L'Ombre de Staline

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L'Ombre de Staline

Titre original Mr Jones
Réalisation Agnieszka Holland
Scénario Andrea Chalupa
Acteurs principaux
Sociétés de production Boy Jones Films
Film Produkcja
Kinorob
Pays de production Drapeau de la Pologne Pologne
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Genre Biographie
Drame
Thriller
Durée 141 minutes
Sortie 2019

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Ombre de Staline (Mr Jones[1]) est un film biographique polono-britannico-ukrainien réalisé par Agnieszka Holland, sorti en 2019. Il est sélectionné en compétition officielle à la Berlinale 2019. Le film est librement inspiré de la découverte, par le journaliste britannique Gareth Jones, de la famine ukrainienne de 1932-1933, l'Holodomor.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Gareth Jones est un jeune journaliste britannique d'origine galloise, qui travaille pour l'ancien Premier ministre britannique David Lloyd George, comme conseiller dans le domaine de la politique étrangère. C'est un des rares journalistes à avoir obtenu une interview d'Adolf Hitler lors d'un voyage à bord de l'avion privé de ce dernier. G. Jones tente alors d'alerter le gouvernement britannique sur le danger que représente le Troisième Reich, mais pour cause de crise financière, des réductions de budget conduisent Lloyd George à licencier Jones.

Le journaliste, qui s'intéresse à la question du financement des projets de l'URSS, décide alors de partir à Moscou, afin d'obtenir une interview du dirigeant communiste Joseph Staline. Une fois sur place, la nouvelle de l'assassinat d'un ami de Jones, journaliste lui aussi, ainsi que les révélations de journalistes présents à Moscou (tels que Walter Duranty ou Ada Brooks), font comprendre au jeune reporter qu'il s'intéresse à un sujet dangereux, et que les journalistes sont loin de pouvoir mener leurs investigations comme bon leur semble.

Au prétexte d'aller inspecter les capacités défensives des Soviétiques en cas de guerre contre l'Allemagne pour le compte du Premier Ministre, il obtient des institutions communistes de pouvoir aller en Ukraine, territoire habituellement fermé aux journalistes. En faussant compagnie à son guide, il parvient à aller explorer par lui-même les campagnes enneigées de cette région.

Il découvre alors ce qui sera plus tard nommé Holodomor, à savoir une famine ayant causé des millions de morts, vidé des villages et poussé les hommes dans leurs derniers retranchements. Après quelques jours d'errance dans la campagne ukrainienne, il est finalement arrêté par la police soviétique, qui le ramène à Moscou. Une fois sur place, il est contraint de passer un marché avec les Soviétiques : son silence de retour en Grande-Bretagne contre la vie de six ingénieurs britanniques devant être libérés mais restés prisonniers quelque temps encore en URSS pour espionnage.

Une fois de retour au Royaume-Uni, il décide de suivre le conseil de l'écrivain George Orwell et révèle ce qu'il a vu lors de son voyage. Il est tout de suite sommé par le gouvernement britannique, qui souhaite conserver de bonnes relations diplomatiques, et donc économiques, avec les Soviétiques, de se rétracter publiquement. Il est aussi contredit par l'envoyé du New York Times à Moscou, Walter Duranty. Obligé de se retirer dans le village de son père au Pays de Galles, il parvient tout de même à publier un article, après une rencontre avec William Randolph Hearst en vacances dans la région, dans lequel il décrit ses observations et la gravité de la situation en Ukraine.

Le film se conclut par un court texte racontant la fin tragique de Gareth Jones, assassiné peu avant l'âge de 30 ans en Mongolie-Intérieure, très probablement par les services secrets soviétiques, l'opposant à la fin plus tranquille de Walter Duranty, mort à 73 ans sans que son prix Pulitzer lui soit retiré, malgré ses mensonges prouvés au sujet de l'Holodomor.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Accueil[modifier | modifier le code]

Accueil critique[modifier | modifier le code]

L'Ombre de Staline
Score cumulé
SiteNote
AlloCiné 3.9 étoiles sur 5
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Le Parisien 4.0 étoiles sur 5[4]
Le Monde 3.0 étoiles sur 5[5]

En France, le film obtient une note moyenne de 3,95 sur le site Allociné, qui recense 14 titres de presse.

Pour Le Parisien, L'Ombre de Staline propose un récit original bien documenté : « inspiré d'une histoire vraie, « l'Ombre de Staline » est un polar ponctué de séquences terrifiantes, mais aussi une réflexion sur la propagande et le totalitarisme. »[6].

Pour Le Monde, le film réussit pleinement sa plongée dans les années 1930 : « cette histoire est vraie, bien interprétée, bien racontée par Agnieszka Holland. »[7].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Sélections[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

D'après Yaryna Havriliouk, le film décrit avant tout « le combat d'un homme contre le système », dans un univers aux limites du grotesque mais montré avec nombre de détails[3].

Libertés prises avec la réalité[modifier | modifier le code]

Le film évoque la rencontre fictive entre Gareth Jones et George Orwell. Bien qu'ayant eu le même agent littéraire et fréquenté parfois les mêmes lieux, rien n'atteste une possible rencontre entre les deux individus[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Wendy Ide, « Mr Jones review – gripping Stalin-era thriller with James Norton », The Observer,‎ (ISSN 0029-7712, lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) « Mr. Jones », sur westendfilms.com (consulté le ).
  3. a et b Yaryna Havriliouk (trad. de l'ukrainien), « Sur les pas de Gareth Jones, héros méconnu », Courrier international, no 1533,‎ 19 mars 2020-03-19, p. 43 (ISSN 1154-516X, lire en ligne, consulté le ).
  4. « Sorties cinéma du 22 juin : «Filles de joie», «The Hunt», «Benni»… nos coups de cœur », leparisien.fr
  5. « « L’Ombre de Staline » : vie et mort d’un lanceur d’alerte avant la lettre », lemonde.fr/
  6. Catherine Balle et Renaud Baronian, « Sorties cinéma du 22 juin : «Filles de joie», «The Hunt», «Benni»… nos coups de cœur », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  7. « « L’Ombre de Staline » : vie et mort d’un lanceur d’alerte avant la lettre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. http://www.petit-bulletin.fr/lyon/cinema-article-67449-Agnieszka+Holland+++++sans+medias+independants+courageux+et+objectifs++impossible+d+assurer+l+existence+d+une+democratie++.html

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Revue de presse[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]