Prise du Fort l'Écluse

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Prise de Fort l'Écluse
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de Fort l'Écluse.
Informations générales
Date
Lieu Fort l'Écluse, commune de Léaz (01)
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Commandants
Martial Bardet
Forces en présence
4 000 hommes environ

Campagne de France
Sixième Coalition

Batailles

Campagne de France (1814)  - Armée de Lyon
Fort l'Écluse  - Bourg  - Saint-Georges  - Limonest  - Bataille de Saint-Julien

Coordonnées 46° 07′ 15″ nord, 5° 53′ 34″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Prise de Fort l'Écluse
Géolocalisation sur la carte : Rhône-Alpes
(Voir situation sur carte : Rhône-Alpes)
Prise de Fort l'Écluse
Géolocalisation sur la carte : Ain
(Voir situation sur carte : Ain)
Prise de Fort l'Écluse

La prise de Fort l'Écluse est une bataille livrée le qui voit la capture du fort défendu par une garnison autrichienne, par les Français du général Bardet.

Contexte[modifier | modifier le code]

Aux premiers jours de 1814, alors que la campagne de France va débuter, Napoléon demande au maréchal Augereau de créer une armée pour couvrir le sud-est du pays : l'armée de Lyon. Augereau, à la mi-février, presse si bien les positions que les Autrichiens ont prises dans les départements de Saône-et-Loire, de l'Ain et du Mont-Blanc que la quasi-totalité de cette armée commandée par le général Bubna se voit obligée de rétrograder sur Genève.

Napoléon donne alors l'ordre pressant[1] à Augereau de prendre Genève à tout prix, de manière à pouvoir harceler l'armée ennemie par ses arrières[2]. Dans la marche vers Genève qu'Augereau ordonne à son armée, il demande à Bardet, commandant de la 3e division, de s'emparer de Fort l'Écluse qui constitue un danger sur les arrières.

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Armée française (Bardet) [3] Armée autrichienne

3e division de l'armée de Lyon (Bardet)

1re brigade (Soyez)
23e léger, 6e bataillon
60e de ligne, 6e bataillon
67e de ligne, 7e bataillon
2e brigade (Lachèse)
20e de ligne, 6e bataillon
115e de ligne, 6e bataillon
Cavalerie (détachée)
1er hussards
4e chasseurs
31e chasseurs
gendarmerie impériale

Brigade (Pouchelon) détachée de la 1re division Musnier

24e de ligne, 2e bataillon
16e de ligne, 7e bataillon
145e de ligne, 2e bataillon

Total : 4 000 hommes environ

Composition inconnue

La division du général Bardet est dépourvue d'artillerie ce qui réduit considérablement ses capacités, quand on connait l'importance d'un bombardement pour la prise d'une position fortifiée. De plus, elle n'est constituée que de bataillons incomplets de jeunes soldats peu exercés, la plupart conscrits sans coiffures ni habillements militaires, sans gibernes ni havresacs, dont une partie seulement est armée[4].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Pourtant, malgré ces handicaps[5], Bardet exécute cette opération avec autant d'ardeur que d'intelligence. Parvenu à proximité du fort, il fait d'abord passer sur la rive gauche du Rhône une compagnie de voltigeurs qui prend position sur la montagne en face. En même temps, un bon nombre d'habitants du pays soutenus par une autre compagnie gravissent le mont au pied duquel est situé le fort. Parvenus au sommet, le combat commence. Pendant que les tirailleurs occupent la garnison dans ses batteries par un feu nourri, des monceaux de rochers sont lancés de la hauteur qui domine la place, roulant sur les bâtiments et les bastions ne laissant aucun abri aux Autrichiens qui se hâtent de capituler. Les canons, les munitions, les approvisionnements et 130 prisonniers sont pris.

Bilan[modifier | modifier le code]

La route de Genève est maintenant libre. Le général Bardet sans perdre un instant continue sa marche après avoir laissé une faible garnison dans le fort et va coucher à Farges à quatre lieues de Genève. Les généraux Marchand et Dessaix n'en sont qu'à deux lieues. Les 2e, 3e et 4e divisions se trouvent ainsi réunies en ligne pour attaquer Bubna.

Par ailleurs, en récompense de cet exploit, Bardet reçoit le grade de général de division.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'ordre arrive à Augereau par deux lettres, l'une datée du 25 et l'autre du 28 février.
  2. C'est à cette marche que Napoléon faisait allusion lorsque dans un bulletin daté de Montereau il disait : « Les Vosges, la Franche-Comté, l'Alsace n'oublieront pas ce qu'exige le nom français lors du mouvement rétrograde des alliés. Le maréchal duc de Castiglione qui a réuni une armée d'élite marche pour fermer la retraite aux ennemis. ».
  3. Est reprise ici la composition de la division Bardet à la date du selon le SHAT (cote C2 556).
  4. Selon Guerre-Dumolard in opus cité, page 65.
  5. Augereau ne pensait pas que Bardet pourrait prendre le fort sans artillerie et avec des hommes si peu expérimentés. Ainsi, il demande d'abord à Bardet de passer par Saint-Claude, bien plus au nord, pour éviter le défilé de l'Écluse. C'est Bardet qui le convainc qu'il peut prendre le fort.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Guerre-Dumolard, Campagnes de Lyon, en 1814 et 1815, 1816, Lyon. (sur books.google.fr)
  • Jean-Philippe Rey, 1814 - Derniers combats pour l'Empire, 2014, Gleizé, 136 pages, 14 cartes, plusieurs portraits et illustrations. (sur le site des éditions du Poutan)
  • Ronald Zins, 1814, l'Armée de Lyon, ultime espoir de Napoléon, 1998, éditions Horace Cardon, Massieux.