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Léo-Ernest Ouimet, 1910
Léo-Ernest Ouimet, 1910

Léo-Ernest Ouimet (16 mars 1877 - 2 mars 1972) était un pionnier du cinéma québécois.

Né à Saint-Martin-de-Laval, le fils d'un agriculteur, il a reçu une formation en génie électrique. Il travaille comme projectionniste au parc Sohmer et éclaire le Théâtre National, puis commence à présenter ses propres spectacles. En 1904, il utilise son «cinétoscope» pour projeter les résultats de l'élection canadienne.

Au mois de janvier 1906, il crée le Ouimetoscope, le premier cinéma de Montréal, qui a au départ 500 sièges. Ayant soixante-quinze piastres dans sa poche, il en paye cinquante en loyer pour un mois. Le mot Ouimetoscope était une idée de son collaborateur Gustave Conte, rédacteur du journal La Patrie.

Il filme sa famille dans ses premières productions, qui sont très populaires auprès du public. Il gagne 5 000 dollars pour acheter une automobile l'année suivante. Son Ouimetoscope vient sept ans avant les premières grandes présentations sur Broadway. Il coûte entre 10 et 35 cents pour entrer et des instruments de musique sont joués à l'intérieur. Les hommes doivent s'asseoir séparés des femmes.

En 1907, Ouimet agrandit son parc en une véritable cathédrale de 1 200 sièges. Il est le réalisateur de Mes espérances en 1908. Ouimet s'intéresse aussi à l'explosion de Halifax, au nouveau pont de Québec et à la venue du maréchal Joffre. Le congrès eucharistique de Montréal de 1910 et l'affaire de la gare Windsor l'intéressent également.

Ouimet rencontre des difficultés parce que ce n'est qu'en 1912 qu'il peut diffuser ses films le dimanche, ce qui ne plaît pas à monseigneur Bruchési. Un de ses plus grand succès est la distribution du film Les périls de Pauline, pour lequel l'actrice Pearl White reçoit une invitation de New York. En 1915, il crée la société «Specialty Film Import».

Il doit finalement vendre son théâtre et en 1922, il part pour Hollywood, sans toutefois avoir la réussite qu'il croyait trouver. Le Ouimetoscope perd son nom en 1924, année où il réalise Why get married?.

De retour à Montréal en 1933, il exploite le cinéma parlant qui se fait en France. Ouimet est financièrement ruiné à nouveau en 1935, car il a été poursuivi après qu'un feu tua deux personnes dans son théâtre. Il était de tradition que les salles de spectacle cessaient de chauffer les 1er mai. Le printemps 1935 ne fût pas très clément et la salle était glaciale, Ouimet mit donc une chauffrette dans sa loge sous son bureau. Il quitta quelques instants, mais en revenant, la chauffrette avait déjà causé l'incendie. Plus tard, il enseigne au séminaire de Sainte-Thérèse. La plupart des films qu'il a réalisés sont aujourd'hui disparus.