Querelle (film)

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Querelle

Titre original Querelle
Réalisation Rainer Werner Fassbinder
Scénario Burkhard Driest
Rainer Werner Fassbinder
Jean Genet
Kurt Raab (non crédité)
Acteurs principaux
Sociétés de production Planet-Film GmbH
Albatros Filmproduktion
Gaumont
Pays de production Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest
Drapeau de la France France
Genre Drame, expérimental
Durée 107 min
Sortie 1982

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Querelle, film germano-français, est un drame posthume de Rainer Werner Fassbinder adapté du roman Querelle de Brest de Jean Genet. Ce film a été présenté à la Mostra de Venise en 1982.

C'est le dernier film de Fassbinder, qui meurt avant la fin du montage.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Ce film relate l’histoire d’un jeune marin à la sexualité en mutation, Querelle, qui débarque à Brest. Beau et viril, il attire son supérieur le lieutenant Seblon. Il fréquente la Feria, un bar à prostituées mené par madame Lysiane qui est la maîtresse de Robert, le frère de Querelle. Querelle veut coucher avec Lysiane et sait qu'il doit d'abord se soumettre au hasard et jouer aux dés avec Nono, le mari de Lysiane : s’il perd, il doit se laisser sodomiser par Nono, c’est le prix à payer pour coucher avec sa femme, Lysiane. Querelle perd volontairement aux dés. Il se donne aussi à un policier, et fréquente un jeune assassin, Gil. Querelle a lui aussi tué auparavant son complice dans un trafic d’opium.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

  • Titre original : Querelle
  • Titre allemand : Querelle - Ein Pakt mit dem Teufel
  • Réalisation : Rainer Werner Fassbinder
  • Scénario : Rainer Werner Fassbinder, Burkhard Driest et Kurt Raab d’après le roman de Jean Genet, Querelle de Brest (1947[Note 1])
  • Dialogues allemands : Thomas Keck
  • Musique : Peer Raben
  • Photographie : Xaver Schwarzenberger
  • Cadrages : Josef Vavra, Susanne Philipp
  • Son : Vladimie Vizner et Wolfgang Geier, Heidrun Schmandt, Ernst Simoneit, Olaf Knispel, Ingo Klein
  • Assistants-réalisation : Harry Baer, Karin Viesel, Michael McLernon
  • Montage : Rainer Werner Fassbinder, Juliane Lorenz
  • Assistants-montage : Galip Iyitanir, Stefan Beckers
  • Direction artistique : Rolf Zehetbauer
  • Décors : Walter E. Richarz
  • Peintre : Friedrich Thaler
  • Éclairages : Ekkehard Heinrich, Eckard Knuth, Wolfgang Kluge, Siegmar Brüggenthies, Wolfgang Geier
  • Costumes : Barbara Baum, Monika Jacobs, Eva Fleischmann, Kurt Schönwälder
  • Maquillages : Gerhard Nemetz, Ingrid Massmann-Körner
  • Photographe de plateau : Roger Fritz
  • Producteurs : Dieter Schidor, Sam Waynberg
  • Coproducteurs : Michael Fengler, Daniel Toscan du Plantier
  • Producteurs délégués : Jürgen von Kornatzki, Michael McLernon, Dieter Kaiser
  • Directeurs de production : Rüdiger Lange, Sybille Fanelsa, Christian Zertz
  • Sociétés de production : Planet-Film GmbH et Albatros Filmproduktion (Allemagne), Gaumont (France)
  • Sociétés de distribution : Gaumont (vente à l'étranger)[1], Carlotta Films (France)[2]
  • Pays d’origine : Drapeau de l'Allemagne Allemagne, Drapeau de la France France
  • Langue originale : anglais
  • Format : couleur (Fujicolor) — 35 mm2.35:1 (Technovision) — son Dolby Stéréo
  • Genre : drame, expérimental
  • Durée : 107 minutes
  • Dates de sortie :
  • Classification et visa CNC : mention « interdit aux - de 16 ans », visa d'exploitation no 55564

Distribution[modifier | modifier le code]

Jeanne Moreau dans le rôle de Madame Lysiane, peinte par Jürgen Draeger.

Production[modifier | modifier le code]

Tournage[modifier | modifier le code]

  • Début des prises de vue : [6].
  • Intérieurs : CCC-Atelier, Berlin-Spandau (Allemagne)[6]. Le film est entièrement tourné en studio. Marcel Carné déclare à ce sujet[7] : « Cette atmosphère baroque peut ne pas plaire. Moi-même, je n'en ai pas été enthousiaste. C'est parce que j'ai parfois songé à porter Querelle de Brest à l'écran et, comme je l'aurais fait d'une toute autre manière, je ne peux pas juger, juger est un bien grand mot, je ne peux pas dire que je ne suis pas tout à fait d'accord sur les décors théâtraux, les personnages habillés d'une manière absolument insensée, invraisemblable. Car, compte tenu de cette déformation d'opéra qu'a voulue Fassbinder, c'est un film qui vous laisse une impression d'audace, de sûreté, de sûreté d'exécution. C'est un film qui marquera. Je pense que ce qu'il y a de plus intéressant dans les films, c'est quand on sent un homme derrière qui tient tout en mains. [...] Mais il est certain que dans un studio on obtient une intensité dramatique, une unité, qui n'est pas toujours le fait des décors naturels. »

Chansons originales du film[modifier | modifier le code]

Éditions musicales Claude Pascal :

Affiche[modifier | modifier le code]

L'affiche originale du film montrait l'acteur principal, Brad Davis, appuyé sur une colonne en forme de phallus. Interdite, l'image du phallus fut remplacée par celle d'un simple mur en pierre. Depuis cette affaire, les affichistes sont tenus de présenter une diapositive à la Commission de contrôle[8]. Le film est ressorti, en copie neuve, sur les écrans français, en avec cette affiche phallique.

Une autre affiche du film fut conçue sur demande de Fassbinder par Andy Warhol[9],[10].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Le dernier film de Fassbinder ne reçoit aucun prix, il est uniquement présenté en sélection officielle en compétition à la Mostra de Venise 1982. Marcel Carné, qui était président du jury, et, à l'issue d'une polémique qu'il déplore, déclare : « Étant président du Jury, j'aimerais exprimer ma déception de ne pas avoir pu convaincre mes collègues de distinguer Querelle de R.W. Fassbinder parmi les concourants. En fait, je me suis retrouvé seul à défendre le film. Néanmoins, je continue de penser que, bien que controversé, le dernier film de Fassbinder, que le vouliez ou pas, que vous l'aimiez ou que le vous le détestiez, trouvera un jour sa place dans l'histoire de cinéma. »[11],[Note 2].

En 1984, les Razzie Awards nomment les chansons et la musique du film dans les « Pires chansons et BO originales », mais c'est le film The Lonely Lady de Peter Sasdy qui est « récompensé ».

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Année de la publication sans nom d'éditeur du texte intégral (note des éditions Gallimard dans la collection L'Imaginaire de 1981).
  2. Traduction libre de l'anglais par l'éditeur.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Unifrance.org
  2. Ciné-Ressources (Cinémathèque française).
  3. Crédité dans la distribution par IMDb.
  4. Crédité dans la distribution par Ciné-Ressources (Cinémathèque française).
  5. Crédité dans la distribution par CNC, patrimoine du cinéma.
  6. a et b IMDb, Filming & Production.
  7. Extrait des entretiens de Jacques Grant et Jean-Pierre Joecker avec Marcel Carné pour Masques, revue des homosexualités (no 16) parue en 1982. Entretiens insérés sur Marcel-Carné.com.
  8. Jean-Pierre Krémer et Alain Pozzuoli, Le dictionnaire de la censure, Scali, 2007.
  9. (en) « Andy WARHOL - Querelle IIIA.27 », sur Amorosart
  10. « Andy Warhol, trait d'union entre Fassbinder et Ozon », l'affiche est reprise en hommage pour Peter von Kant, sur Cinémathèque française,
  11. IMDb Awards.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]