Malouinière de la Picaudais

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Malouinière de la Picaudais
Présentation
Type
Destination initiale
résidence
Destination actuelle
résidence
Style
à 8 travées
Architecte
Vincent Perré Delacroix - Guillaume Ruffier
Construction
1513-1550 - (travaux : 1727-1731)
Commanditaire
René Hérisson, (armateur malouin)
Propriétaire
Localisation
Pays
Région
Commune
Coordonnées
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La malouinière de la Picaudais est une malouinière construite aux XVIe et XVIIe siècles comme maison de campagne d'un armateur malouin.

Il s'agit d'une propriété privée qui ne se visite pas.

Situation[modifier | modifier le code]

La malouinière de la Picaudais se trouve sur la commune de Saint-Père-Marc-en-Poulet, dans le département d'Ille-et-Vilaine. La malouinière est située entre le bourg de Saint-Marc-en-Poulet et, au sud du village voisin, La Gouesnière. On accède à la propriété par une allée rectiligne de 300 mètres de long, bordée de vieux peupliers trembles que complètent de jeunes chênes, qui aboutit aux quatre piliers marquant l'entrée de la Picaudais. Ensuite vient le portail d'entrée et, après avoir traversé les douves remplies d'eau, on arrive dans la cour de la demeure.

Architecture[modifier | modifier le code]

Le bâtiment actuel, construit par les deux architectes de Saint-Servan, englobe la construction du siècle précédent. Cette demeure est en partie entourée de douves empierrées et d'une vingtaine d'hectares de bois.

De plan rectangulaire, à huit travées, des chaînes d'angle encadrent des baies à petits carreaux, les bandeaux des corniches sont en pierre de taille de granite. La maçonnerie de moellons est enduite. Lucarnes et occuli sont à l'aplomb de certaines travées. La façade antérieure dont la travée axiale en ressaut[1] est couronnée d'un toit à l'impériale, à forte pente, sur lequel se dressent deux grandes cheminées en briques jaunes, ainsi que d'autres plus petites étant parfois à épaulement. Au rez-de-chaussée, un vestibule, desservant un petit salon, l'ensemble étant recouvert d'un beau dallage en marbre de Carrare, et aux murs des boiseries aux angles arrondis avec de délicates menuiseries.[style à revoir] Subsiste à l'intérieur du logis un escalier en charpente rampe sur rampe dont les balustres sont tournées, leur donnant la forme de quilles. Les pièces sont en enfilade.

Au XIXe siècle, le propriétaire fait refaire la toiture recouverte en ardoise, avec[pas clair] les épis de faîtage des pavillons d'angle, ainsi que les nouvelles lucarnes et la restauration d'un enduit imitant les pierres des bandeaux horizontaux séparant les étages que l'on nomme faux appareil. C'est la seule malouinière à posséder une asymétrie de façade.

Avant 1848, le logis possède une aile en retour, perpendiculaire au nord et qui n'apparaît plus sur le cadastre. Elle est peut-être démolie lors de la réfection des toitures.

La demeure mesure 30 mètres de long sur sept de large, elle est simple en profondeur et s'étage sur trois niveaux : rez-de-chaussée, étage carré et étage de combles éclairés par des lucarnes et des oculi. La lumière pénètre dans les pièces par deux côtés[2].

Dépendances[modifier | modifier le code]

Dans la description des lieux que fait Théodore Chalmel, l'ensemble est dans un état de délabrement bien avancé.

  • Jardins : au sud, clos de hauts murs.
  • Puits
  • Vivier, au sud-ouest du logis, il est accolé aux douves.
  • Métairie noble, à l'opposé de l'ancienne.
  • Métairie ancienne : au nord-est, de la demeure.
  • Cour.
  • Basse-Cour.
  • Celliers : sont au sud du logis.
  • Fournil : face à l'élévation sud collé au mur avec une seule porte.
  • Colombier : un colombier figure sur le cadastre de 1809, mais ne nous donne pas le nombre de boulins dont il était garni. Il ne figure plus sur le cadastre de 1848.
  • Chapelle : une première chapelle fut construite en même temps que le premier logis. En 1695 une seconde remplaça le premier oratoire détruit, et fut placée sous le vocable de la Vierge Marie et portait le nom de : Note-Dame de la Picaudays, en 1754, elle possédait deux autels l'un consacré de saint-Roch[3], le second au bénéfice de saint-Sébastien[4] ; et avoisinait l'ancien manoir[5]. Ce lieu est détruit sous la Révolution.

Historique[modifier | modifier le code]

En 1513, la famille Lejars fait l'acquisition du domaine, puis en 1550 fait construire un premier logis dont il ne subsiste que peu de traces, mise à part les vestiges de la cheminée de la cuisine. Le logis actuel est élevé par deux architectes servannais, Vincent Perré Delacroix et Guillaume Ruffier, à la demande du nouveau propriétaire, un riche armateur malouin, négociant, membre de la Compagnie française des Indes orientales, puis de la Compagnie de Chine : René Hérisson (1641-1718); faisant du commerce sur la route de la Chine et du Pérou qui fait réaménager toute la décoration dans le goût de l'époque et de ses découvertes des pays asiatiques[6].

Propriétaires successifs[modifier | modifier le code]

  • Famille : du Val (1513)[7]
  • Famille : Lejar (1513-
  • René Hérisson (1641-1718), armateur malouin, seigneur des Chesnais[8] un des plus riches armateurs de Saint-Malo, faisant commerce avec la Chine et le Pérou[9], dont la fortune dépasse le demi million de livres[10] - Jean Hérisson, armateur malouin 1727.
  • Bernard Simiot (1904-1996), écrivain.
  • Philippe Simiot, écrivain, ingénieur 1983.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Partie en forte saillie du plan d'un élément vertical, horizontal, oblique, redan, saillie, encorbellement.
  2. Notice no IA35045679, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
  3. Roch de Montpellier était un saint très en vogue à l'époque ou Hérisson est propriétaire des lieux, il est invoqué pour calmer des tempêtes, ce qui est un choix judicieux pour un commerçant dont les navires voguent sur les océans, et protège de la peste, ainsi que les animaux.
  4. Invoqué également contre la peste et les épidémies en général.
  5. Théodore Chalmel (ill. Gustave Bénic), Une commune rurale à travers les siècles : Saint-Père-Marc-en-Poulet (Ille-et-Vilaine) (fac-similé de l'édition de Rennes, F. Simon, 1931), Rennes, Rue des scribes, , XXI-814 p. (OCLC 800928887, SUDOC 161651976).
  6. Annick Le Votre, Annales de Bretagne et des Pays de l'ouest, le Grand commerce malouin , PUR, Rennes, 2000, tome.107.n°4. (1958/65-3/275-331.)
  7. Journal de la Réformation de la noblesse la terre de la Picaudais est au début du XVIe siècle à la famille du Val
  8. né à Saint-Malo le 31 mars 1641 et mort dans la même ville le 3 septembre 1718, épouse Jeanne Gris à Saint-Malo dont trois enfants: Marie (v.1690; )Jean (1691-1741; Aubine Françoise (1700-1765) René était négociant, gentilhomme de la Grande Vénerie, conseiller du roi
  9. « La malouinière de la Picaudais ouvre pour la première fois », Ouest-France, (ISSN 0999-2138, e-ISSN 1760-6306).
  10. André Lespagnol, Messieurs de Saint-Malo : une élite négociante au temps de Louis XIV, p. 841, 853.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Banéat, Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire Archives, Rennes, J. Larcher, 1929, p. 71.
  • Roger Barrie et Jean-Jacques Rioult, Inventaire général des Monuments et des Richesses artistiques de la France, région Bretagne, les Malouinières d'Ille-et-Vilaine, Rennes, Association pour l'inventaire, 1997, Images du patrimoine, no 8.
  • Amédée Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes, Fougeray, Parus, René Chaton, 1884, p. 223.
  • Annaïg Soulabaille, Guingamp sous l'ancien Régime'-, chap.VII.
  • Pierre-Jean Yvon, Malouinières, manoirs et demeures du Clos Poulet, Brest, Le Télégramme, 2005 (ISBN 2-84833-140-2).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]