Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine

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Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine
Fonction
Préfet de l'Orne
-
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/166/7)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine, né le à Verdun-sur-Garonne et mort le à Paris, est le premier préfet de l'Orne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Sous l'Ancien régime, Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine est procureur du Roi à Verdun-sur-Garonne et le reste jusqu'en , à la suppression du tribunal.

Élu maire de Verdun-sur-Garonne dès 1790, il est réélu l'année suivante . En , il entre au conseil général de la Haute-Garonne et entre au directoire du département le . De à , il siège au tribunal de cassation[2].

Il est commissaire du Directoire auprès du département de la Haute-Garonne depuis le lorsqu'il reçoit la nouvelle de sa nomination comme préfet de l'Orne, le 11 ventôse an VIII[3].

Préfet de l'Orne[modifier | modifier le code]

Il est nommé préfet de l'Orne sur recommandation du second Consul Cambacérès après avoir un temps été pressenti pour la préfecture de l'Aisne[3]. Cette protection est sans doute liée à l'appartenance de Lamagdelaine et Cambacérès à la franc-maçonnerie[4].

Consulat[modifier | modifier le code]

Lamagdelaine prend ses fonctions le , après avoir échappé de peu à une attaque de chouans sur la route[5]. La réorganisation de la police et la lutte contre les restes de l'insurrection chouanne constituent des préoccupations de premier plan pour le nouveau préfet. Dès le , il demande la levée de l'état de siège auquel est soumis le département et obtient satisfaction le [6]. Les pouvoirs de police revenus dans le champ civil, le préfet procède aussitôt au choix des nouveaux commissaires de police[6]. Il réorganise aussi la garde nationale et procède à la constitution de colonnes mobiles pour lutter contre les chouans et prévenir un éventuel débarquement britannique sur les côtes normandes[7]. Il tente aussi de développer un service d'espionnage et d'infiltration dans les rangs des chouans[8].

Le retour des émigrés et la surveillance des prêtres insermentés constitue l'une des préoccupations majeures du Consulat[9]. La politique du préfet à l'égard des prêtres insermentés est caractérisée par une grande méfiance, qui contrevient régulièrement à l'esprit d'apaisement prôné par le gouvernement[9]. Les tensions sont vives entre lui et le nouvel évêque de Séez, Hilarion-François de Chevigné de Boischollet[10].

Le préfet Lamagdelaine assiste puissamment l'industrie textile alençonnaise dans son développement[11].

Premier Empire[modifier | modifier le code]

Sous l'Empire, le préfet de l'Orne doit lutter contre les déserteurs, de plus en plus nombreux tout au long de l'Empire.

En mai-, l'Empereur et la nouvelle Impératrice Marie-Louise voyagent à travers l'ouest de la France. Leurs Majestés Impériales séjournent à Alençon du au [12]. Le préfet Lamagdelaine est reçu plusieurs fois par l'Empereur pour discuter de la situation politique du département. Le préfet, soutenu par le sénateur Pierre-Louis Roederer, obtient de l'Empereur qu'il exige la démission de l'évêque de Séez, Hilarion-François de Chevigné de Boischollet[13].

Lors de l'entrée des forces Alliées dans Paris en , la rupture des communications entre la préfecture et le gouvernement entraine une période de flottement. Le , Lamagdelaine fait imprimer une proclamation aux Ornais leurs enjoignants de se rassembler autour de l'Empereur[14]. Lorsque la nouvelle de la déchéance de l'Empereur parvient enfin à Alençon, le préfet refuse d'abord de s'associer à la proclamation du maire le baron Mercier et adhère finalement le au retour des Bourbon[15].

Dès le , le baron Mercier adresse un rapport confidentiel au ministre de l'intérieur Beugnot dans lequel il dénonce la passivité et le mauvais esprit du préfet[16]. Convoqué par La Tour-Maubourg à Caen, il quitte Alençon le et y revient le 20, tout en ayant profité de son séjour à Caen pour être présenté au duc de Berry[17]. Pendant son absence, l'offensive de ses adversaires, particulièrement le maire d'Alençon, s'est accentuée[16]. Le , le ministre de l'Intérieur l'informe de son remplacement par Gabriel Marie de Riccé[18], à qui il transmet son poste le [3].

Restauration et Cent-Jours[modifier | modifier le code]

Sous la première Restauration, Lamagdelaine vit retiré en Normandie[4].

Au retour de Napoléon de l'île d'Elbe, il reprend « tout naturellement » son poste de préfet[3]. Mais les circonstances exceptionnelles semblent dépasser Lamagdelaine[19]. Durant son court mandat, il s'oppose au ministre Fouché à propos des mesures de Haute-Police rendue nécessaire par la reprise de la chouannerie dans l'Ouest de la France[20].

Dernières années[modifier | modifier le code]

Joseph Victor Alexandre Lamagdelaine meurt le à Paris[2].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Le préfet Lamagdelaine est fait chevalier de l'Empire le , puis baron de l'Empire le [21].

Lamagdelaine est fait membre de la Légion d'honneur le 24 prairial an XII[2] puis officier le à l'occasion de la visite de Napoléon Ier à Alençon[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Laurence Chatel de Brancion, Cambacérés : Maître d'œuvre de Napoléon, Paris, Perrin, , 642 p. (ISBN 2-262-01632-1)
  • Gilbert Thil, L'Orne sous le Consulat et le 1er Empire, Montligeon, Éditions de l'Ornal, , 176 p. (ISBN 978-2-9531812-6-5)
  • Gilbert Thil, « Le préfet Lamagdelaine », dans Jean-Claude Martin, Autour du Consulat et de l’Empire, Mémoires et documents n° 2 de la Société historique et archéologique de l’Orne,
  • LAMAGDELAINE (Joseph-Victor-Alexandre) dans Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, vol. I-Z, Paris, Fayard, , 1000 p. (ISBN 2-213-60485-1), p. 139
  • Jean Tulard, Napoléon et la noblesse d'Empire : avec la liste des membres de la noblesse impériale, 1808-1815, Paris, Tallandier, , 361 p. (ISBN 2-235-02302-9)

Liens externes[modifier | modifier le code]