Nabi Salih

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Nabi Salih
النبي صالح
Nabi Salih
Vue distante de Nabi Saleh (2011)
Administration
Pays Drapeau de la Palestine Cisjordanie
Gouvernorat Ramalla
Démographie
Population 600 hab. (2016)
Densité 214 hab./km2
Géographie
Coordonnées 32° 01′ 00″ nord, 35° 07′ 29″ est
Altitude 570 m
Superficie 280 ha = 2,8 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Cisjordanie
Voir sur la carte administrative de Cisjordanie
Nabi Salih

Nabi Salih, ou an-Nabi Salih, Nabi Saleh, en arabe : النبي صالح, est un village du centre de la Cisjordanie qui fait partie du gouvernorat de Ramallah, placé sous le contrôle administratif de l'armée israélienne. Il se trouve à 20 km au nord-ouest de Ramallah et al-Bireh[1]. En 1922, la population s'élevait à 105 habitants[1]. En 2007, elle en compte 534[2]. Le nom du village fait référence au prophète Sâlih[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Des tessons de l'époque romaine et byzantine ont été trouvés à Nabi Salih[4].

Époque ottomane[modifier | modifier le code]

Nabi Salih, comme toute la Palestine , est incorporée à l'Empire ottoman en 1517. Des tessons du début de l'ère ottomane y ont été trouvés[4]. Dans le registre de recensement cadastral de 1596, le village est nommé Dayr Salih, faisant partie de la nahié de Quds dans la liwa (en) de Quds. Il avait une population de 2 ménages, tous deux musulmans . Ceux-ci ont payé un taux d'imposition fixe de 33,3 % sur les produits agricoles, y compris le blé, l'orge et les cultures d'été, en plus de leurs revenus occasionnels, soit un total de 550 Akçes[5].

L'explorateur français Victor Guérin visite l'endroit à deux reprises au XIXe siècle. En 1863, il monte sur la hauteur voisine, et en 1870, il souligne que l'endroit a été nommé d'après Josué qui y est vénéré dans une kubbet, une tombe, partiellement construite avec des pierres régulières remontant à l'antiquité[6]. En 1870, Guérin estime que le village compte 150 habitants, tandis qu'une liste de villages ottomans, datant de la même année, indique que Nebi Salih compte 5 maisons et une population de 22 habitants, chiffre qui ne comprend que les hommes adultes[7],[8].

En 1882, l'enquête du Palestine Exploration Fund, sur la Palestine occidentale, le décrit comme « un village de taille moyenne sur une crête, avec une petite mosquée et un puits au sud. Il y a une rivière à environ trois quarts de mille à l'est »[9]. En 1896, la population de Nabi Salih est estimée à environ 102 personnes[10].

Histoire récente[modifier | modifier le code]

Le village se mobilise depuis deux décennies contre l’accaparement de ses terres par la colonie israélienne voisine d'Halamish, implantée en 1977. Des marches hebdomadaires de protestation contre l'occupation des territoires palestiniens s'y sont déroulées de 2010 à 2016, période durant laquelle 350 villageois ont été blessés dans des affrontements avec les militaires de l'armée israélienne[11],[12].

Le village a été médiatisé a l'étranger après une vidéo de 2017 montrant une jeune fille, Ahed Tamimi, gifler un soldat, son cousin venant d’être défiguré par une balle en caoutchouc qui avait fracassé son crâne[12].

Les maisons des habitants sont régulièrement détruites par les forces d'occupation israéliennes pour défaut de permis de construire. L’armée israélienne n’en accorde quasiment jamais dans les zones sous son contrôle administratif en Cisjordanie, obligeant les Palestiniens à construire « illégalement »[12].

Sanctuaire de Salih[modifier | modifier le code]

La tradition locale identifie le complexe de bâtiments de couleur bleue dans le village comme étant le sanctuaire du prophète Sâlih[13], selon la Bible Shelah, le fils de Juda.

La structure moderne a été construite au XIXe siècle, pendant la domination ottomane. Le bâtiment comprend une zawiya, un lieu d'hébergement soufi et est surveillé par un gardien[14]. Il est situé sur les restes d'une structure de croisés, vraisemblablement construite sur les ruines d'une église de l'époque byzantine. Les vestiges de la structure croisée-byzantine comprennent l'abside d'une chapelle à trois nefs située à l'arrière du complexe du sanctuaire.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Welcome To al-Nabi Salih District of Ramallah النبي صالح », sur le site palestineremembered.com (consulté le ).
  2. (ar) « Recensement de 2007 » [PDF], sur Bureau central palestinien des statistiques (consulté le ).
  3. Palmer, p. 240.
  4. a et b Finkelstein, p. 379-380.
  5. Hütteroth et Abdulfattah, p. 112.
  6. Guérin, p. 108.
  7. Socin, p. 158.
  8. Hartmann, p. 106.
  9. Conder, p. 291.
  10. Schick, p. 126.
  11. (en) Allison Deger, « After building a protest movement, West Bank village of Nabi Saleh steps back from weekly Friday protests », sur le site Mondoweiss,
  12. a b et c « A Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée, le prix sanglant de la résistance », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  13. « La réinvention du Mawsim de NABÎ SÂLIH Les territoires Palestiniens (1997-2000) » [PDF], sur le site journals.openedition.org (consulté le ).
  14. Bussow, p. 123-124.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Bussow Johann, Hamidian Palestine : Politics and Society in the District of Jerusalem 1872-1908, Leiden/Boston, Brill, , 620 p. (ISBN 978-90-04-20569-7 et 90-04-20569-1, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Conder Claude Reignier et Kitchener H. H, The Survey of Western Palestine : Memoirs of the Topography, Orography, Hydrography, and Archaeology, Londres, Palestine Exploration Fund, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Finkelstein Israel et Lederman Zvi, Highlands of many cultures : the Southern Samaria survey, Tel Aviv, Institut d'archéologie de l'université de Tel Aviv, , 959 p. (ISBN 965-440-007-3). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Guérin Victor, Description Géographique Historique et Archéologique de la Palestine, vol. 2, Samarie, (lire en ligne), p. 107-109. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (de) Hartmann M., Die Ortschaftenliste des Liwa Jerusalem in dem türkischen Staatskalender für Syrien auf das Jahr 1288 der Flucht (1871), Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, , p. 102–149. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Hütteroth Wolf-Dieter et Abdulfattah Kamal, Historical Geography of Palestine : Transjordan and Southern Syria in the Late 16th Century, Erlanger Geographische Arbeiten, Sonderband 5. Erlangen, Germany: Vorstand der Fränkischen Geographischen Gesellschaft, , 224 p. (ISBN 3-920405-41-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Palmer E. H., The Survey of Western Palestine : Arabic and English Name Lists Collected During the Survey by Lieutenants Conder and Kitchener, Committee of the Palestine Exploration Fund, (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (de) Schick C, Zur Einwohnerzahl des Bezirks Jerusalem, Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, , p. 120–127. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (de) Socin A, Alphabetisches Verzeichniss von Ortschaften des Paschalik Jerusalem, Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, (lire en ligne), p. 135–163. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

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Liens externes[modifier | modifier le code]