Peter Fitzroy Godber

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Peter Fitzroy Godber
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Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Hastings Grammar School
Activité
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Membre de
Condamné pour
Corruption, Propriété d'origine inconnue
Archives conservées par
Hong Kong Baptist University Library Special Collections & Archives (d) (RG.13)Voir et modifier les données sur Wikidata

Peter Fitzroy Godber (chinois : 葛柏) est un policier britannique qui fut un commissaire divisionnaire dans la Police royale du Hong Kong. L'enquête concernant sa corruption s'est soldée par la fondation de la Commission indépendante contre la corruption[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Corruption[modifier | modifier le code]

Le , le Conseil législatif de Hong Kong a approuvé la Loi sur la prévention contre la corruption (chinois traditionnel : 防止賄賂條例 ; chinois simplifié : 防止贿赂条例). Dans la même année, le Département contre la corruption de la Police royale de Hong Kong a reçu un renseignement du Canada qu'une banque canadienne a reçu un transfert de fonds soupçonneux de 12000 CAD. Le titulaire du compte s'appelle «P. F. Gedber» et son occupation était «diplomat». Le Département contre la corruption a lancé une enquête, surnommée « Havana », sur Godber. Cependant, le manque de preuves paralysait l'enquête.

Godber a eu écho que le Département contre la corruption était en train d'enquêter sur lui. En , Godber a demandé une retraite anticipée en raison de la détérioration de l'état de santé de son épouse. En même temps, il a accéléré le transfert de sa richesse à l’étranger.

Le , John Hobley (en), le Secrétaire à la Justice, a émis un mandat pour une perquisition de la maison et de l'automobile de Godber. À l'autre côté, Christopher Dawson, le Commissaire-adjoint de police, a donné à Godber une lettre écrite par Hobley. Dans la lettre, Hobley a cité le 10e article de la Loi sur la prévention contre la corruption et a exigé que Godber explique pendant sept jours les origines de sa richesse et pourquoi il possédait des propriétés d'origines inconnues. Pendant la perquisition, la police a trouvé des dossiers qui contenait des rapports détaillés sur les pots-de-vin que Godber a reçu des bandes criminelles, des casinos illégaux, des lupanars illégaux, etc. Les enquêteurs ont estimé que la richesse totale de Godber a dépassé 4370000 HKD, quand son salaire mensuel n'était que 7200 HKD. Ils ont aussi trouvé que Godber a divisé sa richesse soupçonneuse et les a mis en dépôt au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni, et à Singapour.

Fuite vers le Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Le fut la date limite, avant quelle Godber devait expliquer les origines des sa richesse. Afin d'empêcher Godber de s'enfuir de Hong Kong par avion, la police a demandé que le Département de l'immigration ajoute Godber à la liste d'interdiction de vol. Cependant, le , Godber a réussi à contourner cette interdiction avec un laisser-passer spécial, qu'il a obtenu pendant son passage comme le chef de la division de la circulation et qui lui donnait l'accès aux zones réglementées de l'aéroport, et à s'enfuir par embarquer le vol 631 de la Singapore Airlines. Avant la fuite de Godber, son épouse était partie de Hong Kong le par le vol 193 d’Air France.

La fuite de Godber et sa famille a provoqué le mécontentement des citoyen[ne]s hongkongais à l’égard de la corruption depuis longtemps. Beaucoup de citoyen[ne]s ont commencé des manifestations afin d'exiger que le gouvernement de Hong Kong commence une lutte forte contre la corruption. Le public exigeait aussi que le gouvernement de Hong Kong extrade Godber du Royaume-Uni. Cependant, il n'y avait pas une inculpation dans les lois britanniques qui correspond à «revenu disproportionné par rapport à la fonction» dans la Loi sur la prévention contre la corruption de Hong Kong.

Le et le , William Blair-Kerr (zh), le président-adjoint de la Cour suprême de Hong Kong (zh), a émis deux rapports concernant la fuite de Godber et la corruption dans les départements gouvernementaux de Hong Kong. Dans le deuxième rapport, Blair-Kerr a écrit : « Les gens perspicaces agréent en général qu'il faut que le Département contre la corruption se détache de la police et devienne indépendant. Sinon, le grand public ne croira jamais que le gouvernement est vraiment déterminé à annihiler la corruption.»

Extradition[modifier | modifier le code]

Le , Crawford MacLehose, le gouverneur de Hong Kong, a annoncé pendant son allocution au Conseil législatif qu'il établira une Commission indépendante contre la corruption (ICAC) qui remplacera le Département contre la corruption et qui sera sous le commandement direct du gouverneur. Jack Cater (zh) fut nommé le premier dirigeant de la commission et John Prendergast (zh), un ancien officier du MI5, fut nommé le premier chef de la division des opérations.

La première mission de la nouveau Commission indépendante contre la corruption fut réaliser l'extradition de Godber à Hong Kong. Bien que le gouvernement de Hong Kong ne pouvait pas extrader Godber pour posséder un «revenu disproportionné par rapport à la fonction», le gouvernement du Royaume-Uni a notifié le gouvernement de Hong Kong que le gouvernement de Hong Kong pouvait demander l'extradition de Godber pour sa corruption si le gouvernement de Hong Kong pouvait trouver des témoins.

En 1974, Ernest Hunt, un superintendent congédié qui purgeait sa peine à la prison de Stanley pour sa corruption, a notifié la ICAC qu'il avait des renseignement concernant la corruption de Godber. En , Prendergast et Ross Penlington (en), un procureur public, ont rendu plusieurs visites à Hunt afin d'obtenir ses déclarations. Selon Hunt, en , Godber a reçu un pot-de-vin de 25000 HKD d'un agent policier, Hon-Kuen Cheng (chinois traditionnel : 鄭漢權 ; chinois simplifié : 郑汉权). En échange, Godber promettait à Cheng de le nommer superintendent à Wan Chaï, un quartier qui fut miné par la corruption.

Avec les preuves de Hunt, la ICAC avait finalement la raison d'exiger l'extradition de Godber à Hong Kong pour sa corruption. Le , Godber fut arrêté par la police britannique à l'extérieur de sa résidence à Rye, Sussex de l'Est, et il fut immédiatement escorté au tribunal de première instance au Rue Bow (en). En même temps, Hong-Kuen Cheng, qui a été nommé le dirigeant-ajoint de l'Académie de la police du Hong Kong (zh), fut arrêté par la ICAC au Hong Kong.

L'audience d'extradition de Godber a commencé en . Après cinq jours, Frank Milton (en), le juge qui présidait, a approuvé l'extradition de Godber. Godber a fait un appel contre la décision de Milton. Cependant, le , la Haute Cour de justice a réjété l'appel de Godber. Le , Roy Jenkins, le Secrétaire d'État à l'Intérieur, a signé le mandat de l'extradition de Godber.

Le , Godber fut escorté de la Prison de Pentonville à l'Aéroport de Londres-Heathrow, où il aura pris un vol de la British Airways vers Hong Kong.

Procès[modifier | modifier le code]

Le , Godber est arrivé à Hong Kong. Il fut transféré par hélicoptère au Magistrat central pour son enquête préliminaire. Les avocats plaidants des deux parties sont britanniques. L'avocat représentant le procureur général de Hong Kong fut Christopher French, un conseiller de la reine. L'avocat représentant Godber fut Anthony Scrivener, qui a aussi représenté Godber pendant son audience d'extradition au Royaume-Uni.

Pendant le procès, le procureur général a réussi à faire Ernest Hunt et Hon-Kuen Cheng devenir des témoins-complices. Leurs témoignages ont scellé le destin de Godber. Le , Ti-Liang Yang (zh), le juge qui présidait, a condamné Godber à 4 ans pour comploter pour la corruption et pour accepter des pots-de-vin. Yang a spécifié que la durée pendant laquelle Godber fut détenu au Royaume-Uni ne fait pas partie de sa peine. Après la condamnation, Godber a fait appel à la Cour suprême du Hong Kong (zh) et au Conseil privé du Royaume-Uni, mais ces deux appels furent rejetés. Le , le gouvernement britannique a annoncé qu'il a dépouillé Godber de sa Médaille policière coloniale (en) et sa Médaille policière de la Reine (en).

Disparition[modifier | modifier le code]

Le , après un emprisonnement de 2 années et 7 mois, Godber fut libéré à cause de sa bonne conduite pendant son emprisonnement. Le fils de Godber a pris Godber à la prison et l'a transporté à l'aéroport. La rumeur veut que Godber et son fils aient pris un vol de la British Airways vers le Royaume-Uni. Cependant, ils prendront réellement un vol de la Lufthansa vers Francfort-sur-le-Main, en Allemagne de l'Ouest, où ils prendront un autre vol vers Madrid, en Espagne. Après d'arriver à Madrid, Godber et son fils ont voyagé à une petite commune près d'Alicante par voiture, où ils furent réuni avec la femme de Godber.

En , le gouvernement de Hong Kong a engagé une poursuite au civil avant la Haute Cour de justice de l'Angleterre et du Pays de Galles afin de récupérer la richesse illégale de Godber. Cependant, Godber est devenu bientôt anonyme, et la sommation de la cour ne lui est jamais arrivée. Le gouvernement de Hong Kong a gagné la poursuite au civil. Il pouvait donc confisquer un compte bancaire de Godber à la Banque Barclays et saisir sa résidence du Sussex de l'Est. Cependant, il n'a récupéré que 450000 HKD, environ 1/10 de la richesse illégale de Godber.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Brief History », sur ICAC.org.hk (consulté le ).