Oïdium

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L'oïdium, ou maladie du blanc, est le nom générique donné à une série de maladies cryptogamiques causées par la forme asexuée de certains champignons ascomycètes appartenant à l'ordre des Erysiphales et à la famille des érysiphacées. Ces champignons sont responsables d'épiphyties qui parasitent de manière plus ou moins spécifique, diverses espèces de plantes cultivées. Bien connu des jardiniers et des agriculteurs, l'oïdium s'attaque principalement à certaines espèces d'arbres comme le chêne, l'érable, le cognassier, le pommier ou l'aubépine qui y sont particulièrement sensibles.

Principales formes d'oïdium

Une sphère brune entourée de sortes de polypes transparents
Cléistothèce de Erysiphe alphitoides sur chêne pédonculé.

Source : OEPP (EPPO Plant Protection Thesaurus)[1].

Terrains favorables

Contrairement à d'autres groupes de champignons (tavelure, mildiou, rouilles, etc.), il prolifère par temps relativement sec, sous réserve d'un taux d'humidité de 70 à 80 %. C'est souvent en mai qu'il commence ses ravages, favorisé par l'humidité encore bien présente et l'arrivée de la chaleur. Les écarts de température importants entre la nuit et le jour constituent des facteurs favorisant l'apparition de ce champignon qui menace grand nombre de cultures, aussi bien au jardin d'ornement qu'au verger ou au potager... Dans le cas d'attaque importante, la récolte fruitière est réduite.

Description

grappe de raisin vert saupoudrée de blanc
Oïdium sur la vigne.

Son attaque commence par l'apparition d'un feutrage (poudre), blanc à blanc-grisâtre, d'aspect farineux à la surface des feuilles, des tiges et parfois des fleurs ou des fruits, d'où son surnom local de « meunier ». L'oïdium peut provoquer une déformation des feuilles, qui se gondolent et se boursouflent. Le champignon se multiplie préférentiellement sur les organes jeunes (feuilles), qu'il envahit et déforme. On note cependant que sur le petit pois, par exemple, ce sont les vieilles feuilles qui sont d'abord atteintes. Dans ce cas d'espèce, la culture tardive est fortement menacée. Sa conservation hivernale peut se faire sous forme de mycélium dans les bourgeons qui donneront alors des pousses totalement infectées appelées pousses "drapeaux".

Moyens de lutte

Carte de France de l'oïdium

Traitement à l'eau de Javel

Action préventive ou curative. En pulvérisation en début d'hiver pour prévenir. 25 ml d'eau de Javel pour deux litres d'eau, même dilution en curatif mais éviter le soleil. Le résultat est concluant même avec une forte infection. Avantages : le coût, l'impact environnemental limité — le chlore s'évapore assez rapidement —, pas de taches. C'est un moyen radical de soin pour les rosiers sensibles à ce champignon. Désavantages : cela tue la faune et la flore du sol, ce qui diminue la fertilité à moyen terme. Protéger le sol (bâche absorbante ou autre). Préférer donc en curatif dès l'apparition des premiers symptômes.

En solution plus concentrée, ce procédé est également particulièrement efficace pour l'« encre des arbres », des noyers notamment. La guérison et la cicatrisation interviennent rapidement même chez les très vieux spécimens.

Traitements naturels

L'utilisation de purin de prêles, contenant de la silice, ou une infusion d'ail additionnée de lait (composés soufrés pour l'ail, le lait servant d'adjuvant d'adhérence et aussi d'antifongique : voir plus bas), permettent de supprimer l'oïdium tout en préservant l'environnement et la fertilité du sol. À utiliser dès l'apparition des premiers symptômes.

L'oïdium est hydrophile... ainsi, il ne suffit pas de l'asperger d'eau pour éviter son développement. Cependant, l'utilisation de plusieurs infusions de soufre en serre reste très efficace pour lutter contre l'oïdium.

Action préventive

  • Espacement suffisant des plantes pour permettre une bonne aération qui limitera le niveau d'humidité.
  • Nettoyages réguliers autour des plantations (dégager le centre des plants pour ne pas favoriser le maintien d'humidité).
  • Suppression rapide des parties ou sujets atteints afin d'éviter ou de freiner la propagation (ne pas jeter les parties taillées au sol).
  • Ne pas arroser les feuillages ou les fleurs mais arroser au pied du plant.
  • Traiter préventivement les sujets sensibles.

Traitement au lait

Une vaporisation régulière du feuillage avec un mélange d'eau et de lait écrémé, ou mieux, de petit lait (10 pour 1) permet d'éradiquer l'oïdium[2]. De plus, cette vaporisation renforcerait les défenses immunitaires de la plante. Utiliser de préférence un lait écrémé ou demi-écrémé pour éviter les odeurs de décomposition des graisses du lait. Ne pas surdoser le lait sinon d'autres types de champignons se développeraient. L'action du lait sur l'oïdium s'expliquerait par ses propriétés anti-fongiques naturelles.

Action curative

  • Suppression lorsque cela est possible des feuilles et rameaux atteints (et les brûler).
  • Sous réserve de traiter dès le tout début de l'apparition des premiers symptômes : traitement (pulvérisation ou poudrage) de produits fongicides type myclobutanil (triazole).

Traitement au bicarbonate

La pulvérisation de bicarbonate de soude ou bicarbonate de potassium est assez efficace. Leur pH basique empêche les spores de champignon de germer. Dissoudre 5 g (1 cuillère à café) de bicarbonate de soude ou de bicarbonate de potassium par litre d’eau et ajouter 1 cuillère à café de savon de Marseille liquide, de lait, ou d'huile horticole ou alimentaire afin que la solution s'accroche aux feuilles.

Pulvériser cette solution sous et sur les feuilles et renouveler après toute grosse pluie.

L'utilisation du bicarbonate est tolérée en Agriculture biologique.

Traitement au permanganate de potassium

Diluer 1,5 g de permanganate de potassium (disponible en pharmacie) dans 1 litre d’eau. Pulvériser l’arbre ou badigeonner avec un pinceau. Renouveler sous 15 jours. On pourra monter la dose à 15 g/l dans les cas difficiles en veillant à protéger la motte avant usage. Il est cependant conseillé de compléter ce traitement 48 heures plus tard avec un soufre sublimé ou mouillable.

Traitement au soufre

Le soufre, produit de base, employé depuis très longtemps contre l'oïdium (mis au point par Henri Marès vers 1850 sur la vigne), donne toujours de bons résultats en lutte préventive (fin d'automne et début du printemps) ou semi-curative. Il est autorisé en agriculture biologique et peut être employé très près de la récolte car il est totalement biodégradable. Ses actions secondaires sont aussi intéressantes sur un certain nombre d'autres champignons et d'insectes ou d'acariens.

Il agit par vapeur (on dit qu'il se sublime). En revanche, s'il a été mal réparti ou trop concentré, il peut être agressif sur les plantes par temps calme et chaud (supérieur à 25 °C). Il est conseillé de l’appliquer par des températures comprises entre 10 et 20 °C et de préférence hors soleil (comme tout traitement à pulvériser sur les feuilles), le soir par exemple, pour éviter les brûlures du feuillage. Généralement appliqué en pulvérisation, il forme un dépôt blanc sur les feuilles. Pour un arbre en pot, on peut mettre un petit récipient avec une solution de soufre au pied de l'arbre et les vapeurs de soufre empêchent le développement de l'oïdium.

Le soufre s'achète sous forme de « poudre à mouiller » que l'on dilue donc dans l'eau selon les doses indiquées sur l'emballage ; les augmenter n'améliore pas l'efficacité du traitement. Néanmoins ce "soufre à l'eau" est beaucoup moins efficace que le soufre en poudre.

En l'absence de traitement préventif, lorsque la maladie se déclare, il convient de traiter dès l'apparition des premiers symptômes. L'efficacité baisse très fortement au-delà de 10 à 15 % de surface atteinte.

À savoir que chaque traitement affecte plus ou moins l'environnement proche (sol, insectes, oiseaux...) il est nécessaire de respecter strictement les dosages. Un début d'épidémie peut être ralenti ou stoppé grâce à la bouillie bordelaise, nettement moins toxique que le soufre à grande dose.

Traitement à la bouillie bordelaise

La bouillie bordelaise, puissant fongicide, peut aussi être utilisée[3].

Traitements biologiques

La décoction de racines d’ortie ou d'oseille a un effet spectaculaire : faire tremper dans un litre d’eau, 100 g de racines pendant 24 h. Laissez frémir 30 minutes et utiliser pur.

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

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