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Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine

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Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine
Fonction
Préfet de l'Orne
-
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/166/7)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine, né le à Verdun-sur-Garonne et mort le à Paris, est le premier préfet de l'Orne.

Biographie

Sous l'Ancien régime, Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine est procureur du Roi à Verdun-sur-Garonne et le reste jusqu'en , à la suppression du tribunal.

Élu maire de Verdun-sur-Garonne dès 1790, il est réélu l'année suivante . En , il entre au conseil général de la Haute-Garonne et entre au directoire du département le . De à , il siège au tribunal de cassation[2].

Il est commissaire du Directoire auprès du département de la Haute-Garonne depuis le lorsqu'il reçoit la nouvelle de sa nomination comme préfet de l'Orne, le 11 ventôse an VIII[3].

Préfet de l'Orne

Il est nommé préfet de l'Orne sur recommandation du second Consul Cambacérès après avoir un temps été pressenti pour la préfecture de l'Aisne[3]. Cette protection est sans doute liée à l'appartenance de Lamagdelaine et Cambacérès à la franc-maçonnerie[4].

Consulat

Lamagdelaine prend ses fonctions le , après avoir échappé de peu à une attaque de chouans sur la route[5]. La réorganisation de la police et la lutte contre les restes de l'insurrection chouanne constituent des préoccupations de premier plan pour le nouveau préfet. Dès le , il demande la levée de l'état de siège auquel est soumis le département et obtient satisfaction le [6]. Les pouvoirs de police revenus dans le champ civil, le préfet procède aussitôt au choix des nouveaux commissaires de police[6]. Il réorganise aussi la garde nationale et procède à la constitution de colonnes mobiles pour lutter contre les chouans et prévenir un éventuel débarquement britannique sur les côtes normandes[7]. Il tente aussi de développer un service d'espionnage et d'infiltration dans les rangs des chouans[8].

Le retour des émigrés et la surveillance des prêtres insermentés constitue l'une des préoccupations majeures du Consulat[9]. La politique du préfet à l'égard des prêtres insermentés est caractérisée par une grande méfiance, qui contrevient régulièrement à l'esprit d'apaisement prôné par le gouvernement[9]. Les tensions sont vives entre lui et le nouvel évêque de Séez, Hilarion-François de Chevigné de Boischollet[10].

Le préfet Lamagdelaine assiste puissamment l'industrie textile alençonnaise dans son développement[11].

Premier Empire

Sous l'Empire, le préfet de l'Orne doit lutter contre les déserteurs, de plus en plus nombreux tout au long de l'Empire.

En mai-, l'Empereur et la nouvelle Impératrice Marie-Louise voyagent à travers l'ouest de la France. Leurs Majestés Impériales séjournent à Alençon du au [12]. Le préfet Lamagdelaine est reçu plusieurs fois par l'Empereur pour discuter de la situation politique du département. Le préfet, soutenu par le sénateur Pierre-Louis Roederer, obtient de l'Empereur qu'il exige la démission de l'évêque de Séez, Hilarion-François de Chevigné de Boischollet[13].

Lors de l'entrée des forces Alliées dans Paris en , la rupture des communications entre la préfecture et le gouvernement entraine une période de flottement. Le , Lamagdelaine fait imprimer une proclamation aux Ornais leurs enjoignants de se rassembler autour de l'Empereur[14]. Lorsque la nouvelle de la déchéance de l'Empereur parvient enfin à Alençon, le préfet refuse d'abord de s'associer à la proclamation du maire le baron Mercier et adhère finalement le au retour des Bourbon[15].

Dès le , le baron Mercier adresse un rapport confidentiel au ministre de l'intérieur Beugnot dans lequel il dénonce la passivité et le mauvais esprit du préfet[16]. Convoqué par La Tour-Maubourg à Caen, il quitte Alençon le et y revient le 20, tout en ayant profité de son séjour à Caen pour être présenté au duc de Berry[17]. Pendant son absence, l'offensive de ses adversaires, particulièrement le maire d'Alençon, s'est accentuée[16]. Le , le ministre de l'Intérieur l'informe de son remplacement par Gabriel Marie de Riccé[18], à qui il transmet son poste le [3].

Restauration et Cent-Jours

Sous la première Restauration, Lamagdelaine vit retiré en Normandie[4].

Au retour de Napoléon de l'île d'Elbe, il reprend « tout naturellement » son poste de préfet[3]. Mais les circonstances exceptionnelles semblent dépasser Lamagdelaine[19]. Durant son court mandat, il s'oppose au ministre Fouché à propos des mesures de Haute-Police rendue nécessaire par la reprise de la chouannerie dans l'Ouest de la France[20].

Dernières années

Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine meurt le à Paris[2].

Distinctions

Le préfet Lamagdelaine est fait chevalier de l'Empire le , puis baron de l'Empire le [21].

Lamagdelaine est fait membre de la Légion d'honneur le 24 prairial an XII[2] puis officier le à l'occasion de la visite de Napoléon Ier à Alençon[22].

Notes et références

Bibliographie

  • Laurence Chatel de Brancion, Cambacérés : Maître d'œuvre de Napoléon, Paris, Perrin, , 642 p. (ISBN 2-262-01632-1)
  • Gilbert Thil, L'Orne sous le Consulat et le 1er Empire, Montligeon, Éditions de l'Ornal, , 176 p. (ISBN 978-2-9531812-6-5)
  • Gilbert Thil, « Le préfet Lamagdelaine », dans Jean-Claude Martin, Autour du Consulat et de l’Empire, Mémoires et documents n° 2 de la Société historique et archéologique de l’Orne,
  • LAMAGDELAINE (Joseph-Victor-Alexandre) dans Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, vol. I-Z, Paris, Fayard, , 1000 p. (ISBN 2-213-60485-1), p. 139
  • Jean Tulard, Napoléon et la noblesse d'Empire : avec la liste des membres de la noblesse impériale, 1808-1815, Paris, Tallandier, , 361 p. (ISBN 2-235-02302-9)