – 1941; éditeur: Novi Liber; Zagreb; 2005; pages: 174; 268; 269; (ISBN 9536045230)
  3. a b c et d (hr): Jasminka Domaš Nalbantić: Obitelj (famille); éditeur: Kulturno društvo «Miroslav Šalom Freiberger» - Novi Liber; 1996; pages: 38; 39; 40; 44; (ISBN 9536045117)
  4. (hr): Ognjen Kraus: Dva stoljeća povijesti i kulture Židova u Zagrebu i Hrvatskoj (Deux siècles d'histoire et de culture juives à Zagreb et en Croatie); éditeur: Židovska općina Zagreb; Zagreb; 1998; page: 134; (ISBN 9539683629)
  5. a b c d et e (hr): Gavro Schwarz: Povijest Zagrebačke židovske općine od osnutka do 50-tih godina 19. Vijeka (L'histoire de la communauté juive de Zagreb depuis sa fondation jusque dans les années 50 du XIXe siècle); éditeur: Gaj; Zagreb; 1939
  6. (hr): Imenik dostojanstvenika, činovnika i javnih službenika Kraljevine Hrvatske i Slavonije (Liste des dignitaires, officiels et fonctionnaires du Royaume de Croatie et de Slavonie); Zagreb; 1911; page: 124
  7. (hr): Ognjen Kraus: Židovi i Zagreb - Zagreb i Židovi (Les Juifs et Zagreb – Zagreb et les Juifs); éditeur: Židovska opčina Zagreb; [1]
  8. a b c d e f g h i j k et l (hr): Ivo Goldstein: Holokaust u Zagrebu; éditeur: Novi Liber; Zagreb; 2001; pages: 186 à 188; (ISBN 9536045192 et 978-9536045198)
  9. a b c et d (en): Ivo Banac: The National Question in Yugoslavia: Origins, History, Politics; éditeur: Cornell University Press; Ithaca; New York; 1988; page: 409; (ISBN 0801494931 et 978-0801494932)
  10. (hr): Imenik dostojanstvenika, činovnika i javnih službenika Kraljevine Hrvatske i Slavonije (Liste des dignitaires, officiels et fonctionnaires du Royaume de Croatie et de Slavonie); Zagreb; 1894; page: 60
  11. (hr): Imenik dostojanstvenika, činovnika i javnih službenika Kraljevine Hrvatske i Slavonije (Liste des dignitaires, officiels et fonctionnaires du Royaume de Croatie et de Slavonie); Zagreb; 1908; page: 165
  12. (hr): Hrvatska burza u prošlosti (Histoire du marché boursier de Croatie); éditeur: Zagreb Stock Exchange; [2]
  13. (hr): Mira Kolar: Zagrebačka pivovara do 1945 (Brasserie de Zagreb jusqu'en 1945); éditeur: Matica hrvatska; [3]
  14. (hr): U nedjeljnom prvi put cijela istina: Dugo se mislilo da je bio Gestapov doušnik. Sada se otkriva da je spasio 80 Židova; (Pour la première fois toute la vérité: on a longtemps pensé qu'il était un informateur de la Gestapo. Maintenant, il est prouvé qu'il a sauvé 80 Juifs); site Jutarnji list du 4 novembre 2011
  15. (hr): B.M.; HR-DAZG-1154 Obitelj Vinski; Državni arhiv u Zagrebu (Famille Vinski; Archives d'État à Zagreb); 30 octobre 2008
  16. (hr): Ivo Goldstein: Židovi u Zagrebu 1918 – 1941; éditeur: Novi Liber; Zagreb; 2005; page: 299; (ISBN 9536045230)
  17. (hr): Robert Frank: Ivanović: Hrvatska nije vlasnik 44 posto Ine; site limun.hr du 10 mai 2011