Livia Frege

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Livia Frege
Livia Frege par Eduard Magnus.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
Abtnaundorf (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Virginia Livia GerhardtVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Woldemar Frege (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Tessiture

Virginia Livia Frege, née Virginia Livia Gerhardt le à Gera et morte le à Abtnaundorf (de), est une soprano allemande, prima donna du Altes Theater de Leipzig et cofondatrice de la Leipzig Bach Society.

Elle était connue comme la « reine du chant romantique de Leipzig ». Elle était très connue pour ses interprétations des œuvres de Felix Mendelssohn. Son répertoire inclut des mélodies d'Heinrich Marschner, Franz Schubert et Robert Schumann.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et éducation[modifier | modifier le code]

Livia Frege est la fille de l'homme d'affaire Johann Christian Gerhardt (1764-1839) et d'Anna Christiane Friederike Barholomäi. Elle fait ses premières études auprès de Christian August Pohlenz (en) à Leipzig. En 1834, elle prend des leçons avec la cantatrice Wilhelmine Schröder-Devrient à Dresde, pour s'améliorer[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

Livia Frege fait ses débuts le à l'âge de 14 ans au Gewandhaus de Leipzig, dans un concert organisé par Clara Schumann, où elle joue une aria et un duo du compositeur Ferdinando Paër[1],[2]. En octobre 1832, elle obtient la place de second chanteur au Gewandhaus. En 1833, elle interprète le rôle d'Amazili dans Jessonda de Louis Spohr[2],[3]. Les deux années suivantes, elle interprète trente-deux rôles parmi lesquels Julia dans I Capuleti e i Montecchi de Vincenzo Bellini, Alice dans Robert le Diable de Giacomo Meyerbeer, Cherubin dans Les Noces de Figaro de Wolfgang Amadeus Mozart, Rosine dans Le Barbier de Séville de Gioachino Rossini[4]. Au printemps 1835, elle fait une apparition au Théâtre national allemand de Weimar, et en juillet 1835, elle prend ses engagements au Königsstädtisches Theater de Berlin[1],[2].

Lors de la saison 1835 -1836, elle chante au Staatsoper Unter den Linden de Berlin. Elle retourne à Leipzig après son marriage en 1836 avec le juriste Woldemar Frege et met fin à sa carrière à l'âge de 18 ans[5]. Après cela, elle n'apparait qu'occasionnellement, souvent pour des concerts de charité ou des concerts d'église, préférant enseigner[2]. Elle chante cependant le rôle de la Peri dans la création mondiale de l'oratorio de Robert Schumann, Le Paradis et la Péri[6].

Vie publique[modifier | modifier le code]

Livia Frege accueille régulièrement les musiciens et leurs amis dans son appartement au 6 Bahnofstrasse (aujourd'hui Georgiring) à Leipzig et dans leur résidence d'été à Abtnaundorf[7]. Parmi ses invités, on trouve les noms de Robert et Clara Schumann, Heinrich et Elisabeth von Herzogenberg, Conrad et Constance Schleinitz, Felix Mendelssohn, Joseph Joachim, Otto Nicolai, Christian August Pohlenz (en) ou encore Hermann Hartel (de)[3]. Julius Stockhausen fréquente aussi son salon artistique[8]. Un chœur associatif d'environ cinquante membres se rassemble dans la maison des Frege entre les années 1850 et 1860[7]. Livia Frege interprétait aussi des œuvres avec son chœur à la Paulinerkirche.

En juin 1848, avec la participation de Julius Rietz, Ferdinand David et Heinrich Behr (de), Livia Frege organise un concert de charité pour soutenir les ouvriers de la Saxe, dans lequel elle interprète des œuvres de Felix Mendelssohn (An die Entfernte, no 3 de ses Six lieder op. 71) et de Julius Rietz (Was singt und sagt ihr mir et Elfe)[3]. Les concerts organisé au domicile des Freges ont eu une grande influence sur les goûts musicaux de l'époque[3]. Le biographe de Richard Wagner, Carl Friedrich Glasenapp (de) a tenu pour responsable la famille Frege, parmi d'autres cercles de musique privée, du peu d'accueil de la musique de Richard Wagner à Leipzig[9].

Dans une lettre, Felix Mendelssohn écrit, à son propos : « Allez à Leipzig et entendez Mme von Frege ; vous vous rendrez un compte exact de mes intentions relativement à leur interprétation »[2].

En 1878, elle fait la connaissance de la jeune compositrice Ethel Smyth, alors âgée de vingt ans seulement, alors qu'elle même en avait soixante[10].

Elle meurt le à Leipzig et sa mort est signalée dans plusieurs journaux de l'époque, à commencer par Le Ménestrel[2], mais aussi L'Intransigeant[11], La Justice[12] ou encore Le Rappel[13].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Livia et Woldemar Frege ont eu deux fils, dont le premier, Viktor meurt jeune en 1841 et le second, Arnold Woldemar von Frege-Weltzin devient plus tard un membre du Landtag de Saxe[7].

Livia Frege était l'amie proche de Felix Mendelssohn, Robert et Clara Schumann mais aussi Ferdinand David et a eu une importante correspondance avec Franz Liszt[7].

Hommages[modifier | modifier le code]

Lors de leurs noces d'or en 1886, la famille Frege a reçu le titre de noblesse héréditaire par le roi de Saxe Albert Ier.

Une rue de Leipzig, la Liviastrasse, a été baptisée d'après son nom en 1889.

Plusieurs compositeurs et compositrices lui ont dédié des œuvres :

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Livia Frege - Schumann-Portal », sur www.schumann-portal.de (consulté le )
  2. a b c d e et f Henri Heugel, « Nécrologie », Le Ménestrel,‎ (lire en ligne)
  3. a b c et d Lortzing und Leipzig: Musikleben zwischen Öffentlichkeit, Bürgerlichkeit und Privatheit: Bericht über die Internationale Tagung an der Hochschule für Musik und Theater "Felix Mendelssohn Bartholdy" Leipzig (im Rahmen des vierten Mitgliedertreffens der Albert-Lortzing-Gesellschaft) vom 25. bis 28. Juni 2009, Georg Olms Verlag, coll. « Schriften / Hochschule für Musik und Theater "Felix Mendelssohn Bartholdy" Leipzig », (ISBN 978-3-487-15148-9)
  4. (de) George Carl Reginald Herlossohn, Damen Conversations Lexikon. Herausgegeben im Verein mit Gelehrten ... von C. H., (lire en ligne)
  5. (en) « Frege [née Gerhard], Livia », sur Grove Music Online (DOI 10.1093/gmo/9781561592630.001.0001/omo-9781561592630-e-0000010191, consulté le )
  6. Nancy B. Internet Archive, Clara Schumann : the artist and the woman, Ithaca : Cornell University Press, (ISBN 978-0-8014-9388-1, lire en ligne)
  7. a b c et d « Frauen, Frauenpersönlichkeiten », sur research.uni-leipzig.de (consulté le )
  8. Joseph Baumann, Société d'histoire des régions de Thann-Guebwiller, « Annuaire de la Société d'histoire des régions de Thann-Guebwiller », sur Gallica, (consulté le )
  9. Friedrich Glasenapp, Das Leben Richard Wagners., vol. 3, Leipzig, , 398–399 p.
  10. Ethel Smyth et Ronald Crichton, The memoirs of Ethel Smyth, New York : Viking, (ISBN 978-0-670-80655-3, lire en ligne), p. 85-87
  11. Georges Matthieu, « Théâtres », L'Intransigeant,‎ (lire en ligne)
  12. Charles Martel, « Échos des théâtres », La Justice,‎ (lire en ligne)
  13. Emile Marsy, « Derrière la toile », Le Rappel,‎

Liens externes[modifier | modifier le code]