Léon Bourjade

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Jean Pierre Léon Bourjade
Léon Bourjade

Naissance
Montauban
Décès (à 35 ans)
Yule island, Papouasie-Nouvelle-Guinée
Origine Drapeau de la France France
Arme Artillerie puis Aviation
Grade Lieutenant
Années de service 19141919
Conflits Première Guerre mondiale
Faits d'armes 28 victoires
Distinctions Légion d'honneur Officier
Autres fonctions Missionnaire

Jean Pierre Léon Bourjade (né le à Montauban - mort le en Papouasie-Nouvelle-Guinée) est un as de l'aviation et missionnaire français.

Biographie

Enfance et Première Guerre mondiale

Né en 1889 dans une famille bourgeoise de neuf enfants, dès son plus jeune âge, Léon rêve de vie religieuse. Après des études à Montauban, il entre en 1908 au noviciat chez les Missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus d'Issoudun (Indre). Le 23 janvier 1910, Bourjade prononce ses vœux. Sa congrégation ayant été interdite par le gouvernement anticlérical de la IIIe République, Bourjade est contraint de suivre sa congrégation dans son exil en Espagne. Il y reste peu de temps et rejoint bientôt Fribourg (Suisse). C'est dans cette ville, où il étudie la théologie, que Bourjade se trouve lorsque la guerre éclate en 1914. Mobilisé, il débute la guerre dans l'artillerie dans le 23e régiment d'artillerie à Toulouse avant d'être transféré dans la 125e brigade de bombardiers, en 1915. Il s'y montre particulièrement courageux et quelque peu chanceux.

Il reçoit une première citation :

« Maréchal des logis, chef de section aux tranchées de première ligne depuis février 1915, a constamment donné à ses hommes le plus bel exemple de courage, d’énergie et de sang-froid. S’est distingué en mai, juin, juillet 1915. Chargé d’un poste dangereux du 21 au 25 septembre, a rempli complètement la mission qui lui était confiée, bien que ses pièces aient été à plusieurs reprises enterrées par les obus ennemis, et ses servants, sauf deux, tués ou blessés. »

En 1917, il est affecté à l'aviation, et, après avoir suivi une formation de pilote, il obtient le brevet de pilote militaire no 7457 le 20 octobre 1917, il intègre l'Escadrille SPA 152, dite des crocodiles, à Pau avec Ernest Maunoury. Dans cette unité, il se spécialise dans l'attaque des ballons d'observation allemands (les Drachens). Très pieux, il fait fixer par son mécanicien une plaque avec le portrait de Sainte Thérèse de Lisieux sur tous les avions qu'il pilote, attribuant à celle qui n'était pas encore canonisée l'ensemble de ses victoires. Il restera également célèbre pour ses atterrissages rapides, parfaitement maîtrisés, d'où l'expression restée connue chez les pilotes : « atterrir à la Bourjade ». Il est promu au grade de lieutenant.

Le 12 avril 1918, il est cité à l'ordre de la VIIe armée.

« Volontaire pour l’attaque d’un ballon d’observation ennemi, l’a attaqué à 400 m du sol, malgré les feux nourris de la défense, mettant ainsi en flammes un ballon d’observation ennemi. Troisième appareil détruit par ce pilote. »

À la fin de la guerre, il totalise 254 heures et 45 minutes de vol de guerre, il a livré soixante-sept combats aériens et remporté 28 victoires aériennes homologuées dont 26 sur des ballons d'observation (Drachen et deux sur avions allemands, ce qui fait de lui un des plus grands as français de la Grande Guerre. Le 5 juin 1918, il est fait Chevalier de la Légion d'honneur, puis est promu Officier de la Légion d'honneur le 16 juin 1920. Il sera également décoré de la Croix de Guerre.

Très acrobate, il fait aisément le saut périlleux arrière à pieds joints. La bicyclette à roue fixe, en marche avant et arrière, n'a pas de secret pour lui. Les chevaux les plus rétifs lui obéissent [1].

Ordination et mission en Papouasie

Ordonné prêtre le 26 juillet 1921, il embarque en novembre 1921 vers la Papouasie. Après moins de trois ans de mission auprès des Roro, où il fait preuve d'abnégation, il meurt à Yule Island d'une hématurie le 22 octobre 1924, dans les bras de son évêque Monseigneur de Boismenu. Les Papous le surnommèrent « le veuf ». De caractère très réservé, il avait une dévotion particulière à Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus[2], et nous a laissé des notes : Lettres à Sainte Thérèse. Un de ses camarades disait : « On ne peut comprendre Bourjade sans Thérèse ».

Hommages

Quelques années après sa mort, le célèbre aviateur Jean Mermoz, durant une de ses traversées de l'Atlantique sud en avion, eut une grave fuite d'huile qui l'assurait d'une perdition en mer ; bien qu'athée, il adressa une « prière » à son collègue pilote Léon Bourjade et atterrit in extremis sur une plage du Sénégal, l'hélice « en drapeau ». Il en a confié le témoignage dans un courrier adressé à la congrégation du Père Bourjade.

De 1934 à 1940 la principale escadrille des scouts de l'air chez les Scouts de France portait son nom. Voir sur Scoutopedia http://fr.scoutwiki.org/Escadrille_L%C3%A9on_Bourjade

Notes et références

  1. Monographie écrite par son frère Victor
  2. Biographie de Bourjade - Site du congrégation du Sacré-Cœur [PDF]

Bibliographie

  • Jean Suberville et abbé Élie Decahors, À la gloire de Léon Bourjade, aviateur-missionnaire, impr. de G. Forestié, 24 pages
  • Édouard Peyriller, Le pilote de sainte-Thérèse. Bourjade, des Pères du Sacré-Cœur d'Issoudun, officier de la Légion d'honneur, 16 citations, 28 victoires, mort à la mission de Port-Léon (Papouasie), Plon, Paris, 1930 (OCLC 3230243)
  • G. Norin, Bourjade le Papou., Archiconfrérie de Notre-Dame du Sacré-Cœur, Issoudun, 1934 (OCLC 9606216)
    La meilleure référence sur l'aspect religieux de sa vie, qui détaille plus sa vie en mission que ses exploits guerriers.
  • Henry Montalègre, Le Lieutenant Bourjade : pilote et missionnaire l'as aux 32 victoires, Maison de la Bonne Presse, Paris, 1940 (OCLC 33264992)
  • Henriette Benoist de Saint Ange, Léon Bourjade, officier aviateur et missionnaire en Nouvelle-Guinée., Édition Saint Rémi, 2009 (ISBN 2-84519-836-1)
Ouvrage hagiographique d'origine familiale, très complet mais aussi de nature à valoriser des légendes.

Liens externes