Léo Gariépy

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Léonard Roger Gariépy
Naissance
Saint-François de Sales, Canada
Décès (à 59 ans)
Courseulles-sur-Mer, France
Origine Drapeau du Canada Canada
Allégeance 1er Régiment de Hussards
Arme Blindé
Grade Sergent
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Libération de Courseulles-sur-Mer (France)
Autres fonctions directeur des travaux publics au sein du conseil municipal de Courseulles-sur-Mer

Le sergent Léo Gariépy ( - ) est un soldat canadien ayant participé à la libération de Courseulles-sur-Mer lors du débarquement de Normandie.

Enrôlement militaire[modifier | modifier le code]

Il servit dans les Canadian Grenadiers Guards du au . Il entre ensuite au Collège militaire royal de Saint-Jean. Il fut muté au Royal Canadian Dragoons le et intégrera le 1st Hussars le .

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Léo Gariépy arrive à Liverpool, au Royaume-Uni, le .

Débarquement de Normandie[modifier | modifier le code]

Le à 21h00, le navire qui embarque Léo Gariépy à destination de Juno Beach largue les amarres. À minuit, les éléments se déchaînent. L'humidité, le froid, la houle et le mal de mer épuisent Léo et les autres soldats. À l'aube, les chefs de char effectuent les dernières vérifications de l'équipement amphibie et de l'armement. L'affrontement débute, les navires lance-fusées ouvrent le feu. Le commandant de bord informe les tankistes que l'état-major proclame la mer trop agitée et que la péniche les débarquera sur la plage. Devant la détermination des soldats qui se sont entraînés à ce type de situation et la peur d'être empalé dans les barges, l'officier donne l'ordre d'ouvrir les rampes. La péniche met cap au vent et le blindé de Léo sort le premier. La mer rend difficile la mise en formation et face au désordre, Léo donne l'ordre de foncer droit vers la plage. Un sous-marin miniature fait surface et guide le véhicule amphibie à travers les obstacles. Les chenilles touchent enfin terre. L'avance dans le sable mou est lent et difficile. À 6h45, le , Léo Gariépy atteint la ferme de la plage avec 15 minutes de retard. Des dix-neuf chars lancés en mer, neuf atteindront la plage malgré les tirs de mortiers et de mitrailleuses[1].

Premier objectif[modifier | modifier le code]

Le sergent Gariépy dirige son char vers la rive droite de la rivière Seulles et tire à plusieurs reprises sur son premier objectif, la Maisonnette, une casemate camouflée cachant un canon de 88 mm[2]. La riposte cesse et croyant l'endroit désaffecté et sécuritaire, l'équipe en profite pour manger et reprendre des forces. Un tir soulevant le char obligea Léo à reprendre la position de tir. Après quelques tirs, Léo se dirigea ensuite à l'arrière et réussit à faire tomber l'épaisse porte de la casemate.

Courseulles-sur-Mer[modifier | modifier le code]

Léo Gariépy dirige ensuite son blindé vers un rail de chemin de fer. Face à un fossé antichar, le chef d'un AVRE (Armoured Vehicle Royal Engineers) accepte de stationner son char dans ce trou pour faire office de pont, ce qui fera gagner de précieuses minutes. Arrivé sur la route principale et craignant les mines, Léo décide de se « construire » une ruelle à travers les murs des jardins et les maisons tout en suivant une route parallèle à la mer. Le char doit s'arrêter ; un camion-gazogène bloque son avancée. Léo sort la tête du char et apostrophe trois individus pour qu'ils enlèvent le camion. Comme ils sont étonnés d'entendre parler français, Léo doit expliquer qu'il est canadien.

Il arrive ensuite devant la mairie, rue de la Mer, et continue vers le cimetière. Après l'attaque d'un nid de mitrailleuses, Léo donne l'ordre de tirer sur une immense demeure au fond d'un parc. Une trentaine de soldats et d'officiers allemands sortent les bras au ciel de la Kommandantur qui est le quartier général des communications du secteur. C'est le premier groupe d'Allemands pris vivants de l'opération Overlord. Les prisonniers sont pris en charge par l'infanterie et Léo cherche un point de rencontre avec son escadron. Ils se rendent près de l'entrée du cimetière, il est 8h30. L'infanterie prend possession du Clos-Charlotte et de la Kommandantur. Le contact radio rétabli, le capitaine Smuck donne l'ordre de se regrouper sur la place du Marché et d'éliminer les mortiers en poste sur la route de Reviers. La population est de plus en plus présente dans les rues, quand survient une nouvelle attaque. Un canon camouflé réussit à détruire cinq blindés avant qu'il ne soit arrêté par un tir du canonnier de Léo. Léo fut réprimandé par le capitaine pour avoir tiré sur une cible à bout portant, environ 30 pieds (9m). Sur le chemin de Fontaine-Henry, Léo reçu l'ordre de faire demi-tour. Dans son élan, il était le seul à proximité de Caen.

Falaise[modifier | modifier le code]

Le , il est un des premiers arrivés dans Falaise, que les derniers détachements allemands essayaient encore de défendre. À ce moment, seule la mitrailleuse de son blindé fonctionne encore. Il tombe sur un nid de soldat allemands composé de 320 hommes, dont 18 officiers, pour servir 18 canons. À la vue du tank qui fait sauter un amas de munition, le commandant allemand décide de se rendre, croyant à l'arrivée rapide de renforts alliés. Léo escorte les prisonniers dans un camp situé à 5 milles (8 km) plus loin[3].

À la suite de cette opération, ses commandants lui donnent l'ordre de retourner au Canada pour compléter son cours d'officier. Léo refuse et effectue de nombreuses autres opérations en Belgique, en Hollande et en Allemagne. Le , il prend l'avion pour le retour au pays avant d'être muté vers le Pacifique. Le , Léo est de retour à Montréal.

Batailles[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

L'après guerre[modifier | modifier le code]

Vu les nombreux changements d'affectation et le peu de possibilité d'avancement, Léo demande de quitter les forces. Il sera libéré honorablement du service militaire à Toronto le .

Retour en Normandie[modifier | modifier le code]

En , il écrit au maire de Courseulles-sur-Mer pour le mettre au courant de sa visite, qu'il compte effectuer pour le 20e anniversaire du débarquement. Il prend un avion d'Air France pour Paris grâce aux tarifs préférentiels destinés aux anciens combattants. Arrivé à Paris, il se rend immédiatement à Caen en train et va à l'ancienne Kommandantur et au Clos-Charlotte. Un gardien présent l'interpelle et à la suite de sa demande de visite de l'ancien champ de bataille, ce dernier le conduit à la mairie. La secrétaire insiste donc pour faire rencontrer Léo et le maire Jean-Pierre Baudard. Lors d'une visite à l'Hôtel de Paris, un homme s'approche de Léo pour lui dire : « Je n'étais pas né en 1944. permettez-moi de vous serrer la main », avec une grande émotion face à un tel événement.

Le maire en profite pour l'honorer et pour "se faire du capital politique". Léo déménage à Courseulles-sur-Mer en 1967. En , il fera renflouer un char coulé lors du débarquement, le Bold, avec l'aide d'une entreprise locale et de l'armée canadienne. Le blindé sera ensuite utilisé pour ériger un monument rendant hommage aux soldats canadiens, le Mémorial Léo Gariépy inauguré en avec l'aide financière de nombreux régiments militaires canadiens. Il fut le cœur d'une exposition au Centre Juno Beach en 2006[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Marjolaine Saint-Pierre, Léo Gariépy, un héros récupéré : célébré en France, ignoré ici : biographie, Montmagny, Éditions de Varennes, , 145 p. (ISBN 2-9802425-8-6)
  2. À l'assaut de Juno, documentaire, Tim Wolochatiuk, 2010, 88 minutes
  3. Centre Juno Beach - Rapport du Sergent Gariépy, 6e régiment canadien de blindés.
  4. Citation des distinctions honorifiques pour Louis Gariepy
  5. Henri Crusène, « Léo Gariépy, salut Libérateur! - Les Archives de Radio-Canada », Radio-Canada,

Sources[modifier | modifier le code]

  • Jacques Henry, La Normandie en flammes : journal de guerre du capitaine Gérard Leroux, officier d'intelligence au Régiment de la Chaudière : Jacques Henry,..., Condé-sur-Noireau, Condé-sur-Noireau, France: Éditions Charles Corlet, cop., , 454 p. (ISBN 2-85480-078-8, BNF 34755720)
  • À l'assaut de Juno, documentaire, Tim Wolochatiuk, 2010, 88 minutes

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]